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Dan Simmons en 8 romans majeurs – Notre sélection

Dan Simmons en 8 romans – Notre sélection

Dan Simmons est un écrivain américain né le 4 avril 1948 à Peoria, Illinois. Diplômé d’un B.A. en anglais du Wabash College en 1970, puis d’un Master en Education de l’université Washington à Saint-Louis en 1971, il a d’abord travaillé dans l’enseignement jusqu’en 1989.

Sa carrière littéraire démarre véritablement en 1982 grâce à Harlan Ellison, qui, impressionné par sa nouvelle « Le Styx coule à l’envers », le pousse à participer à un concours du Twilight Zone Magazine, qu’il remporte. Son premier roman, « Le Chant de Kali », est publié en 1985 et reçoit le Prix World Fantasy.

Simmons est surtout connu pour ses œuvres mêlant science-fiction, horreur et fantasy, parfois au sein d’un même roman. Son roman le plus célèbre, « Hypérion » (1989), inspiré dans sa structure par le « Décaméron » de Boccace et les « Contes de Canterbury » de Chaucer, lui vaut le prix Hugo et le prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 1990.

Parmi ses autres œuvres marquantes figurent « Terreur » (2007), une fiction historique sur l’expédition Franklin dans l’Arctique, et « Drood » (2009), basé sur les dernières années de la vie de Charles Dickens.

Dan Simmons vit à Longmont, Colorado, avec sa femme Karen et sa fille. Il écrit principalement dans sa maison secondaire située dans le parc national de Rocky Mountain.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Hypérion (1989)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans un futur lointain, au XXVIIIe siècle, l’humanité règne sur des centaines de planètes interconnectées par un réseau de portails de téléportation instantanée. Cette Hégémonie maintient une alliance précaire avec le TechnoCore, une civilisation d’intelligences artificielles, tout en affrontant les Extros, des humains dissidents vivant dans l’espace profond. Sur Hypérion, une planète aux confins de l’espace colonisé, les mystérieux Tombeaux du Temps s’apprêtent à s’ouvrir, menaçant de libérer le Gritche, une entité meurtrière mi-dieu mi-machine.

Face à la menace d’invasion des Extros, sept pèlerins sont envoyés sur Hypérion pour une ultime mission : un prêtre portant un parasite alien, un colonel traumatisé par ses visions de guerre, un poète obsédé par son œuvre inachevée, un érudit dont la fille rajeunit inexplicablement, une détective enceinte d’une IA, un templier aux motivations obscures et un consul aux sombres desseins. La prophétie veut que six d’entre eux périront, tandis que le septième verra son vœu le plus cher exaucé.

Durant leur périple vers les Tombeaux du Temps, chaque pèlerin dévoile son histoire, révélant peu à peu les mystères d’Hypérion et du Gritche.

Premier volet des « Cantos d’Hypérion », ce roman publié en 1989 a bouleversé les codes du space opera. En structurant son récit comme « Les Contes de Canterbury », Dan Simmons mêle science-fiction, horreur et poésie romantique. Cette approche novatrice lui a valu le prix Hugo, le prix Locus et le prix Cosmos 2000. Née dans une salle de classe du Missouri où Simmons racontait des histoires à ses élèves, cette saga continue d’influencer la science-fiction contemporaine. Un projet d’adaptation par Bradley Cooper et Warner Bros est en développement depuis 2021.

Aux éditions POCKET ; 640 pages.


2. L’Échiquier du mal (1989)

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Dans les années 1980, une poignée d’êtres aux pouvoirs psychiques extraordinaires se livrent une guerre sans merci sur le territoire américain. Ces « vampires de l’esprit » peuvent prendre le contrôle total de n’importe qui à distance, transformant leurs victimes en marionnettes dociles. Certains s’en servent pour assouvir leurs pulsions meurtrières, d’autres pour accroître leur influence politique. Tous y trouvent une source de jouvence, comme si la mort violente de leurs proies leur insufflait une nouvelle vigueur.

Le psychiatre Saul Laski connaît trop bien cette réalité. En 1942, prisonnier du camp de Chelmno, il a servi de pion en chair et en os dans une partie d’échecs mortelle orchestrée par un officier SS doté de ce don maléfique. Quarante ans plus tard, une vague de meurtres inexplicables à Charleston met Saul sur la piste de son ancien tortionnaire. Avec l’aide d’un shérif local et d’une jeune photographe dont le père a été assassiné, il découvre l’existence de l’Island Club, un groupe secret qui complote pour utiliser ce pouvoir à l’échelle des nations. S’engage alors une course contre la montre pour empêcher ces manipulateurs de déclencher une catastrophe planétaire.

