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Stephen King en 10 romans cultes

Stephen King en 15 romans – Notre sélection

Stephen Edwin King naît le 21 septembre 1947 à Portland, dans l’État du Maine, aux États-Unis. Après des études de littérature à l’Université du Maine d’Orono (1966-1970), il publie son premier roman « Carrie » en 1974, qui marque le début d’une carrière exceptionnelle.

Maître incontesté de l’horreur, Stephen King s’illustre également dans le fantastique, la fantasy et le polar. Parmi ses œuvres majeures figurent « Shining » (1977), « Ça » (1986) et « Misery » (1987). Auteur prolifique, il compte plus de soixante romans à son actif, dont certains publiés sous le pseudonyme de Richard Bachman, et environ deux cents nouvelles.

Son œuvre, maintes fois adaptée au cinéma et à la télévision, lui vaut de nombreuses distinctions, dont la médaille de la National Book Foundation (2003) et treize prix Bram Stoker. Malgré un grave accident de voiture en 1999, il continue d’écrire régulièrement, avec notamment « Docteur Sleep » (2013) et « L’Outsider » (2018).

Marié depuis 1971 à l’écrivaine Tabitha King, il est père de trois enfants, dont deux, Joe et Owen, sont également écrivains. Il vit toujours dans le Maine, État qui sert souvent de toile de fond à ses récits.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Shining (1977)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Au milieu des années 1970, Jack Torrance accepte un poste de gardien dans un grand hôtel isolé du Colorado, l’Overlook. Pour cet ancien professeur rongé par l’alcoolisme et la violence, c’est l’occasion de se racheter auprès de sa femme Wendy et de leur fils Danny. L’hiver approche, et avec lui la certitude d’être coupés du monde pendant des mois. Mais Danny n’est pas un enfant ordinaire : doté d’un pouvoir psychique appelé « le shining », il perçoit des choses que les autres ne voient pas.

Les premiers flocons tombent, et l’Overlook révèle sa vraie nature. Des présences malfaisantes rôdent dans ses vastes couloirs et ses 110 chambres vides, ses murs suintent de souvenirs sanglants. Danny les perçoit aussitôt. Tandis que la neige coupe l’hôtel du monde extérieur, une force invisible s’empare peu à peu de Jack. Son équilibre mental vacille. Les fantômes du passé resurgissent. Bientôt, le père sombre dans une démence meurtrière.

Ce roman de Stephen King puise sa force dans la montée graduelle de la tension. L’enfermement physique se double d’un piège psychologique où la folie se mêle au surnaturel. L’idée du livre est née lors d’un séjour de Stephen King au Stanley Hotel dans le Colorado, où il était le seul client la veille de sa fermeture hivernale. Cette nuit-là, un cauchemar lui inspira cette histoire d’horreur devenue un classique du genre.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 768 pages.


2. Carrie (1974)

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Dans une petite ville du Maine à la fin des années 1970, Carrie White, 16 ans, mène une existence solitaire. Timide et mal dans sa peau, elle subit les moqueries incessantes de ses camarades de lycée qui ont fait d’elle leur souffre-douleur. À la maison, sa mère Margaret, fanatique religieuse obsédée par le péché, la martyrise quotidiennement.

Cette vie d’humiliations atteint son paroxysme le jour où Carrie a ses premières règles dans les douches du lycée : ignorant tout de ce phénomène naturel que sa mère ne lui a jamais expliqué, elle panique devant ses camarades qui en profitent pour la tourmenter davantage.

Cet épisode traumatisant réveille en elle un don qu’elle croyait disparu : la télékinésie. Alors qu’elle apprend peu à peu à maîtriser ce pouvoir, une lueur d’espoir apparaît quand Tommy Ross, un garçon populaire, l’invite au bal de printemps. Mais ce qui devait être une soirée magique se transforme en cauchemar : victime d’une farce cruelle orchestrée par des élèves rancuniers, Carrie déchaîne sa fureur sur la ville entière, semant mort et destruction sur son passage.

