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Les meilleurs romans de Raymond Chandler – Notre sélection

Raymond Chandler en 5 polars – Notre sélection

Raymond Chandler naît le 23 juillet 1888 à Chicago. Après le divorce de ses parents en 1895, il déménage avec sa mère en Grande-Bretagne où il reçoit une éducation classique au prestigieux Dulwich College. En 1912, il retourne aux États-Unis et s’installe à Los Angeles. Pendant la Première Guerre mondiale, il s’engage dans l’armée canadienne et combat en France.

De retour à Los Angeles, il devient cadre dans l’industrie pétrolière mais perd son emploi en 1932 à cause de son alcoolisme et de la Grande Dépression. C’est alors qu’il se lance dans l’écriture de nouvelles policières pour les pulps magazines. Sa première nouvelle, « Blackmailers Don’t Shoot », paraît en 1933 dans Black Mask. En 1939, à l’âge de cinquante ans, il publie son premier roman, « Le grand sommeil », qui introduit le personnage du détective privé Philip Marlowe.

Le succès arrive rapidement et Hollywood s’intéresse à son œuvre. Chandler devient scénariste, collaborant notamment avec Billy Wilder sur « Assurance sur la mort » (1944) et avec Alfred Hitchcock sur « L’Inconnu du Nord-Express » (1951). Il continue parallèlement à écrire les enquêtes de Marlowe, avec au total sept romans mettant en scène le célèbre détective.

En 1954, la mort de son épouse Cissy le plonge dans une profonde dépression. Il se remet à boire et tente de se suicider en 1955. Malgré une reconnaissance grandissante dans les milieux littéraires, ses dernières années sont marquées par la solitude et la maladie. Il meurt d’une pneumonie le 26 mars 1959 à San Diego, laissant derrière lui un roman inachevé.

Son style singulier, mêlant descriptions acérées, dialogues percutants et critique sociale, influence durablement le roman noir américain. Aujourd’hui encore, Chandler est considéré comme l’un des maîtres du genre aux côtés de Dashiell Hammett.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. The Long Goodbye (1953)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans le Los Angeles des années 1950, Philip Marlowe, détective privé solitaire et désabusé, rencontre Terry Lennox complètement ivre au volant d’une Rolls-Royce. Entre ces deux hommes naît une amitié autour de verres de gimlet partagés dans les bars. Mais un matin, Lennox débarque paniqué chez Marlowe : sa femme Sylvia, fille d’un magnat de la presse, vient d’être assassinée. Il supplie le détective de l’aider à fuir au Mexique. Peu après, Lennox est retrouvé mort, apparemment suicidé après avoir avoué le meurtre.

L’affaire semble classée, mais Marlowe n’y croit pas. Son entêtement lui vaut l’hostilité de la police et des menaces de la pègre. C’est alors qu’une nouvelle cliente, Eileen Wade, fait appel à ses services pour surveiller son mari Roger, un romancier ravagé par l’alcool. Des liens troubles apparaissent bientôt entre les deux enquêtes.

Autour du livre

Paru en 1953, « The Long Goodbye » naît dans la douleur, pendant que Cissie, l’épouse de l’écrivain, se meurt. Cette période sombre pousse Chandler vers la mélancolie et des pensées suicidaires qui transparaissent dans le texte. Deux personnages incarnent des facettes de Chandler : Roger Wade, écrivain alcoolique qui peine à écrire et doute de la valeur de son travail, et Terry Lennox, lui aussi alcoolique et marqué par les séquelles de la guerre. À travers eux, Chandler livre une confession à peine voilée de ses propres démons et interrogations.

La thématique de l’amitié masculine constitue le cœur battant du récit. Philip Marlowe développe un attachement sincère pour Terry Lennox, prêt à risquer la prison pour le protéger malgré les zones d’ombre qui l’entourent. Cette loyauté désintéressée se heurte à la trahison finale, donnant au titre sa pleine résonance émotionnelle.

Les critiques divisées à la sortie du livre n’empêchent pas Chandler de considérer « The Long Goodbye » comme son meilleur roman. Le temps lui donne raison : l’œuvre reçoit l’Edgar du meilleur roman en 1955 et se classe parmi les quinze meilleurs romans policiers de tous les temps selon la Crime Writers’ Association.

L’influence du livre perdure à travers de nombreuses références dans la culture populaire. Des écrivains comme Greg Iles et Michael Connelly y font écho dans leurs propres œuvres. Son titre inspire celui du film « The Long Good Friday » (1980) et d’un épisode de Star Trek. En musique, le groupe Poisonville lui consacre une chanson. Robert Altman en livre en 1973 une version cinématographique avec Elliott Gould, tandis que la télévision japonaise propose en 2014 une mini-série avec Tadanobu Asano. La BBC l’adapte également pour la radio en 1978 puis en 2011, prouvant sa capacité à traverser les époques et les médias.

