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Les meilleurs romans de Robin Cook – Notre sélection

Robin Cook en 10 thrillers médicaux – Notre sélection

Robin Cook est un médecin et écrivain américain né le 4 mai 1940 à Brooklyn, New York. Il grandit à Woodside, Queens, avant de déménager à Leonia, New Jersey à l’âge de huit ans. Après ses études au lycée de Leonia, il obtient son diplôme de l’université Wesleyenne puis du Columbia University College of Physicians and Surgeons.

Il fait son service militaire dans la Marine américaine (1969-1971), où il atteint le grade de lieutenant-commandant. C’est à bord du sous-marin USS Kamehameha qu’il écrit son premier roman, « Year of the Intern » (1972). Bien que ce premier essai soit un échec, il étudie méticuleusement la recette des best-sellers et connaît son premier grand succès en 1977 avec « Coma », dont les droits en format poche se vendent 800 000 dollars.

Spécialisé en ophtalmologie, Cook conjugue son expertise médicale avec le genre du thriller pour créer des romans qui sensibilisent le public aux enjeux de la médecine moderne. Ses romans, traduits dans le monde entier, se sont vendus à près de 400 millions d’exemplaires. Il continue d’exercer la médecine, étant en congé du Massachusetts Eye and Ear Infirmary, et considère être « davantage un médecin qui écrit qu’un écrivain qui se trouve être médecin ».

Ses romans, dont beaucoup se déroulent dans les hôpitaux de Boston et New York, abordent des sujets médicaux contemporains comme le don d’organes, la fécondation in vitro, le génie génétique ou le tourisme médical. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au cinéma et à la télévision, notamment « Coma » et « Sphinx ».

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Prescription mortelle (2014)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans un contexte de crise du système de santé américain, une société d’assurance lance iDoc, une application révolutionnaire. Ce « médecin virtuel » surveille ses utilisateurs en permanence via leur smartphone, analyse leurs constantes vitales et leur délivre diagnostics et ordonnances. Une solution miracle pour réduire les frais médicaux.

George Wilson, un jeune radiologue en fin d’études, découvre que sa fiancée Kasey faisait partie des bêta-testeurs de l’application avant sa mort inexpliquée. D’autres décès suspects surviennent dans son entourage : des patients, son ami Sal. Le point commun ? Tous utilisaient iDoc et souffraient de maladies chroniques. Leurs morts, bien que prévisibles à terme, sont toutefois prématurées.

Convaincu qu’iDoc présente des failles majeures, George mène l’enquête. Mais il se heurte bientôt aux dirigeants d’Amalgated Healthcare, la puissante compagnie qui a développé l’application. Face à des enjeux financiers colossaux, sa quête de vérité le met rapidement en danger.

Autour du livre

Au confluent des nouvelles technologies et de la médecine contemporaine, « Prescription mortelle » s’inscrit dans une réflexion particulièrement pertinente sur les dérives potentielles de la santé connectée. La proximité entre la fiction imaginée et la réalité actuelle confère à ce thriller médical une dimension prophétique qui interpelle. D’ailleurs, comme le souligne un critique : « Ce qui est le plus effrayant dans cette histoire, c’est qu’iDoc représente une forte possibilité. Il existe déjà d’innombrables applications pour téléphones mobiles utilisées pour le diagnostic et même des recommandations de santé. »

Le choix d’ancrer l’intrigue dans le contexte du système de santé américain et de l’Obamacare permet d’aborder frontalement les enjeux économiques qui sous-tendent la transformation numérique de la médecine. Les questions soulevées sur le coût des soins, l’accès aux médecins et la déshumanisation progressive de la relation patient-soignant résonnent avec une acuité particulière. Une application similaire existe d’ailleurs déjà dans en Belgique, avec un investissement gouvernemental de 3,5 millions d’euros pour développer ce type de recherches.

La construction du personnage principal suscite néanmoins des réactions contrastées. De nombreux critiques pointent le manque de cohérence psychologique de George Wilson, décrit comme « naïf » et « peu crédible ». Sa réaction étonnamment mesurée face au décès de sa fiancée et son incapacité à anticiper certains dangers évidents nuisent à la vraisemblance du récit.

