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Nicolas Beuglet en 7 thrillers – Notre sélection

Nicolas Beuglet en 7 thrillers – Notre sélection

Nicolas Beuglet, né en 1974, est un écrivain et journaliste français. Il débute sa carrière dans le journalisme au Figaro Étudiant et comme présentateur de flashs info sur Europe 2, avant de passer quinze années à M6 où il occupe successivement les postes de présentateur, rédacteur en chef et producteur.

En 2011, il fait ses premiers pas dans la littérature avec « Le premier crâne », publié sous le pseudonyme de Nicolas Sker. Mais c’est avec « Le cri » (2016), premier tome d’une trilogie mettant en scène l’inspectrice norvégienne Sarah Geringën, qu’il connaît le succès, remportant plusieurs prix littéraires. La série s’est vendue à plus de 500 000 exemplaires.

Il poursuit son œuvre avec une deuxième série autour du personnage de Grace Campbell, et s’aventure également dans la bande dessinée avec la série « L’Alchimiste » et l’adaptation en BD de son roman « Le cri ».

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Inspectrice Sarah Geringën – Le cri (2016)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Une nuit glaciale en Norvège, l’inspectrice Sarah Geringën arrive à l’hôpital psychiatrique de Gaustad pour enquêter sur un prétendu suicide. Le patient gît dans sa cellule crispé dans un rictus de terreur absolue. L’homme, connu uniquement sous le matricule 488 – gravé sur son front – était interné depuis trente ans sans que personne ne sache son identité. Le comportement suspect du personnel et l’incendie criminel déclenché par le directeur confirment rapidement qu’il ne s’agit pas d’une simple mort naturelle.

Sa piste la conduit en France, où elle rencontre Christopher Clarence, un journaliste dont le frère a été tué après avoir enquêté sur des expériences médicales confidentielles. Dans une course contre la montre pour sauver le neveu de Christopher pris en otage, ils découvrent un programme secret de la CIA datant de la guerre froide. Leur quête de vérité les propulse de l’île de l’Ascension aux souterrains du Minnesota, sur les traces d’une terrifiante manipulation du cerveau humain.

Autour du livre

Premier roman signé sous son véritable nom (après « Le premier crâne » publié sous le pseudonyme de Nicolas Sker en 2011), « Le cri » propulse Nicolas Beuglet au rang des auteurs majeurs du thriller français contemporain. Publié aux éditions XO en 2016, il nécessite cinq années de recherches et de documentation pour voir le jour.

Cette sombre histoire se déploie selon une construction maîtrisée qui fait la part belle aux rebondissements. Si les premières pages immergent le lecteur dans l’ambiance oppressante d’un hôpital psychiatrique norvégien, le récit prend rapidement une ampleur inattendue. Le cadre géographique s’étend considérablement : d’Oslo à Paris, de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota jusqu’aux hauteurs de Nice. Cette extension spatiale s’accompagne d’une montée progressive en puissance du suspense et des enjeux.

L’intrigue s’inspire directement du projet MK-Ultra, programme d’expérimentations secrètes conduit par la CIA des années 1950 aux années 1970. Ces recherches controversées visaient à développer des techniques de manipulation mentale, notamment via l’administration de substances psychotropes comme le LSD. Cette trame historique avérée confère une dimension glaçante au récit, d’autant que Nicolas Beuglet s’appuie sur une documentation minutieuse pour en restituer les moindres aspects.

Le personnage central, Sarah Geringën, incarne une héroïne complexe et tourmentée. Cette inspectrice norvégienne au passé militaire trouble porte en elle une profonde blessure. Sa froideur apparente masque une sensibilité à vif que l’auteur dévoile progressivement. En binôme avec Christopher, journaliste d’investigation français lui aussi marqué par son histoire, elle se lance dans une quête effrénée de vérité qui les confronte à des enjeux dépassant largement le cadre d’une simple enquête criminelle.

Le rythme narratif alterne savamment entre des passages d’action spectaculaires et des moments plus introspectifs, créant une tension qui ne faiblit jamais vraiment. La formation de scénariste de Nicolas Beuglet transparaît dans sa manière de découper les scènes et d’enchaîner les séquences avec un sens aigu du timing. Cette écriture très visuelle donne parfois au récit des allures de blockbuster hollywoodien.

