Nathalie Sarraute, Natalia Tcherniak née à Ivanovo-Voznessensk en Russie, le 18 juillet 1900, morte à Paris le 19 octobre 1999, est une femme de lettres française d’origine russe. Elle est l’une des figures du Nouveau Roman à partir de la publication de L’Ère du soupçon en 1956.
1. Enfance
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Ce livre est écrit sous la forme d’un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double qui, par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance, l’aide à faire surgir « quelques moments, quelques mouvements encore intacts, assez forts pour se dégager de cette couche protectrice qui les conserve, de ces épaisseurs (…) ouatées qui se défont et disparaissent avec l’enfance ».
Enfance passée entre Paris, Ivanovo, en Russie, la Suisse, Pétersbourg et de nouveau Paris. Un livre où l’on peut voir se dessiner déjà le futur grand écrivain qui donnera plus tard une œuvre dont la sonorité est unique à notre époque.
2. Pour un oui ou pour un non
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Dans une action concentrée, où tout ce qui compte est ce qui n’est pas dit, deux hommes s’affrontent, prennent à tour de rôle la position du dominant ou du dominé, deux amis se brouillent – peut-être – » pour un oui ou pour un non « .
La tension qui existe sous les mots les plus simples, les mouvements physiologiques et psychiques souterrains communiquent au public une sensation de malaise, en même temps qu’ils le fascinent. Car cette dispute est la nôtre, ces mots, nous les avons prononcés, ces silences, nous les avons entendus. Tout un passé refoulé se représente, une profondeur inconsciente, des pulsions agressives. Par les mots, nous nous déchirons nous-mêmes, et nous déchirons les autres.
Mais le silence est pire.
3. Tropismes
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« Les tropismes, a expliqué l’auteur, « ce sont des mouvements indéfinissables, qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu’il est possible de définir ».
Vingt-quatre petits tableaux d’oscillations intérieures presque imperceptibles à travers clichés, lieux communs et banalités quotidiennes : vingt-quatre petits récits serrés, où il n’y a plus de trame alibi, plus de noms propres, plus de « personnages », mais seulement des « elle » et « il », des ils » et « elles », qui échangent leur détresse ou leur vide au long de conversations innocemment cruelles ou savamment féroces. […] Textes très courts où une conscience jamais nommée, simple référence impersonnelle, s’ouvre ou se rétracte à l’occasion d’une excitation extérieure, recevant la coloration qui permet de l’entrevoir. »
« Mon premier livre contenait en germe tout ce que, dans mes ouvrages suivants, je n’ai cessé de développer. Les tropismes ont continué d’être la substance vivante de tous mes livres. » (Nathalie Sarraute, préface à L’Ère du soupçon)
4. Le planétarium
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« Voici les Guimier. Un couple charmant. Gisèle est assise auprès d’Alain. Son petit nez rose est ravissant. Ses jolis yeux couleur de pervenche brillent. Alain a un bras passé autour de ses épaules. Ses traits fins expriment la droiture, la bonté. Tante Berthe est assise près d’eux. Son visage, qui a dû être beau autrefois, ses yeux jaunis par le temps sont tournés vers Alain. Elle lui sourit. Sa petite main ridée repose sur le bras d’Alain d’un air de confiance tendre.
Mais on éprouve en les voyant comme une gêne, un malaise.
Qu’est-ce qu’ils ont ? On a envie de les examiner de plus près, d’étendre la main… Mais attention, un cordon les entoure. Tant pis, il faut voir. Il faut essayer de toucher… Oui, c’est bien cela, il fallait s’en douter. Ce sont des effigies. Ce ne sont pas les vrais Guimier. »
5. Les fruits d’or
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«Tout le monde est emballé par Les Fruits d’Or, à ce qu’il paraît… J’ai un peu lu le bouquin… Eh bien, je ne sais pas si vous êtes de mon avis… mais moi je trouve ça faible. Je crois que ça ne vaut absolument rien… Mais rien, hein ? Zéro. Non ? Vous n’êtes pas d’accord ?»