Trouvez facilement votre prochaine lecture
Roald Dahl en 10 romans jeunesse – Notre sélection

Roald Dahl en 10 romans jeunesse – Notre sélection

Roald Dahl naît le 13 septembre 1916 à Llandaff, au pays de Galles, de parents norvégiens. Son enfance est marquée par des tragédies : à l’âge de trois ans, il perd sa sœur aînée et son père en l’espace de quelques semaines. Sa mère décide néanmoins de rester au pays de Galles pour que ses enfants puissent bénéficier de l’éducation britannique.

Après ses études, il s’engage dans la compagnie pétrolière Shell qui l’envoie en Tanzanie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient pilote de chasse dans la Royal Air Force. Un grave accident d’avion en Libye le laisse temporairement aveugle, mais il reprend du service et combat en Grèce avant d’être envoyé aux États-Unis en mission diplomatique.

C’est là qu’il commence sa carrière d’écrivain, encouragé par l’auteur C. S. Forester. Il publie d’abord des nouvelles pour adultes, puis se tourne vers la littérature jeunesse avec des œuvres qui deviendront des classiques : « Charlie et la Chocolaterie » (1964), « Sacrées Sorcières » (1981), « Le Bon Gros Géant » (1982), « Matilda » (1988). Son style unique conjugue humour noir, fantaisie et tragédie, un univers où les enfants triomphent souvent des adultes malveillants.

Sa vie privée est également marquée par des épreuves : la mort de sa fille Olivia à l’âge de sept ans, l’accident grave de son fils Theo, et l’anévrisme cérébral de sa première femme, l’actrice américaine Patricia Neal. Après leur divorce, il épouse Felicity Crosland.

Roald Dahl s’éteint le 23 novembre 1990 à Oxford, laissant derrière lui une œuvre qui continue d’enchanter les lecteurs du monde entier. Ses livres, traduits en 63 langues, se sont vendus à plus de 300 millions d’exemplaires.

Voici notre sélection de ses romans jeunesse (classés par tranche d’âge conseillée de lecture).


1. Un amour de tortue (dès 7 ans, 1990)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans son appartement londonien, M. Hoppy coule une retraite paisible au milieu de ses plantes. Son seul tourment : son amour secret pour sa voisine du dessous, Mme Silver, une veuve qui ne vit que pour sa tortue Alfred. Chaque matin, appuyé à son balcon, M. Hoppy échange quelques mots avec elle, mais sa timidité l’empêche d’en dire davantage.

Un jour, Mme Silver se désole devant lui : en onze ans, Alfred n’a pris que 300 grammes. « Je donnerais n’importe quoi pour qu’il grandisse ! », s’exclame-t-elle. Cette confidence fait germer une idée dans l’esprit de M. Hoppy. Il invente une formule « magique » en langue des tortues et la transmet à sa voisine, lui promettant qu’elle fera grandir Alfred.

Mais son plan ne s’arrête pas là : il parcourt la ville pour acheter une centaine de tortues de tailles différentes et fabrique un outil spécial pour les échanger discrètement par le balcon. Commence alors une entreprise de séduction des plus insolites, où M. Hoppy remplace régulièrement la tortue de Mme Silver par un spécimen légèrement plus gros. Réussira-t-il, grâce à ce stratagème rocambolesque, à conquérir enfin le cœur de sa belle ?

Autour du livre

« Un amour de tortue », dernier livre publié du vivant de Roald Dahl en 1990, se démarque significativement du reste de son œuvre. À l’opposé de ses récits habituels mettant en scène des enfants confrontés à des adultes tyranniques, l’auteur s’aventure ici sur le terrain de la romance tardive. L’inspiration de cette histoire atypique provient de sa propre expérience, comme il le révèle dans une note préliminaire où il évoque les tortues qui peuplaient son jardin lorsque ses enfants étaient petits.

Le récit se distingue par son cadre temporel précis, situé à une époque où l’importation de tortues était encore autorisée en Angleterre. Cette contextualisation historique permet d’aborder subtilement la question du bien-être animal, puisque l’auteur profite de cette toile de fond pour sensibiliser ses jeunes lecteurs aux conditions de transport problématiques qui ont conduit à l’interdiction de ce commerce.

La réception critique divise profondément les lecteurs. Certains saluent la douceur et l’inventivité de cette histoire d’amour tardif, tandis que d’autres condamnent fermement la manipulation au cœur de l’intrigue. Le débat s’articule notamment autour de la représentation des personnages : là où les uns voient une romance attendrissante, d’autres dénoncent le portrait d’une femme présentée comme naïve et crédule.

