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Les meilleures enquêtes du commissaire Maigret – Notre sélection

Les meilleures enquêtes du commissaire Maigret – Notre sélection

Jules Maigret est un personnage de fiction créé par Georges Simenon. Il apparait dans 75 romans policiers et 28 nouvelles publiés entre 1931 et 1972. Né en 1887 à Saint-Fiacre dans l’Allier, il perd sa mère très jeune. Après des études de médecine inachevées à Nantes, il rejoint la police parisienne à 22 ans. Il gravit les échelons jusqu’au poste de commissaire à la brigade spéciale du 36 quai des Orfèvres.

Homme imposant et bourru, grand amateur de pipe et de bonne chère, il est connu pour sa méthode d’investigation particulière : plutôt que de s’appuyer sur les indices matériels, il cherche à comprendre la psychologie des protagonistes en s’immergeant dans leur milieu. Sa devise : « Je ne crois rien ». Marié à Louise, il habite boulevard Richard-Lenoir à Paris.

Le personnage a connu un immense succès, à l’origine de nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision, où il fut notamment incarné par Jean Gabin, Jean Richard et Bruno Cremer.

Voici notre sélection de ses meilleures enquêtes. Voir aussi : Les meilleurs polars de Georges Simenon (hors Maigret).


1. Maigret et le corps sans tête (1955)

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Un corps découpé en morceaux émerge des eaux du canal Saint-Martin, à Paris. Nous sommes en mars 1955 et le commissaire Maigret doit résoudre cette sombre affaire. Son enquête le conduit dans un modeste bistrot du quai de Valmy où règne une atmosphère pesante.

La patronne, Aline Calas, interpelle le policier par son comportement distant et son penchant pour l’alcool. Son époux a disparu depuis plusieurs jours, prétendument parti s’approvisionner en vin. Maigret découvre peu à peu l’existence dissolue de cette femme qui entretient de nombreuses liaisons extraconjugales. L’affaire progresse quand on découvre que le corps sans tête porte la même cicatrice d’appendicite qu’Omer Calas, le mari de la bistrotière.

« Maigret et le corps sans tête » révèle la grande maîtrise de Simenon dans le roman policier psychologique. Il y délaisse les conventions du genre pour se concentrer sur un duel feutré entre le commissaire et une suspecte. Le personnage d’Aline Calas domine le récit. Cette femme qui boit en cachette et collectionne les amants intrigue Maigret par son détachement glacial.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 190 pages.


2. Maigret à Vichy (1968)

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Le docteur Pardon l’a ordonné : Maigret doit partir en cure à Vichy. À 53 ans, le commissaire du Quai des Orfèvres ne peut plus ignorer les signaux d’alarme envoyés par son corps malmené par l’alcool et la bonne chère. Le voilà contraint de troquer ses bières contre des verres d’eau minérale.

Entre deux sources, il observe avec sa femme le ballet des curistes. Une silhouette retient leur attention : une femme élégante en tenue lilas, au visage fermé. Quand cette dernière est retrouvée étranglée dans son appartement, Maigret ne peut s’empêcher de s’intéresser à l’enquête menée par son ancien subordonné, le commissaire Lecoeur.

Avec « Maigret à Vichy », Simenon place son héros en retrait de l’action principale : Maigret n’est ni l’enquêteur officiel ni même un simple consultant, mais un observateur distant qui s’immisce dans l’affaire par curiosité. On découvre un Maigret vulnérable, qui prend conscience de son âge. Sa cure thermale marque une rupture avec ses habitudes – plus de bières ni de plats en sauce !

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 188 pages.


3. Maigret hésite (1968)

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Un matin de mars, Maigret découvre sur son bureau une lettre qui prédit un assassinat. Le papier, d’une qualité rare, le conduit chez maître Parendon, un avocat réputé dont l’appartement se dresse à deux pas de l’Élysée.