L’épilogue, qui laisse le lecteur dans l’expectative quant au sort de George, divise également. Si certains y voient une fin ouverte stimulante qui fait écho à celle de « Nano », d’autres regrettent une conclusion précipitée qui ne résout pas toutes les questions soulevées. Cette fin abrupte témoigne peut-être d’une volonté de laisser planer le doute sur les véritables implications d’une technologie dont le développement échappe progressivement à tout contrôle.

Malgré ces réserves, la force du roman réside dans sa capacité à questionner les promesses de la médecine connectée tout en mettant en lumière ses zones d’ombre potentielles. En cela, « Prescription mortelle » s’impose comme une mise en garde sur les dangers d’une numérisation non maîtrisée du domaine médical.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 544 pages.


2. Contagion (1995)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

New York, années 1990. Jack Stapleton exerce comme médecin légiste après avoir perdu son cabinet d’ophtalmologie, ruiné par la puissante société d’assurance Americare. Un jour, il identifie un cas de peste sur le corps d’un patient décédé à l’Hôpital Général de Manhattan, un établissement géré par Americare.

D’autres morts suspectes surviennent dans les jours qui suivent, causées par des virus censés avoir disparu depuis des lustres. Les victimes sont toutes soignées dans le même hôpital. Stapleton, convaincu qu’un criminel dissémine volontairement ces agents pathogènes, mène l’enquête malgré l’hostilité de sa hiérarchie.

Autour du livre

Publié en 1995, « Contagion » s’inscrit dans la série des enquêtes de Jack Stapleton et Laurie Montgomery, dont il constitue le deuxième opus. Cette fiction médicale prend racine dans l’expertise professionnelle de Robin Cook, ancien chirurgien et ophtalmologiste, qui transpose son expérience du milieu hospitalier dans une intrigue où la santé devient l’enjeu d’une guerre économique sans merci.

Le personnage central, Jack Stapleton, incarne la figure du médecin légiste rebelle et solitaire. Son parcours, marqué par la perte tragique de sa famille et la faillite de son cabinet d’ophtalmologie, nourrit sa démarche obstinée face aux institutions médicales qu’il suspecte. Sa personnalité complexe se manifeste notamment dans son mode de vie non-conformiste : il choisit d’habiter à Harlem et défie quotidiennement la mort en circulant à vélo dans les rues de New York.

L’intrigue se déploie dans un contexte particulièrement tendu, où la rentabilité prime sur l’éthique médicale. Cette critique acerbe du système de santé américain résonne avec une actualité brûlante, comme en témoignent les nombreuses critiques qui soulignent la pertinence du propos, même près de trente ans après la publication. Le roman dénonce sans concession la mainmise des groupes financiers sur le secteur hospitalier.

La narration se construit autour d’une succession d’épidémies localisées et mystérieuses qui frappent un même établissement. Cette approche permet d’éviter l’écueil classique de l’épidémie exponentielle, tout en maintenant une tension constante. Les maladies choisies – peste, tularémie, fièvre des Montagnes Rocheuses – constituent un arsenal redoutable qui puise dans l’histoire des grandes épidémies.

Le traitement des personnages secondaires, notamment à travers les interactions de Stapleton avec les gangs locaux, apporte une dimension sociale supplémentaire au récit. Ces relations improbables génèrent des scènes d’action teintées d’humour qui contrebalancent la gravité du sujet principal.

La conclusion du roman divise toutefois profondément les critiques. Si certains saluent l’effet de surprise final, d’autres déplorent un dénouement qui privilégie les motivations personnelles au détriment des enjeux sociétaux plus vastes esquissés tout au long du récit. Cette fin controversée illustre néanmoins la capacité de l’auteur à déjouer les attentes, même si cela se fait parfois au prix de la vraisemblance.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 475 pages.