Le succès du livre a conduit à plusieurs adaptations. Michael Palin, star des Monty Python, en a proposé une version audio en anglais en 1994. Mais c’est surtout l’adaptation télévisuelle de la BBC en 2015 qui marque les esprits, avec Dustin Hoffman et Judi Dench dans les rôles principaux, sous la narration de James Corden. Cette version, saluée par The Guardian comme « une merveille », prend quelques libertés avec le texte original en étoffant considérablement l’intrigue.

Aux éditions FOLIO CADET ; 64 pages.


2. Fantastique Maître Renard (dès 8 ans, 1970)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans la campagne anglaise, Maître Renard mène une vie paisible avec sa femme et leurs quatre renardeaux dans un terrier situé au pied d’un grand chêne. Pour nourrir sa famille, il dérobe chaque nuit des volailles dans les trois fermes voisines appartenant à Boggis, Bunce et Bean. Le premier, obèse, élève des poulets et s’empiffre de trois volatiles à chaque repas. Le deuxième, petit et trapu, ne se sustente que de beignets fourrés au foie d’oie. Le troisième, maigre comme un clou, cultive des pommes et élève des dindes.

Exaspérés par les larcins répétés du renard, les trois fermiers décident d’unir leurs forces pour l’éliminer. Après une embuscade qui coûte sa queue à Maître Renard, ils entreprennent de creuser la colline à la pelle puis à la pelleteuse pour débusquer toute la famille. Face à cette menace, les renards s’enfoncent toujours plus profondément sous terre. Les fermiers, déterminés à les faire mourir de faim, installent alors un siège autour du terrier. Au bout de trois jours sans nourriture, la situation devient critique pour Maître Renard et les siens. Mais le rusé père de famille n’a pas dit son dernier mot…

Autour du livre

Publié en 1970 chez George Allen & Unwin au Royaume-Uni et Alfred A. Knopf aux États-Unis, « Fantastique Maître Renard » s’inscrit dans la lignée des grands récits mettant en scène le personnage du renard rusé, d’Ésope au Roman de Renart. Les premières éditions comportaient les illustrations de Donald Chaffin, puis de Jill Bennett pour la première édition Puffin en 1974. Les dessins de Tony Ross ont orné l’ouvrage en 1988, avant que Quentin Blake n’apporte sa touche caractéristique en 1996.

Le récit déploie une galerie de personnages fortement typés, opposant la ruse et l’intelligence de Maître Renard à la bêtise crasse et la cruauté des trois fermiers. Ces derniers incarnent des archétypes : le gros gourmand, le petit bilieux et le grand maigre. La solidarité entre les animaux fouisseurs – blaireaux, taupes, lapins et belettes – contraste avec l’égoïsme des humains. Seul le rat, amateur de cidre, fait figure d’exception dans cette communauté souterraine.

En 1994, « Fantastique Maître Renard » a reçu le Prix Read Aloud BILBY du Children’s Book Council of Australia. En 2012, le Royal Mail a même émis un timbre commémoratif à l’effigie de Maître Renard. En 1998, Tobias Picker en a tiré un opéra créé au Los Angeles Opera, qui a reçu le Grammy Award du meilleur enregistrement d’opéra en 2019 dans la version du Boston Modern Orchestra Project. Une version théâtrale signée David Wood a vu le jour en 2001 au Belgrade Theatre de Coventry, suivie d’une comédie musicale au Nuffield Theatre de Southampton en 2016. Mais c’est surtout l’adaptation cinématographique de Wes Anderson en 2009 qui a marqué les esprits. Ce film d’animation en stop-motion, avec George Clooney prêtant sa voix à Maître Renard, a enrichi l’intrigue originale en développant notamment les relations familiales du protagoniste.

Aux éditions FOLIO CADET ; 128 pages.


3. Danny, champion du monde (dès 9 ans, 1975)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Angleterre, années 1950. Danny, un garçon de neuf ans, vit avec son père William dans une roulotte située derrière leur modeste station-service. Orphelin de mère depuis l’âge de quatre mois, Danny grandit entouré de l’amour inconditionnel de son père qui lui transmet sa passion pour la mécanique. Le jeune garçon apprend rapidement à démonter et remonter des moteurs, participant activement aux réparations dans leur garage.

Leur quotidien paisible bascule lorsque Danny découvre le secret de son père : la nuit, celui-ci s’adonne au braconnage de faisans dans le bois appartenant à leur voisin, l’arrogant Victor Hazell. Une nuit, William ne rentre pas à l’heure prévue de sa partie de chasse clandestine. Inquiet, Danny prend le volant d’une vieille Austin en réparation et part à sa recherche. Il retrouve son père blessé, prisonnier d’une fosse creusée par les gardes-chasses.