Premier roman publié par Stephen King en 1974, ce texte fondateur n’aurait jamais vu le jour sans l’intervention de son épouse Tabitha qui récupéra le manuscrit dans la poubelle où l’auteur l’avait jeté. À travers cette histoire de vengeance surnaturelle se dessine un portrait sans concession de la jeunesse américaine, de ses rituels cruels et de ses mécanismes d’exclusion. La construction originale, qui alterne récit principal et documents fictifs (articles de presse, rapports d’enquête), donne à l’ensemble une dimension quasi-documentaire qui renforce son impact.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 288 pages.


3. Misery (1987)

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Années 1980. Paul Sheldon, auteur à succès, doit sa fortune à une série de romans mettant en scène Misery Chastain. Lassé de cette héroïne qui l’étouffe, il décide de la tuer dans son dernier opus pour se consacrer à une littérature plus ambitieuse. Un soir d’hiver, alors qu’il quitte son hôtel du Colorado, sa voiture dérape sur une route enneigée. Il se réveille, les jambes brisées, dans une maison isolée.

Annie Wilkes, son « admiratrice numéro un » comme elle se plaît à le répéter, l’a recueilli. Cette ancienne infirmière le soigne avec une dévotion inquiétante. Quand elle découvre que son héroïne adorée meurt dans le dernier tome, sa folie éclate. Elle séquestre Paul et le force à écrire une suite qui ressuscite Misery. Entre crises de démence et moments de lucidité glaçante, elle torture son prisonnier tout en le maintenant en vie. Paul n’a qu’une échappatoire : écrire pour survivre.

Ce huis clos oppressant conjugue horreur psychologique et réflexion sur l’acte d’écrire. La tension monte crescendo dans cette maison coupée du monde où s’affrontent deux personnages : une geôlière psychopathe et un écrivain mutilé déterminé à s’en sortir. Stephen King y transpose sa propre expérience de la création sous contrainte et de la dépendance aux médicaments, dans un roman qui lui valut le prix Bram Stoker en 1987.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 391 pages.


4. La ligne verte (1996)

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Paul Edgecombe, désormais centenaire, se remémore l’année 1932, époque à laquelle il dirigeait le bloc E du pénitencier de Cold Mountain. Dans ce quartier des condamnés à mort, rebaptisé « la ligne verte », ses journées se partagent entre la supervision de son équipe de gardiens et la préparation minutieuse des exécutions. Un seul élément perturbe cette mécanique bien huilée : Percy Wetmore, un jeune surveillant cruel qui abuse de son pouvoir et de ses connexions politiques.

Tout bascule avec l’incarcération de John Caffey, un colosse noir accusé d’avoir violé et tué deux fillettes. Sous ses airs de géant simple d’esprit, Caffey possède un don surnaturel de guérison qu’il utilise d’abord sur Paul, puis sur d’autres nécessiteux. Cette bonté d’âme pousse le gardien-chef à s’interroger sur la culpabilité de son prisonnier. Son enquête le mène vers une terrible vérité, alors que l’échéance fatale approche.

Publié initialement en six épisodes mensuels, ce texte renoue avec la tradition du roman-feuilleton victorien. Cette contrainte éditoriale a poussé Stephen King à maintenir une tension constante, sans savoir lui-même où le mènerait son histoire. Derrière l’apparente simplicité du récit se dessine une puissante réflexion sur la peine de mort, la justice et le racisme dans l’Amérique des années 1930, portée par des personnages d’une profonde humanité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 512 pages.


5. Simetierre (1983)

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1983. Louis Creed quitte Chicago avec sa famille pour s’installer à Ludlow, une petite ville du Maine. Médecin fraîchement nommé à l’université locale, il emménage dans une vaste maison avec Rachel, sa femme, leurs deux enfants Ellie et Gage, ainsi que Church, le chat. Leur voisin octogénaire, Jud Crandall, leur fait découvrir un cimetière particulier niché dans la forêt derrière leur propriété : le « Simetierre », où les enfants du coin enterrent leurs animaux depuis des générations. Mais au-delà de ce lieu déjà singulier s’étendent les anciennes terres des Indiens Micmacs, porteuses selon la légende d’un pouvoir terrifiant.