3. Avec intention de nuire (1990)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Jeffrey Rhodes mène une existence paisible. Il exerce comme anesthésiste au Boston Memorial Hospital. Sa vie bascule le jour où Patty Owen, une parturiente, décède lors d’une intervention sous sa responsabilité. Accusé de négligence puis condamné pour homicide, il est libéré sous caution.

Persuadé de son innocence, Rhodes refuse de se soumettre à la justice et prend la fuite. Il entreprend alors une enquête périlleuse pour comprendre ce qui s’est réellement passé dans le bloc opératoire ce jour-là. Dans sa quête de vérité, il reçoit l’aide inattendue de Kelly Everson, la veuve d’un médecin qui s’est suicidé après avoir été accusé d’une faute similaire.

L’histoire se déroule sur cinq jours intenses, pendant lesquels Rhodes devra démêler les fils d’un complot qui dépasse largement le cadre d’une simple erreur médicale.

Autour du livre

Dans « Avec intention de nuire », Robin Cook transpose avec brio l’archétype du fugitif innocent dans l’univers médical contemporain. La particularité de ce thriller médical réside dans l’orchestration minutieuse d’une machination qui met en lumière les dérives potentielles du système judiciaire américain face aux erreurs médicales présumées.

Le choix de situer l’intrigue à Boston n’est pas anodin : cette ville, avec ses nombreux hôpitaux universitaires prestigieux, constitue un cadre idéal pour ancrer le récit dans un environnement médical crédible. La topographie urbaine de Boston devient un élément constitutif de la narration, même si certains lecteurs pourront trouver la précision des descriptions topographiques parfois excessive.

La narration s’articule autour d’une temporalité extrêmement resserrée : l’ensemble des événements se déroule sur cinq jours seulement, du 15 mai à 11h15 au 20 mai à 19h52. Cette compression temporelle insuffle au récit une intensité particulière qui ne faiblit jamais, malgré les 476 pages que compte le roman.

Le personnage de Jeffrey Rhodes incarne la figure du médecin intègre confronté à un système qui le broie. Sa transformation d’anesthésiste respecté en fugitif traqué offre un contraste saisissant qui interroge les frontières entre légalité et justice. Le portrait psychologique du protagoniste se développe à travers ses interactions avec Kelly Everson, dont la présence apporte une dimension émotionnelle qui transcende le simple thriller médical.

L’antagoniste Devlin O’Shea se distingue par sa complexité : chasseur de primes imprévisible, il ajoute une couche supplémentaire de tension au récit. Sa présence maintient une pression constante sur le protagoniste et contribue à l’atmosphère oppressante du roman.

« Avec intention de nuire » soulève des questions éthiques pertinentes sur la responsabilité médicale, l’appât du gain dans le système de santé américain et les limites de la justice face aux erreurs médicales présumées. Les critiques s’accordent généralement sur l’efficacité du roman, même si certains pointent quelques invraisemblances dans la capacité du protagoniste à échapper à ses poursuivants. Néanmoins, ces libertés prises avec le réalisme sont largement compensées par l’intensité dramatique qu’elles génèrent.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 476 pages.


4. Origines (2019)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

New York. Une jeune assistante sociale en pédiatrie, Kera Jacobsen, est retrouvée morte chez elle, une seringue plantée dans le bras. Tout indique une banale overdose de Fentanyl. Mais l’autopsie, menée par Laurie Montgomery, directrice de l’Institut médico-légal, et son interne Aria Nichols, révèle des anomalies troublantes ainsi qu’une grossesse de dix semaines dont personne n’avait connaissance.

Aria se met à la recherche du géniteur. Elle s’allie à Madison Bryant, la meilleure amie de la victime, passionnée de généalogie génétique. Cette science nouvelle pourrait permettre de remonter la piste du père inconnu grâce à l’ADN du fœtus. Mais Madison est assassinée le lendemain de leur rencontre, poussée sous une rame de métro.

Déterminée à comprendre, Aria poursuit seule ses investigations avec l’aide d’une start-up spécialisée. Sa quête obstinée va déclencher une spirale meurtrière aux ramifications insoupçonnées.