La critique s’accorde sur les qualités du livre tout en pointant certaines limites. Marina Carrère d’Encausse lui accorde une critique élogieuse. Les comparaisons avec Dan Brown et Jean-Christophe Grangé reviennent fréquemment, notamment pour le mélange d’action haletante et de mysticisme scientifique. Si certains regrettent quelques invraisemblances dans l’enchaînement des péripéties, la plupart saluent l’efficacité du dispositif narratif et la solidité de la documentation historique.

Vendu à près de 200 000 exemplaires, « Le cri » marque le début d’une trilogie mettant en scène Sarah Geringën.

Aux éditions POCKET ; 560 pages.


2. Inspectrice Sarah Geringën – Complot (2018)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Sur une île battue par les vents au nord de la Norvège, un meurtre secoue le pays : la Première ministre a été assassinée dans des conditions atroces. L’inspectrice Sarah Geringën arrive sur les lieux en pleine nuit, escortée par les forces spéciales. Le corps nu de la victime porte d’étranges marques rituelles, et tout indique qu’elle a tenté d’effacer des preuves avant de succomber.

L’enquête propulse Sarah et Christopher, son compagnon journaliste, dans une spirale meurtrière qui les mène de la Norvège au Vatican. Ils découvrent peu à peu l’existence d’une société secrète prête à tout pour empêcher trois femmes de révéler des vérités enfouies depuis des millénaires. Mais un tueur impitoyable les précède et élimine systématiquement leurs contacts, comme guidé par une force mystérieuse.

Autour du livre

Deuxième volet de la trilogie mettant en scène l’inspectrice Sarah Geringën, « Complot » prend racine dans l’actualité brûlante du mouvement #MeToo et des questions féministes contemporaines. Nicolas Beuglet a entamé l’écriture de ce thriller en 2013, bien avant l’affaire Weinstein, démontrant une prescience remarquable des bouleversements sociétaux à venir.

L’inspectrice Sarah Geringën s’affirme dans cette nouvelle enquête avec une personnalité complexe qui se renforce. Plus tourmentée, elle dévoile progressivement sa part d’ombre tandis que sa relation avec Christopher, journaliste et père adoptif du petit Simon, gagne en profondeur. Le couple, uni lors de l’affaire 488 relatée dans « Le cri », tente de construire une vie de famille sur l’îlot norvégien de Grimsøya lorsque le meurtre de la Première ministre les précipite dans une nouvelle enquête.

Le thriller mêle habilement questions politiques, théologiques et scientifiques en s’appuyant sur une trame documentaire rigoureuse. Nicolas Beuglet interroge les fondements mêmes de la civilisation et l’origine du patriarcat à travers trois axes : politique, scientifique et religieux. Son travail de recherche associe mythologie, histoire des religions et archéogénétique pour étayer sa démonstration sur la place des femmes dans l’histoire de l’humanité.

L’action se déploie de la Norvège au Liban, en passant par l’Allemagne et le Vatican, dans une série de chapitres courts et incisifs qui maintiennent une tension permanente. Le récit évite les écueils théoriques grâce à un dosage maîtrisé entre réflexion sociétale et narration haletante. Néanmoins, certains critiques relèvent des scènes d’action parfois excessives qui frôlent l’invraisemblable, rappelant l’univers de Jason Bourne.

Paris Match évoque « un palpitant thriller féministe », tandis que La Tribune de Genève souligne la qualité des recherches scientifiques qui sous-tendent l’intrigue. François Lestavel, dans Paris Match, qualifie le roman de véritable « page turner ».

Aux éditions POCKET ; 576 pages.


3. Inspectrice Sarah Geringën – L’île du Diable (2019)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Sarah Geringën sort de prison après un an de détention quand elle apprend l’assassinat de son père. Le corps de celui-ci, retrouvé dans son bureau en Norvège, présente d’étranges stigmates : une poudre blanche le recouvre, ses extrémités sont gangrenées et son visage figé dans un rictus de douleur. Plus troublant encore, une clé a été découverte dans son estomac. L’ex-inspectrice des forces spéciales, bien que suspendue de ses fonctions, obtient l’autorisation d’enquêter officieusement aux côtés d’un jeune officier.

