Ray Bradbury naît le 22 août 1920 à Waukegan dans l’Illinois, dans un milieu modeste. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour la lecture et passe de nombreuses heures à la bibliothèque publique de sa ville. La famille déménage plusieurs fois entre l’Illinois, l’Arizona et la Californie, avant de s’installer définitivement à Los Angeles en 1934.
Le jeune Bradbury commence à écrire très tôt et publie sa première nouvelle de science-fiction à 17 ans. Après ses études secondaires, plutôt que d’aller à l’université, il vend des journaux tout en continuant à se former en autodidacte à la bibliothèque. Il devient écrivain à temps plein en 1942.
Sa carrière décolle dans les années 1950 avec la publication de ses œuvres majeures : « Chroniques martiennes » (1950), « L’Homme illustré » (1951) et surtout « Fahrenheit 451 » (1953), son roman dystopique le plus célèbre. Il écrit également pour le cinéma, notamment le scénario de « Moby Dick » pour John Huston.
En 1947, il épouse Marguerite McClure, qui restera sa femme jusqu’à sa mort en 2003. Le couple a quatre filles. Au fil des décennies, Bradbury publie de nombreux romans, recueils de nouvelles, pièces de théâtre et poèmes. Son style lyrique et son imagination fertile en font l’un des auteurs les plus importants de la science-fiction américaine, bien qu’il refuse souvent cette étiquette.
Après une attaque cérébrale en 1999, il continue d’écrire en dictant ses textes à ses filles. Il reste actif et engagé jusqu’à la fin, s’exprimant sur divers sujets de société. Ray Bradbury s’éteint le 5 juin 2012 à Los Angeles, à l’âge de 91 ans, laissant derrière lui une œuvre majeure qui a profondément influencé la littérature et la culture populaire américaines.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Fahrenheit 451 (1953)
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Dans un futur proche, les livres sont interdits. Les pompiers ont pour mission de les brûler. Tel est le point de départ de « Fahrenheit 451 », roman dystopique de Ray Bradbury paru en 1953.
Le personnage central, Guy Montag, est l’un de ces pompiers pyromanes. Il brûle les livres sans se poser de questions, jusqu’au jour où il croise le chemin de Clarisse. Cette jeune femme atypique va éveiller sa curiosité et semer le doute dans son esprit.
Montag commence alors à remettre en question les fondements de cette société où l’écrit est proscrit, où les écrans abrutissent les foules. Il se lance dans une rébellion silencieuse, commence à cacher des livres qu’il lit en secret. Mais dans un monde où la pensée individuelle est un crime, cette soif de connaissance pourrait lui coûter cher.
« Fahrenheit 451 » (température à laquelle le papier s’enflamme) est un roman coup de poing qui sonne comme un avertissement. Ray Bradbury y livre une vision glaçante d’une civilisation qui a choisi d’effacer toute trace de culture et de pensée critique. Le roman reste d’une actualité saisissante à l’heure des réseaux sociaux et de la surinformation qui noient la réflexion sous un flot d’images.
Aux éditions FOLIO ; 224 pages.
2. Chroniques martiennes (1950)
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Avec ses « Chroniques martiennes », Ray Bradbury nous transporte sur la planète rouge au début du XXIe siècle. Les premiers colons terriens y découvrent une civilisation millénaire : celle des Martiens, êtres télépathes à la peau dorée habitant d’élégantes cités cristallines. Mais cette rencontre tourne au désastre – les Martiens succombent rapidement à un banal virus, la varicelle, qui anéantit leur peuple.
La planète désertée devient alors le refuge des Terriens fuyant une Terre au bord du gouffre, menacée par les conflits nucléaires. Par fusées entières débarquent colons, familles, religieux et minorités opprimées, tous porteurs d’espérances nouvelles. Pourtant, l’humanité ne tarde pas à reproduire sur Mars les travers qui ont causé sa perte : destruction de l’environnement, ségrégation raciale, société de consommation effrénée.
Le récit se déploie sur plusieurs nouvelles qui s’échelonnent de 2030 à 2057. Dans une langue épurée teintée de poésie, Bradbury mêle l’humour grinçant au drame pour brosser le portrait d’une humanité incapable d’apprendre de ses erreurs. Son regard lucide sur la colonisation fait écho à la conquête des Amériques : anéantissement des peuples premiers, saccage d’une terre vierge au nom du progrès.
Aux éditions FOLIO ; 336 pages.
3. L’Homme illustré (1951)
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« L’Homme illustré », chef-d’œuvre iconique de Ray Bradbury paru en 1951, est un recueil de dix-huit nouvelles où se mêlent science-fiction et fantastique. Le fil conducteur est un vagabond énigmatique dont le corps est recouvert de tatouages, chacun d’entre eux renfermant une histoire singulière. Ces récits nous transportent dans des futurs proches ou lointains, sur Terre et bien au-delà.