Autour du livre

Douzième opus de la série des Stapleton/Montgomery, « Origines » s’inscrit dans l’actualité scientifique en interrogeant les usages de la généalogie génétique et des bases de données ADN. Le récit, paru en décembre 2019, met en scène un duo de médecins légistes aguerris, Laurie Montgomery et Jack Stapleton, confrontés à une enquête qui soulève des questions éthiques sur la confidentialité des données personnelles.

La particularité de cette intrigue réside dans l’introduction d’un personnage atypique : le Dr Aria Nichols, une interne en pathologie dont le comportement asocial et provocateur tranche avec le milieu médical conventionnel. Les critiques s’accordent sur le caractère profondément antipathique de ce personnage, qualifié de « sociopathe » et « d’imbuvable », mais reconnaissent son talent indéniable en médecine légale. Cette dualité constitue l’un des moteurs narratifs principaux.

L’ancrage dans l’actualité scientifique s’appuie sur une technique d’investigation réelle : la méthode utilisée pour identifier le meurtrier s’inspire directement de celle employée dans l’affaire du « Golden State Killer », tout comme dans le cas vécu par la mémorialiste Dani Shapiro, relaté dans « Inheritance ». Cette proximité avec des événements réels renforce la crédibilité du propos.

Le traitement narratif divise cependant les critiques. Si certains saluent la densité des informations médicales et génétiques, d’autres pointent des longueurs et des redondances qui alourdissent le rythme. La fin, jugée précipitée, contraste avec le développement minutieux du reste de l’intrigue. Plusieurs critiques évoquent également une certaine prévisibilité dans l’identification du coupable.

« Origines » s’inscrit néanmoins dans la tradition des thrillers médicaux de Robin Cook, où la science moderne se mêle aux questionnements éthiques contemporains. La vulgarisation des concepts génétiques complexes, bien que parfois technique, reste accessible au grand public, fidèle à la marque de fabrique de l’auteur.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 504 pages.


5. Charlatans (2017)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Le Dr Noah Rothauser vient d’être nommé chef du service de chirurgie au prestigieux Boston Memorial Hospital. Ce jeune médecin talentueux consacre sa vie à son métier. Un matin, un patient succombe lors d’une simple opération de routine. L’anesthésiste, le Dr Ava London, est mise en cause.

Noah est chargé de mener l’enquête sur ce décès inexpliqué. Il tombe toutefois sous le charme d’Ava, une femme mystérieuse à la carrière exemplaire. Mais lorsque deux autres patients meurent sur la table d’opération de la séduisante anesthésiste, les soupçons s’intensifient. Noah découvre qu’Ava cultive une présence obsessionnelle sur les réseaux sociaux, avec de multiples faux profils. Ses références professionnelles semblent quant à elles douteuses.

Autour du livre

Publié en 2017, « Charlatans » marque le retour de Robin Cook dans le thriller médical, un genre qu’il a contribué à créer avec son premier roman « Morts suspectes ». L’intrigue se déroule dans l’univers sophistiqué du Boston Memorial Hospital, où la technologie de pointe côtoie les ego surdimensionnés des chirurgiens.

La force du roman réside dans sa capacité à mettre en lumière les mutations profondes qui traversent le monde médical contemporain. Cook soulève des questions sur l’impact des réseaux sociaux et d’Internet sur la pratique médicale. Il y interroge notamment la facilité avec laquelle les identités peuvent être falsifiées en ligne, créant ainsi un terrain propice aux impostures dans un domaine où la confiance est primordiale.

L’immersion dans l’univers hospitalier s’avère particulièrement réussie. Les descriptions minutieuses des protocoles médicaux et du fonctionnement interne de l’hôpital témoignent de l’expertise de l’auteur, lui-même ancien chirurgien ophtalmologue. Cette authenticité constitue à la fois la force et la faiblesse du roman : si les professionnels de santé apprécient ce réalisme technique, certains lecteurs peuvent se sentir submergés par l’abondance de termes médicaux.