Le commissaire s’installe dans cette demeure où cohabitent l’avocat, un petit homme laid, son épouse née Gaussin de Beaulieu qui le méprise, leurs deux enfants et la séduisante secrétaire Antoinette Vague. Dans ce huis clos étouffant, chacun dissimule ses secrets. Deux nouvelles lettres arrivent bientôt, plus pressantes. Le crime devient inéluctable.

« Maigret hésite » se distingue par sa construction atypique : le meurtre ne survient qu’à mi-chemin du récit. Cette structure particulière permet à Simenon d’ériger une étude psychologique minutieuse du milieu bourgeois qu’il aime dépeindre avec acidité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


4. Maigret et la vieille dame (1950)

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En septembre 1950, Valentine Besson, une dame de soixante ans à l’allure distinguée, sollicite l’aide du commissaire Maigret. Sa domestique Rose vient de succomber à un empoisonnement à l’arsenic après avoir bu un verre de somnifère préparé pour sa maîtresse.

Le décès suspect conduit l’enquêteur à Étretat. Dans cette petite ville côtière de Normandie où les derniers vacanciers profitent encore de la plage, Valentine habite une simple maison en viager. Le jour du drame, sa famille était réunie pour son anniversaire : Arlette sa fille, qui la déteste, et les deux fils de son défunt mari – Charles, devenu député, et Théo, qui dilapide ce qui lui reste.

Sous les brumes d’automne, entre les falaises et le ressac, Maigret tente de comprendre qui pouvait souhaiter la mort de cette veuve prétendument sans le sou.

Dans « Maigret et la vieille dame », Simenon décrit les ravages de la cupidité dans une famille bourgeoise d’après-guerre. Le personnage de Valentine Besson se révèle particulièrement réussi : sous ses airs de délicieuse grand-mère aux cheveux blancs se cache une manipulatrice froide et calculatrice qui mène le commissaire – et le lecteur – par le bout du nez pendant presque tout le récit.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 188 pages.


5. Maigret et l’homme tout seul (1971)

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Paris suffoque sous la chaleur d’août 1965. Dans une maison délabrée du quartier des Halles, on découvre le corps d’un clochard abattu de trois balles. Le commissaire Maigret est intrigué : la victime, malgré ses haillons, arbore une barbiche soignée et des mains manucurées. Qui était cet homme qui vivait seul, à l’écart des autres vagabonds ?

L’homme s’avère être Marcel Vivien, un ancien artisan de Montmartre. En 1945, il avait abandonné sa femme et sa fille de huit ans. Depuis, il menait une vie solitaire dans ce quartier populaire, évitant tout contact. Pourquoi ce choix radical ? Et qui pouvait encore lui en vouloir après tant d’années ?

Dans cet avant-dernier roman de la série « Maigret », publié en 1971, Simenon joue sur deux temporalités : l’enquête de 1965 et les événements survenus vingt ans plus tôt. Cette structure lui permet d’évoquer un Paris qui change, notamment le quartier des Halles à la veille de sa transformation.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 224 pages.


6. Maigret s’amuse (1957)

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En ce mois d’août à Paris, le commissaire Maigret doit prendre du repos sur ordre de son médecin. Il choisit de passer ses vacances dans la capitale désertée, aux côtés de son épouse. Les matins, il lit la presse en terrasse pendant que Madame Maigret s’occupe de l’appartement.

Un crime secoue soudain la ville : une femme est retrouvée morte, nue, dans le placard d’un cabinet médical. Il s’agit de Madame Jave, l’épouse d’un médecin réputé. L’affaire s’annonce complexe car la victime était supposée être en vacances à Cannes avec son mari.

En l’absence de Maigret, c’est l’inspecteur Janvier qui dirige l’enquête. Le commissaire ne peut s’empêcher de suivre l’affaire dans les journaux. Il envoie même, sous couvert d’anonymat, quelques indices à son collègue.