Publié en 1989, « L’Échiquier du mal » remporte d’emblée les prix Bram Stoker, Locus et British Fantasy. Stephen King déclare alors que Dan Simmons est son « concurrent littéraire le plus sérieux ». Le roman brasse habilement plusieurs genres – horreur, espionnage, thriller – tout en tissant sa trame dans l’Histoire réelle : l’assassinat de John Lennon, la crise des otages en Iran ou l’élection de Ronald Reagan sont réinterprétés comme les fruits de manipulations occultes. La société américaine des années 1980 y est dépeinte sans concession, minée par le racisme, la violence urbaine et la corruption des élites.

Aux éditions POCKET ; 1200 pages.


3. Terreur (2007)

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En 1845, deux navires de la marine britannique, l’HMS Erebus et l’HMS Terror, quittent l’Angleterre sous le commandement de Sir John Franklin. Leur mission : découvrir le mythique passage du Nord-Ouest reliant l’océan Atlantique au Pacifique. À leur bord, 129 hommes pleins d’espoir et d’ambition s’apprêtent à affronter les périls de l’Arctique. Mais l’expédition tourne rapidement au cauchemar quand les navires se retrouvent prisonniers des glaces.

Le capitaine Francis Crozier, commandant du HMS Terror, doit faire face à une situation qui empire de jour en jour. Le froid mordant (-50°C), la nuit polaire interminable, les vivres qui s’épuisent et le scorbut qui décime l’équipage ne sont que le début de leurs malheurs. Car une créature monstrueuse rôde autour des navires et massacre méthodiquement les hommes qui s’aventurent sur la banquise. L’apparition d’une jeune Inuite mutique, surnommée Lady Silence, ajoute au mystère qui entoure cette bête surnaturelle.

Dans ces conditions extrêmes, la discipline se délite peu à peu. Les tensions montent entre les officiers et l’équipage qui fomente une mutinerie. Quand la situation devient intenable, Crozier ordonne l’abandon des navires. Les survivants tentent alors une marche désespérée vers le sud, à travers la banquise hostile.

Dan Simmons s’empare ici d’un fait historique réel – la disparition de l’expédition Franklin – pour créer une œuvre qui mêle habilement horreur et survie. Le mystère qui entoure la perte des deux navires et de leur équipage n’a été que partiellement élucidé en 2014 et 2016 avec la découverte des épaves. Cette zone d’ombre a permis à l’auteur d’imaginer une explication saisissante qui puise dans la mythologie inuite. Adapté en série télévisée par Ridley Scott pour AMC en 2018, « Terreur » a reçu une nomination au British Fantasy Award en 2008. Stephen King lui-même en a fait l’éloge, le qualifiant de « livre impossible à lâcher ».

Aux éditions POCKET ; 1056 pages.


4. Ilium (2003)

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Dans un système solaire du futur, les dieux grecs habitent sur Mars. Depuis l’Olympus Mons, ils orchestrent une reconstitution de la guerre de Troie, observée par Thomas Hockenberry, un universitaire du XXe siècle qu’ils ont ramené à la vie. Ce « scholiaste » utilise des technologies avancées pour se téléporter sur le champ de bataille et prendre l’apparence des combattants. Sa mission : vérifier que les événements suivent scrupuleusement le récit d’Homère. Mais les machinations d’Aphrodite vont le précipiter au cœur d’un complot qui menace l’équilibre des forces divines.

Sur Terre, une humanité réduite à quelques milliers d’individus vit dans l’insouciance, servie par des robots. Ces « humains à l’ancienne » ne connaissent ni l’écriture ni leur histoire, jusqu’à ce qu’un petit groupe commence à remettre en question leur existence paisible. Pendant ce temps, deux robots moravecs quittent les lunes de Jupiter pour investiguer sur d’étranges phénomènes quantiques sur Mars. L’un est spécialiste de Shakespeare, l’autre de Proust, et leurs discussions littéraires ponctuent leur périlleuse mission.

Ces trois récits distincts convergent peu à peu dans une fresque qui entremêle science-fiction et mythologie grecque. Les nanotechnologies côtoient les dieux antiques, tandis que les discussions littéraires des robots s’intercalent entre les scènes de bataille homérique.

