Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur les ducs de Bourgogne.
1. Le royaume inachevé des ducs de Bourgogne : XIVe-XVe siècles (Elodie Lecuppre-Desjardin)
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La grande principauté de Bourgogne qui, du milieu du XIVe siècle à la fin du XVe siècle, s’est progressivement étirée des brumes de la Zélande aux vignes du Mâconnais, offre un laboratoire d’analyse politique exceptionnel permettant de disséquer la nature du pouvoir.
Préférant le feuilletage à la narration linéaire, Elodie Lecuppre-Desjardin propose une lecture ample et originale de l’aventure politique qui fit des ducs de Bourgogne les princes les plus puissants de leur temps, avant que la débâcle nancéenne n’arrête brutalement les ambitions de Charles Téméraire.
Par une remise en question de la notion d’État moderne à la fin du Moyen Âge, l’étude saisit les forces motrices d’une société composite et fait l’histoire non pas d’une perfection croissante, mais des conditions de possibilité ou d’impossibilité qui mènent à la conduite d’un gouvernement.
Dans cette œuvre très remarquée par ses pairs, Elodie Lecuppre-Desjardin nous entraîne au cœur d’un univers médiéval passionnant où se pose avec une étonnante actualité la question du sens des communautés, de la nature des loyautés et de la reconnaissance d’une autorité suprême.
À propos de l’auteur
Elodie Lecuppre-Desjardin est professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Lille 3. Spécialiste de l’histoire politique et culturelle bourguignonne, elle est également connue pour ses travaux sur l’histoire des villes des anciens Pays-Bas. Elle a notamment collaboré à La Dérision au Moyen Âge, sous la direction d’Elisabeth Crouzet Pavan
2. L’Etat bourguignon (Bertrand Schnerb)
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De Philippe le Hardi (1363-1404) à Charles le Téméraire (1467-1477), les ducs de Bourgogne ont rassemblé sous leur autorité un vaste ensemble territorial s’étirant du duché de Bourgogne, au sud, jusqu’à la Hollande et à la Frise, au nord, en passant par la Flandre et l’Artois.
De 1363 à 1477, les ducs ont pris part à la guerre de Cent Ans, aux croisades, aux jeux diplomatiques et économiques. Dans cet Etat original dont Dijon, Bruxelles, La Haye et Lille furent les » capitales administratives « , se sont développées une cour, une société, une culture, qui ont impressionné les contemporains par leur éclat et leur prestige.
La première synthèse sur le sujet depuis plus de vingt-cinq ans. Une référence.
À propos de l’auteur
Bernard Schnerb est agrégé et docteur en histoire. Après avoir été maître de conférences à l’université de Paris-Sorbonne, il est devenu professeur à l’université de Lille III. Spécialiste de l’histoire des institutions et de la société bourguignonnes, il est l’auteur de divers articles et études.
3. Les grands ducs de Bourgogne (Joseph Calmette)
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Quatre princes de « haut vol », comme dit l’historiographe Chastellain, se sont succédé : Philippe le Hardi, politique d’une incomparable souplesse, en même temps que mécène généreux et animateur éclairé de tous les arts ; Jean sans Peur, à l’ambition qui va au besoin jusqu’au crime et dont l’astuce sans cesse en éveil se complaît dans les plus déconcertantes équivoques ; Philippe le Bon, dont la prestance et la sensualité couvrent une hautaine nonchalance en même temps qu’une bravoure de preux et qui, d’ascension en ascension, se voit un moment à la veille d’être roi ; Charles le Téméraire, enfin, qui rêve non seulement de royauté, mais d’empire, et qui, rude joueur, en face de Louis XI, semble un instant à la veille de constituer contre lui un vaste Etat bourguignon, cet ensemble dont les Pays-Bas modernes n’ont été qu’un fragment détaché et dont les frontières largement distendues allaient du Zuyderzee au Jura et du Morvan au Rhin.
A travers des péripéties multiples, animées, variées et parfois dramatiques, les quatre ducs travaillent, chacun selon son tempérament, à dominer la France en tant que princes français, à ériger un Etat indépendant en tant que princes cosmopolites : un Etat innommé, une Lotharingie ou une grande Bourgogne, un « grand duché d’Occident », disent certains contemporains.
