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Les meilleurs contes de Voltaire – Notre sélection

Voltaire en 7 contes – Notre sélection

François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), fut l’une des figures majeures du siècle des Lumières. Né et mort à Paris, cet écrivain et philosophe français marqua son époque par sa plume acérée et son esprit critique. Membre de l’Académie française dès 1746, il mena une vie mouvementée, passant de la Bastille à l’exil, avant de s’établir à Ferney.

Son œuvre prolifique comprend des pièces de théâtre, des contes philosophiques comme « Candide », des essais historiques et des pamphlets engagés. Ardent défenseur de la tolérance et de la liberté de pensée, il s’imposa comme l’intellectuel français le plus influent de son temps. Sa dépouille fut transférée au Panthéon en 1791.

Voici notre sélection de ses contes majeurs.


1. Zadig ou la Destinée (1747)

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En 1747, Voltaire publie « Zadig ou la Destinée », un conte philosophique qui narre les aventures d’un jeune homme dans un Orient imaginaire inspiré des « Mille et une nuits ». Le héros éponyme incarne la perfection : sage, instruit, généreux, doté d’une intelligence remarquable. Pourtant, sa vie à Babylone ne cesse d’être bouleversée par des revers de fortune qui mettent à l’épreuve ses principes et sa persévérance.

Le récit enchaîne les rebondissements : après des déboires amoureux, Zadig devient le conseiller préféré du roi Moabdar, jusqu’à ce que son amour pour la reine Astarté le force à fuir. S’ensuit une série de mésaventures où il doit faire face à l’injustice, à la jalousie et aux persécutions. Malgré ces épreuves, il conserve sa noblesse d’âme et son discernement, qualités qui finissent par le mener au trône de Babylone.

Ce conte, que Voltaire qualifiait modestement de « couillonnerie », constitue une satire de la société française du XVIIIe siècle, transposée dans un cadre oriental pour déjouer la censure. L’auteur y déploie son style mordant pour critiquer les travers de son époque : l’injustice, le fanatisme religieux, la corruption des puissants. L’ouvrage a connu plusieurs versions : d’abord publié sous le titre « Memnon », il s’est enrichi au fil des éditions de nouveaux chapitres, dont deux après la mort de l’auteur.

Aux éditions FOLIO ; 176 pages.


2. Candide ou l’Optimisme (1759)

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Dans un château de Westphalie au XVIIIe siècle, le jeune Candide mène une existence insouciante auprès de sa cousine Cunégonde dont il est épris. Son précepteur, le docteur Pangloss, lui enseigne que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais cette vie paisible s’effondre le jour où le baron surprend Candide en train d’embrasser sa fille : le jeune homme est chassé du château à coups de pied.

Commence alors pour Candide une succession d’aventures extraordinaires qui le conduisent aux quatre coins du monde. De la Hollande au Paraguay en passant par Lisbonne, il affronte guerres, naufrages, tremblements de terre et autodafés. Sa quête pour retrouver sa bien-aimée Cunégonde le mène jusqu’au mythique Eldorado, pays de cocagne où l’or et les pierres précieuses jonchent le sol. Mais ni la richesse ni les retrouvailles avec son amour de jeunesse ne lui apportent le bonheur espéré.

Ce conte philosophique, publié clandestinement en 1759, est l’une des œuvres les plus célèbres de Voltaire. À travers les péripéties de son héros naïf, l’auteur tourne en dérision l’optimisme béat des philosophes de son temps, en particulier celui de Leibniz. L’ouvrage connut un succès fulgurant dès sa sortie, malgré — ou grâce à — son interdiction par les autorités : en un mois, plus de six mille exemplaires se vendirent sous le manteau.

Aux éditions FOLIO ; 272 pages.


3. L’Ingénu (1767)

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Dans la France de Louis XIV, un jeune Indien du Canada fait irruption en Basse-Bretagne. Le prieur de Kerkabon et sa sœur l’accueillent avec enthousiasme quand ils reconnaissent en lui leur neveu. Cet étranger au franc-parler déconcertant, surnommé l’Ingénu pour sa candeur naturelle, bouleverse leur petit monde. Son baptême le rapproche de la belle Mademoiselle de Saint-Yves, mais leur amour se heurte à un interdit religieux : une marraine ne peut épouser son filleul.

La quête de l’Ingénu pour faire reconnaître ses droits le mène jusqu’à Versailles. Son honnêteté lui vaut la prison : la Bastille l’attend. Entre les murs de sa cellule, il s’instruit auprès du janséniste Gordon tandis que sa bien-aimée remue ciel et terre pour le sauver. Elle y parvient au prix de son honneur, en cédant au chantage d’un ministre corrompu. Ce sacrifice la conduira à la mort.

Sous ses allures de conte léger, « L’Ingénu » (1767) cache une satire cinglante de la société du Grand Siècle. Voltaire y déploie tout son art de la provocation et du paradoxe. Son héros, mi-philosophe mi-sauvage, pose un regard sans concession sur les absurdités de son temps. Le roman se double d’une histoire d’amour tragique qui lui confère une dimension inattendue dans l’œuvre voltairienne.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 280 pages.


4. Micromégas (1752)

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Dans ce conte philosophique publié en 1752, Voltaire met en scène Micromégas, un jeune savant de trente-neuf kilomètres de haut qui vit sur une planète proche de Sirius. Banni de sa planète pour avoir écrit un livre jugé hérétique par le clergé local, il décide de parcourir l’univers. Sur Saturne, il rencontre un « nain » de deux kilomètres de haut qui devient son compagnon de périple.