Face à l’attitude méprisante de Victor Hazell qui organise bientôt une prestigieuse partie de chasse, père et fils décident de se venger. Danny élabore alors un plan audacieux pour capturer tous les faisans la veille de l’événement…

Autour du livre

« Danny, champion du monde » trouve son origine dans une nouvelle pour adultes de Roald Dahl intitulée « The Champion of the World », publiée dans le magazine The New Yorker en 1959. L’auteur a repris cette trame narrative en 1975 pour en faire un roman destiné à la jeunesse en y insufflant une dimension plus émotionnelle à travers la relation père-fils. Le livre contient d’ailleurs plusieurs références autobiographiques, notamment la passion pour la mécanique et l’expérience d’un professeur violent décrit dans son autobiographie « Boy ».

L’originalité de ce roman dans la bibliographie de Dahl réside dans son ancrage réaliste, contrairement à ses autres livres jeunesse qui privilégient le fantastique et le merveilleux. Néanmoins, on y retrouve ses thèmes de prédilection : l’opposition entre les puissants et les humbles, la revanche des petits contre les grands, la célébration de l’intelligence et de la débrouillardise. La relation entre Danny et son père constitue également une exception notable dans l’univers de Dahl, où les parents sont généralement présentés comme des figures négatives ou absentes.

Le livre sème également les graines d’autres œuvres à venir : William raconte à Danny des histoires mettant en scène un « géant amical » qui deviendra plus tard le personnage principal du « BGG » (Le Bon Gros Géant). Cette interconnexion entre les œuvres témoigne de la cohérence de l’univers littéraire créé par Dahl.

Time Magazine a inclus « Danny, champion du monde » dans sa liste des 100 meilleurs livres jeunesse. En 2023, la BBC l’a classé 92ème dans son palmarès des 100 plus grands livres pour enfants de tous les temps. En 1989, Thames Television en a tiré un téléfilm réalisé par Gavin Millar, avec Jeremy Irons dans le rôle de William et son propre fils, Samuel Irons, dans celui de Danny. Robbie Coltrane y interprète Mr. Hazell. En 2004, David Wood a adapté l’histoire pour le théâtre, une version commandée par le Sherman Theatre de Cardiff.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 272 pages.


4. Les Deux Gredins (dès 9 ans, 1980)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Compère et Commère Gredin forment le couple le plus détestable qui soit. Dans leur maison sans fenêtres, ces deux êtres repoussants s’adonnent à leur passe-temps favori : se jouer des tours plus cruels les uns que les autres. Compère Gredin, un barbu de soixante ans qui ne se lave jamais, conserve dans sa barbe broussailleuse les restes de ses repas qu’il grignote à loisir. Son épouse, Commère Gredin, arbore un œil de verre et un visage qui s’est enlaidit au fil des années, transformé par ses pensées mauvaises.

Entre les deux époux, la guerre fait rage : elle glisse son œil de verre dans la bière de son mari, il dépose une grenouille dans son lit, elle lui sert des spaghettis aux vers de terre, il lui fait croire qu’elle souffre de « la ratatinette » en allongeant chaque nuit sa canne de quelques millimètres. Leur seul point commun ? Leur cruauté envers les animaux. Ils retiennent prisonnière une famille de singes qu’ils forcent à vivre la tête en bas, et chaque mercredi, ils confectionnent une tourte avec les oiseaux capturés grâce à de la glu étalée sur les branches de leur arbre. Mais les singes et les oiseaux, las de subir ces mauvais traitements, mijotent une vengeance…

Autour du livre

L’inspiration du livre provient de l’aversion de Roald Dahl pour les barbes. Comme il l’expliquait lui-même, il a écrit « Les Deux Gredins » dans le but explicite de « faire quelque chose contre les barbes ». Cette antipathie se manifeste dès la première phrase du livre : « Que de visages barbus on voit de nos jours ! ». Cette obsession personnelle se retrouve dans la description méticuleuse de la barbe répugnante de Compère Gredin, qui sert de garde-manger ambulant à son propriétaire.

Le livre se distingue par son ton résolument provocateur et son humour noir caractéristique de l’œuvre de Dahl. La cruauté des personnages principaux, leur laideur physique et morale, ainsi que les situations grotesques dans lesquelles ils se retrouvent créent un décalage saisissant qui séduit particulièrement le jeune public. Les illustrations de Quentin Blake, fidèle collaborateur de Dahl, amplifient cette dimension caricaturale en donnant vie aux personnages avec un trait vif et expressif qui capture parfaitement leur nature repoussante.

