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Les meilleurs romans de René Fallet – Notre sélection

René Fallet en 7 romans – Notre sélection

René Fallet (1927-1983) est un écrivain et scénariste français né à Villeneuve-Saint-Georges dans une famille modeste – son père était cheminot. Après l’obtention de son certificat d’études en 1940, il quitte rapidement l’école pour exercer divers petits boulots à Paris dès l’âge de 15 ans.

En 1944, il s’engage volontairement dans l’armée avant d’être démobilisé en 1945. Sa carrière littéraire débute véritablement lorsque Blaise Cendrars repère ses premiers poèmes et le fait entrer au journal Libération. Son premier roman « Banlieue Sud-Est » (1947) connaît un succès immédiat.

René Fallet devient chroniqueur au Canard enchaîné en 1952 et se lie d’amitié avec Georges Brassens en 1953. Sa consécration littéraire arrive en 1964 avec « Paris au mois d’août » qui remporte le prix Interallié. Amateur de vélo, de pêche et de pétanque, il partage son temps entre l’écriture et ses passions. Son œuvre, riche d’une vingtaine de romans, alterne entre veine populaire (qu’il appelait sa « veine Beaujolais ») et veine plus sentimentale (sa « veine Whisky »).

Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma, dont le célèbre « La soupe aux choux » avec Louis de Funès. Il meurt d’une crise cardiaque à Paris le 25 juillet 1983, à l’âge de 55 ans.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Un idiot à Paris (1966)

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Au cœur du Bourbonnais des années 1960, Goubi est le « bredin » – l’idiot – de Jaligny-sur-Besbre. Ce quadragénaire, qui se prend pour le fils de Clémenceau et de Mistinguette, subit les moqueries incessantes des villageois. Il rêve de Paris mais n’a jamais quitté sa campagne. Son destin bascule le jour où une plaisanterie de mauvais goût le propulse, seul et démuni, au cœur de la capitale.

Dans les rues parisiennes, ce personnage lunaire en sabots se heurte à l’indifférence et à l’hostilité des citadins. Tous le considèrent comme fou, sauf une bande de beatniks qui voit en lui un sage, et une prostituée rousse, dite « La Tasse », qui bouleversera sa vie. À leur contact, Goubi se transforme peu à peu.

René Fallet signe un roman à la fois drôle et émouvant sur la France des Trente Glorieuses. Son écriture truculente met en scène la confrontation entre ville et campagne, entre simplicité et sophistication. Cette œuvre, qui connut un grand succès public, fut portée à l’écran en 1967 avec Jean Lefebvre dans le rôle principal.

Aux éditions FOLIO ; 253 pages.


2. Les vieux de la vieille (1958)

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Dans un village du Bourbonnais des années 1950, trois septuagénaires hauts en couleur mènent grand tapage. Jean-Marie Péjat, Blaise Poulossière et Baptiste Talon passent leurs journées à vider des chopines et à s’invectiver joyeusement. Usés par le temps, ils réalisent un soir qu’ils sont devenus « terriblement vieux ».

La vie au village n’a plus le même goût depuis que Blaise a perdu sa femme. Baptiste subit les remontrances de ses belles-filles qui rationnent son vin. Quant à Jean-Marie, sa carrure autrefois imposante ne fait plus illusion. Sur la suggestion de Baptiste, le trio décide de partir pour l’hospice départemental de Gouyette.

Les trois compères entament alors leur périple à pied, accompagnés de Panpan, un âne aussi décati que ses maîtres. Entre beuveries et chamailleries, ils s’arrêtent au domaine des Échauguettes où ils retrouvent Catherine Cateau. Cette rencontre leur réserve une surprise : cinquante ans plus tôt, elle a eu des « bontés » pour chacun d’eux, sans qu’aucun ne le sache.

Ce roman truculent dépeint avec tendresse la révolte de trois vieillards contre leur condition. L’écriture de Fallet, pétrie d’humour et de poésie bistrotière, donne à cette histoire une saveur particulière qui a séduit le cinéma.

Aux éditions FOLIO ; 224 pages.


3. Le braconnier de Dieu (1973)

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Dans le Bourbonnais occupé de 1943, le jeune Grégoire Quatresous fuit une patrouille allemande. Son seul refuge : l’abbaye de Sept-Fons. Ce qui n’était qu’un moyen d’échapper à l’occupant le conduit à prendre l’habit. Il devient Frère Grégoire et consacre un quart de siècle à la vie monastique.

Le destin frappe une seconde fois en juin 1969. Sorti voter pour l’élection présidentielle, il tombe sous le charme de Muscade, une marinière qui prend le soleil sur sa péniche. Cette rencontre le pousse à quitter le monastère. Il retrouve son ami d’avant-guerre, Toussaint Baboulot, et trouve du travail dans une ferme. S’ensuit une série d’aventures où se mêlent amours, beuveries et miracles.

René Fallet signe en 1973 un roman malicieux qui conjugue satire religieuse et ode à la liberté. Son écriture pétillante restitue la saveur du parler bourbonnais et dresse le portrait d’une France rurale haute en couleur, où la frontière entre le sacré et le profane s’efface dans les vapeurs du Saint-Pourçain.

Aux éditions FOLIO ; 224 pages.


4. La soupe aux choux (1980)

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Au hameau des Gourdiflots, quelque part en Bourbonnais, deux vieillards résistent encore à l’inexorable marche du progrès. Le Glaude et le Bombé, amis de toujours, cultivent leur jardin et s’enivrent quotidiennement, derniers représentants d’une France rurale moribonde.