Dans « La Brousse », une salle de jeux virtuelle se mue en piège mortel. « Kaleidoscope » conte les ultimes instants d’astronautes à la dérive dans le cosmos après l’explosion de leur navette. « L’Homme » met en scène la traque d’un mystérieux individu, sorte de messie des temps modernes. Ou encore « La Pluie », nouvelle oppressante où une pluie incessante sur Vénus rend fou.
Derrière cet imaginaire débridé se cachent des interrogations d’une brûlante actualité. Déshumanisation, consumérisme, racisme, censure… Bradbury pose un regard lucide et sans concession sur son époque, qui résonne encore avec force aujourd’hui. Un classique intemporel et visionnaire, à (re)découvrir absolument.
Aux éditions FOLIO ; 352 pages.
4. La foire des ténèbres (1962)
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Illinois, années 60. Will Halloway et Jim Nightshade, amis d’enfance liés comme les doigts de la main, coulent des jours paisibles à Green Town. Paisibles, vraiment ? Pas si sûr. Surtout quand, à quelques encablures d’Halloween, une mystérieuse foire itinérante vient troubler la tranquillité automnale.
Arrivés en catimini au beau milieu de la nuit, les forains s’affairent à monter un inquiétant spectacle dont les deux compères seront les uniques spectateurs. Ils découvrent bientôt que le propriétaire, Monsieur Dark, et ses forains ne sont pas ordinaires. Un carrousel possède d’étranges pouvoirs : faire vieillir ou rajeunir ceux qui osent y monter.
Ray Bradbury tisse un conte noir où la peur côtoie la nostalgie. Entre frissons et émotions, l’histoire interroge notre rapport au temps et célèbre la force des liens familiaux.
Aux éditions FOLIO ; 416 pages.
5. L’arbre d’Halloween (1972)
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Dans une petite ville du Midwest américain des années 1970, la nuit d’Halloween bat son plein. Tom Skelton et ses amis, déguisés en squelettes, sorcières et autres créatures effrayantes, s’apprêtent à faire leur traditionnelle tournée des maisons. Mais ce soir-là, leur ami Pipkin, d’ordinaire le plus enthousiaste de la bande, manque à l’appel.
Partis à sa recherche, les jeunes gens se retrouvent devant une sinistre demeure à la sortie de la ville. C’est là qu’ils font la connaissance de Montsuaire, un étrange personnage qui habite la maison isolée. Pour retrouver Pipkin, disparu dans d’obscures circonstances, Montsuaire entraîne la petite bande dans une course effrénée à travers les époques. De l’Égypte antique au Mexique contemporain, en passant par l’Irlande des druides et le Paris médiéval, les garçons vont découvrir les origines des traditions liées à la fête des morts. Dans le même temps, ils tentent désespérément de retrouver leur ami Pipkin, dont la vie semble suspendue entre deux mondes.
Ray Bradbury mêle avec brio la genèse des traditions funéraires et un conte fantastique porté par une écriture poétique. Son texte alterne rythme haletant et passages méditatifs sur le rapport des civilisations à la mort. Une réflexion sur l’amitié et le sacrifice se dessine en filigrane de cette nuit extraordinaire.
Aux éditions FOLIO ; 176 pages.
6. Les pommes d’or du Soleil (1953)
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« Les pommes d’or du Soleil » rassemble vingt-deux nouvelles dans lesquelles Ray Bradbury déploie toute l’étendue de son talent. L’auteur nous entraîne dans des mondes multiples, passant avec aisance du fantastique à la science-fiction, sans oublier des récits plus ancrés dans le quotidien. On y croise ainsi un monstre solitaire qui tente de communiquer avec un phare, une fée qui emprunte le corps d’un jeune homme pour séduire une demoiselle, ou encore des astronautes en route vers le Soleil à bord d’un vaisseau réfrigéré.
La plume de Bradbury brille particulièrement dans « Un coup de tonnerre », histoire dans laquelle le moindre changement dans le passé a des répercussions spectaculaires sur le présent. Dans « La Grande partie entre Noirs et Blancs », il aborde frontalement la question du racisme à travers un match de baseball. « Le Criminel » met en scène un meurtrier obsédé par l’effacement des empreintes digitales, tandis que « Service de voirie » évoque un homme qui refuse de ramasser les corps en cas d’attaque nucléaire.
Aux éditions FOLIO ; 352 pages.
7. Le pays d’octobre (1955)
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« Le pays d’octobre » est un recueil de dix-neuf nouvelles fantastiques écrites par Ray Bradbury entre 1943 et 1954. Ces récits courts évoquent pour la plupart l’étrange et le macabre dans l’Amérique du milieu du XXe siècle.
Chaque histoire donne à voir des personnages ordinaires confrontés à l’inexplicable : un homme qui soupçonne son squelette de lui vouloir du mal ; une mère persuadée que son nouveau-né cherche à l’assassiner ; un couple qui visite des catacombes mexicaines où s’alignent d’inquiétantes momies ; ou encore un nain qui contemple son reflet dans un miroir déformant.
Aux éditions FOLIO ; 432 pages.