La critique souligne la singularité de cette histoire dans la bibliographie de Dahl. Si certains y voient un livre moins abouti que « Charlie et la Chocolaterie » ou « Matilda », d’autres saluent son audace et sa capacité à aborder des thèmes complexes comme la méchanceté gratuite et la vengeance à travers le prisme de l’humour. Le livre figure d’ailleurs à la 81ème place du classement « The Big Read » de la BBC en 2003, qui recense les 200 romans préférés des Britanniques. En 2023, il a été classé 87ème dans le palmarès des 100 plus grands livres pour enfants de tous les temps établi par la BBC.

Le succès des « Deux Gredins » a donné lieu à plusieurs adaptations scéniques, notamment une comédie musicale en 1999 au Questors Theatre de Londres, et une production majeure au Royal Court Theatre en 2015 mise en scène par John Tiffany. Une version cinématographique animée, réalisée par Phil Johnston, est prévue pour 2025 sur Netflix.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 112 pages.


5. La Potion magique de Georges Bouillon (dès 9 ans, 1981)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans une ferme isolée vit Georges Bouillon, un garçon de huit ans, avec ses parents fermiers et sa grand-mère maternelle. Cette dernière, grincheuse et tyrannique, terrorise son petit-fils en prétendant se nourrir d’insectes et posséder des pouvoirs magiques.

Un jour, alors que ses parents sont absents, Georges doit s’occuper de sa grand-mère et notamment lui donner son médicament. Exaspéré par son comportement odieux, le jeune garçon décide de concocter sa propre potion magique pour remplacer le médicament habituel. Il parcourt la maison et rassemble une multitude d’ingrédients improbables : shampooing, dentifrice, cirage, médicaments pour animaux, huile de moteur, antigel… Les effets de sa mixture s’avèrent spectaculaires : la grand-mère se met à grandir démesurément jusqu’à percer le toit de la maison !

De retour à la ferme, le père de Georges s’enthousiasme pour l’invention de son fils et y voit une opportunité commerciale : créer des animaux géants pour nourrir le monde. Père et fils tentent alors de reproduire la formule magique, mais Georges ne se souvient plus des proportions exactes. Chaque nouvel essai produit des effets différents sur les animaux de la ferme…

Autour du livre

Publié en 1981, « La Potion magique de Georges Bouillon » puise son inspiration dans l’épisode « Drink Me » de « Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll. Le passage où la grand-mère boit la potion et grandit démesurément fait directement écho à la scène de transformation d’Alice. La dédicace « À tous les médecins » révèle l’admiration de Roald Dahl pour la profession médicale, lui qui rêvait de devenir expert médical.

Cette histoire s’inscrit parfaitement dans l’univers singulier de Roald Dahl, peuplé d’adultes antipathiques et d’enfants ingénieux qui prennent leur revanche. La grand-mère incarne l’archétype de l’adulte tyrannique, tandis que Georges représente l’enfant qui refuse de se soumettre à l’autorité injuste. Le récit mêle avec brio humour noir et fantaisie débridée, notamment dans l’énumération des ingrédients improbables de la potion.

Le roman soulève des questions éthiques qui ont conduit les éditeurs à inclure un avertissement explicite : « Attention aux lecteurs : n’essayez pas de fabriquer la potion magique de Georges chez vous. Ce pourrait être dangereux. » Cette mise en garde s’est révélée pertinente puisqu’en 2020, une équipe de chercheurs britanniques a analysé la toxicité des 34 ingrédients mentionnés dans le livre. Leur conclusion est sans appel : l’ingestion d’une telle mixture provoquerait vomissements, lésions rénales, convulsions et probablement la mort.

« La Potion magique de Georges Bouillon » a connu plusieurs adaptations audio, notamment celle de Rik Mayall pour l’émission Jackanory de la BBC en 1986. Une adaptation théâtrale signée David Wood a également parcouru le Royaume-Uni en 2017 et 2018, produite par le Rose Theatre Kingston et Curve Leicester.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 128 pages.


6. Sacrées Sorcières (dès 9 ans, 1981)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Orphelin de ses parents morts dans un accident de voiture, un jeune garçon anglais de sept ans part vivre en Norvège avec sa grand-mère. Cette dernière lui révèle un secret terrifiant : les sorcières existent et leur unique but consiste à éliminer les enfants qu’elles détestent plus que tout. Ces créatures maléfiques se dissimulent sous l’apparence de femmes ordinaires, mais quelques indices permettent de les identifier : elles portent toujours des gants pour cacher leurs griffes, des perruques pour masquer leur crâne chauve, et des chaussures pointues pour dissimuler leurs pieds sans orteils.

