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Salim Bachi en 4 romans – Notre sélection

Salim Bachi en 4 romans majeurs – Notre sélection

Salim Bachi est un romancier algérien né en 1971 à Alger. Il passe son enfance à Annaba, dans l’est de l’Algérie, où il fréquente l’école publique puis l’école française. En 1981, il séjourne une année en France dans un centre médicalisé pour raisons de santé.

Après des études de lettres à la Sorbonne, il publie en 2001 son premier roman « Le chien d’Ulysse » aux éditions Gallimard, qui lui vaut le prix Goncourt du premier roman. Son œuvre, saluée par la critique, aborde des thèmes divers : l’Algérie et son histoire, le terrorisme, le fait religieux. Il est notamment l’auteur du controversé « Le silence de Mahomet » (2008) et de plusieurs romans traitant du terrorisme dont « Tuez-les tous » et « Moi, Khaled Kelkal ».

Ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome (2005), Salim Bachi vit et travaille aujourd’hui à Paris. Il a publié une quinzaine d’ouvrages, principalement chez Gallimard, et a reçu plusieurs distinctions littéraires dont le prix Tropiques (2004) et le prix Renaudot poche (2018). Une partie de son œuvre n’est pas publiée en Algérie en raison de la censure religieuse et politique.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Le dernier été d’un jeune homme (2013)

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En 1949, Albert Camus embarque pour le Brésil. À 36 ans, l’écrivain déjà célèbre fuit le tumulte parisien et les tensions grandissantes en Algérie. Dans sa cabine exiguë, alors qu’il travaille au manuscrit des « Justes », il sent ressurgir les symptômes de la tuberculose qui le ronge depuis l’adolescence.

Sur ce paquebot où la maladie l’affaiblit, une mystérieuse passagère ravive ses souvenirs. Camus se remémore sa jeunesse à Belcourt, quartier populaire d’Alger : son enfance entre une mère murée dans le silence et une grand-mère tyrannique, ses premiers émois littéraires auprès du professeur Jean Grenier, ses engagements politiques précoces, ses nombreuses conquêtes féminines. Le diagnostic de la tuberculose à 17 ans qui interrompt brutalement sa prometteuse carrière de gardien de but et ses ambitions universitaires.

À l’occasion du centenaire de la naissance de Camus en 2013, l’écrivain algérien Salim Bachi choisit d’habiter la voix de son illustre prédécesseur. En adoptant la première personne, il dévoile les doutes et les désirs d’un jeune homme tiraillé entre sa fragilité physique et sa soif de vie, tout en peignant le portrait d’une société coloniale minée par les inégalités.

Aux éditions FLAMMARION ; 272 pages.


2. Le consul (2014)

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En juin 1940, alors que les troupes allemandes progressent en France, Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux, prend une décision qui bouleversera sa vie. Face à des milliers de réfugiés – dont de nombreux juifs – qui se pressent aux portes de son consulat pour fuir l’avancée nazie, ce diplomate catholique, père de quatorze enfants, choisit de désobéir aux ordres du dictateur Salazar. Durant plusieurs jours, il signe sans relâche des visas permettant à près de 30 000 personnes d’échapper à une mort certaine.

Le roman s’ouvre sur les derniers jours du consul, en 1954, dans un monastère franciscain où il finit sa vie dans le dénuement. À travers une longue confession adressée à sa seconde épouse Andrée, il revient sur son existence : sa première femme Angelina, leurs quatorze enfants, sa relation extraconjugale, et surtout ces quelques jours de juin 1940 où tout a basculé.

Cette histoire vraie, longtemps restée dans l’ombre, a attendu 1966 pour que son protagoniste soit reconnu « Juste parmi les nations » par Israël, puis 1986 pour sa réhabilitation par le Portugal. Le récit alterne entre les tourments d’un homme tiraillé par sa foi catholique et son devoir d’humanité, et la fresque historique d’une Europe en plein chaos. Salvador Dalí et sa femme Gala figurent parmi les milliers de personnes sauvées par les visas signés de sa main. Ironie de l’histoire : Salazar tenta après-guerre de s’approprier le mérite de ces sauvetages pour soigner son image auprès des Alliés.

Aux éditions FOLIO ; 208 pages.


3. Le silence de Mahomet (2008)

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Au VIe siècle de notre ère, entre La Mecque et Médine, un orphelin devenu marchand prospère s’apprête à bouleverser l’histoire. Mahomet, qui épouse d’abord Khadija, une femme plus âgée que lui, mène une existence de caravanier jusqu’à ses quarante ans. C’est alors que Dieu lui apparaît, en fait le prophète de l’islam. En une décennie, il devient un chef religieux et politique influent, étendant son pouvoir des sables d’Arabie jusqu’aux portes de Jérusalem.

Cette trajectoire extraordinaire nous est contée à travers quatre voix : Khadija, sa première épouse qui l’accompagne dans ses débuts ; Abou Bakr, son ami le plus proche qui deviendra le premier calife ; le général Khalid, ancien opposant devenu conquérant de l’Irak ; et enfin Aïcha, épousée à neuf ans, qui recueillera son dernier souffle. Chacun livre sa version de l’homme qu’ils ont connu : le mari aimant, le visionnaire politique, le stratège militaire ou l’époux des dernières années.

Salim Bachi relève un défi audacieux : raconter Mahomet sans jamais le montrer directement, respectant ainsi l’interdit de sa représentation dans l’islam. Cette approche lui vaut des réactions contrastées : acclamé en France où il est nommé pour le Prix Goncourt des lycéens en 2008, le livre est censuré en Algérie. Le romancier soulève des questions essentielles sur la naissance d’une religion et le rapport entre foi et pouvoir.

Aux éditions FOLIO ; 400 pages.


4. Le chien d’Ulysse (2001)

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Dans l’Algérie des années 1990, Hocine, jeune étudiant en littérature, traverse Cyrtha, ville imaginaire aux allures de Constantine, pendant une journée du mois de juin 1996. Cette date n’est pas anodine : elle marque le quatrième anniversaire de l’assassinat du président Boudiaf, considéré comme le point de bascule du pays dans la guerre civile. La nuit, Hocine travaille comme réceptionniste dans un hôtel miteux, le jour il suit des cours à l’université.

Son périple de 24 heures débute à la gare où il retrouve son ami Mourad. Ensemble, ils rencontrent leur professeur Ali Khan et sa troublante épouse Amel, puis le journaliste Hamid Kaïm qui leur livre sa vision désabusée du pays. Plus tard, Hocine perd son emploi à l’hôtel, se retrouve au poste de police et finit sa course dans une boîte de nuit où l’attend le capitaine Smard, un militaire qui cherche à le recruter comme indicateur.

Premier roman de Salim Bachi publié en 2001, « Le chien d’Ulysse » réinvente l’épopée homérique dans l’Algérie des années 1990. Les références à l’Odyssée se mêlent à une réalité contemporaine marquée par la violence et le désenchantement. Cette transposition moderne, récompensée par le prix Goncourt du premier roman, fait dialoguer l’Orient et l’Occident dans un récit où se télescopent le mythe et l’histoire.

Aux éditions FOLIO ; 304 pages.

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