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Alexandre Jardin en 6 romans – Notre sélection

Alexandre Jardin en 6 romans – Notre sélection

Alexandre Jardin est un écrivain et cinéaste français, né le 14 avril 1965 à Neuilly-sur-Seine. Issu d’une famille d’intellectuels, il est le fils de l’écrivain Pascal Jardin et le petit-fils de Jean Jardin, ancien directeur de cabinet sous le régime de Vichy.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1986, il se fait remarquer dès l’âge de 20 ans avec son premier roman « Bille en tête » (1985). Sa carrière littéraire prend son envol en 1988 lorsqu’il reçoit le prix Femina pour « Le Zèbre ». Il poursuit ensuite une œuvre prolifique, publiant de nombreux romans dont « Fanfan » (1990), qu’il adaptera lui-même au cinéma en 1993.

Outre la littérature, Alexandre Jardin s’investit dans le monde associatif et politique. Il crée notamment l’association « Lire et faire lire » en 1999 et fonde en 2015 le mouvement citoyen « Bleu Blanc Zèbre ». En 2016, il tente une candidature à l’élection présidentielle française de 2017, mais ne parvient pas à réunir les 500 parrainages nécessaires.

Son œuvre mêle fiction et introspection familiale, comme en témoigne son livre « Des gens très bien » (2011), dans lequel il interroge le passé vichyste de son grand-père. Père de cinq enfants, il poursuit aujourd’hui sa carrière d’écrivain, publiant régulièrement de nouveaux ouvrages.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Le Zèbre (1988)

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Gaspard Sauvage, surnommé le Zèbre, exerce comme notaire dans une petite ville de Mayenne. Marié depuis quinze ans à Camille, professeure de mathématiques, il partage avec elle une vie tranquille aux côtés de leurs deux enfants, Natacha et La Tulipe. Mais sous ses dehors conventionnels de notable provincial, Gaspard cache une nature fantasque et une obsession : raviver la passion des premiers jours de son couple.

L’accident de voiture dont Camille réchappe de justesse agit comme un électrochoc. Le Zèbre refuse de voir leur amour se diluer dans la routine conjugale. Il échafaude alors des stratagèmes de plus en plus extravagants pour reconquérir sa femme : faux départ, lettres anonymes, mises en scène théâtrales… Rien ne l’arrête dans sa quête effrénée, pas même la perspective de sa propre mort.

Publié en 1988 alors qu’Alexandre Jardin n’a que 23 ans, « Le Zèbre » remporte le prix Femina et connaît un succès immédiat. Le roman touche une corde sensible en abordant la question universelle du désir dans le mariage, tout en évitant les poncifs de la littérature sentimentale. Jean Poiret en tire une adaptation cinématographique en 1992 avec Thierry Lhermitte dans le rôle du Zèbre et Caroline Cellier dans celui de Camille.

Aux éditions FOLIO ; 220 pages.


2. L’île des Gauchers (1995)

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Dans les années 1930, Lord Jeremy Cigogne, aristocrate anglais de 38 ans, vit un amour passionné avec sa femme Emily. Pourtant, malgré leurs sentiments intenses, il réalise qu’il n’a jamais su transformer cette passion en amour véritable. À trop vouloir demeurer son amant, il n’a pas appris à devenir son époux.

C’est alors qu’il découvre l’existence d’une île mystérieuse dans le Pacifique Sud, fondée en 1885 par des utopistes français. Sur cette terre australe peuplée majoritairement de gauchers, les habitants ont érigé l’art d’aimer en priorité absolue. Déterminé à sauver son couple, Lord Cigogne embarque femme et enfants vers cette destination hors du commun où les couples doivent se soumettre à d’étranges rituels : séjours sur l’île du Silence et l’île de la Vérité, second mariage aux clauses surprenantes, périodes d’abstinence ou de libertinage, capture d’animaux mythiques servant de baromètres sentimentaux…

Publié en 1995 chez Gallimard, ce livre mêle habilement fantaisie et réflexion sociale. À travers cette microsociété utopique qui privilégie l’amour sur la réussite matérielle, Alexandre Jardin dresse un portrait sans concession d’un Occident gangrené par l’individualisme et l’obsession de la performance, le monde « des droitiers ». Le succès fut immédiat avec plus de 250 000 exemplaires vendus la première année.

Aux éditions FOLIO ; 339 pages.


3. Le Petit Sauvage (1992)

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À 38 ans, Alexandre Eiffel n’est plus que l’ombre du petit garçon turbulent qu’il fut jadis. Héritier du nom illustre du constructeur de la tour parisienne, il fabrique des serrures et mène une existence morne aux côtés d’une épouse qui lui sert de « bouillotte ». Un jour, la découverte d’un perroquet sur un marché, qui répète les mots de son père – « Le Petit Sauvage, tu es un fou ! » – déclenche en lui une tempête.

Les mots du perroquet agissent comme un électrochoc : Alexandre quitte sa femme, vend son entreprise et rachète la Mandragore, le domaine familial de son enfance. Il y réinstalle sa grand-mère, retrouve ses amis d’autrefois et renoue avec Fanny, son amour de jeunesse. Dans une quête effrénée pour redevenir l’enfant qu’il était, Alexandre se lance dans une série d’aventures où la frontière entre réalité et fantasme devient de plus en plus floue, jusqu’à mettre en péril sa santé mentale.

