Raymond Khoury est un scénariste et romancier libanais d’origine assyrienne, né à Beyrouth en 1960. En 1975, sa famille fuit la guerre civile libanaise pour s’installer aux États-Unis, où il étudie à Rye, dans l’État de New York. Il retourne ensuite au Liban pour étudier l’architecture à l’Université Américaine de Beyrouth, mais doit à nouveau quitter le pays en 1984 en raison de l’intensification du conflit, évacué par hélicoptère militaire américain vers Londres.
Après des études de management à l’INSEAD (Fontainebleau) et une brève carrière dans la finance à Londres, il se tourne vers l’écriture de scénarios, travaillant notamment sur les séries « Dinotopia » (2002) et « MI-5 » (2004-2006). Son premier roman, « Le Dernier Templier », publié en 2005 après avoir été initialement refusé en 1996, devient un best-seller international vendu à plus de trois millions d’exemplaires. Il est adapté en mini-série télévisée en 2009 avec Mira Sorvino et Omar Sharif, puis en bande dessinée.
Installé à Londres où il vit avec son épouse et leurs deux filles, Raymond Khoury poursuit sa carrière d’écrivain avec plusieurs autres succès, notamment « Eternalis » (2007), « Le Signe » (2009) et « La Malédiction des Templiers » (2010).
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Eternalis (2007)
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Résumé
En 2003, l’armée américaine découvre un laboratoire souterrain à Bagdad où s’entassent des dizaines de cadavres, victimes d’atroces expériences. Sur un mur, un mystérieux symbole : l’Ouroboros, un serpent qui se mord la queue. Trois ans plus tard à Beyrouth, Mia, une généticienne, assiste impuissante à l’enlèvement de sa mère Evelyn, une archéologue qui venait d’acquérir un codex ancien orné du même symbole.
Pour retrouver Evelyn, Mia s’allie à Jim Corben, un agent de la CIA. Leur quête les entraîne dans une course effrénée à travers le Moyen-Orient, de Beyrouth à Bagdad en passant par la Turquie. Ils découvrent peu à peu que le codex renferme un secret transmis depuis des siècles par des alchimistes. Un secret qui pourrait bouleverser le destin de l’humanité.
Autour du livre
Deuxième roman de Raymond Khoury après « Le Dernier Templier », « Eternalis » conjugue thriller historique et réflexion sur la quête d’immortalité. Le récit alterne entre différentes époques – du Portugal inquisitorial au Beyrouth de 2006, en passant par le Naples et le Paris du XVIIIe siècle – et tisse une trame où le symbole de l’Ouroboros, ce serpent qui se mord la queue, occupe une place centrale.
La force du roman réside dans son ancrage géopolitique contemporain. Le Moyen-Orient post-Saddam Hussein constitue la toile de fond principale, avec un focus particulier sur le Liban et l’Irak des années 2000. Cette immersion dans une région tourmentée permet à Khoury d’aborder des thématiques comme le trafic d’antiquités ou les relations diplomatiques entre les différents acteurs régionaux.
Le personnage énigmatique du comte de Saint-Germain, figure historique ayant marqué la cour de Louis XV par ses prétendus dons prodigieux, trouve ici une résonance particulière. Khoury s’empare de cette légende et la réinvente à travers le prisme de sa fiction, créant des ponts entre les différentes temporalités du récit.
Les scènes d’action, nombreuses et cinématographiques, rappellent le passé de scénariste de l’auteur. Cette narration très visuelle peut parfois prendre le pas sur la dimension ésotérique de l’intrigue, qui ne se révèle pleinement que dans la dernière partie du roman.
Le Glasgow Evening Times souligne la maîtrise de Khoury dans l’art de mêler indices ancestraux et avancées scientifiques modernes. L’Irish Mail on Sunday qualifie le livre de « montagne russe à haute tension faite de sensations fortes ». Booklist met en avant la capacité de l’auteur à rendre la conspiration totalement crédible et à insuffler à ses personnages une passion contagieuse dans leur quête de vérité.
Aux éditions PRESSES DE LA CITÉ ; 510 pages.
2. Le Signe (2009)
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Résumé
Une équipe de télévision réalise un reportage sur le réchauffement climatique en Antarctique lorsqu’une mystérieuse sphère lumineuse surgit au-dessus des glaces. Les images de ce phénomène inexpliqué, diffusées dans le monde entier, déclenchent une onde de choc médiatique. Alors que les théories les plus diverses circulent – message divin, présage écologique, manifestation extraterrestre – un moine égyptien fait le lien avec les dessins obsessionnels d’un étrange ermite.