De retour en Angleterre avec sa grand-mère qui tombe malade, le garçon séjourne dans un hôtel de luxe à Bournemouth. Le garçon découvre alors avec effroi que l’établissement accueille le congrès annuel des sorcières anglaises. Caché derrière un paravent dans la salle de bal, il assiste à une réunion secrète présidée par la redoutable Grandissime Sorcière. Cette dernière, masquant son visage putréfié sous les traits d’une belle jeune femme, dévoile son plan machiavélique : transformer tous les enfants d’Angleterre en souris grâce à une potion magique glissée dans des friandises distribuées gratuitement. Repéré par les sorcières, le garçon se retrouve au cœur du complot et, avec l’aide de sa grand-mère, va tout faire pour empêcher l’extermination programmée des enfants britanniques…

Autour du livre

« Sacrées Sorcières » puise ses racines dans l’enfance même de Roald Dahl. L’auteur s’est inspiré de ses propres souvenirs, modelant notamment le personnage de la grand-mère sur sa mère, Sofie Dahl. Le livre marque une rupture avec les conventions habituelles de ses précédents récits ; il s’éloigne ici de sa traditionnelle « fin où tout s’arrange ». L’éditeur Stephen Roxburgh a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du roman, collaborant étroitement avec l’auteur pour peaufiner l’intrigue, resserrer l’écriture et retravailler les personnages.

La dimension éducative du livre se manifeste à travers le message sous-jacent de prudence envers les étrangers. Le professeur James Curtis de l’université de Castleton souligne que Dahl refuse délibérément d’édulcorer la réalité pour ses jeunes lecteurs, préférant les confronter aux aspects les plus sombres de l’existence. Cette approche sans compromis s’illustre notamment dans les scènes où la grand-mère met en garde son petit-fils contre les sorcières qui frappent particulièrement lorsque les enfants sont seuls, écho direct au problème historique de l’abandon d’enfants.

Classé 81ème des meilleurs romans pour enfants par le School Library Journal en 2012, « Sacrées Sorcières » figure également sur la liste des 100 romans les plus influents établie par la BBC en 2019. Néanmoins, l’ouvrage n’a pas échappé aux controverses. Certaines bibliothèques l’ont banni pour misogynie présumée, le plaçant à la 22ème position des livres les plus contestés entre 1990 et 1999 selon l’Association des bibliothèques américaines. La critique Catherine Itzin a même affirmé que le livre enseignait aux garçons à haïr les femmes. D’autres voix, comme le Times, l’ont défendu, suggérant qu’une sorcière pourrait au contraire représenter un modèle féministe pour une jeune écolière.

Au cinéma, deux versions ont vu le jour : celle de Nicolas Roeg en 1990 avec Anjelica Huston, que Dahl a qualifiée « d’absolument épouvantable », et celle de Robert Zemeckis en 2020 avec Anne Hathaway. Le roman a également été décliné en version audio, en pièce de théâtre (1992), en opéra (2008) et plus récemment en comédie musicale au National Theatre de Londres (2023).

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 240 pages.


7. James et la Grosse Pêche (dès 10 ans, 1961)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

À sept ans, James Henry Trotter subit les brimades quotidiennes de ses tantes Piquette et Éponge, deux femmes odieuses qui l’ont recueilli après la mort tragique de ses parents, dévorés par un rhinocéros échappé du zoo de Londres. Isolé dans leur maison délabrée perchée sur une colline, le garçon n’a ni amis ni réconfort.

Trois années s’écoulent ainsi jusqu’au jour où un mystérieux vieillard lui remet un sac de cristaux magiques censés transformer son destin. Dans sa précipitation, James laisse malencontreusement tomber les cristaux au pied d’un vieux pêcher stérile. Le lendemain, un phénomène extraordinaire se produit : une pêche géante pousse sur l’arbre, laquelle atteint bientôt la taille d’une maison ! Ses tantes, flairant l’aubaine, décident d’en faire une attraction payante.

À l’intérieur de ce fruit prodigieux, James découvre une communauté d’insectes géants dotés de la parole : un Mille-pattes fanfaron, une Coccinelle maternelle, une Araignée protectrice, un vieux Grillon cultivé, un Ver de terre anxieux, et d’autres créatures extraordinaires. Le groupe décide de s’enfuir à bord de la pêche géante. Commence alors une odyssée périlleuse qui les mène sur l’océan, où des requins affamés les guettent. Pour survivre, James et ses nouveaux amis devront compter sur leur ingéniosité et leur solidarité…

Autour du livre

Premier roman jeunesse de Roald Dahl, « James et la Grosse Pêche » paraît en 1961 chez Alfred A. Knopf. L’auteur britannique avait initialement prévu d’écrire une histoire autour d’une cerise géante, mais il opte finalement pour une pêche, la jugeant « plus belle, plus grosse et plus moelleuse ». Il dédie ce livre à sa fille Olivia, âgée de six ans, qui décède tragiquement des suites de la rougeole un an après sa publication.

