Écrivain irlandais né en 1854 à Dublin, Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde est issu d’une famille d’intellectuels. Brillant étudiant à Trinity College puis à Oxford, il s’installe à Londres en 1878 où il entame sa carrière littéraire. Après des voyages aux États-Unis et en France, il épouse Constance Lloyd en 1883, avec qui il a deux enfants. Sa rencontre avec Robert Ross en 1886 marque l’affirmation de son homosexualité.
L’auteur du « Portrait de Dorian Gray » (1890) et de « L’Importance d’être constant » (1895) connaît le succès avant une chute brutale : en 1895, accusé de sodomie par le père de son amant Alfred Douglas, il est condamné à deux ans de travaux forcés.
À sa sortie de prison en 1897, ruiné et abandonné par sa femme, il s’exile en France. Sous le pseudonyme de Sébastien Melmoth, il publie son dernier texte majeur, « La Ballade de la geôle de Reading » (1898), avant de s’éteindre à Paris en 1900.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Le Portrait de Dorian Gray (1890)
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Dans le Londres victorien de la fin du XIXe siècle, un jeune homme d’une beauté exceptionnelle, Dorian Gray, pose pour le peintre Basil Hallward. Le portrait qui en résulte est d’une perfection troublante. Lors d’une séance de pose, Dorian fait la connaissance de Lord Henry Wotton, ami du peintre et dandy cynique qui l’initie à sa philosophie hédoniste.
Bouleversé par les théories de Lord Henry sur la jeunesse et la beauté éphémère, Dorian formule le souhait que son portrait vieillisse à sa place, tandis que lui conserverait éternellement son visage d’ange. Son vœu est mystérieusement exaucé.
Au fil des années, tandis que Dorian conserve ses traits juvéniles, le tableau se transforme progressivement, marqué non seulement par le temps qui passe, mais aussi par les péchés commis par son modèle. Le jeune homme s’enfonce peu à peu dans une vie de débauche et de crime, protégé par sa beauté qui lui vaut l’adoration de tous. Seul le portrait, qu’il garde jalousement caché, témoigne de la noirceur de son âme.
Oscar Wilde livre avec ce roman une réflexion sur la morale et les apparences, servie par une écriture d’une élégance rare où le cynisme le dispute à la poésie. Une œuvre majeure de la littérature victorienne.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 253 pages.
2. Le fantôme de Canterville (1887)
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Dans l’Angleterre victorienne, une riche famille américaine, les Otis, fait l’acquisition du manoir de Canterville Chase. Lord Canterville, le vendeur, les met en garde : le manoir est hanté depuis des siècles par le fantôme de Sir Simon, qui aurait assassiné son épouse en 1575. Mais les Otis, pragmatiques et rationnels, ne croient pas aux superstitions.
Dès leur arrivée, d’étranges phénomènes se produisent : une tache de sang réapparaît chaque nuit sur le parquet, des bruits de chaînes résonnent dans les couloirs, les portes claquent toutes seules. Loin d’être effrayés, les Otis traitent ces manifestations avec une désinvolture qui désespère le pauvre fantôme. M. Otis lui propose même de l’huile pour graisser ses chaînes qui grincent, tandis que les turbulents jumeaux de la famille s’amusent à lui tendre des pièges.
Oscar Wilde livre ici une satire où s’opposent le matérialisme américain et les traditions britanniques. À travers les déboires d’un fantôme ridiculisé qui ne parvient plus à effrayer personne, il dépeint avec humour le choc des cultures. Seule Virginia, la fille aînée des Otis, saura voir au-delà des apparences et peut-être aider Sir Simon à trouver enfin la paix.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 180 pages.
3. Le crime de Lord Arthur Savile (1887)
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Dans les salons huppés du Londres victorien de la fin du XIXe siècle, Lord Arthur Savile s’apprête à épouser sa fiancée Sybil. Un soir, lors d’une réception chez Lady Windermere, un chiromancien au regard perçant examine sa main et y lit une terrible prophétie : le jeune lord sera bientôt un meurtrier. Cette révélation fracasse sa quiétude et le précipite dans un dilemme moral vertigineux.
Soucieux de préserver l’honneur de sa future épouse, Lord Arthur repousse la date du mariage. Il se lance alors dans une entreprise aussi méthodique qu’extravagante : accomplir au plus vite le crime annoncé pour mieux s’en débarrasser. Le voilà qui dresse des listes de victimes potentielles, étudie les poisons, calcule les probabilités. Hélas, ses tentatives d’assassinat tournent systématiquement au fiasco.
Dans cette nouvelle étincelante, Oscar Wilde manie l’humour noir avec une élégance rare. Sa plume acérée dissèque les travers de l’aristocratie victorienne : sa passion pour l’occultisme, son obsession des convenances, son sens de l’honneur poussé jusqu’au ridicule.
Aux éditions FOLIO ; 160 pages.
4. Le prince heureux (1888)
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« Le prince heureux », publié en 1888, se déroule dans une ville victorienne où une imposante statue en or domine la place centrale. Elle représente un prince mort depuis longtemps, paré de joyaux : des yeux en saphir et un rubis étincelant sur son épée.
Du haut de son piédestal, la statue contemple pour la première fois la souffrance de son peuple. Les larmes coulent sur ses joues dorées quand il observe la misère qui se jouent sous ses yeux : mères démunies, enfants malades, artistes sans le sou.
Une hirondelle retardataire, qui aurait dû partir pour l’Égypte avec ses congénères, fait halte près de lui. Ému par la détresse du prince, l’oiseau accepte de devenir son messager et de distribuer aux nécessiteux les trésors qui ornent la statue.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE JEUNESSE ; 96 pages.
5. Le Portrait de Mr. W. H. (1889)
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« Le Portrait de Mr. W. H. », publié en 1889, s’ouvre sur une conversation entre deux amis à Londres. L’un d’eux, Erskine, possède un mystérieux tableau qui représenterait « Mr. W. H. », le dédicataire des Sonnets de Shakespeare. L’histoire de ce portrait est dramatique : il appartenait à Cyril Graham, un jeune aristocrate passionné par l’œuvre de Shakespeare qui s’est suicidé quelques années plus tôt.
Graham avait développé une théorie sur l’identité de Mr. W. H. : il s’agirait de Willie Hughes, un acteur de la troupe de Shakespeare. À l’époque élisabéthaine, les rôles féminins étaient interprétés par de jeunes hommes, et Willie Hughes excellait dans cet exercice. Pour convaincre son ami Erskine du bien-fondé de sa théorie, Graham avait fait réaliser un faux portrait. Quand Erskine avait découvert la supercherie, Graham s’était donné la mort.
Le narrateur, bouleversé par ce récit, entreprend ses propres recherches. Il étudie les Sonnets ligne après ligne et découvre de nombreux indices qui corroborent la théorie de Graham.
Dans une Angleterre victorienne peu tolérante, Oscar Wilde aborde avec délicatesse le thème de l’homosexualité à travers cette possible relation entre Shakespeare et son jeune acteur.
Aux éditions FOLIO ; 144 pages.