Publié en 1992, ce roman d’Alexandre Jardin se distingue par sa mise en page qui évolue au fil des chapitres : la typographie change, les lignes ondulent, des dessins apparaissent. Cette originalité formelle fait écho à la désorganisation mentale progressive du protagoniste. Le récit jongle entre « je » et « il », traduisant le déchirement du personnage entre son présent d’adulte et son passé d’enfant. Cette schizophrénie narrative s’intensifie jusqu’au dénouement dans un tourbillon vertigineux.

Aux éditions FOLIO ; 251 pages.


4. Fanfan (1990)

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Paris, années 1990. Alexandre Crusoé, jeune homme de bonne famille, s’apprête à épouser Laure quand le destin place Fanfan sur sa route. La jeune femme incarne tout ce qu’il désire mais aussi ce qu’il redoute : une passion dévorante qui pourrait le mener sur les traces de ses parents, adeptes du libertinage.

Pour conjurer ses démons tout en préservant l’intensité de ses sentiments, Alexandre imagine une solution radicale : courtiser Fanfan sans jamais céder au désir physique. Ce choix le précipite dans une spirale d’actes insensés. Il rompt ses fiançailles, dilapide l’argent de son père, espionne Fanfan depuis un appartement adjacent équipé d’un miroir sans tain, et va jusqu’à se glisser sous son lit pendant son sommeil. De son côté, Fanfan multiplie les provocations pour le faire craquer. Cette quête obsessionnelle d’un amour platonique pousse Alexandre aux limites de la raison.

Troisième roman d’Alexandre Jardin paru en 1990, ce récit d’amour contrarié a séduit des milliers de lecteurs avant d’être porté à l’écran trois ans plus tard par l’auteur lui-même. Sophie Marceau et Vincent Perez y incarnent ce duo d’amoureux aux prises avec leurs contradictions. L’histoire fait écho aux obsessions de Jardin sur l’érosion du sentiment amoureux, déjà présentes dans « Le Zèbre » qui lui avait valu le Prix Femina en 1988.

Aux éditions FOLIO ; 247 pages.


5. Des gens très bien (2011)

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Avec « Des gens très bien », Alexandre Jardin lève le voile sur un lourd secret de famille : son grand-père Jean, dit « le Nain jaune », fut l’un des plus proches collaborateurs de Pierre Laval sous l’Occupation. Directeur de cabinet d’avril 1942 à octobre 1943, il participa aux rouages du régime de Vichy au moment même où celui-ci livrait des milliers de Juifs aux nazis, notamment lors de la rafle du Vél’ d’Hiv.

L’auteur raconte comment cette histoire l’a rongé depuis l’adolescence, alors que sa famille s’évertuait à maintenir l’image d’un grand-père respectable. Son propre père, Pascal Jardin, avait même contribué à forger cette légende à travers plusieurs livres. Après des années de recherches obsessionnelles sur cette période, Alexandre Jardin décide de briser l’omerta familiale et de confronter ce passé trouble.

Ce livre marque une rupture radicale avec les romans précédents d’Alexandre Jardin, connu jusque-là pour ses histoires d’amour légères. La publication provoque de vives réactions, notamment de la part d’historiens qui contestent certaines de ses affirmations sur le rôle exact de Jean Jardin dans la machine vichyste. Elle déclenche aussi une violente querelle familiale, plusieurs membres des Jardin accusant Alexandre d’avoir trahi la mémoire collective. Le débat dépasse rapidement le cadre des Jardin pour questionner la façon dont la France a géré l’héritage de Vichy et le silence de toute une génération sur ses compromissions.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 312 pages.


6. Les Coloriés (2004)

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Paris, 2003. L’ethnologue parisien Hippolyte Le Play rencontre Dafna, une jeune femme de trente ans au comportement déconcertant. Spontanée et imprévisible, elle se dit issue d’une société secrète : les Coloriés, un peuple d’adultes-enfants vivant sur une île du Pacifique. Ces êtres singuliers refusent les conventions sociales et s’adonnent à une existence fondée sur le jeu et l’instant présent. Leur particularité ? Ils se peignent le corps aux couleurs de leurs émotions plutôt que de porter des vêtements.

Subjugué par cette femme qui allie la sensualité d’une adulte à la fantaisie d’une enfant, Hippolyte découvre que les Coloriés sont nés d’une révolte. En 1980, un groupe d’enfants abandonnés sur une île a décidé de créer sa propre société, bannissant toute présence adulte. Vingt-trois ans plus tard, Dafna a quitté l’île pour retrouver la trace de ses parents disparus. Sa rencontre avec l’ethnologue va bouleverser leurs existences.

Cette fable sur l’enfance perdue a fait l’objet d’une double publication : une version pour adultes et une adaptation jeunesse intitulée « La Révolte des coloriés ». L’opposition entre les « Culottés » (les adultes conventionnels) et les Coloriés sert de métaphore pour interroger la standardisation de nos vies.

Aux éditions FOLIO ; 352 pages.

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