Cette fable initiatique transcende les codes traditionnels du conte en insufflant une dimension écologique avant-gardiste. À travers les dialogues entre James et ses compagnons insectes, Dahl sensibilise subtilement les jeunes lecteurs à l’importance de chaque espèce dans l’équilibre naturel. Les personnages anthropomorphisés portent en eux une profonde humanité : le Mille-pattes fanfaron qui n’a en réalité que 42 pattes, le Ver de terre perpétuellement anxieux, ou encore la Coccinelle aux instincts maternels prononcés.

Le romancier américain Bret Easton Ellis considère « James et la Grosse Pêche » comme son livre d’enfance préféré. Il confie : « Il a changé ma vie. Ma tante me l’a lu, ainsi qu’à mes sœurs et mes trois cousins, pendant les vacances dans une maison de plage quand j’avais environ six ans. L’idée que le monde était plus méchant, plus cruel, plus absurde que tout ce que les albums illustrés m’avaient montré auparavant a eu un impact réel. »

En 1976, la BBC en propose une première version télévisée. Mais c’est en 1996 que le film d’Henry Selick, produit par Tim Burton, marque les esprits en conjuguant prises de vues réelles et animation en volume. Bien que le long-métrage prenne quelques libertés avec le texte original – notamment en laissant les tantes survivre jusqu’à New York – la veuve de Dahl, Felicity, approuve pleinement cette adaptation : « Je pense que Roald aurait été ravi de ce qu’ils ont fait avec James. » En 2010, une comédie musicale signée Benj Pasek et Justin Paul voit le jour.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 192 pages.


8. Charlie et la Chocolaterie (dès 10 ans, 1964)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans une ville non identifiée, le jeune Charlie Bucket vit dans le dénuement le plus total avec ses parents et ses quatre grands-parents, tous contraints de partager une minuscule maison délabrée. Sa seule joie : recevoir une tablette de chocolat par an, pour son anniversaire.

Non loin de là se dresse l’immense chocolaterie Wonka, mystérieuse usine dont plus personne ne sort ni n’entre depuis des années, mais qui continue pourtant de produire les confiseries les plus extraordinaires. Un jour, son propriétaire, l’excentrique Willy Wonka, annonce qu’il a dissimulé cinq tickets d’or dans ses tablettes de chocolat. Les heureux gagnants pourront visiter son usine et recevoir une provision à vie de sucreries.

Le monde entier s’emballe pour cette loterie inédite. Rapidement, quatre tickets sont découverts par des enfants aux tempéraments bien marqués : Augustus Gloop, garçon glouton obèse ; Veruca Salt, fillette capricieuse pourrie gâtée ; Violette Beauregarde, mâcheuse compulsive de chewing-gum et Mike Teavee, accro à la télévision.

Charlie semble n’avoir aucune chance de trouver le dernier ticket avec son unique tablette annuelle, quand un extraordinaire coup du sort lui permet d’acheter deux tablettes supplémentaires. Dans la seconde se trouve le précieux sésame ! Accompagné de son grand-père Joe, Charlie s’apprête à pénétrer dans l’univers fantastique de la chocolaterie Wonka, sans se douter que cette visite changera sa vie à jamais…

Autour du livre

« Charlie et la Chocolaterie » prend sa source dans l’enfance même de Roald Dahl, lorsqu’il était pensionnaire à la Repton School dans le Derbyshire. La célèbre chocolaterie Cadbury envoyait régulièrement aux élèves des boîtes de chocolats tests en échange de leurs avis. Cette expérience, conjuguée au climat d’espionnage industriel qui régnait alors entre Cadbury et Rowntree’s, les deux plus grands chocolatiers d’Angleterre, a nourri son imagination. Les rivaux s’envoyaient mutuellement des espions, déguisés en employés, pour se voler leurs recettes – une pratique qui a directement inspiré le personnage de Slugworth, concurrent malveillant de Wonka.

Sous ses aspects de conte merveilleux pour enfants, le récit distille une critique acerbe de la société de consommation et de l’éducation moderne. À travers les portraits caricaturaux des quatre premiers gagnants et de leurs parents, Dahl dénonce tour à tour la malbouffe, l’enfant-roi, la surexposition aux écrans et l’obsession de la performance. Seul Charlie, issu d’un milieu modeste mais aimant, fait preuve des qualités morales essentielles : patience, humilité et reconnaissance. Les chansons satiriques des Oompa-Loompas ponctuent chaque « punition » d’un enfant mal élevé, transformant le récit en véritable fable éducative.

À sa sortie en 1964, le livre suscite la controverse autour de la représentation initiale des Oompa-Loompas, décrits comme des pygmées africains travaillant pour des fèves de cacao – une image jugée colonialiste par la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). Dahl modifie alors leur description dans l’édition de 1973. Plus récemment, en 2023, l’éditeur Puffin soulève une nouvelle polémique en censurant certains passages jugés inappropriés, notamment les références au poids d’Augustus Gloop.