La journaliste Gracie Logan, témoin direct de l’apparition, se lance sur la piste de ce mystérieux ermite. Son enquête la mène du pôle Sud jusqu’au désert égyptien, puis à Boston et Houston. À mesure qu’elle progresse dans ses recherches, elle découvre les ramifications d’un complot d’envergure internationale, où s’entremêlent enjeux politiques, religieux et environnementaux.
Autour du livre
Publié en 2009, « Le Signe » s’inscrit dans un contexte politique et social particulier, celui de l’après présidence Bush aux États-Unis. Cette période charnière entre deux administrations teinte profondément le récit qui mêle écologie, religion et politique dans une trame contemporaine. Le changement climatique et le fondamentalisme religieux constituent les pierres angulaires d’une intrigue qui résonne fortement avec les préoccupations de l’époque.
Les courts chapitres – pas plus de dix pages chacun – créent une narration nerveuse qui alterne entre trois axes géographiques principaux : l’Antarctique, l’Égypte et Boston. Cette structure fragmentée permet de suivre efficacement les différents protagonistes jusqu’à leur convergence dans le dernier quart du livre. Le personnage de Matt Sherwood, ancien voleur de voitures reconverti, se démarque particulièrement par sa complexité et son évolution tout au long du récit.
L’une des forces majeures du livre réside dans son traitement du pouvoir de l’iconographie et de la symbolique dans un monde déchiré par des idéologies politiques, bureaucratiques et socioculturelles apparemment irréconciliables. La manipulation des masses par la technologie et les médias constitue un thème central qui soulève des questions sur la nature de la foi et le rôle des institutions religieuses dans la société moderne.
Le Library Journal salue « un livre réfléchi avec un message puissant » tandis que Booklist lui accorde une critique étoilée, louant sa capacité à engager intellectuellement le lecteur tout en maintenant un rythme effréné. Peter Ingham du Telegraph évoque un livre « appelé à devenir un blockbuster hollywoodien ».
Aux éditions PRESSES DE LA CITÉ ; 432 pages.
3. Le Secret Ottoman (2019)
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Résumé
Dans cette uchronie, Raymond Khoury imagine un Paris de 2017 sous domination ottomane, où Notre-Dame est devenue une mosquée et le turc langue officielle. Cette réalité alternative découle d’un événement historique majeur : la prise de Vienne par les forces ottomanes en 1683, rendue possible par l’intervention d’un mystérieux voyageur temporel couvert de tatouages.
Kamal, agent de la police secrète du sultan, traque les opposants au régime dans cette capitale orientalisée. Sa belle-sœur Nisrine, avocate engagée contre le pouvoir en place, représente tout ce qu’il combat. Mais quand son frère Ramazan, médecin anesthésiste, prend en charge un patient énigmatique qui prétend venir du passé, les certitudes de Kamal vacillent. La situation dégénère lorsque les autorités s’intéressent de près à ce patient. S’engage alors une course effrénée à travers les siècles, dont l’enjeu pourrait bien être la réécriture complète de l’Histoire.
Autour du livre
Cette uchronie part d’un postulat historique précis : la victoire des Ottomans lors du siège de Vienne en 1683. Cette modification du cours de l’Histoire engendre un XXIe siècle radicalement différent, où l’Empire ottoman domine l’Europe et où Paris, devenue une province lointaine de cet empire, vit sous l’autorité d’un sultan.
Né au Liban et installé en Angleterre après avoir fui la guerre en 1984, Raymond Khoury s’appuie sur une documentation minutieuse de l’histoire ottomane pour construire ce monde alternatif crédible. La première partie du « Secret Ottoman » dépeint un Paris musulman où les minarets ont remplacé les clochers, où la langue turque s’est imposée, et où la police secrète du sultan traque les dissidents. Cette vision d’un Paris métamorphosé constitue l’une des grandes réussites du livre.
L’intrigue mêle ainsi plusieurs genres : le thriller politique, le roman historique et la science-fiction à travers le voyage dans le temps. Cette hybridation permet à Khoury d’interroger des thématiques contemporaines comme la montée des autoritarismes, le rapport entre religion et politique, ou encore la fragilité des démocraties face aux dérives totalitaires. Le personnage de Rachid, qui modifie volontairement le cours de l’Histoire, soulève la question épineuse de la légitimité à réécrire le passé pour façonner un présent supposément meilleur.
La critique souligne majoritairement la qualité de la reconstitution historique et la force de l’intrigue. Publishers Weekly salue « un thriller maîtrisé qui pousse à la réflexion ». Plusieurs critiques notent toutefois que la seconde partie du livre, davantage axée sur l’action et les voyages dans le temps, perd en partie la finesse d’analyse politique qui caractérise les premiers chapitres.