Publié en 2003, « Ilium » a remporté le prix Locus du meilleur roman de science-fiction. Cette première partie d’un diptyque (complété par « Olympos ») révèle l’ampleur des ambitions de Dan Simmons : réinventer l’Iliade à travers le prisme de la physique quantique, tout en multipliant les références à Shakespeare, Proust et Nabokov. Le mélange des genres – space opera, fantasy, roman d’aventure – crée un objet littéraire inclassable qui a marqué le renouveau de la science-fiction au début des années 2000.

Aux éditions POCKET ; 896 pages.


5. Nuit d’été (1991)

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À Elm Haven, Illinois, l’été 1960 commence par une disparition. Le dernier jour de classe à Old Central, une imposante école gothique promise à la démolition, le jeune Tubby s’évapore mystérieusement après avoir découvert un étrange trou dans les toilettes. Si les autorités locales privilégient la thèse de la fugue, ses camarades de la « Cyclo-patrouille » – un groupe de garçons d’une dizaine d’années – pressentent quelque chose de plus sinistre.

Sous le soleil brûlant du Midwest, Dale, Duane, Mike, Lawrence, Kevin et Jim sillonnent leur petite ville à vélo pour mener l’enquête. Des événements inexplicables se multiplient : l’apparition d’un soldat mort pendant la Grande Guerre, des bruits inquiétants dans la nuit, un camion d’équarrissage aux activités suspectes. Pendant que les adultes restent sourds et aveugles à ces phénomènes surnaturels, les jeunes garçons affrontent seuls une force maléfique qui semble avoir fait d’Old Central son repaire.

L’été avance et le danger s’intensifie. Des morts violentes secouent la communauté, des créatures cauchemardesques rôdent dans l’ombre, et la Cyclo-patrouille met au jour un terrible secret lié à l’histoire de leur école. Pour survivre et sauver leur ville, les enfants devront faire preuve d’un courage extraordinaire face à une horreur qui dépasse l’entendement.

Publié en 1991, ce roman de Dan Simmons a remporté le prix Locus du meilleur roman d’horreur en 1992. Stephen King lui-même l’a qualifié de « meilleur thriller des cinq dernières années ». L’histoire s’inspire directement de l’enfance de l’auteur à Brimfield, Illinois, où une école similaire à Old Central fut démolie en 1960. Premier volet d’un triptyque sur Elm Haven, le livre a donné naissance à deux suites : « Les fils des ténèbres » et « Les chiens de l’hiver », qui suivent ces mêmes personnages devenus adultes. Cette chronique de l’Amérique profonde des années 60, qui mêle innocence de l’enfance et horreur surnaturelle, a notamment influencé la série « Stranger Things ».

Aux éditions POCKET ; 768 pages.


6. L’Abominable (2013)

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En 1924, l’alpiniste George Mallory et son compagnon Sandy Irvine disparaissent lors de leur tentative d’ascension de l’Everest. L’année suivante, une équipe de trois hommes se lance sur leurs traces : Jake Perry, un jeune Américain tout juste sorti d’Harvard, Richard « le Diacre » Deacon, un vétéran britannique de la Grande Guerre, et Jean-Claude Clairoux, un guide français de Chamonix. Leur mission officielle : retrouver le corps d’un autre disparu, le jeune Lord Percival Bromley, dont la mère finance l’expédition.

L’aventure prend un virage inattendu lorsque les trois alpinistes découvrent que la mort de Lord Bromley n’était peut-être pas accidentelle. À 8500 mètres d’altitude, alors que l’oxygène se raréfie et que le froid mord jusqu’aux os, une menace bien plus mortelle que les éléments naturels se profile : des hommes armés les poursuivent sur les pentes glacées. Entre espionnage international et rivalités meurtrières, l’ascension se transforme en une course effrénée vers les sommets, où chaque pas peut être le dernier.

Cette quête vertigineuse conjugue faits historiques et fiction. La disparition réelle de Mallory et Irvine – dont les corps ne furent retrouvés que bien plus tard – sert de point de départ à une intrigue qui embrasse les tensions politiques de l’entre-deux-guerres. Le récit s’ancre dans une période charnière où l’alpinisme se professionnalise, où les nations rivalisent pour la conquête des sommets, où l’ombre du nazisme plane déjà sur l’Europe. Dan Simmons s’appuie sur une documentation impressionnante et restitue avec justesse les techniques d’alpinisme des années 1920, sans jamais ralentir le rythme de l’action. Les péripéties s’enchaînent avec la précision d’une cordée en haute altitude, tenant le lecteur en haleine jusqu’au dénouement final.