Le roman aborde également la question sensible de la formation médicale et de son évolution à l’ère du numérique. Cook met en scène la tension entre l’enseignement traditionnel, long et coûteux, et les nouvelles méthodes d’apprentissage basées sur la simulation et la réalité virtuelle. Cette réflexion sur la modernisation de l’éducation médicale s’inscrit dans un débat plus large sur l’adaptation des professions traditionnelles aux mutations technologiques.

L’industrie des compléments alimentaires et son lobbying constituent un autre sujet critique abordé dans le roman. Cook dénonce les dérives potentielles liées aux sources substantielles de revenus générées par ce secteur peu régulé, illustrant ainsi les conflits d’intérêts qui peuvent miner le système de santé.

Le rythme narratif se caractérise par une progression lente dans la première moitié, centrée sur les dynamiques hospitalières et les conflits entre praticiens, avant de s’accélérer dans la seconde. Les personnages principaux présentent des contradictions qui nourrissent le suspense. Noah Rothauser, malgré ses compétences professionnelles indéniables, fait preuve d’une naïveté déconcertante dans ses relations personnelles. Ava London incarne une figure énigmatique dont la perfection apparente suscite progressivement la méfiance.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 672 pages.


6. Vengeance aveugle (1992)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans les années 1990 à New York, le Dr Laurie Montgomery, jeune médecin légiste à l’Institut médico-légal, remarque une série troublante de décès par overdose de cocaïne. Les victimes, toutes issues de milieux aisés, n’avaient pourtant jamais consommé de drogue auparavant. Plus étrange encore : ces personnes étaient suivies par le même ophtalmologue, le Dr Sheffield, un chirurgien réputé qui compte parmi ses patients Paul Cerino, figure importante de la mafia locale.

Malgré les réticences de sa hiérarchie qui lui ordonne d’abandonner l’enquête, Laurie persiste. Elle trouve un allié en la personne du lieutenant Lou Saldano, un policier bourru mais efficace de la brigade criminelle. Le binôme met bientôt au jour un réseau criminel qui donne dans le trafic d’organes.

Autour du livre

Publié en 1992, « Vengeance aveugle » constitue le premier volet de la série mettant en scène le Dr Laurie Montgomery, une jeune médecin légiste à l’Institut médico-légal de New York. L’intrigue se déroule dans le contexte particulier des années 90, une période où la discrimination et le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel commencent à être questionnés. Le personnage de Laurie Montgomery en devient l’illustration : brillante professionnelle, elle subit régulièrement des remarques déplacées et se voit davantage considérée pour son physique que pour ses compétences médicales.

La construction du récit repose sur un entrelacement habile entre médecine légale et crime organisé. Robin Cook, ancien ophtalmologiste, insuffle une précision technique remarquable dans les descriptions des procédures médicales et des autopsies. Son expertise transparaît particulièrement dans le traitement du trafic de cornées, thème central qui sert de pivot à l’intrigue.

Les personnages secondaires participent efficacement à la tension narrative, notamment les hommes de main de la mafia dont les interventions apportent parfois une touche d’humour noir bienvenue. Tony et Angelo, en particulier, se distinguent par leur personnalité haute en couleur qui allège ponctuellement l’atmosphère pesante du récit.

« Vengeance aveugle » présente néanmoins certaines faiblesses. Le triangle amoureux entre Laurie Montgomery, le policier Lou Soldano et l’ophtalmologiste Jordan Sheffield manque parfois de subtilité. Les relations entre les personnages principaux souffrent d’une certaine immaturité, leurs échanges rappelant davantage des querelles adolescentes que des interactions entre professionnels. La dimension technique, servie par l’expertise de l’auteur, s’équilibre avec les aspects plus romanesques de l’intrigue, créant ainsi un thriller médical qui, malgré ses imperfections, inaugure efficacement la série des enquêtes de Laurie Montgomery.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 411 pages.