Aux éditions FOLIO ; 512 pages.


2. La dame du lac (1943)

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Résumé

Dans le Los Angeles des années 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, le détective privé Philip Marlowe reçoit une mission de Derace Kingsley, patron d’une importante société de parfums : retrouver son épouse Crystal, disparue depuis un mois. La dernière trace de cette femme mène à leur résidence secondaire près d’un lac, dans les montagnes de Puma Point.

Sur place, Marlowe rencontre Bill Chess, le gardien alcoolique du domaine, dont la femme Muriel s’est volatilisée le même jour que Crystal. La découverte d’un corps dans le lac complique soudain l’enquête, tandis que Chris Lavery, l’amant présumé de Crystal, affirme n’avoir jamais prévu de l’épouser au Mexique comme elle l’avait annoncé.

Face aux mensonges qui s’accumulent et aux policiers corrompus de Bay City, Marlowe persévère. Son investigation le mène dans les recoins sombres de la côte Pacifique, où se mêlent trahisons, meurtres dissimulés et corruption. Avec son flegme habituel et son humour mordant, le détective dénoue peu à peu les fils d’une affaire plus complexe qu’il n’y paraît.

Autour du livre

D’emblée singulier dans la série des aventures de Philip Marlowe, ce quatrième opus déracine le détective de son territoire habituel de Los Angeles. Cette délocalisation dans une petite ville de montagne à 130 kilomètres de la cité des anges n’est pas anodine : elle permet de confronter le protagoniste à une humanité différente de celle qu’il côtoie ordinairement.

La genèse du livre révèle un procédé créatif particulier que Raymond Chandler nomme lui-même « cannibalisation ». Il s’agit pour lui de reprendre et de retravailler ses nouvelles précédemment publiées dans des magazines pulp pour les fondre en un tout cohérent. Dans le cas présent, trois récits mettant en scène le détective John Dalmas servent de matériau de base : « The Lady in the Lake » (1939), « Bay City Blues » (1938) et « No Crime in the Mountains » (1941). Cette méthode de composition suscite l’admiration de Jacques Barzun qui souligne dans son « Catalogue of Crime » l’habileté remarquable avec laquelle situations et personnages s’imbriquent.

Le contexte historique imprègne aussi la narration : rédigé peu après l’attaque de Pearl Harbor, Chandler y intègre plusieurs références à l’entrée récente des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Cette toile de fond culmine notamment dans la scène finale où des sentinelles en temps de guerre abattent un fugitif suspecté de sabotage.

Le titre lui-même recèle une profondeur insoupçonnée : il fait écho délibérément à la Dame du Lac arthurienne, cette enchanteresse aux multiples visages. Cette référence littéraire souligne le thème central de l’ambiguïté entre apparences et réalité. Chandler joue constamment sur ce décalage à travers le personnage de Mildred Haviland qui endosse successivement différentes identités : Muriel Chess, Crystal Kingsley, Mrs Fallbrook. La noyée du lac partage d’ailleurs les traits et le caractère moral de sa meurtrière, brouillant davantage les pistes jusqu’au dénouement final.

L’adaptation cinématographique de 1947 par Robert Montgomery marque l’histoire du septième art par son parti pris radical : l’utilisation continue de la caméra subjective. Le spectateur ne voit jamais Marlowe, hormis furtivement dans quelques reflets de miroir. Cette expérimentation vise à transposer visuellement la narration à la première personne du roman. Elle se révèle toutefois limitée car elle ne peut retranscrire que l’expérience visuelle, laissant de côté les sensations physiques comme les coups reçus ou les effets de l’alcool. Le film est suivi d’une adaptation radiophonique de 60 minutes diffusée en 1948 sur Lux Radio Theater, avec Robert Montgomery et Audrey Totter reprenant leurs rôles.

« La dame du lac » se classe à la 47e position des cent meilleurs romans policiers de tous les temps selon la Crime Writers’ Association en 1990. Pour Jacques Barzun, il constitue même le chef-d’œuvre de Chandler, notamment grâce à l’usage que fait Marlowe des indices matériels et du raisonnement logique.

Aux éditions FOLIO ; 272 pages.


3. Adieu, ma jolie (1940)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans les rues moites de Los Angeles, au début des années 1940, le détective privé Philip Marlowe observe un géant à la carrure de « camion-citerne » entrer dans un bar. L’homme, Moose Malloy, sort de prison. Il est à la recherche de Velma, son amour de jeunesse. En quelques minutes, la situation dégénère : le patron du bar est tué, Malloy s’évanouit dans la nature. Poussé par sa curiosité, Marlowe se lance sur les traces de cette femme disparue depuis des années.