Aux éditions POCKET ; 960 pages.


7. Drood (2009)

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Le 9 juin 1865, Charles Dickens échappe de justesse à un terrible accident ferroviaire près de Londres. Alors qu’il porte secours aux victimes, l’écrivain fait la rencontre d’une mystérieuse créature au visage émacié, sans nez et aux dents limées : Drood. Cette apparition bouleverse profondément Dickens qui, obsédé par ce personnage énigmatique, décide de partir à sa recherche dans les bas-fonds londoniens.

Cette quête nous est relatée par Wilkie Collins, ami proche et rival littéraire de Dickens. Consommateur compulsif de laudanum pour soulager ses douleurs chroniques, Collins suit « l’Inimitable » – surnom donné à Dickens – dans sa descente aux enfers. Ensemble, ils s’enfoncent dans les entrailles de Londres, un monde souterrain peuplé de criminels et d’opiomanes, à la poursuite d’un être qui pourrait bien n’être qu’une hallucination née de leurs esprits tourmentés.

Le roman couvre les cinq dernières années de la vie de Charles Dickens, jusqu’à sa mort mystérieuse en 1870. Entre temps, l’amitié entre les deux écrivains se délite peu à peu, rongée par la jalousie de Collins envers le succès de son mentor. La consommation excessive d’opium du narrateur brouille davantage les frontières du réel, laissant planer le doute sur la véracité des événements relatés.

Dan Simmons mêle avec tact faits historiques et fiction gothique dans ce roman-monstre de 1200 pages. L’intrigue s’inspire directement du dernier roman inachevé de Dickens, « Le mystère d’Edwin Drood », tout en s’appuyant sur une solide documentation de l’époque victorienne. La construction du récit, narré par un Collins paranoïaque et drogué, instille un doute permanent sur la nature des événements. Le roman a été nominé pour le prix Locus du meilleur roman de fantasy en 2010 et devait faire l’objet d’une adaptation cinématographique par Guillermo del Toro, projet resté sans suite.

Aux éditions POCKET ; 1216 pages.


8. Le Chant de Kali (1985)

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Dans les années 1970, un éditeur new-yorkais mandate Robert Luczak, un poète-journaliste, pour une mission délicate : retrouver à Calcutta le manuscrit d’un écrivain indien mythique, M. Das, disparu depuis huit ans. Luczak s’envole pour l’Inde avec Amrita, son épouse d’origine indienne, et leur nourrisson Victoria.

Dès son arrivée, il se heurte à une ville labyrinthique et suffocante, où la misère côtoie l’horreur. Un mystérieux intellectuel, M.T. Krishna, s’improvise son guide tandis que ses demandes pour rencontrer Das se heurtent à des refus incompréhensibles. Un témoignage lui révèle que le poète aurait été ressuscité lors d’un rituel des Kapalikas, adorateurs de Kali. Luczak finit par obtenir un rendez-vous avec le poète, qu’il découvre rongé par la lèpre dans un repaire sordide. Peu après, Das se suicide et Luczak se retrouve prisonnier des sectateurs.

L’horreur atteint son paroxysme lorsque sa fille Victoria est kidnappée. Retrouvée morte quelques jours plus tard, elle a été utilisée comme « mule » par des trafiquants de diamants. Dévasté, le couple rentre aux États-Unis. Mais quand Luczak apprend la publication en Inde du « Chant de Kali » attribué à Das, il se persuade de retourner à Calcutta armé d’un revolver.

Premier roman de Dan Simmons publié en 1985, « Le Chant de Kali » lui vaut d’emblée le World Fantasy Award. Il se démarque par sa façon de transformer Calcutta en personnage central : la ville y apparaît comme un organisme malade et pourrissant, métaphore d’une humanité rongée par la violence. Les critiques ont souvent comparé l’atmosphère du livre à celle des nouvelles de Lovecraft, notamment dans sa manière de distiller une terreur sourde née de la confrontation avec l’inconcevable. À mi-chemin entre le thriller et le fantastique, l’histoire maintient une ambiguïté constante sur la réalité des événements surnaturels, laissant le lecteur dans un inconfort proche de celui ressenti par le protagoniste.

Aux éditions POCKET ; 368 pages.

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