Ce roman marque une rupture avec les enquêtes traditionnelles de Maigret. Pour la première fois, Simenon place son héros en position de spectateur. En vacances forcées dans Paris, le commissaire suit l’affaire à travers les journaux, comme n’importe quel citoyen. L’homme têtu, obsédé par son travail, accepte de lâcher prise et redécouvre sa ville lors de promenades avec son épouse. Mais son instinct de policier ne le quitte pas : il ne peut s’empêcher d’envoyer des lettres anonymes à l’inspecteur Janvier pour l’aiguiller.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


7. Maigret au Picratt’s (1951)

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Par une nuit d’hiver des années 1950, Arlette, effeuilleuse au cabaret Picratt’s de Pigalle, se présente éméchée au commissariat. Elle rapporte une conversation inquiétante : un dénommé Oscar projette de tuer une comtesse. La police ne prend pas au sérieux ses déclarations confuses. Le lendemain, on la retrouve étranglée chez elle. Une autre femme subit le même sort : la comtesse von Farnheim.

Maigret prend ses quartiers au Picratt’s. Entre champagne frelaté et numéros de danse, il scrute les habitués de ce bar où règne une ambiance presque familiale. Son attention se porte sur Oscar Bonvoisin, un ancien chauffeur devenu truand. L’homme a été l’amant des deux victimes. La comtesse, jadis figure mondaine de la Riviera, s’est peu à peu enfoncée dans la morphine après avoir dilapidé sa fortune.

Dans « Maigret au Picratt’s », Simenon dépeint l’univers des cabarets de Pigalle, entre strip-teaseuses, clients éméchés et patrons de bars. Le Picratt’s, établissement central de l’intrigue, devient presque un personnage à part entière. Certains aspects du roman n’ont pas bien vieilli, notamment le traitement des personnages homosexuels et la vision datée des rapports hommes-femmes, symptômes des préjugés de l’époque.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 185 pages.


8. Maigret et le voleur paresseux (1961)

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Par une nuit glaciale d’hiver à Paris, le commissaire Maigret est tiré du lit pour examiner un cadavre découvert au bois de Boulogne. Il reconnaît aussitôt Honoré Cuendet, un cambrioleur suisse qu’il a déjà croisé. Le Parquet ordonne toutefois à Maigret de se concentrer sur une série de hold-up spectaculaires qui secoue la capitale.

Mais le commissaire ne peut s’empêcher de s’intéresser au destin de ce voleur atypique. Cuendet travaillait avec méthode : il étudiait les appartements luxueux dans les magazines, louait une chambre en face de sa cible et observait pendant des semaines avant d’agir. Sans violence, avec une lenteur presque nonchalante.

Entre son enquête officielle sur les braquages et ses recherches officieuses sur la mort de Cuendet, Maigret affronte aussi une nouvelle génération de magistrats. Ces jeunes diplômés imposent leur vision aseptisée de la justice, bien loin de l’humanité du commissaire.

Ce roman de 1961 brosse le portrait d’un Maigret désabusé, à deux ans de la retraite, qui voit son monde changer mais refuse d’abandonner sa conception du métier.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


9. Maigret voyage (1957)

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Dans les années 1950, un meurtre secoue l’hôtel George V à Paris. Le colonel David Ward, un industriel anglais fortuné, est retrouvé noyé dans sa baignoire. La veille, sa future épouse, la comtesse Palmieri, a tenté de se suicider dans ce même palace avant de s’enfuir vers Nice.

Le commissaire Maigret doit mener l’enquête dans un univers qui lui est étranger : celui de la haute société internationale qui fréquente les palaces. Entre Paris, Nice et la Suisse, il observe cette faune mondaine, ses codes et ses apparences. Dans ce milieu où tout n’est que convention et faux-semblants, le commissaire devra percer à jour les secrets de chacun.