7. Erreur fatale (2006)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Boston, 2005. Le Dr Craig Bowman voit sa vie basculer quand une patiente décède sous ses yeux malgré ses efforts pour la sauver. Huit mois plus tard, il se retrouve sur le banc des accusés, poursuivi pour négligence médicale par le mari de la défunte. Arrogant et peu sympathique, le médecin peine à convaincre le jury de sa bonne foi.

Sa femme Alexis fait alors appel à son frère Jack Stapleton, un médecin légiste new-yorkais réputé. À quelques jours de son mariage, celui-ci accepte d’examiner le dossier. Sa demande d’exhumation du corps va déclencher une série d’événements inquiétants : agressions, menaces, intimidations. Quelqu’un cherche manifestement à l’empêcher de découvrir la vérité.

Entre procès sous haute tension et enquête périlleuse, l’intrigue se dénoue sur une révélation stupéfiante qui remet tout en question.

Autour du livre

« Erreur fatale » aborde la « médecine de conciergerie », système controversé où les patients fortunés paient une cotisation annuelle pour bénéficier d’un accès privilégié à leur médecin. Cette pratique, emblématique des inégalités du système de santé américain, devient le terreau d’une réflexion plus large sur l’évolution de la profession médicale aux États-Unis.

La structure narrative se démarque des thrillers médicaux habituels de Cook en privilégiant l’aspect juridique. Les scènes de tribunal occupent près de 80 % du récit, ce qui inscrit davantage l’œuvre dans la lignée des romans judiciaires à la John Grisham. Cette hybridation des genres permet d’examiner sous un angle original les rapports complexes entre médecine et justice, notamment à travers le prisme des procès pour faute professionnelle qui hantent le corps médical américain.

La construction psychologique du personnage principal, Craig Bowman, révèle une étude approfondie du narcissisme médical. Son parcours illustre les dérives d’une profession où l’ego surdimensionné peut conduire à la catastrophe. La crise de la quarantaine qu’il traverse – avec son lot de clichés comme la Porsche rouge et la liaison avec une jeune secrétaire – prend une dimension plus profonde en devenant le miroir des dysfonctionnements du système médical américain.

L’épilogue et la note d’auteur qui clôturent le livre dévoilent les intentions de Cook : utiliser la fiction comme vecteur d’une critique sociale du système de santé. Les dérives de la médecine de conciergerie y sont analysées avec nuance, le romancier reconnaissant le paradoxe entre sa désapprobation du principe et la compréhension des motivations qui poussent médecins et patients à l’adopter.

La fin surprenante du roman, qui laisse plusieurs questions sans réponse, divise les critiques. Cette conclusion abrupte et moralement ambiguë rompt avec les codes traditionnels du genre, où la résolution apporte généralement une forme de catharsis. Ce choix narratif renforce le sentiment de malaise qui plane sur l’ensemble de l’œuvre.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 640 pages.


8. Naissances sur ordonnance (1991)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Le Dr Marissa Blumenthal est pédiatre à Boston. Sa vie bascule le jour où elle apprend qu’elle ne peut pas avoir d’enfant. La cause : une mystérieuse infection tuberculeuse qui a obstrué ses trompes de Fallope, bien qu’elle n’ait jamais contracté cette maladie.

Sa quête de réponses prend un tournant inquiétant quand elle découvre que son amie Wendy souffre du même mal inexplicable. Le suicide suspect d’une patiente de leur clinique de fertilité renforce leurs soupçons. Les deux femmes décident alors de mener l’enquête sur les pratiques douteuses de l’établissement.

Leurs investigations les conduisent d’abord en Australie, où elles rencontrent un médecin qui a perdu son poste pour avoir dénoncé des anomalies similaires. Puis l’affaire les entraîne jusqu’à Hong Kong, où elles se retrouvent confrontées aux triades chinoises. Dans un monde médical gangrené par l’appât du gain, Marissa devra risquer sa vie pour mettre au jour un système criminel d’ampleur internationale.

