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Neil Gaiman en 8 romans – Notre sélection

Neil Gaiman, né le 10 novembre 1960 à Portchester en Angleterre, est un auteur britannique majeur de fantasy et de romans graphiques. Issu d’une famille juive d’origine polonaise, il grandit dans un environnement marqué par la scientologie, bien qu’il ne soit pas lui-même scientologue.

Sa carrière démarre dans le journalisme avant qu’il ne se tourne vers l’écriture créative. Il connaît son premier grand succès avec la série de comics « Sandman » (1989-1996), qui révolutionne le genre. Son œuvre diverse inclut des romans à succès comme « American Gods » (2001), « Coraline » (2002), et « L’océan au bout du chemin » (2013), ainsi que de nombreux romans graphiques créés en collaboration avec l’illustrateur Dave McKean.

Gaiman est reconnu pour son talent littéraire exceptionnel, comme en témoignent ses nombreuses récompenses (prix Hugo, Nebula, Locus). Son travail a fait l’objet de plusieurs adaptations réussies à l’écran, notamment « Stardust » (2007), « Coraline » (2009), « American Gods » (2017-2021), et plus récemment « Sandman » (depuis 2022).

Marié à Mary McGrath avec qui il a eu trois enfants, puis à la musicienne Amanda Palmer de 2011 à 2022, il partage son temps entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Outre sa carrière littéraire, il s’engage depuis 2013 pour la cause des réfugiés et a été nommé Ambassadeur de bonne volonté du HCR en 2017.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Sandman (roman graphique, 1989)

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Londres, 1916. Un groupe d’occultistes dirigé par Roderick Burgess organise un rituel pour capturer la Mort et gagner l’immortalité. Mais l’incantation dérape : au lieu de la Mort, c’est le frère de Roderick Burgess – Dream, dit le « Seigneur des rêves » – qu’ils emprisonnent. Privé de ses pouvoirs et de ses attributs magiques, le Seigneur des rêves reste captif pendant près d’un siècle dans une cage de verre. Son absence bouleverse le monde : des humains ne se réveillent plus, d’autres perdent la capacité de rêver.

Soixante-douze ans plus tard, Dream s’échappe enfin. Son royaume, le « Domaine du rêve », gît en ruines. Pour restaurer son pouvoir, il doit retrouver trois objets qui lui ont été volés : un casque fait d’os de dieu mort, une bourse remplie de sable onirique et un rubis contenant l’essence de ses pouvoirs. Sa quête le conduit des bas-fonds de Londres jusqu’aux portes de l’Enfer, où il affronte démons et humains corrompus par ses artefacts.

Premier volet d’une série qui deviendra culte, ce comics se démarque par son mélange d’horreur gothique, de mythologie et de fantasy onirique. Les personnages principaux appartiennent aux Infinis, une famille d’entités immortelles incarnant des concepts fondamentaux comme la Mort, le Désir ou le Désespoir. Dream lui-même n’a rien d’un héros conventionnel : froid, rigide et parfois cruel, il évolue lentement au fil des chapitres.

Publié entre 1989 et 1996 par DC Comics sous son label Vertigo, « Sandman » a rapidement dépassé le cadre habituel des comics pour séduire un public plus large, notamment féminin. La série a reçu de nombreuses récompenses dont le World Fantasy Award, une première pour une bande dessinée. L’écrivain Norman Mailer l’a même qualifiée de « bande dessinée pour intellectuels ». Récemment adaptée en série par Netflix, cette œuvre singulière continue d’influencer la culture populaire plus de trente ans après sa création.

Aux éditions URBAN COMICS ; 496 pages.


2. De bons présages (1990, avec Terry Pratchett)

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Dans une Angleterre des années 1990, l’Apocalypse approche à grands pas. Un ange bibliophile et un démon conducteur de Bentley, devenus amis après 6000 ans passés sur Terre, complotent pour déjouer les plans divins. Aziraphale et Rampa apprécient trop leur vie parmi les humains pour laisser le combat final entre le Ciel et l’Enfer tout détruire. Un seul obstacle se dresse sur leur route : retrouver l’Antéchrist, malencontreusement égaré à sa naissance.

L’enfant en question, Adam Young, grandit dans un village paisible sans avoir conscience de sa nature démoniaque. Ses pouvoirs commencent pourtant à se manifester. Pendant ce temps, les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse – devenus motards – se rassemblent : Guerre, une correspondante de presse ; Famine, un magnat de la restauration rapide ; Pollution (Pestilence ayant pris sa retraite après l’invention de la pénicilline) et l’inévitable Mort.