Aux éditions POCKET ; 752 pages.
4. Sean Reilly et Tess Chaykin – Le Dernier Templier (2005)
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Résumé
Un soir de vernissage au Metropolitan Museum de New York, alors que le gratin de la ville admire les trésors du Vatican, quatre cavaliers surgissent en costume de Templiers. En quelques minutes, ils sèment la terreur, tuent un garde et dérobent un mystérieux encodeur datant du Moyen Âge. Tess Chaykin, archéologue présente sur les lieux, comprend rapidement que ces hommes ne sont pas de simples voleurs.
Épaulée par Sean Reilly, agent du FBI chargé de l’enquête, elle se lance sur les traces des malfaiteurs. Leurs investigations les mènent vers un secret que les Templiers auraient caché il y a sept siècles – une vérité si explosive qu’elle menacerait les fondements mêmes de la chrétienté. Mais ils ne sont pas seuls : un tueur du Vatican les suit dans l’ombre, déterminé à faire taire toute révélation compromettante.
Autour du livre
Premier roman de Raymond Khoury, « Le Dernier Templier » voit initialement le jour sous forme de scénario en 1996. Une maison d’édition new-yorkaise propose alors de le publier à condition d’en retirer tout contenu religieux. L’auteur refuse catégoriquement. Il faut attendre le phénomène « Da Vinci Code » de Dan Brown en 2005 pour que l’ouvrage trouve finalement son public.
La scène d’ouverture au Metropolitan Museum marque durablement les esprits : quatre cavaliers en armure de Templiers surgissent au milieu d’un vernissage, provoquant un chaos sanglant. Cette séquence cinématographique traduit le background de scénariste de Khoury, qui imprime sa marque à travers des scènes d’action spectaculaires dignes d’un blockbuster hollywoodien.
L’intrigue interroge les fondements mêmes du christianisme à travers la quête d’un mystérieux document attribué à Jésus. La dimension théologique s’articule autour d’une réflexion sur la place des religions dans nos sociétés modernes. Le personnage de William Vance cristallise cette ambivalence : sa vengeance personnelle contre l’Église masque un questionnement plus profond sur la frontière entre foi et manipulation des masses.
La narration alterne entre présent et passé médiéval, même si les incursions dans l’époque des Templiers restent relativement limitées. Les flashbacks évitent l’écueil des va-et-vient incessants qui auraient pu alourdir le rythme.
Le Library Journal souligne que Khoury « propose une vision unique du secret des Templiers et de la dissimulation qui s’ensuit par le Vatican ». Booklist note « l’une des scènes d’ouverture les plus saisissantes parmi les thrillers récents ».
Le succès commercial ne se dément pas : plus de 5 millions d’exemplaires vendus dans le monde en 2012. « Le Dernier Templier » fait l’objet de plusieurs adaptations : une mini-série NBC en 2009 avec Mira Sorvino et Omar Sharif, ainsi qu’une série de bandes dessinées (6 tomes) publiée par Dargaud entre 2009 et 2016.
Aux éditions PRESSES DE LA CITÉ ; 531 pages.
5. Sean Reilly et Tess Chaykin – La Malédiction des Templiers (2010)
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Résumé
Constantinople, 1203. Alors que les croisés encerclent la ville, un groupe de Templiers dérobe trois coffres de la bibliothèque impériale. Ces documents secrets, dont le contenu menace directement l’autorité papale, disparaissent mystérieusement. Un siècle plus tard, les derniers Templiers qui ont échappé aux persécutions retrouvent leur trace, avant que celle-ci ne se perde à nouveau.
Dans le Vatican d’aujourd’hui, Sean Reilly consulte les archives confidentielles de l’Inquisition. L’agent du FBI ignore que l’homme qui l’accompagne est un dangereux terroriste iranien. Sa mission : retrouver les textes perdus des Templiers. Pour forcer Reilly à coopérer, il séquestre Tess Chaykin, archéologue et ancienne compagne de l’agent, dans une voiture piégée. De Rome à Istanbul, Reilly se lance dans une quête désespérée pour sauver Tess et empêcher la divulgation de secrets millénaires.
Autour du livre
Publié en octobre 2010, « La Malédiction des Templiers » est la suite du « Dernier Templier », son best-seller paru en 2005. Cette nouvelle aventure s’inscrit dans la lignée des thrillers historico-ésotériques qui connaissent un succès considérable depuis « Da Vinci Code » de Dan Brown. L’intrigue se déroule trois ans après les événements du premier opus, renouant avec le duo formé par l’agent du FBI Sean Reilly et l’archéologue Tess Chaykin.