Autour du livre

Paru en 1991, « Naissances sur ordonnance » s’inscrit dans la lignée des thrillers médicaux qui ont fait la renommée de Robin Cook. La première partie se concentre sur les enjeux éthiques de la procréation médicalement assistée aux États-Unis, un sujet d’actualité particulièrement sensible au début des années 1990. Cook met en lumière les dérives potentielles d’un système de santé privatisé où l’argent prime sur l’éthique médicale. Le coût exorbitant des traitements (10 000 dollars par tentative de FIV en 1990) et la vulnérabilité psychologique des patientes constituent le terreau fertile d’une intrigue qui questionne les limites morales de la science.

La seconde moitié du livre opère un virage radical vers le thriller d’action international, ce qui divise profondément les critiques. Certains apprécient ce changement de ton qui insuffle un nouveau dynamisme au récit, tandis que d’autres déplorent l’abandon des problématiques médicales au profit d’une course-poursuite à travers l’Asie-Pacifique. Les scènes d’action, notamment celle de la Grande Barrière de corail australienne, sont jugées peu crédibles par plusieurs critiques qui pointent des inexactitudes flagrantes concernant la présence des requins blancs dans cette zone géographique.

Le personnage de Marissa Blumenthal cristallise également les divergences d’opinion. Si son obsession pour la maternité reflète une réalité sociale prégnante, son comportement devient de plus en plus irrationnel au fil du récit. Ses décisions impulsives et son manque de recul professionnel – notamment lorsqu’elle s’introduit illégalement dans une clinique pour consulter des dossiers médicaux confidentiels – entament la crédibilité du personnage aux yeux de nombreux critiques.

La résolution de l’intrigue médicale, expédiée en quelques pages selon plusieurs critiques, laisse un goût d’inachevé. Robin Cook privilégie les rebondissements spectaculaires au détriment d’une réflexion plus approfondie sur les implications sociétales des nouvelles technologies de reproduction. Cette orientation narrative n’empêche pas « Naissances sur ordonnance » de soulever des questions pertinentes sur les dérives potentielles de la médecine reproductive, un sujet qui conserve toute sa pertinence plus de trente ans après la publication du livre.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 441 pages.


9. Pandémie (2018)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans le métro new-yorkais, une jeune femme meurt brutalement de détresse respiratoire. Le Dr Jack Stapleton, médecin légiste, se penche sur ce cas mystérieux. Lors de l’autopsie, il remarque deux anomalies : la victime a reçu une greffe cardiaque mais ne prenait aucun traitement anti-rejet. De plus, elle est morte noyée dans ses propres poumons. Quand un second cas identique survient quelques jours plus tard, Stapleton suspecte l’émergence d’un nouveau virus mortel.

Le médecin décide de mener l’enquête, malgré les réticences de sa hiérarchie. Sa femme Laurie, devenue sa supérieure à l’institut médico-légal, tente de le freiner. Mais Stapleton, qui traverse une période difficile entre sa fille autiste et sa belle-mère envahissante, s’obstine. Ses recherches le conduisent vers un hôpital ultra-moderne du New Jersey, dirigé par un milliardaire chinois. Le temps presse pour empêcher d’autres morts.

Autour du livre

Publié en 2018, « Pandémie » de Robin Cook s’inscrit dans une actualité saisissante puisque le roman précède de peu la crise sanitaire mondiale de 2020. Cette coïncidence lui confère une dimension prophétique troublante. L’intrigue se déroule dans l’univers de la médecine légale new-yorkaise, avec pour protagoniste Jack Stapleton, personnage récurrent de la série. Le titre s’avère néanmoins trompeur : contrairement à ce qu’il suggère, l’histoire ne traite pas d’une pandémie dévastatrice mais s’oriente plutôt vers les enjeux liés aux manipulations génétiques, notamment la technologie CRISPR/Cas9. Cette technique révolutionnaire de modification de l’ADN constitue le véritable cœur du roman.

Les avis des critiques divergent fortement sur la qualité de l’ouvrage. Si certains saluent la pertinence scientifique et documentaire du propos, beaucoup déplorent un rythme narratif irrégulier : les deux premiers tiers du livre se caractérisent par une progression lente, tandis que le dénouement apparaît précipité et parfois peu crédible. Les descriptions détaillées des déplacements du héros à vélo dans New York ou ses parties de basket ralentissent considérablement l’action.