Tout ce petit monde converge vers une base militaire où doit débuter la fin du monde. Mais c’est sans compter sur Adam qui, entouré de sa bande de copains, pourrait bien avoir son mot à dire sur le destin de l’humanité.

Cette comédie apocalyptique résulte de l’alliance improbable entre Terry Pratchett et Neil Gaiman au début des années 1990. Les deux auteurs britanniques ont entremêlé leurs univers pour créer une satire qui égratigne aussi bien la religion que la société moderne. Après plusieurs tentatives d’adaptation avortées, notamment un projet de film porté par Terry Gilliam, la série télévisée « Good Omens » (2019) adaptée par Gaiman lui-même avec David Tennant et Michael Sheen dans les rôles principaux a donné un second souffle à cette œuvre devenue culte.

Aux éditions J’AI LU ; 448 pages.


3. Neverwhere (1996)

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Dans le Londres des années 1990, Richard Mayhew mène une existence ordinaire entre son travail dans la finance et sa fiancée Jessica, une femme autoritaire qui orchestre leur vie commune. Un soir, alors qu’ils se rendent à un dîner important, Richard secourt une jeune fille blessée gisant sur le trottoir, contre l’avis de Jessica qui préfère l’ignorer. Cette décision bouleverse sa vie : du jour au lendemain, ses collègues ne le reconnaissent plus, son appartement est reloué, son existence même semble s’effacer.

En cherchant à comprendre ce qui lui arrive, Richard découvre un monde parallèle : le « Londres d’En Bas », une cité souterraine peuplée d’êtres étranges et de créatures fantastiques. La jeune fille qu’il a secourue s’appelle Porte – elle possède le don d’ouvrir n’importe quelle serrure par la pensée. Traquée par deux assassins redoutables, Messieurs Croup et Vandemar, elle tente de découvrir qui a massacré sa famille. Pour retrouver sa vie d’avant, Richard n’a d’autre choix que de l’accompagner dans sa quête périlleuse à travers les entrailles de Londres, aux côtés du mystérieux Marquis de Carabas et de Chasseur, une redoutable guerrière.

Cette odyssée les mène dans des lieux improbables où les noms des stations de métro prennent vie : à Earl’s Court siège véritablement une cour féodale dans une rame de métro abandonnée, Blackfriars abrite un monastère de moines noirs, et le pont de Night’s Bridge réclame son tribut en vies humaines. Dans ce monde parallèle, les rats sont vénérés et d’étranges marchés flottants proposent cauchemars et rêves à la vente.

« Neverwhere » est né d’une série télévisée écrite par Neil Gaiman pour la BBC en 1996. Frustré par les contraintes du format télévisuel, il a transformé son scénario en roman la même année, créant ainsi l’une des premières œuvres de « fantasy urbaine ». Le livre a reçu le prix Julia Verlanger en 1999 et s’est imposé comme une référence du genre, donnant lieu à de multiples adaptations en bande dessinée et au théâtre. Sous couvert d’une aventure fantastique, le texte interroge notre rapport aux exclus et notre capacité à rendre invisibles ceux qui ne correspondent pas aux normes de la société.

Aux éditions J’AI LU ; 379 pages.


4. L’étrange vie de Nobody Owens (2008)

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Par une nuit d’encre, un homme armé d’un couteau s’introduit dans une maison paisible et assassine méthodiquement une famille entière. Seul un bambin de 18 mois parvient à s’échapper en rampant jusqu’au vieux cimetière qui surplombe la ville. Là, un couple de fantômes, les Owens, décide de l’adopter et le baptise Nobody (« Personne »). L’enfant grandit ainsi parmi les morts, sous la protection de Silas, un mystérieux gardien qui n’appartient ni au monde des vivants ni à celui des défunts.

Dans ce refuge peuplé d’êtres surnaturels, Nobody – surnommé Bod – apprend à lire sur les pierres tombales et développe d’étranges facultés : il peut traverser les murs, devenir invisible et voir les spectres. Mais le meurtrier de sa famille, membre d’une société secrète – la Confrérie des Jack -, continue de le traquer inlassablement. L’enfant devra un jour quitter la sécurité du cimetière pour affronter son destin.