La tragédie frappe quand Church meurt écrasé par un camion sur la route qui borde la propriété. Pour épargner le chagrin de sa fille, Louis suit Jud jusqu’aux terres sacrées des Micmacs, bien plus loin dans les bois. Le chat revient à la vie, mais il a changé : son odeur, son comportement, son regard ne sont plus les mêmes. Cette résurrection contre-nature n’est que le prélude à un drame bien plus terrible qui va pousser Louis à défier les lois du vivant, avec des conséquences catastrophiques.

Ce récit d’horreur psychologique tire sa force de la progression implacable vers l’inévitable. La tension monte crescendo, nourrie par les pressentiments et les avertissements ignorés. L’histoire s’inspire d’un événement vécu par King lui-même : en 1978, le chat de ses enfants meurt écrasé près de leur maison d’Orrington et finit dans un cimetière d’animaux créé par les enfants du quartier. Le manuscrit, jugé trop sombre par son auteur, resta plusieurs années dans un tiroir avant d’être finalement publié.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 636 pages.


6. Marche ou crève (1979)

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Dans une Amérique dystopique placée sous le joug d’un régime militaire, cent adolescents participent chaque année à la « Longue Marche », une compétition organisée le 1er mai. Les règles sont simples : marcher sans s’arrêter à une vitesse minimale de 6,5 km/h. Trois avertissements et c’est l’exécution immédiate. Un seul rescapé remportera le Prix – tout ce qu’il désire pour le reste de sa vie.

Ray Garraty, seize ans, s’élance aux côtés des autres participants depuis la frontière canadienne du Maine. Il noue rapidement des liens avec Peter McVries et Art Baker, tandis que l’énigmatique Stebbins reste en retrait. Les premiers morts tombent, la fatigue s’installe. La foule en délire s’amasse le long du parcours pour acclamer ces jeunes qui avancent vers leur fin. Entre douleur physique et tourments psychologiques, Ray s’accroche, porté par l’espoir de revoir sa mère et sa petite amie à Freeport.

Premier roman achevé par Stephen King en 1967 alors qu’il n’avait que vingt ans, « Marche ou crève » n’a été publié qu’en 1979 sous le pseudonyme de Richard Bachman après avoir été refusé par la maison d’édition Random House. L’idée lui est venue lors de ses trajets en auto-stop entre son domicile et l’université. La narration dépouillée transforme cette simple marche en une méditation glaçante sur la nature humaine et l’absurdité du divertissement de masse.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.


7. Salem (1975)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans le Maine des années 1970, Ben Mears, un écrivain, revient à Jerusalem’s Lot, bourgade tranquille de son enfance surnommée Salem. Il espère y écrire un livre sur la sinistre demeure qui surplombe la ville : Marsten House, théâtre d’un meurtre et d’un suicide vingt-cinq ans plus tôt. À son arrivée, il découvre que la maison vient d’être achetée par deux antiquaires énigmatiques, Straker et Barlow, dont le second reste mystérieusement invisible.

Bientôt, d’étranges événements secouent la ville : un enfant disparaît, son frère meurt d’une mystérieuse anémie, des cadavres s’évanouissent. Ben Mears et d’autres habitants comprennent peu à peu l’atroce vérité : un vampire s’est installé à Salem et transforme méthodiquement ses habitants.

Ce deuxième roman publié en 1975, que Stephen King juge comme son meilleur, prend racine dans son obsession pour « Dracula » de Bram Stoker. Le scandale du Watergate teinte le récit d’une méfiance viscérale envers l’autorité, tandis que les comics d’horreur « Tales from the Crypt » insufflent leur dynamisme à plusieurs séquences clés. La petite ville du Maine se transforme en laboratoire où se dissèque la société américaine des années 70.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 832 pages.


