Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur les khmers rouges.
1. Pol Pot – Le bourreau du Cambodge (Paul Dreyfus)
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Comment Pol Pot, cet homme d’apparence si paisible, ce fils de la rizière, qui affirme sans cesse qu’il ne pense qu’au bien-être de son peuple, a-t-il pu se révéler une fois parvenu au pouvoir un des plus cruels tyrans de tous les temps ?
Comment a-t-il pu trouver dans son peuple des milliers de bourreaux pour éliminer le tiers de la population ? Comment ce génocide a-t-il pu se perpétrer aussi longtemps ? Qui était-il réellement ? Pourquoi justice n’est-elle pas encore faite, vingt ans après l’écroulement du régime des Khmers ?
Paul Dreyfus signe la première biographie française de ce doctrinaire, décidé à revenir, par tous les moyens, au « Khmer originel » et qui, au nom de ce principe, est devenu le bourreau du Cambodge.
À propos de l’auteur
Paul Dreyfus est licencié ès lettres, diplômé d’Études supérieures, ancien élève de Sciences Po à Paris. D’abord professeur à Lille, il entre dans le journalisme en 1946, au lendemain de la guerre.
Grand reporter au Dauphiné Libéré à Grenoble et à l’Agence A.I.G.L.E.S., il parcourt la France et le monde pendant trente ans. Il a écrit plus de vingt livres, en particulier des récits de voyages, des essais, des biographies et des ouvrages consacrés à l’histoire du Dauphiné, sa province d’adoption.
2. Le génocide au Cambodge (1975-1979) – Race, idéologie et pouvoir (Ben Kiernan)
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Imagine-t-on les Alliés, en toute connaissance du génocide des juifs, ne déférant pas en 1945 l’amiral Dönitz au tribunal de Nuremberg, mais le maintenant au pouvoir pour contrer les ambitions de Staline ? Ce fut, toutes proportions gardées, pourtant le cas au Cambodge. Sur une population estimée à 7 900 000 habitants, le régime de Pol Pot causa la mort de quelque 1 700 000 personnes, soit plus de vingt pour cent de la population.
L’unicité du génocide au Cambodge ne tient cependant pas seulement à ce bilan, sans égal en ce siècle, de la liquidation de presque un quart de la population d’un pays, mais à la mobilisation totale des formes raciales et sociales du crime. De ce génocide, nous n’avons toutefois qu’une mémoire abstraite, vague, sans contours. Car les impératifs géostratégiques des Etats-Unis et de la Chine firent que les auteurs du génocide, après leur chute, ne furent pas jugés, mais soutenus contre le Viêt Nam.
Faute que la justice soit passée, l’histoire, à l’échelle des nations, cultive une sorte d’oubli. A une époque où le plus grand nombre aime à résumer les barbaries de notre siècle finissant en quelques noms de lieux et acronymes – Auschwitz, le Goulag -, tout le monde, ou presque, ignore le Santebal, la terrible police secrète du régime de Pol Pot, et le centre d’exécution de Tuol Sleng. Comme s’il s’était agi d’un génocide sans importance.
À propos de l’auteur
Ben Kiernan est un professeur d’histoire à l’université Yale, né en 1953 à Melbourne, en Australie. Il est spécialiste du génocide cambodgien. Il est notamment le directeur du Programme d’Etude sur le Génocide
3. S-21 ou le crime impuni des Khmers rouges (David Chandler)
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Prison d’Etat, prison secrète, S-21 fut l’expression physique de la volonté sans borne des Khmers rouges de nettoyer le pays des » ennemis de l’intérieur » : entre 1975 et 1979, près de 14 000 hommes, femmes et enfants, y furent incarcérés, torturés et exécutés.
S-21 fut une machine à broyer les hommes, mais une machine procédurière : tous les » aveux » de crimes contre-révolutionnaires, qu’ils aient été effectifs ou inventés par un régime totalitaire devenu paranoïaque, étaient arrachés aux prisonniers, souvent sous la torture la plus violente, et consignés par écrit.
Parmi les plus grands spécialistes de l’histoire récente du Cambodge, David Chandler, Professeur émérite à l’Université Monash à Melbourne en Australie, nous livre ici une analyse des archives de S-21, auxquelles il ajoute des entretiens avec des survivants et d’anciens employés de la prison afin de faire entendre les voix d’un peuple laminé par un génocide détruisant le quart de la population (près de deux millions de personnes), et resté impuni.
Comment une institution telle que S-21 a-t-elle pu exister ? Quelle était la part d’héritage cambodgien, la part de communisme et la part d’universalité dans ce que fut S-21 ?
À propos de l’auteur
David Chandler est un historien américain, spécialiste de l’histoire moderne du Cambodge.
4. Le piège Khmer rouge (Laurence Picq)
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Le 10 octobre 1975, Laurence Picq, accompagnée de ses deux filles, rejoint son mari, cadre khmer rouge, à Phnom Penh. À sa descente d’avion, sur un aéroport en ruine et dans une ville évacuée de ses habitants, de nombreuses questions l’assaillent. Le piège vient de se refermer sur elle, mais elle ne le sait pas encore.
Avec courage, dès le départ, elle fait face aux privations, à l’inconfort, à la méfiance et à l’hostilité de ses camarades et des cadres du Parti. Mais, peu à peu, le quotidien devient insupportable, puis terrifiant. Laurence Picq entame alors un véritable combat pour la survie, la sienne et celle de ses filles. D’abord au sein même de l’univers kafkaïen des dirigeants khmers puis, après l’invasion de l’armée vietnamienne, au cours d’un exode hallucinant à travers le Cambodge dévasté.
À l’heure où ce récit bouleversant paraît, la tragédie khmère rouge passe à la trappe de l’histoire sans que les responsables n’aient eu à s’expliquer, certains ayant fini leurs jours dans l’impunité, et les autres continuant à vieillir sans être inquiétés. Bientôt, il ne restera plus que les photographies d’une partie des deux millions de victimes et des questions sans réponse sur les processus qui ont conduit à tant de souffrances.
Contre l’oubli, Laurence Picq témoigne des événements historiques tels qu’elle les a vécus.
À propos de l’auteur
Rentrée en France en 1980, Laurence Picq a exercé, à partir des années 1990, comme psychologue clinicienne.
5. Tu vivras, mon fils (Pin Yathay)
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Avril 1975 : l’évacuation de Phnom Penh, tombée aux mains des troupes de Pol Pot, aura été pour Pin Yathay, un ingénieur promis à une brillante carrière, le point de départ d’un voyage aux confins de la folie. Avec sa femme, ses enfants et les membres de sa famille, Pin Yathay connaît la déportation, les travaux forcés, la faim, la peur, les séances de » rééducation » où le moindre prétexte peut entraîner une mort immédiate.
Pendant plus de deux ans, il lutte pour ne pas sombrer tandis qu’autour de lui ses proches disparaissent un à un. » Tu vivras, mon fils » : sans ces ultimes paroles prononcées par son père, peut-être Pin Yathay n’aurait-il pas trouvé la force de fuir l’enfer khmer rouge…
À l’heure où s’ouvre le procès des principaux responsables du génocide – en quatre ans, près de deux millions de Cambodgiens périrent -, ce livre, paru initialement en 1987 et publié dans onze pays, offre un témoignage irremplaçable.
À propos de l’auteur
Auteur de L’Utopie meurtrière (Robert Laffont, 1979), Pin Yathay est né en 1944 à Phnom Penh. Après avoir sillonné le monde pendant dix ans pour témoigner du génocide cambodgien, il s’installe en France, où il travaille pour l’Agence française de développement.