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Les meilleurs romans de Mikhaïl Boulgakov – Notre sélection

Mikhaïl Boulgakov en 8 romans – Notre sélection

Mikhaïl Afanassievitch Boulgakov (1891-1940) est un écrivain et médecin russe né à Kiev dans l’Empire russe. Issu d’une famille pieuse, il obtient son diplôme de médecine en 1916 avant de se consacrer à l’écriture à partir de 1920.

Installé à Moscou dès 1921, il connaît ses premiers succès littéraires mais fait face à la censure soviétique tout au long de sa carrière. Il travaille également comme assistant-metteur en scène au Théâtre d’art à partir de 1930.

Il est principalement connu pour son chef-d’œuvre « Le Maître et Marguerite », publié à titre posthume en 1967. Il meurt à Moscou d’une néphroangiosclérose à l’âge de 48 ans.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Le Maître et Marguerite (1967)

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Dans le Moscou des années 1930, un mystérieux étranger fait son apparition aux étangs du Patriarche. Il s’immisce dans la conversation de deux écrivains qui débattent de l’existence de Dieu et du diable. Cet homme n’est autre que Satan lui-même, qui se fait appeler Woland. Accompagné d’une suite extravagante – dont un chat noir géant qui parle – il va semer le chaos dans la capitale soviétique.

En parallèle se déploie le récit de Ponce Pilate lors du jugement et de la crucifixion de Jésus à Jérusalem. Cette histoire constitue le roman dans le roman, écrit par un personnage mystérieux surnommé le Maître. Cet écrivain, persécuté pour son œuvre jugée subversive, a fini par brûler son manuscrit avant d’être interné dans un asile psychiatrique.

C’est alors qu’entre en scène Marguerite, son amante passionnée. Pour retrouver le Maître et sauver son manuscrit, elle conclut un pacte avec Woland : elle accepte de devenir la reine d’un extraordinaire bal de Satan. Les trois récits s’entremêlent dans une satire mordante de la société stalinienne, où le surnaturel côtoie le quotidien avec un humour grinçant.

Écrit entre 1928 et 1940 par Mikhaïl Boulgakov, ce roman ne fut publié qu’en 1967, bien après sa mort. Il est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre majeurs de la littérature russe du XXe siècle.

Aux éditions FOLIO ; 736 pages.


2. La Garde blanche (1926)

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Kiev, fin 1918. La révolution bolchévique gronde aux portes de la ville, tandis que l’Ukraine se trouve plongée dans le chaos de la guerre civile. Au cœur de la tourmente, la fratrie Tourbine tente de préserver son monde qui vacille : Alexis, 28 ans, médecin comme Boulgakov lui-même, son jeune frère Nikolka, 17 ans, et leur sœur Elena, 24 ans.

L’hetman Skoropadsky, qui gouverne la ville avec l’appui des Allemands, s’apprête à abandonner Kiev face à l’avancée des nationalistes ukrainiens menés par Petlioura. Les deux frères Tourbine, fidèles à l’ancien monde tsariste, s’engagent dans l’armée pour défendre la ville. Mais dans les rues enneigées où résonnent les premiers coups de canon, plus personne ne sait vraiment qui combat qui.

Dans ce premier roman largement autobiographique, Boulgakov dépeint avec une ironie mordante la confusion qui règne alors à Kiev : les ordres contradictoires, la lâcheté des officiers qui désertent, l’héroïsme vain de ceux qui restent. À travers le destin de cette famille cultivée de l’intelligentsia russe, l’auteur livre un tableau saisissant des derniers jours d’un monde qui s’effondre.

Aux éditions POCKET ; 317 pages.


3. Le roman de monsieur de Molière (1962)

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En 1933, dans un modeste appartement de Moscou, le dramaturge russe Mikhaïl Boulgakov entreprend d’écrire la vie de Molière. De la naissance de Jean-Baptiste Poquelin en 1622 jusqu’à sa mort en 1673, l’auteur retrace le parcours du plus célèbre homme de théâtre français.

Le récit s’attache d’abord aux années de formation : l’éveil à l’art dramatique grâce à son grand-père qui l’emmène voir des spectacles, le refus de reprendre la charge paternelle de tapissier du roi, puis la création de sa première troupe, l’Illustre Théâtre. Viennent ensuite les années d’errance sur les routes de France, la misère, les échecs répétés dans la tragédie. Mais Molière s’obstine et finit par trouver sa voie dans la comédie.

La dernière partie du roman évoque l’ascension fulgurante du dramaturge sous la protection de Louis XIV, mais aussi ses luttes incessantes contre la censure, notamment lors des représentations de « Tartuffe » et de « Dom Juan ». En parallèle se dessinent les tourments de sa vie privée : son mariage controversé avec Armande Béjart, ses problèmes de santé, jusqu’à sa mort peu après une représentation du « Malade imaginaire ».

Boulgakov allie la précision historique à une narration pleine d’esprit. Le destin de Molière entre en résonance avec celui de l’auteur russe, lui aussi aux prises avec la censure stalinienne. Cette biographie romancée témoigne d’une profonde admiration pour le maître de la comédie française.

Aux éditions FOLIO ; 283 pages.


4. Récits d’un jeune médecin (1963)

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En 1917, dans la campagne profonde de Russie, un médecin de 24 ans tout juste diplômé prend son premier poste. L’hôpital de Mourievo, dans la province de Smolensk, l’attend – un établissement isolé, sans électricité ni eau chaude. Le jeune homme ne dispose que de deux sages-femmes et d’un infirmier pour l’épauler.