Autour du livre

Publié en 1940, « Adieu, ma jolie » émerge d’une gestation singulière : Raymond Chandler travaille sur le manuscrit de juin à décembre 1939, avant de le détruire entièrement pour recommencer depuis le début. Le texte définitif voit le jour au printemps 1940, fruit d’une technique d’écriture particulière que l’auteur nomme lui-même « cannibalisation ». Cette méthode consiste à fusionner plusieurs nouvelles préexistantes : « Try the Girl », « Mandarin’s Jade » et « The Man Who Liked Dogs » se fondent ainsi dans une nouvelle entité narrative.

Cette fusion ne se fait pas sans conséquences sur la cohérence du récit. Là où les nouvelles originales proposaient des résolutions claires, leur amalgame dans « Adieu, ma jolie » crée des zones d’ombre délibérées. Cette apparente imperfection s’inscrit dans une vision artistique assumée : « toute ma carrière se base sur l’idée que la formule ne compte pas, ce qui importe c’est ce qu’on en fait ; c’est une question de style », affirme Chandler. Cette démarche sert ses thèmes de prédilection : la corruption, la décadence sociale, le cynisme, le fatalisme.

Le cadre spatial du roman révèle une dimension critique sociale et politique : si Los Angeles sert de toile de fond réaliste, la ville fictive de Bay City se substitue à Santa Monica, notoirement gangrenée par la corruption municipale pendant la Grande Dépression. Le titre lui-même puise son origine dans une chanson de la revue musicale At Home Abroad (1935).

La postérité de l’œuvre s’avère remarquable. Premier roman mettant en scène Philip Marlowe à être adapté au cinéma, il connaît trois versions à l’écran : « The Falcon Takes Over » (1942), « Murder, My Sweet » (1944) et « Farewell, My Lovely » (1975). Robert Mitchum marque l’histoire en devenant le seul acteur à incarner Marlowe dans deux longs métrages différents.

La reconnaissance critique place « Adieu, ma jolie » au septième rang des cent meilleurs romans policiers selon la Crime Writers’ Association en 1990, et à la vingt-et-unième position du classement établi par la Mystery Writers of America en 1995. Son influence perdure dans la culture populaire : Michael Caine lit ostensiblement le roman dans la première scène de « Get Carter », tandis que la série « Bored to Death » fait de cette lecture le déclencheur de la vocation de son protagoniste. Les adaptations radiophoniques témoignent également de la pérennité de l’œuvre, notamment à travers les productions de la BBC Radio 4 en 1988 et 2011, cette dernière s’inscrivant dans la série « Classic Chandler ».

Aux éditions FOLIO ; 304 pages.


4. Le grand sommeil (1939)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Le général Sternwood, millionnaire californien diminué par la maladie, fait appel aux services du détective privé Philip Marlowe. Sa fille cadette Carmen, jeune femme instable aux mœurs légères, est victime d’un chantage de la part d’un libraire spécialisé dans la littérature interdite. Sa fille aînée Vivian, joueuse compulsive mariée à un ancien bootlegger irlandais mystérieusement disparu, semble particulièrement contrariée par la présence du détective.

L’enquête prend un tournant dramatique quand Marlowe retrouve le maître-chanteur assassiné. D’autres cadavres suivent, tandis que le détective s’enfonce dans les quartiers malfamés de Los Angeles. Entre cercles de jeu clandestins et trafics en tous genres, Marlowe affronte un monde où l’argent corrompt tout, même les plus puissants. Son intégrité et son intelligence seront ses seules armes face aux mensonges des sœurs Sternwood.

Autour du livre

Composé en seulement trois mois, « Le grand sommeil » marque en 1939 l’entrée fracassante de Raymond Chandler dans l’univers du roman noir. Pour bâtir cette première enquête du détective Philip Marlowe, Chandler recycle et fusionne plusieurs de ses nouvelles préalablement publiées dans le pulp Black Mask, notamment « Le Tueur sous la pluie » (1935) et « Le Rideau » (1936). De cette alchimie naît une intrigue d’une complexité remarquable, où les pères impuissants et les filles dépravées des nouvelles originales se métamorphosent en un seul personnage : le Général Sternwood et ses deux filles Carmen et Vivian.

Dans le Los Angeles des années 1930, secoué par la Grande Dépression et les séquelles de la Prohibition, le roman dépeint une société américaine en pleine mutation. La ville devient le creuset où se mêlent les bouleversements démographiques et socio-économiques, tandis que les codes traditionnels de la masculinité et de la famille se délitent progressivement. Au cœur de cette modernité naissante se dresse Marlowe, chevalier solitaire attaché aux valeurs d’antan, qui tente vainement d’influer sur le monde qui l’entoure.