Cette histoire singulière est née d’une observation fortuite : en 1985, Neil Gaiman aperçoit son fils de deux ans faire du tricycle dans un cimetière. De cette image surgit l’idée d’un « Livre de la Jungle » qui se déroulerait parmi les tombes. L’auteur attendra pourtant plus de vingt ans avant de se sentir prêt à l’écrire. Le roman renverse avec habileté les codes du fantastique : le monde des morts devient un havre de paix et de tendresse, tandis que celui des vivants recèle les véritables dangers. Cette inversion donne naissance à un conte initiatique qui a conquis autant les jeunes lecteurs que les adultes, comme en témoignent les prestigieuses récompenses reçues – dont la médaille Newbery et le prix Hugo du meilleur roman.

Aux éditions J’AI LU ; 256 pages.


5. L’océan au bout du chemin (2013)

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De retour dans son village natal pour des funérailles, un homme d’une quarantaine d’années s’arrête devant son ancienne maison d’enfance. Ses pas le mènent jusqu’à la ferme des Hempstock, où vivait autrefois son amie Lettie. Face à la mare qui borde la propriété – celle que Lettie appelait un océan – les souvenirs de l’année de ses sept ans remontent soudain à la surface, des souvenirs longtemps enfouis d’événements surnaturels.

Tout commence avec le suicide d’un locataire dans la voiture familiale. Cette mort mystérieuse ouvre une brèche entre les mondes, permettant à une créature surnaturelle de s’infiltrer dans la réalité. Le petit garçon solitaire, qui préfère la compagnie des livres à celle des autres enfants, trouve alors refuge auprès de Lettie Hempstock, une fillette de onze ans dotée d’étranges pouvoirs. Avec sa mère et sa grand-mère, trois femmes hors du temps venues d’un autre monde, elle tente de protéger le narrateur des forces maléfiques qui le menacent. Mais lors d’un rituel, le garçon commet une erreur fatale : il lâche la main de Lettie. Cette transgression permet à une entité malveillante de prendre forme humaine et de s’installer dans sa maison sous les traits d’Ursula Monkton, une gouvernante qui va peu à peu prendre le contrôle de sa famille.

À mi-chemin entre le conte initiatique et le récit fantastique, « L’océan au bout du chemin » dépeint avec une rare justesse les peurs et les questionnements de l’enfance. La magie côtoie le quotidien le plus banal, tandis que le monde des adultes se révèle aussi inquiétant que les créatures surnaturelles. Cette dualité entre réel et merveilleux trouve un écho particulier dans la genèse même du livre : Neil Gaiman s’est inspiré d’une ferme abandonnée près de chez lui quand il était enfant, transformant ce souvenir en une histoire où se mêlent éléments autobiographiques et pure invention. Couronné du prix Locus 2014 du meilleur roman de fantasy, le livre a fait l’objet d’une adaptation théâtrale acclamée au National Theatre de Londres en 2019.

Aux éditions J’AI LU ; 256 pages.


6. Stardust (1999)

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Dans l’Angleterre victorienne des années 1850, le petit village de Wall tire son nom d’une mystérieuse muraille percée d’une unique brèche. Cette ouverture, gardée jour et nuit par les villageois, marque la frontière avec le royaume de Féerie. Tous les neuf ans seulement, lors d’une foire extraordinaire, les habitants des deux mondes peuvent se rencontrer et commercer librement.

C’est dans ce contexte que le jeune Tristan Thorn, fils d’un villageois et d’une créature féerique (bien qu’il l’ignore), tombe éperdument amoureux de la belle Victoria Forester. Pour obtenir sa main, il lui promet l’impossible : lui rapporter l’étoile filante qu’ils viennent d’apercevoir tomber de l’autre côté du mur. Sans hésiter, Tristan s’engage dans une quête périlleuse à travers le royaume de Féerie. Mais l’étoile n’est pas un simple morceau de roche céleste – elle a pris la forme d’une jeune femme nommée Yvaine. Et Tristan n’est pas le seul à la convoiter : une reine sorcière cherche à dévorer son cœur pour retrouver sa jeunesse, tandis que les princes héritiers de Stormhold la poursuivent pour récupérer le pendentif royal qu’elle porte.

Entre pirates volants, licornes et métamorphoses, Tristan va découvrir sa véritable nature et remettre en question ses certitudes les plus profondes.