La particularité de ce deuxième volet réside dans sa structure narrative qui alterne entre deux époques : le présent et le XIIIe siècle, pendant le siège de Constantinople. Cette construction en parallèle permet d’entremêler l’histoire du templier Conrad et celle des protagonistes contemporains. Le récit puise sa substance dans des éléments historiques authentiques comme le Concile de Nicée, la formation du canon biblique et la persécution des Templiers, tout en y mêlant une part de fiction.
Si le livre se caractérise par son rythme effréné et ses nombreuses scènes d’action, plusieurs critiques soulignent néanmoins une certaine redondance dans les péripéties et une longueur excessive. La multiplication des poursuites et des affrontements finit par lasser une partie du lectorat, tandis que d’autres apprécient justement cette dimension spectaculaire. Le Library Journal salue « une narration sublime » et souligne que « l’action et l’intrigue ne cessent jamais, des premières pages jusqu’au climax 500 pages plus tard ». Publishers Weekly met en avant « le suspense constant » et « l’aspect historique intéressant ». Booklist évoque quant à lui « un mélange très bien construit de mystère historique et de thriller contemporain ».
Fait notable dans ce roman : la présence d’un clin d’œil littéraire à travers la mention du personnage de Cotton Malone, héros récurrent des romans de Steve Berry.
Aux éditions PRESSES DE LA CITÉ ; 544 pages.
6. Sean Reilly et Tess Chaykin – Manipulations (2013)
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Résumé
1916, dans une mine de Sibérie. Une mystérieuse expérience tourne au massacre : les ouvriers s’entretuent sous l’effet d’un étrange dispositif manipulé par Raspoutine et son acolyte Misha. Trois décennies plus tard, Leo Sokolov, petit-fils de Misha et brillant physicien soviétique, fuit l’URSS pour les États-Unis en emportant les journaux de son grand-père contenant le secret de cette arme terrifiante.
De nos jours, New York. Un diplomate russe est retrouvé mort, défenestré depuis l’appartement des Sokolov. Le couple a disparu. L’agent du FBI Sean Reilly découvre que le mari, Leo Sokolov, n’est pas un simple professeur de physique à la retraite. Petit-fils d’un proche de Raspoutine, il a recréé une arme redoutable capable de manipuler les ondes cérébrales pour déclencher des pulsions meurtrières. Sa femme kidnappée par un assassin, Sokolov se retrouve au cœur d’une chasse à l’homme impliquant la CIA, les services secrets russes et des gangs coréens, tous déterminés à s’emparer de cette technologie dévastatrice.
Autour du livre
Quatrième volet des aventures de l’agent Sean Reilly, « Manipulations » conjugue le thriller d’espionnage contemporain à l’histoire de la Russie impériale. Le dispositif narratif alterne entre deux époques : 1916, aux dernières heures de la Russie tsariste, et l’époque contemporaine à New York. Il permet d’éclairer les événements modernes à la lumière du passé.
La figure historique de Raspoutine occupe une place centrale dans la trame narrative, non pas comme simple figure mystique mais comme manipulateur utilisant la technologie à des fins de contrôle mental. Cette approche originale démystifie le personnage historique tout en lui conservant sa dimension inquiétante. Raymond Khoury propose ainsi une relecture moderne du mythe Raspoutine, transformant ses pouvoirs prétendument surnaturels en applications technologiques avant-gardistes.
Un des aspects les plus saisissants du récit tient à sa dimension prophétique concernant les technologies de manipulation mentale. La menace d’une arme capable de contrôler les comportements trouve un écho particulièrement pertinent dans notre société hyperconnectée, où les questions de surveillance et de contrôle mental deviennent de plus en plus prégnantes.
Le personnage de Sean Reilly évolue de manière significative dans ce tome. Plus sombre, hanté par le traumatisme de son fils victime de manipulation mentale, il poursuit en parallèle une quête personnelle de vengeance. Cette dimension intime ajoute de la profondeur au personnage, même si certains lecteurs regrettent l’absence de Tess, sa partenaire des tomes précédents.
Le Library Journal souligne « l’association réussie entre histoire, mystère, suspense et action ». Booklist met en avant « une action de qualité, un mystère historique aux implications modernes et des personnages attachants ». Le magazine Freshfiction évoque quant à lui « un thriller captivant dont le récit au rythme effréné maintient le lecteur en haleine jusqu’à la conclusion exaltante ».
Aux éditions PRESSES DE LA CITÉ ; 418 pages.