L’une des singularités du « Grand sommeil » réside dans son traitement novateur de thèmes controversés pour l’époque : la pornographie et l’homosexualité. Cette dernière, incarnée par la relation entre Geiger et Lundgren, échappe partiellement aux stéréotypes véhiculés par la littérature policière de l’entre-deux-guerres. Ces aspects sulfureux suscitent d’ailleurs des critiques négatives à la sortie du livre, poussant Chandler à se défendre contre les accusations d’immoralité.

La construction narrative privilégie l’atmosphère et la caractérisation des personnages à la cohérence absolue de l’intrigue. Ainsi, l’identité du meurtrier du chauffeur Owen Taylor demeure mystérieuse – à tel point que Chandler lui-même avoue son ignorance lorsque Howard Hawks l’interroge pendant le tournage de l’adaptation cinématographique de 1946. Cette particularité illustre l’approche novatrice de Chandler, qui rompt avec les conventions du roman policier traditionnel.

L’excellence de l’œuvre lui vaut une reconnaissance internationale durable : deuxième meilleur roman policier de tous les temps selon la Crime Writers’ Association en 1990, huitième position au classement des Mystery Writers of America en 1995, et 96e place parmi les cent livres du siècle établi par la Fnac et Le Monde en 1999. Les adaptations cinématographiques de 1946 et 1978, portées respectivement par Humphrey Bogart et Robert Mitchum dans le rôle de Marlowe, contribuent à ériger « Le grand sommeil » au rang de référence culturelle majeure de la société américaine.

La traduction française de 1948 par Boris Vian pour la Série noire de Gallimard ouvre la voie à de nombreuses rééditions, confirmant le statut de l’œuvre comme pilier du genre. Son influence perdure jusqu’à aujourd’hui, comme en témoigne « The Big Lebowski » des frères Coen (1998), qui puise son inspiration dans le personnage de Philip Marlowe et divers éléments narratifs du « Grand sommeil ».

Aux éditions GALLIMARD ; 304 pages.


5. La grande fenêtre (1942)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans le Los Angeles des années 1940, le détective privé Philip Marlowe reçoit une mission en apparence simple : retrouver un doublon en or dérobé à Mrs Murdock, une veuve fortunée de Pasadena qui noie son asthme dans le porto. La cliente accuse sa belle-fille d’avoir subtilisé cette pièce de collection avant de quitter le domicile conjugal. Mais ce qui semblait n’être qu’une banale affaire de vol prend rapidement une tournure plus sombre.

Trois meurtres plus tard, le privé comprend que le vol du doublon n’était que la partie émergée d’une machination bien plus vaste. L’enquête le mène des quartiers huppés aux bas-fonds de la ville, entre cabarets louches et immeubles décrépits. Sous le vernis respectable de la haute société californienne se révèle une corruption généralisée, où bourgeois et malfrats se côtoient sans scrupules.

Autour du livre

Publié en 1942, ce troisième volet des aventures de Philip Marlowe révèle une dimension particulière du personnage qui le distingue de ses homologues du roman noir : derrière son cynisme apparent se cache un idéalisme proche du héros romantique. Cette dualité s’incarne notamment dans son rôle de « Sir Galahad défraîchi », comme le souligne le texte, lorsqu’il vient au secours de Merle, la secrétaire tourmentée.

L’intrigue s’enracine dans une critique sociale caractéristique de l’œuvre de Chandler. Un épisode du roman, connu sous le nom de « l’affaire Cassidy », transpose d’ailleurs un fait divers réel : l’assassinat de Ned Doheny, fils du magnat du pétrole Edward Doheny à Los Angeles. Cette inclusion d’éléments historiques ancre le récit dans la réalité californienne des années 1940.

La conclusion du roman frappe par sa mélancolie poétique, quand Marlowe observe la maison des parents de Merle disparaître et compare ce moment à un poème perdu qu’il ne pourra jamais retrouver. Cette note finale révèle la sensibilité qui se cache derrière le masque du dur à cuire, illustrant la complexité du personnage qui transcende les codes du genre policier.

« La grande fenêtre » a connu deux adaptations cinématographiques. La première, « Time to Kill » (1942), prend des libertés avec l’œuvre originale en remplaçant Marlowe par le détective Michael Shayne. La seconde, « The Brasher Doubloon » (1947), reste plus fidèle au texte source avec George Montgomery dans le rôle de Marlowe. Le roman a également fait l’objet de deux adaptations radiophoniques par la BBC Radio 4, en 1977 puis en 2011.

Aux éditions GALLIMARD ; 276 pages.

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