8. Ça (1986)

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En octobre 1957, dans la ville de Derry, dans le Maine, le petit George Denbrough meurt déchiqueté par un clown tapi dans les égouts. Cette mort atroce marque le début d’une série de disparitions d’enfants qui terrorise la ville. Un an plus tard, sept adolescents marginaux – le Club des Ratés – découvrent l’existence d’une entité maléfique millénaire capable de prendre l’apparence de leurs pires cauchemars. Bill le bègue, Ben l’obèse, Beverly la maltraitée, Richie le bavard, Eddie l’asthmatique, Stan le rationnel et Mike l’outsider unissent leurs forces pour combattre ce mal qu’on appelle « Ça ».

La menace ressurgit en 1985. Mike, devenu bibliothécaire à Derry, contacte ses anciens amis pour honorer leur promesse d’enfants : revenir si « Ça » se réveillait. Devenus des adultes épanouis mais hantés par un passé qu’ils ont refoulé, ils retournent affronter leurs démons. À l’exception de Stan qui, submergé par ses souvenirs, met fin à ses jours. Les survivants doivent alors replonger dans les ténèbres de leur enfance pour vaincre définitivement la créature qui se nourrit des peurs de Derry depuis des générations.

La construction du récit, qui fait s’entrechoquer deux temporalités dans un crescendo angoissant, transcende le simple roman d’horreur. Les traumatismes de l’enfance, la violence ordinaire, la perte de l’innocence s’incarnent dans ce monstre protéiforme qui symbolise toutes les peurs. Cette œuvre monumentale de près de 1000 pages, fruit de quatre années d’écriture, marque l’apogée de la première partie de carrière de King.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 799 pages.


9. 22/11/63 (2011)

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2011. Dans le Maine, Jake Epping mène une existence tranquille de professeur jusqu’au jour où Al, propriétaire d’un petit restaurant, lui montre une faille temporelle dans sa réserve. Cette porte renvoie invariablement en 1958, mais le moindre changement dans le passé peut avoir des conséquences catastrophiques sur le présent. Malade d’un cancer en phase terminale, Al supplie Jake d’accomplir la mission qu’il n’a pas pu mener à bien : empêcher l’assassinat de JFK perpétré par Lee Harvey Oswald.

Sous l’identité de George Amberson, Jake s’acclimate à l’Amérique de la fin des années 50. Il s’établit à Jodie, une petite ville texane proche de Dallas, où il devient professeur. Cependant, la surveillance de Lee Harvey Oswald se complique lorsqu’il rencontre Sadie, une bibliothécaire dont il tombe passionnément amoureux. À mesure que le 22 novembre 1963 approche, les obstacles se multiplient : le passé lui-même semble se liguer contre toute tentative de modification du cours de l’Histoire.

L’idée de ce livre a germé dans l’esprit de Stephen King dès 1973, mais il a attendu près de 40 ans avant de l’écrire, jugeant l’assassinat encore trop récent. Il y conjugue avec brio l’Histoire et l’intime : la violence du Sud ségrégationniste contraste avec la douceur du rock’n’roll naissant, la paranoïa de la guerre froide avec les élans du cœur. Le récit pulse au rythme du lindy hop et des Ford Sunliner, sans jamais perdre de vue la menace qui couve à Dallas.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 1056 pages.


10. Mr Mercedes (2014)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans le Midwest américain, au petit matin d’avril 2009, des centaines de chômeurs patientent devant un salon de l’emploi. La brume glaciale enveloppe la file d’attente quand soudain, une Mercedes surgit et fonce sur la foule. Le carnage est terrible : huit morts et quinze blessés. Le chauffard s’évanouit dans le brouillard sans laisser de traces.

Un an plus tard, Bill Hodges, l’inspecteur initialement chargé de l’enquête, vit mal sa retraite. Déprimé, il passe ses journées affalé dans son fauteuil à regarder la télévision, une arme à portée de main. Mais une lettre provocatrice du « tueur à la Mercedes » le sort de sa torpeur. S’engage alors un duel psychologique implacable entre l’ancien flic et Brady Hartsfield, un jeune psychopathe qui prépare déjà son prochain massacre.