Publié en 1999, « Stardust » se distingue par sa relecture malicieuse des codes du conte de fées traditionnel. Neil Gaiman puise dans le folklore britannique tout en y insufflant une dose d’humour noir et de cruauté qui rappelle davantage Grimm que Disney. Le roman a reçu le prestigieux Mythopoeic Fantasy Award en 1999 et a été adapté au cinéma en 2007 avec Robert De Niro et Michelle Pfeiffer. Le comédien Tim Minchin, créateur de la comédie musicale « Matilda », a récemment exprimé son intérêt pour une adaptation sur les planches.

Aux éditions J’AI LU ; 224 pages.


7. American Gods (2001)

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À sa sortie de prison, Ombre apprend une nouvelle dévastatrice : sa femme Laura vient de mourir dans un accident de voiture, aux côtés de son amant qui n’était autre que le meilleur ami d’Ombre. Sans attache, sans projet, il accepte de travailler comme garde du corps pour un mystérieux personnage qui se fait appeler Voyageur. Cette rencontre va précipiter Ombre dans une réalité insoupçonnée où les dieux existent bel et bien.

Car en immigrant vers l’Amérique, les différents peuples ont emporté avec eux leurs divinités. Ces anciens dieux tentent désormais de survivre tant bien que mal dans une société qui les a oubliés : Odin arnaque les passants, Anubis dirige des pompes funèbres, la reine de Saba se prostitue… Mais de nouvelles divinités ont émergé, incarnant la technologie, les médias ou encore la mondialisation. Une guerre se prépare entre anciens et nouveaux dieux, et Ombre va se retrouver au cœur de ce conflit qui le dépasse.

Entre road trip à travers l’Amérique profonde et bataille divine, le récit suit également l’histoire de la petite ville de Lakeside où Ombre trouve refuge. Sous ses apparences tranquilles, cette bourgade cache un terrible secret : chaque hiver, un enfant y disparaît mystérieusement…

Publié en 2001, ce roman a remporté les prix les plus prestigieux de la littérature fantastique : Hugo, Nebula et Locus. Le mélange des mythologies du monde entier avec la culture pop américaine crée une œuvre unique en son genre qui interroge l’identité américaine et le pouvoir des croyances. L’adaptation en série télévisée par la chaîne Starz en 2017 a donné une nouvelle vie à cette histoire, avec Neil Gaiman comme producteur exécutif.

Aux éditions J’AI LU ; 608 pages.


8. Coraline (2002)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans une vieille demeure anglaise reconvertie en appartements, une petite fille du nom de Coraline Jones s’installe avec ses parents. Délaissée par ces derniers, trop occupés par leur travail, elle tue l’ennui en explorant sa nouvelle maison aux habitants singuliers : deux vieilles actrices nostalgiques de leur gloire passée et un drôle de bonhomme qui affirme diriger un cirque de souris savantes.

Sa curiosité la mène jusqu’à une porte condamnée dans le salon familial. Une nuit, celle-ci s’ouvre sur un tunnel qui débouche dans un univers parallèle – copie conforme de son monde, mais en mieux. Là-bas, une « autre mère » et un « autre père » l’accueillent avec empressement. Ils ressemblent trait pour trait à ses vrais parents, à un détail près : leurs yeux sont remplacés par des boutons noirs cousus. Dans ce monde parallèle, tout semble plus attrayant, plus vivant, plus attentionné. Jusqu’à ce que l’autre mère propose à Coraline de rester pour toujours – à condition qu’elle accepte de se faire coudre elle aussi des boutons à la place des yeux.

Lorsque ses véritables parents disparaissent mystérieusement, Coraline comprend qu’elle doit retourner dans cet univers terrifiant pour les sauver. Accompagnée d’un chat noir cynique doué de parole, elle devra déployer des trésors d’ingéniosité et de bravoure pour affronter cette créature maléfique qui a déjà fait d’autres victimes parmi les enfants.

Publié en 2002, ce conte noir de Neil Gaiman a raflé les plus importantes récompenses du genre : prix Hugo, Nebula et Locus. Son atmosphère angoissante rappelle « Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll, mais dans une version plus ténébreuse qui sonde les peurs enfantines et le prix à payer pour un monde prétendument idéal. Le succès du livre a donné naissance à plusieurs adaptations, notamment un film d’animation en volume réalisé par Henry Selick en 2009, qui a remporté le Cristal du long métrage au Festival d’Annecy.

Aux éditions ALBIN MICHEL ; 176 pages.

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