Née en 1952 à Parkersburg en Virginie-Occidentale, Carlene Thompson passe sa petite enfance entre différentes villes avant de s’installer à Point Pleasant avec sa famille. Fille d’un médecin généraliste, elle développe très tôt un amour pour les animaux. Après un séjour à Nogales dans l’Arkansas, la famille déménage à Columbus dans l’Ohio pour permettre à son père de se spécialiser en radiologie.
Passionnée d’écriture depuis l’âge de neuf ans, elle poursuit des études de littérature anglaise à l’université Marshall, où elle obtient son diplôme, avant de décrocher un master puis un doctorat à l’université d’État de l’Ohio. Elle enseigne ensuite pendant six ans à l’université de Rio Grande (1983-1989) avant de se consacrer entièrement à l’écriture.
Son premier roman policier, « Noir comme le souvenir », paraît en 1990 et rencontre un bon accueil. Autrice prolifique de thrillers psychologiques teintés de romance, elle situe souvent ses intrigues dans son État natal, la Virginie-Occidentale. Elle vit aujourd’hui dans sa ferme à Point Pleasant, en Virginie-Occidentale, où elle continue d’écrire, ayant déjà publié dix-huit romans.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Noir comme le souvenir (1990)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Caroline Webb a reconstruit sa vie après le terrible drame qui l’a frappée il y a vingt ans : l’enlèvement et le meurtre de sa fille Hayley, alors âgée de cinq ans, retrouvée décapitée et brûlée. Désormais remariée à David, elle est mère de deux enfants : Greg, quinze ans, et Melinda, huit ans. Mais le passé ressurgit brutalement lorsque la peluche préférée d’Hayley réapparaît mystérieusement sur son lit. S’ensuit une série d’événements troublants : des appels téléphoniques où Caroline croit reconnaître la voix de sa fille disparue, des messages écrits avec du sang sur les miroirs, des bouquets d’orchidées noires déposés sur la tombe profanée d’Hayley. La situation prend un tour plus dramatique encore quand plusieurs personnes liées à l’enquête sur la mort d’Hayley sont assassinées. Caroline doit alors affronter une question terrifiante : sa fille serait-elle revenue d’entre les morts ?
Autour du livre
« Noir comme le souvenir » est le premier roman de Carlene Thompson, publié en 1990. Il inaugure une série de thrillers psychologiques qui ont établi sa réputation dans le genre. L’influence de Mary Higgins Clark s’y manifeste nettement, notamment dans le traitement des dynamiques familiales et l’art de maintenir le suspense.
Thompson y joue habilement avec les codes du surnaturel sans jamais basculer complètement dans le fantastique. Les apparitions présumées du fantôme d’Hayley, les voix d’outre-tombe et les événements inexplicables créent une atmosphère oppressante qui maintient le lecteur dans l’incertitude jusqu’au dénouement. Le personnage du clown, qui rappelle inévitablement « Ça » de Stephen King, ajoute une dimension particulièrement angoissante à l’intrigue.
Le roman se distingue par sa construction minutieuse, multipliant les fausses pistes et les suspects potentiels. Chaque fin de chapitre relance le suspense par des événements troublants qui tiennent le lecteur en haleine. Le dénouement, soigneusement préparé mais impossible à anticiper, révèle une machination particulièrement retorse.
Les personnages présentent une réelle profondeur psychologique, en particulier Caroline, dépeinte comme une femme à la fois forte et vulnérable, déchirée entre raison et superstition. La petite Melinda se révèle également remarquable par sa maturité et sa spontanéité, apportant une touche de fraîcheur dans cette histoire sombre.
Le succès de ce premier roman a permis à Carlene Thompson de s’imposer comme une voix significative du thriller américain, ouvrant la voie à une série d’œuvres qui ont confirmé son talent pour le suspense psychologique.
Aux éditions FOLIO ; 400 pages.
2. Six de Cœur (1999)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Dans la petite ville de Wheeling en Virginie, Laurel Damron gère paisiblement sa boutique de fleurs jusqu’au jour où son passé ressurgit brutalement. Treize ans plus tôt, elle faisait partie du « Six de Cœur », un club d’adolescentes dont les réunions innocentes avaient viré au drame avec la mort de Faith lors d’un rituel dans une grange isolée. Les cinq survivantes avaient juré de garder le secret sur les circonstances exactes du drame. Mais voilà qu’Angela, devenue star à Broadway, est retrouvée assassinée dans son appartement de Manhattan. Sur le miroir de sa salle de bains, un six et un cœur ont été dessinés avec son sang. Monica, ancienne meneuse du groupe devenue avocate, réunit les survivantes : elle pressent une menace mortelle. Malgré leur pacte de silence, Laurel comprend qu’elle va devoir affronter les fantômes du passé pour survivre.