Les critiques littéraires se montrent partagés. Eleanor Cameron qualifie l’ouvrage de « plus mauvais exemple de littérature jeunesse jamais écrit », tandis qu’Ursula K. Le Guin s’inquiète de son effet addictif sur les enfants. En revanche, J. K. Rowling le classe parmi ses dix livres jeunesse indispensables, et Tim Burton souligne sa capacité à « respecter le fait que les enfants peuvent être des adultes ». Le roman figure régulièrement dans les classements des œuvres les plus populaires de la littérature jeunesse.

« Charlie et la Chocolaterie » connaît trois adaptations majeures au cinéma : « Willy Wonka & the Chocolate Factory » en 1971 avec Gene Wilder, que Dahl désavoue pour s’être trop focalisé sur le personnage de Wonka au détriment de Charlie ; « Charlie et la chocolaterie » de Tim Burton en 2005 avec Johnny Depp ; et plus récemment « Wonka » (2023), préquelle centrée sur les origines du célèbre chocolatier. Netflix prépare également une série d’animation, tandis que de nombreuses adaptations théâtrales et musicales continuent de perpétuer la magie de cette chocolaterie extraordinaire.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 224 pages.


9. Le Bon Gros Géant (dès 10 ans, 1982)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans un orphelinat londonien des années 1980, Sophie, une fillette de huit ans, ne parvient pas à trouver le sommeil. En regardant par la fenêtre durant « l’heure des ombres », elle aperçoit une silhouette gigantesque qui se faufile dans les rues sombres, munie d’une étrange trompette et d’une valise. Le géant repère Sophie et, pour préserver son secret, l’emmène dans son antre au pays des géants.

Terrifiée, la petite fille découvre que son ravisseur n’est autre que le BGG (le Bon Gros Géant), un être atypique qui refuse, contrairement à ses semblables, de dévorer les humains. Il préfère parcourir le monde pour capturer des rêves qu’il conserve dans des bocaux avant de les insuffler aux enfants endormis.

Mais neuf autres géants, deux fois plus grands et féroces que le BGG, terrorisent chaque nuit les populations du globe en dévorant hommes, femmes et enfants. Sophie et le BGG vont devoir unir leurs forces pour mettre fin à ces massacres. Leur plan ? Convaincre la reine d’Angleterre en personne d’intervenir…

Autour du livre

« Le Bon Gros Géant » trouve son origine dans les histoires que Roald Dahl inventait pour ses deux plus jeunes filles, Ophelia et Lucy, au moment où ses problèmes conjugaux s’intensifiaient à la fin des années 1970. Le géant était censé habiter dans leur verger, et l’auteur jouait parfois son rôle en grimpant avec une échelle jusqu’à leur fenêtre, faisant semblant de souffler des rêves dans leur chambre avec un bambou. Le personnage du BGG apparaît pour la première fois en 1975 dans « Danny, champion du monde », où un père raconte à son fils une histoire de géant qui collectionne les rêves. Dahl entreprend la rédaction du « Bon Gros Géant » en 1981, remplaçant le protagoniste initial, un garçon nommé Jody, par Sophie – prénom de sa première petite-fille.

L’originalité majeure du livre réside dans le langage singulier du BGG, une invention linguistique baptisée « Gobblefunk ». N’ayant jamais été scolarisé, le géant maltraite joyeusement la langue anglaise, créant des néologismes savoureux et des jeux de mots inédits. Cette créativité lexicale s’inscrit dans une longue tradition littéraire anglaise, rappelant les inventions verbales de Lewis Carroll dans « Alice au pays des merveilles ». Le traducteur français Jean-François Ménard a réussi le tour de force de transposer cette fantaisie linguistique, donnant naissance à des termes comme « schnockombre », « succuxcellent » ou « délexquisavouricieux « .

Le livre aborde avec tact des thèmes forts : la solitude, l’exclusion, la violence. À travers le regard du BGG sur les humains, Dahl livre une critique mordante de notre espèce, seule capable de tuer ses semblables. L’ouvrage est dédié à sa fille Olivia, décédée à l’âge de sept ans d’une encéphalite.

La critique a salué unanimement ce conte qui mêle fantaisie débridée et réflexion philosophique. En 2003, il figure à la 56ème place du classement « The Big Read » de la BBC, qui recense les romans préférés des Britanniques. Le School Library Journal le classe en 2012 parmi les 100 meilleurs livres pour enfants de tous les temps.