Avec « Maigret voyage », Simenon brosse un tableau sans concession de cette jet-set des années 1950, prisonnière de ses rituels et de son train de vie. À travers son personnage bourru et perspicace, il révèle les failles de ces êtres qui ne peuvent exister sans leur carnet de chèques et leur personnel de maison.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


10. Maigret et l’homme du banc (1953)

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Par un matin pluvieux d’octobre, dans une impasse du boulevard Saint-Martin à Paris, on découvre le corps de Louis Thouret, poignardé. L’homme portait des souliers jaunes et une cravate rouge que sa femme affirme ne jamais avoir vus. En menant son enquête, le commissaire Maigret apprend que la victime, un modeste magasinier de Juvisy, ne travaillait plus depuis trois ans.

Thouret, terrorisé à l’idée d’avouer son licenciement à son épouse autoritaire qui le méprisait, avait maintenu l’illusion d’une vie professionnelle normale. Chaque matin, il prenait son train, passait ses journées sur un banc des Grands Boulevards et rapportait un salaire fictif le soir. Pour financer cette mascarade, il s’était associé à un cambrioleur.

Dans « Maigret et l’homme du banc », Simenon brosse le portrait d’un homme ordinaire qui s’enfonce peu à peu dans le mensonge. L’investigation de Maigret dessine une existence grise et mélancolique, rythmée par la peur et la solitude. Simenon excelle dans la description psychologique de ce petit employé qui n’a pas su échapper à son destin médiocre.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 191 pages.


11. L’amie de Madame Maigret (1950)

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Paris, mars 1949. Une lettre anonyme conduit la police à perquisitionner chez Frans Steuvels, un relieur de la rue de Turenne. Dans son calorifère sont découvertes deux dents humaines. L’homme est arrêté, mais l’enquête s’enlise rapidement. Un jeune avocat ambitieux, Me Liotard, s’empare de l’affaire puis attaque Maigret dans la presse.

Au même moment, Mme Maigret vit une étrange mésaventure au square d’Anvers. Une jeune femme élégante qu’elle croise régulièrement lui confie son enfant « pour une minute » avant de disparaître pendant des heures. Cette femme, Gloria Lotti, était au service d’une comtesse italienne récemment assassinée.

Ces deux affaires vont peu à peu s’entremêler. Par un curieux hasard, c’est Mme Maigret qui va mettre son mari sur la piste de la vérité.

Dans « L’amie de Madame Maigret », Simenon entrelace deux fils conducteurs : l’enquête officielle du commissaire sur l’affaire Steuvels et l’incident apparemment anodin vécu par sa femme au square d’Anvers. Cette structure lui permet de dévoiler une facette méconnue de Louise Maigret, qui sort de son rôle habituel d’épouse effacée pour devenir un maillon essentiel de l’investigation.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 187 pages.


12. Maigret et les témoins récalcitrants (1959)

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Le commissaire Maigret enquête sur le meurtre de Léonard Lachaume, directeur d’une biscuiterie familiale située quai de la Gare à Ivry. La victime a été retrouvée dans sa chambre, une balle en plein cœur. Tout semble indiquer un cambriolage qui aurait mal tourné, mais cette version des faits ne convainc pas Maigret.

L’affaire se complique : la famille fait bloc et refuse de coopérer. Dans la grande demeure décrépite des Lachaume, où le temps semble s’être arrêté, le commissaire découvre peu à peu une entreprise au bord de la faillite, qui ne survit que grâce à la fortune de Paulette, épouse d’Armand, le frère de la victime.

À deux ans de la retraite, Maigret doit composer avec un jeune juge d’instruction zélé qui entend diriger l’enquête à sa place. Dans cette atmosphère glaciale de novembre, entre les murs moisis d’une maison qui transpire la déchéance, le commissaire devra percer les secrets d’une famille autrefois prestigieuse, aujourd’hui rongée par les non-dits.