Autour du livre
À travers cette intrigue aux allures de « Pretty Little Liars » version mature, Carlene Thompson tisse une toile où les secrets d’adolescence empoisonnent le présent. Ancienne professeure d’anglais, la romancière construit son récit selon les codes du thriller britannique, avec une tension narrative savamment dosée qui maintient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement.
L’atmosphère étouffante de Wheeling, cette bourgade où chacun connaît les affaires des autres sans jamais tout savoir, sert admirablement le propos. La petite ville américaine, en apparence tranquille, devient le théâtre d’une succession d’événements macabres qui rappellent l’ambiance caractéristique des romans de Stephen King.
La force du livre réside dans sa capacité à égarer le lecteur sur de fausses pistes. Les suspects potentiels se multiplient : le père perturbé de Faith, sa petite sœur, le père de son enfant à naître, voire l’une des survivantes du groupe. Thompson excelle dans l’art de distiller les indices tout en brouillant les pistes jusqu’à un final explosif que peu de lecteurs anticipent.
Le personnage de Laurel se distingue par son évolution au fil du récit. D’abord présentée comme une jeune femme plutôt effacée, elle gagne progressivement en assurance et en détermination face au danger. Son sens aigu de l’observation et sa perspicacité en font une enquêtrice amateure crédible, même si on peut déplorer sa propension à prendre des risques inconsidérés en se promenant seule malgré les menaces.
Si quelques critiques pointent des personnages secondaires parfois stéréotypés et un épilogue trop hâtif marqué par une romance peu convaincante, la majorité s’accorde sur l’efficacité du suspense et la solidité de l’intrigue. Le livre se démarque notamment par sa façon d’aborder les thèmes de la culpabilité collective et des conséquences à long terme des actes de jeunesse.
Aux éditions FOLIO ; 480 pages.
3. Perdues de vue (2007)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Le retour de Chyna Greer à Black Willow bouleverse la quiétude apparente de cette bourgade de Virginie-Occidentale. Appelée d’urgence par son frère Ned suite au décès accidentel de leur mère, cette jeune interne en médecine se retrouve confrontée aux fantômes de son passé. Douze ans plus tôt, sa meilleure amie Zoey s’était volatilisée près du lac, où elle devait retrouver un mystérieux amoureux. Depuis, quatre autres adolescentes ont disparu sans laisser de traces, toujours lors des séjours de Chyna en ville. Dotée depuis l’enfance d’un don de perception extrasensorielle qu’elle a longtemps nié, Chyna commence à entendre la voix de Zoey qui l’implore de l’aider. Entre les soupçons grandissants des habitants à son égard et ses visions de plus en plus précises, Chyna doit découvrir la vérité avant qu’une nouvelle victime ne disparaisse.
Autour du livre
« Perdues de vue » de Carlene Thompson mêle habilement thriller psychologique et surnaturel. L’élément paranormal, incarné par les dons de perception extrasensorielle de Chyna, ajoute une épaisseur supplémentaire à l’enquête sans jamais prendre le pas sur l’intrigue policière.
La construction du récit repose sur un jeu de fausses pistes savamment orchestré. Chaque personnage devient potentiellement suspect, de Scott, le pilote marqué par un accident tragique, à Gage Ridgeway, déjà soupçonné dans plusieurs disparitions. Thompson excelle dans l’art de maintenir la tension jusqu’au dénouement final, qui prend la majorité des lecteurs à contre-pied en révélant l’identité insoupçonnée du meurtrier.
Le cadre de Black Willow, petite ville où les rumeurs se propagent comme une traînée de poudre, renforce l’atmosphère oppressante du récit. La suspicion généralisée envers Chyna, attisée par la vindicative Irma Vogel, illustre la façon dont une communauté peut se retourner contre l’un des siens. Cette dimension sociale s’entremêle avec les thèmes plus personnels de la culpabilité et du deuil.
Les relations familiales complexes constituent l’un des points forts du roman. La mort mystérieuse de la mère de Chyna, son souhait inhabituel d’être incinérée plutôt qu’enterrée aux côtés de son mari, et les tensions latentes entre les personnages dissimulent des secrets de famille qui se révèlent cruciaux pour l’intrigue.
Aux éditions FOLIO ; 512 pages.