Les deux géants arrivent sur Terre où ils découvrent avec stupéfaction l’existence d’êtres microscopiques : les humains. Ils engagent alors une conversation avec l’équipage d’un navire scientifique revenant d’une expédition au cercle polaire. Si les connaissances scientifiques des Terriens impressionnent les visiteurs stellaires, leurs guerres absurdes et leurs querelles philosophiques les consternent. Avant de repartir, Micromégas offre aux humains un livre censé contenir toutes les réponses à leurs questions métaphysiques. Le livre s’avère vierge.

Dans ce court récit incisif, Voltaire déploie son talent pour la satire en ridiculisant l’orgueil des hommes qui se croient le centre de l’univers. Il y développe une réflexion sur la relativité des choses : chaque être est à la fois grand et petit selon le point de vue adopté. Le nom même du protagoniste, qui signifie « petit-grand » en grec, illustre cette idée centrale. L’histoire de la publication est aussi rocambolesque que le récit : une première édition fut détruite suite à la plainte de Fontenelle, un philosophe qui s’était reconnu dans le personnage du « nain » de Saturne.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 95 pages.


5. La Princesse de Babylone (1768)

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« La Princesse de Babylone », conte philosophique de Voltaire publié en 1768, débute dans une Babylone antique où règne le roi Bélus. Sa fille Formosante, d’une beauté incomparable, doit se marier. Pour lui trouver un époux à sa mesure, son père organise un concours. Trois rois prestigieux se présentent, mais c’est un simple berger, Amazan, qui remporte toutes les épreuves grâce à ses qualités exceptionnelles.

L’idylle naissante entre Formosante et Amazan tourne court quand ce dernier apprend, par un merle, que sa bien-aimée aurait embrassé le roi d’Égypte. Fou de chagrin, il s’enfuit. La princesse, victime d’un malentendu – ce baiser n’était qu’une ruse pour échapper aux avances du roi – part à sa recherche. Accompagnée d’un phénix, elle parcourt l’Asie et l’Europe sur ses traces, jusqu’à leur retrouvaille finale à Séville, où Amazan la sauve des griffes de l’Inquisition.

L’originalité du conte réside dans son audacieux renversement des codes : une princesse qui court après un berger, des rois ridicules face à un roturier exemplaire. Sous couvert d’une histoire d’amour, Voltaire égratigne les institutions de son temps : monarchies absolues, fanatisme religieux, Inquisition. Le texte a marqué ses contemporains, comme en témoigne Stendhal qui y fait référence dans « Le Rouge et le Noir », dans un passage où Mathilde de la Mole lit en cachette ce « chef-d’œuvre du Sacré-Cœur ».

Aux éditions FOLIO ; 176 pages.


6. Le Monde comme il va (1748)

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Dans ce conte philosophique publié en 1748, Voltaire met en scène Babouc, un jeune Scythe sans préjugés, chargé par l’ange Ituriel d’une mission capitale : observer et juger la ville de Persépolis. Cette cité, qui n’est autre que Paris sous un déguisement oriental, risque la destruction divine en raison de sa prétendue décadence.

Au fil de son séjour, Babouc découvre une société contrastée. Il s’indigne d’abord des guerres absurdes, de la vénalité des charges publiques, des querelles religieuses et de la vanité des lettrés. Puis, guidé par un vieil érudit, il perçoit que ces travers coexistent avec de nobles qualités : des juges intègres, des marchands qui font prospérer l’économie, des artistes de talent. Pour rendre son verdict à Ituriel, il fait forger une statue mêlant métaux précieux et vils matériaux, métaphore d’une société imparfaite mais acceptable.

Ce texte moins connu que « Candide » constitue l’une des premières œuvres majeures de Voltaire. Lu à la Duchesse du Maine en 1747 avant sa publication, il reprend avec malice le schéma biblique de Jonas tout en s’inspirant des « Lettres persanes » de Montesquieu. Sous son apparente légèreté, le conte développe une réflexion sur la complexité du jugement moral et la nécessité de tempérer toute condamnation absolue, l’idée que toute société mêle inextricablement vertus et défauts.

Aux éditions FOLIO ; 112 pages.


7. Jeannot et Colin (1764)

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Dans l’Auvergne du XVIIIe siècle, Jeannot et Colin grandissent ensemble, unis par une amitié sincère. L’un est fils de commerçant, l’autre de laboureur. Leur vie bascule quand le père de Jeannot fait fortune par des moyens douteux et s’achète un titre de noblesse. La famille part pour Paris, où elle devient « de la Jeannotière ». Le jeune Jeannot abandonne ses études, convaincu par son gouverneur que l’argent suffit à tout. Il se pavane dans les salons, chante des vaudevilles et séduit une veuve calculatrice.

Mais la roue tourne. Le père est emprisonné pour dettes, la mère éplorée, et les créanciers saisissent tous leurs biens. La veuve s’évapore, les amis disparaissent. C’est alors que Colin, l’ami délaissé d’Issoire, arrive à Paris. Sans rancune, il aide Jeannot et sa famille à se relever. De retour en Auvergne, Jeannot épouse la sœur de Colin et retrouve le bonheur dans une vie simple.

Publié en 1764, ce conte philosophique de Voltaire frappe par son efficacité narrative et sa modernité. En quelques dizaines de pages, l’auteur livre une satire de la société parisienne, de ses codes et de sa frivolité. Le texte connut un succès durable : adapté au théâtre dès 1780, il fut ensuite régulièrement repris, souvent dans des versions simplifiées.

Aux éditions FLAMMARION ; 128 pages.

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