Les premiers jours s’avèrent redoutables. Une amputation d’urgence, une trachéotomie sur un enfant, un accouchement périlleux : les cas graves s’enchaînent sans répit. Terrorisé par son manque d’expérience, le médecin passe ses nuits à étudier ses manuels entre deux interventions. Il doit aussi braver les tempêtes de neige pour secourir des patients dans des fermes reculées, tout en luttant contre les superstitions tenaces des paysans.

Ces récits largement autobiographiques de Mikhaïl Boulgakov dépeignent avec une ironie bienveillante les débuts d’un jeune praticien confronté à la rudesse de la médecine rurale. L’auteur y mêle l’humour et le tragique, l’angoisse et la fierté, dans un style d’une grande justesse.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


5. Cœur de chien (1925)

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Dans les années 1920, à Moscou, le professeur Philippe Philippovitch Transfigouratov mène une vie confortable grâce à sa réputation de chirurgien spécialiste du rajeunissement. Un soir d’hiver, il croise un chien des rues à demi mort de faim et de froid. Il le ramène chez lui, le soigne et le baptise Bouboul. Mais cette apparente bonté cache un projet scientifique radical.

Le médecin souhaite tenter une expérience inédite : greffer sur le chien l’hypophyse et les testicules d’un homme fraichement décédé. Les conséquences sont stupéfiantes. En quelques semaines, Bouboul se métamorphose en homme. Rebaptisé Bouboulov, il devient un personnage odieux : ivrogne, voleur et malotru. Dans l’appartement du professeur, la situation dégénère peu à peu.

Ce roman de Mikhaïl Boulgakov, écrit en 1925, fut jugé contre-révolutionnaire et interdit en URSS pendant plus de soixante ans. À travers cette fable fantastique teintée d’humour noir, l’auteur livre une critique acerbe de la société soviétique.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 156 pages.


6. Morphine (1927)

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En 1917, alors que la Russie bascule dans la révolution, le docteur Bomgard quitte enfin son poste isolé pour un hôpital de canton plus confortable. Son remplaçant, le docteur Poliakov, lui écrit bientôt une lettre alarmante dans laquelle il fait mention d’une mystérieuse maladie. Quand Bomgard arrive sur place, il découvre que son ami s’est suicidé, lui laissant pour seule explication son journal intime.

Ce journal retrace l’inexorable descente de Poliakov dans l’addiction à la morphine. Tout commence par une simple injection pour calmer une douleur. Le soulagement est immédiat, total. Peu à peu, le médecin multiplie les doses, glisse dans la dépendance. Il ment, vole dans les pharmacies, néglige ses patients. Son corps se dégrade, marqué par les furoncles aux points d’injection. La lucidité du praticien cède la place aux délires du junkie, jusqu’à l’issue fatale.

Publiée en 1927, cette nouvelle brève et percutante de Mikhaïl Boulgakov s’inspire de sa propre histoire de médecin devenu morphinomane. Avec une écriture chirurgicale qui tranche dans le vif, l’auteur dissèque les mécanismes de l’addiction.

Aux éditions FOLIO ; 96 pages.


7. J’ai tué (1926)

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« J’ai tué » réunit six nouvelles de Mikhaïl Boulgakov parues dans la presse soviétique des années 1920. Le récit éponyme raconte l’histoire d’un médecin mobilisé dans l’armée de Petlioura à Kiev. Dans ce chaos qui suit la Révolution russe, le protagoniste se trouve acculé à commettre l’irréparable face à un colonel sanguinaire.

La guerre civile et ses traumatismes habitent chaque page du recueil. « Le Raid » dépeint avec une intensité glaçante l’assaut d’une patrouille dans la nuit, éclairée par la seule lueur d’une lanterne. Dans « La Couronne rouge », le remords ronge un homme qui a laissé son frère périr au combat. Une autre nouvelle, « L’Éruption étoilée », s’écarte du front pour nous emmener dans un hôpital rural où un jeune médecin lutte contre une épidémie de syphilis.

Les six textes se nourrissent plus ou moins directement de l’expérience de Boulgakov, qui exerça la médecine avant de se consacrer à l’écriture. Sa prose dépouillée saisit la brutalité d’une époque où la Russie bascule dans le chaos. Le réalisme cru de certaines scènes côtoie des moments plus oniriques.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 115 pages.


8. Les œufs fatidiques (1925)

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Dans le Moscou de 1928, le professeur Persikov, un zoologiste de cinquante-huit ans, dirige l’Institut de zoologie de la capitale. Ce scientifique excentrique, abandonné par sa femme, voue une passion démesurée aux amphibiens. Son existence bascule le soir du 16 avril, lors d’une découverte fortuite : un mystérieux rayon rouge qui accélère la reproduction des amibes et décuple leur agressivité.

L’expérience, menée ensuite sur des grenouilles, confirme les effets spectaculaires du rayon. Dans une Russie en pleine effervescence, la nouvelle se propage rapidement. Bientôt, le professeur ne tarde pas à recevoir la visite de journalistes et d’espions.

Au même moment, une épidémie décime tous les poulets du pays. Face à la crise, Alexandre Rokk, directeur d’un sovkhoze modèle, s’empare de l’invention de Persikov. Malgré les avertissements du scientifique sur l’état inachevé des recherches, Rokk obtient l’autorisation du gouvernement pour réintroduire massivement les volailles. Son empressement et son imprudence déclenchent une catastrophe aux proportions apocalyptiques.

Cette nouvelle de science-fiction, publiée en 1925, dissimule sous son intrigue inspirée de H. G. Wells une satire mordante du régime soviétique. Boulgakov y manie l’ironie avec brio pour évoquer les années sombres du communisme de guerre et la précipitation des autorités à adopter des solutions hasardeuses, symbolisées par ce rayon rouge dévastateur.

Aux éditions GINKGO ; 150 pages.

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