4. Mortel secret (2008)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Dans la petite ville de Point Pleasant en Virginie-Occidentale, Teresa Farr revient sur les lieux d’un drame survenu huit ans plus tôt. Cette nuit-là, elle avait découvert les corps sans vie de son père Hugh et de sa belle-mère Wendy, sauvagement assassinés dans leur lit. Elle était parvenue à sauver sa demi-sœur Céleste, âgée de huit ans, grièvement blessée par l’agresseur. Si un tueur en série, Roscoe Lee Byrnes, a avoué le double meurtre, les soupçons n’ont jamais cessé de peser sur Teresa. À la veille de son exécution, Byrnes se rétracte. Au même moment, Céleste, restée muette depuis le drame, recommence à parler et des souvenirs de cette nuit fatidique remontent à la surface. Teresa reçoit des menaces inquiétantes tandis que de nouveaux meurtres sont commis. Dans cette ville où chacun cache des secrets, la vérité pourrait lui coûter la vie.
Autour du livre
« Mortel secret » s’inscrit dans la lignée des thrillers psychologiques de Mary Higgins Clark des années 1990, particulièrement « La clinique du docteur H. » et « Nous n’irons plus au bois ». L’intrigue se déploie dans une atmosphère oppressante où la tension ne cesse de monter, portée par une accumulation de cadavres qui réduit progressivement le cercle des suspects potentiels.
La force du roman réside dans sa construction méticuleuse, qui multiplie les fausses pistes et maintient le doute jusqu’aux dernières pages. Chaque personnage dispose de motifs crédibles pour avoir commis les meurtres, ce qui alimente constamment les soupçons du lecteur. Le dénouement, particulièrement inattendu, révèle un coupable que rien ne désignait a priori.
Carlene Thompson propose ici un thriller efficace qui se démarque par son ambiance pesante et son rythme soutenu, notamment dans le dernier tiers du récit. Elle brille dans l’art de distiller une angoisse croissante, créant une atmosphère où la méfiance devient la seule attitude raisonnable.
Le personnage de Teresa se distingue par sa résilience face à l’adversité et sa détermination à découvrir la vérité, malgré les accusations qui pèsent sur elle. Sa relation complexe avec sa demi-sœur Céleste, traumatisée et mutique pendant huit ans, ajoute une dimension psychologique particulièrement prenante à l’intrigue.
Aux éditions FOLIO ; 464 pages.
5. Ceux qui se cachent (2009)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Diana Sheridan reçoit un soir un appel inquiétant de son amie Penny Conley. En arrivant chez cette dernière, elle assiste impuissante à l’explosion de la maison. Si la petite Willow, cinq ans, en réchappe miraculeusement, sa mère Penny est gravement brûlée et plongée dans le coma. L’enquête met au jour la présence d’une bombe et révèle que Penny, loin d’être veuve comme elle le prétendait, a fui son mari en emmenant leur fille. Épaulée par Tyler Raines, un policier new-yorkais sous couverture qui se présente comme un ami d’enfance de Penny, Diana cherche à comprendre pourquoi son amie vivait dans le mensonge et la peur. Mais quelqu’un suit chacun de leurs mouvements, déterminé à ce que les secrets de Penny restent à jamais enfouis.
Autour du livre
« Ceux qui se cachent » déroule une intrigue psychologique minutieusement construite où les apparences se révèlent systématiquement trompeuses. Le livre s’ouvre sur une scène spectaculaire – l’explosion de la maison – qui happe immédiatement le lecteur. S’ensuit une montée progressive de la tension, orchestrée par l’accumulation de révélations sur le passé de Penny.
La force du texte réside dans sa capacité à maintenir le mystère jusqu’aux dernières pages. Les fausses pistes s’accumulent, conduisant le lecteur à suspecter tour à tour différents protagonistes. Le dénouement, particulièrement glaçant, dévoile un coupable dont la patience et le sang-froid confèrent une dimension terrifiante à ses actes.
Carlene Thompson intègre également une dimension sentimentale à travers deux romances naissantes, traitées avec retenue. Les critiques soulignent toutefois certaines faiblesses, notamment dans la caractérisation de Willow, dont le comportement et le vocabulaire paraissent parfois peu crédibles pour une enfant de cinq ans. La narration pâtit également de quelques longueurs, en particulier lors des passages où Diana récapitule les événements aux forces de l’ordre.
Aux éditions FOLIO ; 528 pages.