Une nuit, après un mémorable concours de pets sur leur banc, une soucoupe volante se pose dans le champ du Glaude. L’extraterrestre qui en descend, vite baptisé « la Denrée », provient d’Oxo, une planète austère où le plaisir n’existe pas. Le visiteur goûte la soupe aux choux du Glaude et découvre pour la première fois la joie de manger. Il revient sans cesse, fasciné par cette cuisine roborative et ces humains si différents de ses semblables.

Pour le Glaude et le Bombé commence alors une étrange amitié avec « la Denrée ». Tandis que leur village se dépeuple et que des promoteurs immobiliers convoitent leurs terres, une proposition insolite pourrait bien changer leur destin : partir vivre sur Oxo.

Publié en 1980, « La soupe aux choux » est le dernier roman de René Fallet. Il reçoit le Prix RTL grand public et le Prix Rabelais. Sous ses allures de farce paysanne, le roman cache une réflexion sur une France rurale en voie de disparition face à l’urbanisation galopante des années 1980. Les deux protagonistes incarnent les derniers résistants d’un monde englouti par le « progrès » : remembrement des terres, construction d’autoroutes, multiplication des parcs de loisirs. Le choix de la science-fiction permet à l’auteur d’aborder avec distance et humour des thèmes graves : la solitude des personnes âgées, l’exode rural, la standardisation de la société.

L’adaptation cinématographique de 1981 par Jean Girault, avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret, suit le roman avec une fidélité remarquable. Les dialogues sont souvent repris mot pour mot. Cependant, le film accentue les aspects comiques au détriment de la dimension sociale et mélancolique du roman.

Aux éditions FOLIO ; 288 pages.


5. Paris au mois d’août (1964)

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Le Paris brûlant d’août 1964 s’est vidé de ses habitants. Henri Plantin, modeste employé de la Samaritaine, n’a pas pu partir en vacances en même temps que sa femme et ses enfants. À quarante ans, il ressemble à Charles Aznavour et n’attend plus grand-chose de l’existence.

Tout bascule quand il rencontre Patricia, une Anglaise à la silhouette gracile. Elle sent la citronnelle et parle un français approximatif. Entre le vendeur d’articles de pêche et la jeune femme qui se présente comme mannequin s’installe une passion aussi soudaine qu’improbable.

Henri savoure cette parenthèse inespérée. Il arpente la capitale avec Pat, sous le regard complice de son ami Gogaille et celui, réprobateur, de sa concierge. Mais septembre approche, avec le retour programmé de sa famille.

René Fallet publie ce roman en 1964 et reçoit le prix Interallié la même année. Sous une apparente légèreté, l’ouvrage décrit un Paris populaire aujourd’hui disparu – celui des petits cafés, des parties de belote, du tiercé du dimanche et des accords d’accordéon au coin des rues. La Samaritaine, les Halles (avant leur transfert à Rungis), le quartier Saint-Martin : autant de lieux emblématiques qui donnent au récit sa dimension quasi-documentaire d’un monde en voie d’extinction.

Le roman sera adapté au cinéma en 1966 par Pierre Granier-Deferre, avec Charles Aznavour dans le rôle d’Henri Plantin – un choix naturel puisque Fallet avait physiquement modelé son personnage sur le chanteur. Le film inspirera ensuite à Aznavour sa célèbre chanson « Paris au mois d’août ».

Aux éditions FOLIO ; 208 pages.


6. Le beaujolais nouveau est arrivé (1975)

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Dans une banlieue parisienne des années 1970, le Café du Pauvre résiste encore à la modernisation galopante qui transforme les vieux quartiers en grands ensembles. C’est là que quatre amis se retrouvent chaque jour : Camadule le brocanteur, Captain Beaujol l’ancien militaire, Debedeux le cadre en rupture de ban et Poulouc le jeune réfractaire au travail.

Unis par leur rejet du « métro-boulot-jus de fruits », ces quatre mousquetaires du zinc mènent une existence en marge des conventions sociales. Ils préfèrent les parties de belote, les discussions philosophiques arrosées de beaujolais et les combines pour subsister sans se soumettre au diktat du travail. Leur quartier général, tenu par le couple Lafrezique, est le théâtre de leur résistance passive à l’uniformisation de la société.

Dans une langue colorée et inventive, René Fallet brosse le portrait de ces marginaux attachants. Il célèbre leur amitié indéfectible et leur quête obstinée de liberté. Les dialogues pétillent d’esprit, entre philosophie de comptoir et traits d’humour percutants. Un hymne à la résistance joyeuse contre l’uniformisation de la société.

Aux éditions FOLIO ; 256 pages.


7. Le triporteur (1951)

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Antoine Peyralout a dix-neuf ans et une seule passion : le football. Dans sa petite ville de Vauxbrelles-en-Bourgogne, ce grand dadais de 1,66 m pour 53 kilos fuit le travail avec application. Membre de l’Amicale des Amis de la Belote et du 421 réunis, il coule des jours tranquilles entre le bistrot et les matchs du R.C. Pommard. Jusqu’au jour où ses compagnons le désignent pour aller voir la finale de la Coupe de France dans la capitale.

Pour accomplir sa mission, Antoine déniche aux enchères un triporteur décrépit. Il le sauve de la casse et le baptise Augustine avec ses amis, dans une cérémonie arrosée au pastis. Son trajet vers Paris se transforme en odyssée burlesque sur les routes secondaires, peuplées de personnages pittoresques et de situations absurdes.

René Fallet compose un récit malicieux où la fantaisie côtoie la tendresse. Dans cette France des années 1950, son héros nonchalant trace son chemin entre poésie et facétie. Une chronique du temps suspendu, un éloge de la flânerie et de l’amitié sincère.

Aux éditions FOLIO ; 320 pages.

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