Dans « Maigret et les témoins récalcitrants », Simenon décrit la bourgeoisie industrielle en déclin dans la France des années 1950. La fin d’une époque : celle des entreprises familiales incapables de s’adapter aux mutations économiques de l’après-guerre. Les murs de la maison suintent la nostalgie d’un passé glorieux tandis que ses habitants, figés dans leurs traditions, refusent d’accepter leur chute sociale.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


13. Maigret se trompe (1953)

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Par un matin brumeux de novembre, le commissaire Maigret enquête sur le meurtre de Louise Filon dans un appartement cossu de l’avenue Carnot à Paris. Cette ancienne prostituée du quartier de la Chapelle, surnommée Lulu, menait une existence confortable grâce à son amant, le professeur Gouin, un éminent chirurgien qui l’avait installée dans l’immeuble où il résidait avec son épouse.

La victime entretenait aussi une relation avec Pierrot, un modeste musicien de musette. Elle était enceinte au moment de sa mort. Qui a appuyé sur la détente ? L’amant de cœur désargenté ou le brillant médecin ? À moins que la vérité ne soit ailleurs…

Dans « Maigret se trompe » se dresse la figure du professeur Gouin, un personnage glaçant. Ce chirurgien de génie incarne le self-made-man dépourvu d’empathie, un prédateur social qui utilise son prestige pour asservir les femmes qui l’entourent. Le commissaire se trouve déstabilisé face à cet homme. Leurs origines modestes communes créent un effet de miroir troublant : Gouin représente ce que Maigret aurait pu devenir s’il avait choisi une autre voie. Cette tension psychologique sous-tend tout le roman et explique les hésitations inhabituelles du commissaire.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 190 pages.


14. La colère de Maigret (1963)

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Le corps d’Émile Boulay, propriétaire de cabarets montmartrois, gît sur un trottoir parisien. L’autopsie révèle qu’il a été étranglé trois jours plus tôt. Le commissaire Maigret hérite de cette affaire qui commence comme une banale histoire de règlement de comptes.

Mais rien ne colle. Boulay était un patron prudent et méthodique qui tenait ses établissements d’une main ferme. Père de famille attentionné, il vivait simplement avec sa femme Marina, leurs enfants et sa belle-famille italienne. La veille de sa mort, il avait retiré une importante somme d’argent et multiplié les appels téléphoniques. Dans les ruelles de Pigalle, entre néons criards et façades défraîchies, Maigret remonte la piste.

« La colère de Maigret » tire sa force de la psychologie des personnages et de l’atmosphère du Paris nocturne des années 1960, que Simenon restitue en quelques touches précises. Le titre prend tout son sens dans les dernières pages.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 186 pages.


15. Maigret a peur (1953)

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Au début des années 1950, le commissaire Maigret fait halte à Fontenay-le-Comte pour rendre visite à son ami d’enfance, le juge Chabot. Il découvre une ville en état de choc : deux meurtres ont été commis en quelques jours. Un aristocrate désargenté, Robert de Courçon, et une sage-femme à la retraite. À peine arrivé, Maigret apprend qu’un troisième corps vient d’être découvert, celui d’un marchand de peaux de lapin.

Dans cette petite ville de province où les tensions sociales sont vives, la population accuse la famille Vernoux, des notables locaux. Des comités de vigilance se forment, l’atmosphère devient électrique. Même Maigret, d’ordinaire si imperturbable, se sent gagné par un sentiment d’inquiétude. Bien qu’il ne soit pas officiellement chargé de l’enquête, le commissaire observe et analyse. Ses réflexions et ses initiatives discrètes vont peu à peu faire émerger une vérité surprenante, dans une société provinciale gangrenée par les préjugés et la haine de classe.

Au-delà de son intrigue criminelle, « Maigret a peur » offre une radiographie de la société provinciale française d’après-guerre. D’un côté une aristocratie déchue qui s’accroche aux apparences, de l’autre un peuple qui gronde. Le titre du roman est révélateur : cette peur est collective – celle des habitants terrorisés -, mais aussi individuelle – peur du scandale chez les notables, peur de la déchéance sociale, peur de l’autre -. Même Maigret, figure habituellement impassible, se trouve déstabilisé par cette atmosphère délétère.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 188 pages.

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