Le personnage principal suscite également la controverse. Jack Stapleton est décrit comme arrogant, égocentrique et peu respectueux des règles, ce qui le rend antipathique aux yeux de nombreux critiques. Son comportement infantile et ses sarcasmes répétitifs agacent, tout comme son attitude face à l’autisme potentiel de sa fille, perçue comme dépassée.

« Pandémie » constitue le onzième volet des aventures de Jack Stapleton et Laurie Montgomery. Pour de nombreux lecteurs fidèles de Robin Cook, ce roman marque un déclin par rapport à ses œuvres précédentes comme « Toxine » ou « Avec intention de nuire ». La traduction française fait également l’objet de critiques, jugée parfois maladroite et peu naturelle dans les dialogues.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 624 pages.


10. Cobayes (2015)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Caroline du Sud, États-Unis. À l’hôpital Mason-Dixon, un jeune homme subit une intervention de routine pour réparer un ligament du genou. Mais pendant l’opération, un incident survient. Carl Vandermeer sombre alors dans un coma profond.

Son transfert est prévu vers l’Institut Shapiro, un centre ultramoderne spécialisé dans la prise en charge des patients en état végétatif. Sa petite amie Lynn, brillante étudiante en médecine, et son meilleur ami Michael ne croient pas à l’accident. Ils mènent l’enquête, quitte à enfreindre les lois sur la protection des données médicales.

Ce qu’ils découvrent dépasse l’entendement. D’autres patients sont dans le même état que Carl. Le centre Shapiro cache bien des secrets. Les firmes pharmaceutiques russes qui le financent ne sont peut-être pas étrangères à ces mystérieux comas…

Autour du livre

Une réécriture plutôt qu’une création originale, voilà ce qui caractérise « Cobayes » de Robin Cook, publié en 2015. Ce thriller médical s’inscrit dans la droite lignée de « Morts suspectes » (1977), le premier succès retentissant de l’auteur, dont il reprend la trame narrative en l’adaptant aux enjeux contemporains de l’industrie pharmaceutique et des oligarques russes.

La narration pâtit d’un certain manque de crédibilité, notamment dans le traitement des personnages principaux. Le duo d’étudiants en médecine, Lynn Pierce et Michael Pender, censés figurer parmi les meilleurs de leur promotion, manifeste parfois une naïveté déconcertante face aux événements. Leurs dialogues sonnent souvent faux, comme le soulignent plusieurs critiques qui jugent leurs échanges artificiels et peu convaincants.

Un problème majeur entache le roman : le traitement maladroit de la diversité à travers le personnage de Michael. Son origine afro-américaine fait l’objet d’une insistance pesante et systématique, parsemée de stéréotypes datés. Cette caractérisation superficielle dessert le personnage pourtant décrit comme brillant, drôle et attachant. Les critiques déplorent unanimement cette approche qui rappelle davantage les manuels scolaires édifiants des années 70 qu’un thriller contemporain.

Le livre souffre également d’un déséquilibre dans son propos. Les digressions sur les coûts des soins médicaux, l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur le Congrès et le prix des nouveaux médicaments, bien que pertinentes, s’intègrent mal dans la narration. Ces passages didactiques alourdissent inutilement le récit et nuisent à son rythme.

Si la partie investigation et les aspects médicaux techniques maintiennent l’intérêt du lecteur, l’ensemble manque cruellement d’originalité. Le centre de convalescence ultra-moderne et son système de soins futuriste constituent néanmoins un cadre efficace pour le dénouement de l’intrigue, même si certains critiques jugent la conclusion peu vraisemblable.

Le roman s’achève sur une note ouverte laissant présager une suite. Cette fin en suspens ajoute à l’impression générale d’un ouvrage qui peine à convaincre, malgré quelques éléments de suspense bien orchestrés.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 624 pages.

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