Le succès du « Bon Gros Géant » a engendré plusieurs adaptations : un film d’animation en 1989 avec David Jason prêtant sa voix au BGG, une pièce de théâtre créée par David Wood en 1991, et un film en prises de vues réelles réalisé par Steven Spielberg en 2016 avec Mark Rylance dans le rôle-titre. Une série d’animation est également en développement pour Netflix depuis 2021. Les ventes du roman dépassent les 37 millions d’exemplaires dans le monde.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 272 pages.


10. Matilda (dès 10 ans, 1988)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans un petit village du Buckinghamshire, à quarante minutes de Reading en bus, naît une enfant prodige nommée Matilda Wormwood. Dès l’âge de trois ans, elle apprend seule à lire et se passionne pour la littérature. À quatre ans et demi, elle dévore les classiques de Dickens, Hemingway et Steinbeck à la bibliothèque municipale. Ses parents, loin de s’émerveiller de ses dons exceptionnels, la traitent avec mépris et indifférence. Son père, vendeur de voitures malhonnête, et sa mère, obsédée par le loto et les feuilletons télévisés, préfèrent la dénigrer. Face à leur cruauté, Matilda riposte par d’ingénieuses farces : de la colle dans le chapeau de son père, de la teinture dans sa lotion capillaire, un perroquet caché dans la cheminée.

À cinq ans et demi, Matilda fait son entrée à l’école primaire Lamy-Noir où elle rencontre deux figures opposées : la douce Mademoiselle Candy, qui reconnaît immédiatement son génie, et l’effroyable directrice Mademoiselle Legourdin, ancienne championne de lancer de marteau qui terrorise les élèves par ses méthodes brutales. Cette dernière n’hésite pas à enfermer les enfants dans « l’étouffoir », un placard hérissé de morceaux de verre. Une injustice de trop déclenche chez Matilda un pouvoir insoupçonné : la télékinésie. Ce don extraordinaire lui permet de faire bouger les objets par la seule force de sa pensée. Matilda décide alors d’utiliser son pouvoir pour défendre Mademoiselle Candy, qui cache un lourd secret familial la liant à la terrible directrice…

Autour du livre

La création de « Matilda » suit un parcours singulier. Dans sa première version, Roald Dahl présente une héroïne malveillante inspirée d’un poème d’Hilaire Belloc, qui torture ses parents et utilise ses pouvoirs psychiques pour aider une institutrice à gagner de l’argent aux courses de chevaux. L’éditeur américain Stephen Roxburgh bouleverse cette orientation en suggérant de transformer Matilda en enfant innocente passionnée de lecture, dont les pouvoirs surgissent en réaction aux mauvais traitements subis. Cette métamorphose nécessite plus d’une année de réécriture.

Plusieurs sources d’inspiration nourrissent le texte. La redoutable Mademoiselle Legourdin trouve son origine dans le souvenir d’une commerçante de Cardiff qui tenait un magasin de bonbons, tandis que le personnage de Monsieur Wormwood s’inspire d’un habitant du village de Great Missenden. La bibliothèque où Matilda se réfugie reproduit celle de cette même localité. Lucy Dahl, fille de l’auteur, révèle que ce livre traduit aussi les inquiétudes de son père concernant l’avenir de la lecture : « Je pense qu’il y avait une peur profonde et sincère dans son cœur que les livres allaient disparaître et il voulait écrire à ce sujet. »

La première publication en 1988 connaît un succès immédiat. « Matilda » remporte le Prix du Livre pour Enfants Red House en 1989. En 2003, la BBC le classe 74ème dans son sondage des 200 meilleurs romans de tous les temps. Le School Library Journal le positionne à la 30ème place de ses meilleurs romans pour enfants, tandis que le magazine Time l’intègre dans sa liste des 100 meilleurs livres jeunesse de tous les temps. Les ventes mondiales atteignent 17 millions d’exemplaires.

En 1996, Danny DeVito réalise une version cinématographique où il incarne également Monsieur Wormwood. Le film, bien qu’américanisé, reçoit l’approbation de la critique avec 90 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes. « Matilda, la comédie musicale », créée par Dennis Kelly et Tim Minchin en 2010, triomphe sur les scènes internationales, récoltant plus de 55 récompenses dont 5 Tony Awards. BBC Radio 4 propose une adaptation radiophonique en deux parties avec Lenny Henry comme narrateur. Plus récemment, en 2022, une adaptation cinématographique de la comédie musicale voit le jour, avec Emma Thompson dans le rôle de Mademoiselle Trunchbull. Pour célébrer les 30 ans du livre en 2018, l’illustrateur original Quentin Blake imagine Matilda adulte dans trois professions possibles : exploratrice, astrophysicienne et bibliothécaire à la British Library.

Aux éditions FOLIO JUNIOR ; 272 pages.

error: Contenu protégé