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Les meilleurs romans de Nicolas Gogol – Notre sélection

Nicolas Gogol en 4 romans – Notre sélection

Nicolas Vassiliévitch Gogol (1809-1852) est l’un des plus grands écrivains classiques de la littérature russe, bien que d’origine ukrainienne. Né dans le gouvernement de Poltava (Ukraine actuelle), il est issu d’une famille de la petite noblesse cosaque.

Après des études au lycée de Nijyn, il s’installe à Saint-Pétersbourg en 1828 où il débute une carrière littéraire. Ses premiers succès viennent avec la publication des « Soirées du hameau » (1832), recueil de nouvelles inspirées du folklore ukrainien. Il devient ensuite professeur d’histoire à l’université de Saint-Pétersbourg, poste qu’il abandonne rapidement.

Sa comédie satirique « Le Revizor » (1836), qui dénonce la corruption bureaucratique, connaît un grand succès. Suite à des critiques mitigées, il quitte la Russie et voyage en Europe pendant douze ans, séjournant principalement à Rome. Durant cette période, il écrit son chef-d’œuvre « Les Âmes mortes » (1842).

Les dernières années de sa vie sont marquées par une profonde crise mystique et dépressive. Il brûle la seconde partie des « Âmes mortes » peu avant sa mort et se laisse mourir de faim, décédant à Moscou en 1852.

L’œuvre de Gogol se caractérise par un mélange de réalisme, de satire sociale et d’éléments fantastiques. Ses écrits ont profondément influencé la littérature russe ultérieure, notamment Dostoïevski et Boulgakov. Son identité culturelle double, à la fois russe et ukrainienne, se reflète dans son œuvre, où il puise dans les deux traditions.

Parmi ses œuvres majeures figurent « Tarass Boulba » (1835), « Le Nez » (1836), « Le Manteau » (1843) et les nouvelles de Pétersbourg, qui conjuguent souvent le grotesque, le fantastique et la critique sociale.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Les Âmes mortes (1842)

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Au cœur de la Russie impériale des années 1820, Pavel Ivanovitch Tchitchikov, un ancien fonctionnaire, met au point une escroquerie audacieuse. Son plan : tirer profit d’une absurdité administrative qui oblige les propriétaires terriens à payer des impôts sur leurs serfs décédés entre deux recensements. Ces « âmes mortes », il compte les racheter pour une bouchée de pain, puis les utiliser comme garantie pour obtenir d’importants prêts bancaires.

Accompagné de son cocher ivrogne Selifane et de son valet Petrouchka, Tchitchikov sillonne la province russe en britchka, une petite calèche. Il déploie ses talents de séducteur et de manipulateur auprès des notables locaux. Son commerce macabre le confronte à une série de propriétaires excentriques. Ses manières policées lui valent d’abord tous les honneurs, avant que le scandale n’éclate.

Cette comédie grinçante dresse un portrait au vitriol de la société russe du XIXe siècle. Nicolas Gogol y dépeint avec un humour féroce la corruption endémique, l’ignorance crasse des paysans et l’oisiveté de la noblesse. Commencé en 1835 sur une idée de Pouchkine, ce roman restera inachevé – seule la première partie fut publiée du vivant de l’auteur. La seconde partie, fragmentaire, ne nous est parvenue qu’à l’état d’ébauche, Gogol ayant brûlé son manuscrit peu avant sa mort.

Aux éditions FOLIO ; 512 pages.


2. Taras Boulba (1835)

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Dans l’Ukraine du XVIIe siècle, alors que les tensions entre Polonais catholiques et Cosaques orthodoxes atteignent leur paroxysme, le fier colonel Tarass Boulba voit revenir ses deux fils du séminaire de Kiev. Sans leur laisser le temps de souffler, il les entraîne vers la Setch, le campement militaire des Cosaques zaporogues, pour parfaire leur éducation guerrière.

Ostap, l’aîné, brille par sa bravoure et son esprit martial. André, le cadet plus sensible, cache un secret : il est épris d’une jeune Polonaise, la fille du gouverneur. Quand les Cosaques partent en guerre contre les Polonais, le destin des deux frères bascule. André, déchiré entre son amour et sa loyauté, choisit de rejoindre le camp adverse. Son père, pour qui l’honneur cosaque prime sur les liens du sang, ne lui pardonnera pas cette trahison.

Ce roman de Nicolas Gogol met en scène un monde brutal où la guerre fait office de religion. Les Cosaques y apparaissent dans toute leur truculence : des cavaliers aussi prompts à festoyer qu’à guerroyer. À travers cette fresque épique teintée de tragédie familiale, l’auteur brosse le portrait d’une société masculine gouvernée par le code de l’honneur, la fraternité d’armes et un farouche attachement à la foi orthodoxe.

Aux éditions FOLIO ; 250 pages.


3. Nouvelles de Pétersbourg (1842)

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Les « Nouvelles de Pétersbourg » de Nicolas Gogol rassemblent cinq récits qui se déroulent dans la capitale impériale russe au XIXe siècle. L’auteur y dépeint une ville froide, inquiétante et fantomatique, à l’opposé de l’image prestigieuse qu’on lui prête habituellement.

À travers ces nouvelles, Gogol mêle avec brio le réalisme social et le fantastique absurde. On y suit le quotidien de petits fonctionnaires pétersbourgeois, figures pathétiques prisonnières d’une bureaucratie étouffante. Dans « Le Manteau », un modeste copiste se prive pendant des mois pour s’offrir un habit neuf, avant de le perdre tragiquement. « Le Nez » raconte l’histoire surréaliste d’un homme dont l’appendice nasal disparaît un matin pour mener sa propre existence. « Le Journal d’un fou » décrit la descente dans la démence d’un fonctionnaire amoureux de la fille de son directeur.

Ces textes constituent une satire mordante de la société russe de l’époque, de ses conventions absurdes et de sa hiérarchie implacable. L’humour grinçant de Gogol se teinte souvent de mélancolie, notamment dans sa description des rêves brisés de ses anti-héros. Son style singulier mêle descriptions réalistes et basculements dans l’irrationnel.

Aux éditions FOLIO ; 320 pages.


4. Les Soirées du hameau (1832)

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Premier recueil publié par Nicolas Gogol en 1832, « Les Soirées du hameau » rassemble huit nouvelles qui se déroulent dans les campagnes ukrainiennes au début du XIXe siècle. Les récits sont présentés par un narrateur truculent, Panko le Rouge, qui s’adresse directement au lecteur avec humour et malice.

Dans ce monde rural peuplé de paysans, de Cosaques et de Juifs, le diable rôde la nuit à la recherche d’âmes à tourmenter. Les jeunes amoureux doivent déjouer les tours des sorcières et des démons pour pouvoir s’unir.

Gogol mêle avec brio le réalisme social, la satire des mœurs villageoises et le merveilleux issu du folklore ukrainien. Son écriture alterne descriptions poétiques des paysages et dialogues savoureux emplis d’expressions populaires. À travers ces contes qui enchantèrent Pouchkine, le jeune auteur de 22 ans compose un tableau enchanteur de sa « Petite-Russie » natale, entre steppes infinies, forêts mystérieuses et bords du Dniepr où dansent les nymphes au clair de lune.

Aux éditions FOLIO ; 288 pages.

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