Premier volet d’une trilogie récompensée par le prix Edgar Allan Poe, ce thriller marque une rupture dans l’œuvre de Stephen King qui délaisse ici le fantastique pour un polar noir ancré dans l’Amérique contemporaine. La tension monte crescendo, portée par des dialogues ciselés et un humour grinçant qui s’entremêlent aux scènes d’action. Le récit alterne entre les points de vue du chasseur et de sa proie, brouillant parfois la frontière entre les deux. Une réflexion glaçante sur la violence gratuite et le terrorisme ordinaire.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 672 pages.


11. Le fléau (1978)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Un soir de juin, une alarme retentit dans un laboratoire militaire américain ultra-secret. Un virus mortel s’est échappé. Charlie Campion, le garde en faction, fuit avec sa famille mais meurt quelques heures plus tard dans une station-service du Texas, après avoir contaminé les premiers témoins. Une épidémie de grippe foudroyante se répand alors sur tout le territoire, tuant 99,4 % de la population en quelques semaines. Les rares survivants, immunisés contre le virus, errent dans un pays dévasté.

Ces rescapés font tous les mêmes rêves : une vieille femme de 108 ans, Mère Abigaël, les appelle à la rejoindre dans le Nebraska. Mais leurs nuits sont aussi hantées par une créature terrifiante : l’Homme Noir, une entité maléfique aux yeux de belette qui rassemble ses disciples à Las Vegas. Deux communautés se forment alors : l’une à Boulder dans le Colorado autour de Mère Abigaël, l’autre à Las Vegas sous la coupe de Randall Flagg, l’Homme Noir aux étranges pouvoirs.

Cette fresque post-apocalyptique de 1500 pages, publiée initialement en 1978 puis enrichie en 1990, marie avec brio horreur et fantastique. La description clinique de l’effondrement de la civilisation cède peu à peu la place à une bataille biblique entre le Bien et le Mal. Les personnages, nombreux et complexes, évoluent dans un monde en ruines où la frontière entre héros et antihéros s’estompe, portés par une narration qui alterne tension haletante et moments de grâce.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 764 pages.


12. Dead Zone (1979)

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En 1970, John Smith enseigne l’anglais dans le Maine et file le parfait amour avec sa collègue Sarah. Une nuit, après une soirée à la fête foraine, un accident de voiture le précipite dans un coma dont il ne sortira que cinq ans plus tard. À son réveil, tout a changé : Sarah a épousé un autre homme, sa mère sombre peu à peu dans le délire mystique, et les dettes médicales ont englouti les économies de son père.

Le choc le plus violent survient quand John découvre qu’il peut désormais, d’un simple toucher, percevoir des bribes du passé et de l’avenir des gens. Ce pouvoir le met d’abord au service de la justice, puis le confronte à Greg Stillson, un politicien charismatique aux méthodes brutales. En lui serrant la main lors d’un meeting, la vision qui en découle le glace d’effroi : si cet homme accède à la présidence des États-Unis, il déclenchera une apocalypse nucléaire.

Les premières pages posent d’emblée le ton de ce thriller politique teinté de surnaturel qui a propulsé King au sommet des ventes en 1979. Les pouvoirs surnaturels de John Smith ne servent pas tant à créer une ambiance horrifique qu’à poser une question morale vertigineuse : peut-on tuer quelqu’un pour des crimes qu’il n’a pas encore commis ? La figure de Stillson, populiste violent aux ambitions démesurées, résonne aujourd’hui avec une force particulière.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 350 pages.


13. L’Institut (2019)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans le Minnesota des années 2020, Luke Ellis mène une vie paisible jusqu’à cette nuit où des intrus s’introduisent chez lui, assassinent ses parents et l’enlèvent. À son réveil, l’adolescent surdoué de 12 ans découvre une chambre identique à la sienne, mais sans fenêtre. Il se trouve désormais prisonnier de l’Institut, un établissement secret perdu dans les forêts du Maine, où d’autres enfants comme lui subissent d’étranges expériences.