6. Les ombres qui attendent (2010)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
À Aurora Falls, la vie de Marissa Gray bascule lorsque sa meilleure amie Gretchen trouve la mort dans des circonstances troubles lors d’une soirée entre amis. Persuadée que Dillon Archer, le petit ami de Gretchen, l’a poussée dans le vide, Marissa ne parvient pas à convaincre les autorités. Quatre ans et demi plus tard, devenue journaliste, elle revient dans sa ville natale pour s’occuper de sa mère malade. À peine installée, elle manque de perdre la vie dans un accident de voiture provoqué par une mystérieuse silhouette encapuchonnée. Une nouvelle fois, personne ne croit à sa version des faits, pas même son ex-fiancé Eric, désormais chef adjoint de la police. Tandis que d’étranges messages apparaissent et que d’anciens amis de Gretchen meurent les uns après les autres, Marissa doit découvrir la vérité avant de devenir la prochaine victime.
Autour du livre
« Les ombres qui attendent » se démarque par sa construction habile autour d’un coupable idéal désigné dès les premières pages, tout en ménageant un dénouement inattendu qui déjoue les attentes du lecteur. Cette structure narrative, qui maintient la tension jusqu’au bout, constitue l’un des points forts du récit.
Les personnages, tous jeunes et séduisants, incarnent une jeunesse idéalisée typique des téléfilms sentimentaux. Cette caractérisation parfois stéréotypée n’empêche pas un développement psychologique approfondi, notamment celui de Marissa Gray et d’Eric Montgomery, dont la relation amoureuse brisée par la mort de Gretchen ajoute une dimension émotionnelle à l’intrigue policière.
Les critiques soulignent néanmoins certaines faiblesses : la mise en place de l’intrigue s’avère lente, alourdie par de nombreux retours en arrière sur le passé des protagonistes. L’enquête criminelle se trouve parfois reléguée au second plan derrière les relations sentimentales et les retrouvailles entre anciens amis. Cette prédominance des aspects romantiques, qualifiée de « guimauve » par plusieurs lecteurs, peut décevoir les amateurs de thrillers plus sombres.
Si les rebondissements maintiennent l’attention du lecteur, les dialogues et réactions des personnages manquent parfois de naturel, leurs comportements légers contrastant avec la gravité des meurtres qui s’accumulent. Cette atmosphère particulière, entre drame sentimental et thriller, divise : certains apprécient ce mélange des genres quand d’autres y voient une faiblesse.
Aux éditions FOLIO ; 480 pages.
7. Jusqu’à la fin (2012)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Catherine Gray, psychologue à Aurora Falls, retrouve James Eastman, son amour de jeunesse. Fraîchement divorcé de Renée Moreau, une femme à la réputation sulfureuse qui a disparu mystérieusement trois ans plus tôt, James peut enfin vivre son histoire avec Catherine. Mais leur bonheur vole en éclats lorsque Catherine découvre le corps mutilé de Renée dans un puits, sur une propriété appartenant à la famille Eastman. L’enquête s’oriente rapidement vers James, d’autant plus qu’un incendie criminel détruit les preuves sur la scène du crime. Quand d’autres victimes, toutes liées à James, sont retrouvées assassinées, Catherine commence à douter de l’homme qu’elle aime. Dans une course contre la montre, elle devra démasquer le véritable meurtrier avant de devenir elle-même sa prochaine proie.
Autour du livre
Ce thriller psychologique s’inscrit dans la lignée des romans à suspense de Carlene Thompson, qui compte déjà quinze ouvrages à son actif. Les critiques soulignent unanimement la construction habile de l’intrigue qui maintient le mystère jusqu’aux dernières pages. La romancière excelle particulièrement dans l’art de semer le doute sur différents protagonistes, multipliant les fausses pistes et les retournements de situation.
Le roman se démarque par sa capacité à créer une atmosphère pesante dans une petite ville où les réputations et les secrets de famille pèsent lourd. Les personnages principaux présentent toutefois des faiblesses : Catherine, malgré sa profession de psychologue, manifeste une certaine immaturité qui surprend pour une femme de 29 ans. James, quant à lui, reste énigmatique et distant, ce qui renforce l’ambiguïté autour de son personnage mais peut frustrer le lecteur désireux d’en apprendre davantage sur ses motivations.
La dualité entre Catherine, présentée comme une femme sage, et Renée, l’ex-épouse séductrice aux multiples amants, illustre un contraste parfois manichéen. Les personnages secondaires, notamment le couple formé par Marissa et Eric, apportent un contrepoint plus charismatique à cette opposition.
Si la première partie du livre peut paraître conventionnelle, la seconde moitié accélère considérablement le rythme avec des rebondissements inattendus. Le dénouement, particulièrement réussi, dévoile des motivations complexes derrière les meurtres.
Aux éditions FOLIO ; 432 pages.