La virtualité de cet Etat européen, qui eût réduit la France royale à n’être qu’une « petite puissance », suivant le mot de Leopold von Ranke, n’a fait que traverser en éclair le champ de vision de l’histoire ; mais il est resté dans la mémoire des hommes le souvenir d’une vie de cour magnifique, d’une littérature active, surtout d’un art d’un prodigieux éclat qui restera la gloire la plus pure des quatre règnes ducaux.
À propos de l’auteur
Joseph Calmette, né à Perpignan le 1ᵉʳ septembre 1873 et mort à Toulouse le 16 août 1952, est un historien médiéviste français.
4. Charles le Téméraire (Georges Minois)
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Charles le Téméraire est une des figures les plus fascinantes du Moyen Age, mais son image brille d’un éclat crépusculaire. Cet homme intelligent, cultivé, organisateur hors pair, débordant d’énergie et d’une capacité de travail étonnante ‒ un chroniqueur le surnomme » Charles le Travaillant » ‒, est en même temps un personnage inquiétant.
Duc de Bourgogne, il règne sur une étonnante collection de territoires allant de la Hollande au sud du Jura, dont il rêve de faire un royaume indépendant entre la France et le Saint Empire. Redouté par tous les souverains, il est l’homme qui a fait trembler Louis XI à Péronne, qui a défié l’empereur et placé Edouard IV sur le trône d’Angleterre. Mais son ambition démesurée lui fait perdre le sens des réalités. De son propre aveu, il préfère être craint que méprisé. Il règne par la peur et est capable des pires atrocités, comme la destruction de Liège.
Obstiné, trop sûr de lui, le Téméraire méprise ses adversaires et subit deux terribles défaites contre les Suisses avant de périr misérablement dans la neige, à moitié dévoré par les loups, devant Nancy, en 1477. Destin tragique et fin sinistre d’un prince austère, mélancolique et impitoyable, son épitaphe pourrait être : » Charles le Téméraire, celui qui, à force de tout vouloir, a tout perdu. »
À propos de l’auteur
Georges Minois a publié chez Perrin de nombreuses biographies comme Charlemagne, Philippe le Bel ou Charles le Téméraire. Son dernier ouvrage est une vaste synthèse de l’histoire du Moyen Age.
5. Philippe III, le Hardi (Gérard Sivery)
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Long de quinze années, le règne de Philippe III le Hardi a été négligé par les historiens. Probablement son père, Louis IX (Saint Louis), et son fils, Philippe le Bel, lui font-ils tous deux de l’ombre par-delà les siècles… En outre, la personnalité effacée, évanescente d’un roi sachant à peine lire, capable des plus surprenants enfantillages, mais féru de violence et d’exploits militaires donna par la force des choses le pouvoir à son entourage familial et à ses conseillers.
Sans les solides réformes administratives et fiscales faites sous Louis IX, la monarchie française aurait pu connaître entre 1270 et 1285 une mutation semblable à celle que la Couronne anglaise avait subie quelques décennies plus tôt : le régime des grandes assemblées mêlant l’aristocratie, les princes territoriaux, les techniciens du droit et de la fiscalité, les évêques et les grands abbés.
Ponctué d’expéditions guerrières calamiteuses – y compris la dernière où il laissa la vie – et de secousses politiques comme l’exécution du favori Pierre de Brosse, ce court règne aux péripéties parfois shakespeariennes est passionnant à suivre, car on y voit l’Histoire hésiter : le renforcement du pouvoir central va-t-il s’arrêter là, l’édifice capétien est-il sur le point de se défaire, ou bien les institutions vont-elles se montrer plus fortes que les individus ? Bien sûr – nous connaissons la suite -, ces quinze années de flottement seront oubliées, mais elles auront enrichi l’expérience politique de la dynastie.
Première biographie de Philippe III depuis plus d’un siècle, cet ouvrage clôt la magnifique galerie des portraits du » siècle de Saint Louis » que l’auteur a mis plus de trente ans à composer.
À propos de l’auteur
Gérard Sivéry, né le 28 avril 1925 à Saint-Rémy-Chaussée. et mort le 23 octobre 2012 à Lille, est un historien français. Nommé assistant en 1967 à la faculté des lettres de Lille, il a obtenu un doctorat de lettres en 1972 qui portait sur les structures agraires et vie rurale dans le Hainaut à la fin du Moyen Âge.