Tous les pensionnaires possèdent des dons de télépathie ou de télékinésie que le personnel cherche à développer par des tests brutaux. Dans cet univers carcéral où règnent la violence et la manipulation, Luke tisse des liens avec ses compagnons d’infortune. Mais les enfants disparaissent les uns après les autres, transférés dans une mystérieuse section appelée « l’Arrière » d’où personne ne revient jamais. Luke n’a qu’une obsession : s’évader avant de subir le même sort.

Cette histoire oppressante s’inscrit dans la lignée des grands romans de Stephen King sur l’enfance maltraitée, comme « Charlie » ou « Ça ». Le contexte politique américain a nourri l’écriture : la séparation des familles de migrants à la frontière mexicaine résonne en écho avec le sort des jeunes prisonniers. Stephen King renoue aussi avec ses thèmes de prédilection – les pouvoirs psychiques, l’amitié de jeunesse, la lutte contre un système totalitaire – à une critique sociale musclée de l’Amérique contemporaine.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 768 pages.


14. Cujo (1981)

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Au cœur du Maine, dans la bourgade endormie de Castle Rock, vit Cujo, un Saint-Bernard de cent kilos. Ce géant débonnaire fait la fierté de Brett Camber, dix ans, qui passe des heures à jouer avec lui dans la cour du garage familial. Un matin de juin 1980, le chien pourchasse un lapin jusque dans une grotte habitée par des chauves-souris. Une morsure suffit à lui inoculer le virus de la rage.

La métamorphose commence. Le doux compagnon se mue en créature meurtrière que la douleur et la fièvre rendent imprévisible. Le sort place bientôt sur son chemin Donna Trenton et son fils Tad, venus faire réparer leur vieille Ford Pinto chez les Camber. Quand leur voiture rend l’âme dans la cour déserte, ils se retrouvent prisonniers sous un soleil de plomb. Sans eau, sans nourriture et sans téléphone portable – nous sommes en 1980 – mère et fils doivent survivre face à la bête qui rôde autour du véhicule.

Ce texte brutal refuse les artifices surnaturels habituels du genre : pas de fantômes ni de forces occultes, juste la rage qui transforme le meilleur ami de l’homme en machine à tuer. La claustrophobie de l’habitacle surchauffé amplifie la terreur à chaque page. Publié en 1981, ce roman s’inspire d’une rencontre tendue entre Stephen King et un imposant Saint-Bernard chez un garagiste perdu en pleine campagne. Le livre a remporté le British Fantasy Award en 1982.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 448 pages.


15. Running Man (1982)

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En 2025, les États-Unis sont devenus une dictature où une minorité privilégiée domine une masse populaire maintenue dans la misère. Ben Richards, 28 ans, voit sa fille de 18 mois mourir à petit feu d’une pneumonie, faute de pouvoir payer les médicaments. Pour la sauver, il prend une décision radicale : participer à « La Grande Traque », le jeu télévisé le plus regardé du Libertel, l’unique chaîne autorisée.

Le principe est brutal : pendant 30 jours, le candidat doit fuir à travers le pays pour échapper aux « chasseurs », une unité d’élite déterminée à l’abattre. La population, encouragée à la délation par des primes alléchantes, devient complice de cette mise à mort programmée. Pour chaque heure de survie, Richards gagne 100 dollars. Sa seule contrainte : prouver qu’il est vivant en envoyant des vidéos quotidiennes qui nourrissent le spectacle macabre.

Ce roman écrit d’une traite en sept jours dissèque avec une précision chirurgicale les mécanismes de manipulation des masses par le divertissement. Le découpage en cent chapitres numérotés à rebours insuffle une tension croissante au récit, tandis que la violence crue du propos révèle les ravages d’un système où la mort devient spectacle. Refusé initialement par les éditeurs, ce texte visionnaire publié en 1982 sous le pseudonyme de Richard Bachman annonce l’avènement de la téléréalité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 320 pages.

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