Cette quête de vérité la mène des forêts norvégiennes jusqu’aux confins de la Sibérie, sur la mystérieuse île de Nazino surnommée « l’île du Diable ». Au fil de ses découvertes, Sarah réalise que son père n’était pas l’homme qu’elle croyait connaître. Son passé dissimule des secrets terrifiants, liés à l’un des épisodes les plus sombres du stalinisme : la déportation massive de 6000 prisonniers sur cette île en 1933.

Autour du livre

Troisième volet de la saga mettant en scène l’inspectrice Sarah Geringën, « L’île du Diable » clôt la trilogie entamée avec « Le cri » et « Complot ». Nicolas Beuglet conjugue dans ce thriller une trame historique méconnue à des recherches scientifiques de pointe sur l’épigénétique, cette science qui étudie la transmission des traumatismes entre générations.

Le personnage de Sarah Geringën connaît une évolution notable dans ce troisième opus. L’inspectrice des forces spéciales, autrefois inébranlable, apparaît ici fragilisée par son année de détention. Cette vulnérabilité nouvelle nourrit la dimension psychologique du récit, tout en permettant d’éclairer sous un jour différent ce personnage jusqu’alors caractérisé par sa froideur et son efficacité. La découverte progressive du passé de son père la confronte à ses propres démons et interroge la transmission transgénérationnelle des traumatismes.

L’auteur s’appuie sur un fait historique peu documenté : la déportation massive de 6000 prisonniers sur l’île de Nazino en Sibérie en 1933, sous le régime stalinien. Cet événement tragique, où plus de 4000 déportés périrent notamment du fait d’actes de cannibalisme, n’a été révélé au public qu’en 2002. Nicolas Beuglet mène un important travail de documentation pour reconstituer cette page sombre de l’Histoire.

La construction du roman s’articule autour de chapitres courts qui maintiennent un rythme soutenu. L’intrigue se déploie de la Norvège à la Sibérie et alterne entre trois fils narratifs : l’enquête de Sarah sur le meurtre de son père, les investigations de Christopher sur une ancienne affaire impliquant Sarah, et une mystérieuse disparition sur laquelle travaille le commandant Stefen.

Michel Primault de Femme Actuelle évoque « un thriller haletant, servi par une écriture sans concessions ». Pour Le Point, Nicolas Beuglet s’impose comme « le roi du thriller français ». Florence Dalmas du Dauphiné Libéré loue sa capacité à « mêler fiction et réalité historique », tandis que Christophe Colinet de La Nouvelle République du Centre-Ouest souligne « une plongée bouleversante dans le réel ». Si la dimension scientifique et historique suscite l’intérêt, plusieurs lecteurs regrettent toutefois que ces aspects ne soient pas davantage approfondis dans cet opus plus court que les précédents.

Aux éditions POCKET ; 312 pages.


4. Inspectrice Grace Campbell – Le dernier message (2020)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Sur l’île d’Iona, battue par les vents d’Écosse, un meurtre atroce vient d’être commis dans un monastère isolé. Le corps mutilé d’Anton, un pensionnaire mystérieux, est découvert avec le cerveau prélevé selon un rituel barbare. L’inspectrice Grace Campbell, mise au placard depuis un an après une enquête ratée, reçoit cette mission comme une dernière chance de prouver sa valeur.

Dans les murs austères de l’abbaye, Grace découvre que la victime menait des recherches secrètes en astrophysique. Son investigation la mène des grottes profondes des Highlands jusqu’aux glaces du Groenland, où elle fait équipe avec Naïs, une agent de la DIA américaine. Peu à peu, elles mettent au jour un complot d’envergure mondiale lié à une organisation tentaculaire, dont les ambitions dépassent largement le cadre d’un simple meurtre.

Autour du livre

Après une trilogie à succès mettant en scène l’inspectrice norvégienne Sarah Geringën, Nicolas Beuglet inaugure en 2020 une nouvelle série avec « Le dernier message ». Cette fois-ci, direction l’Écosse, terre mystique « où les pierres palpitent des histoires de promesse et de vengeance éternelles ». Le choix de ce décor ne doit rien au hasard – ces paysages austères et grandioses servent d’écrin à une intrigue qui transcende le simple polar pour aborder des questionnements existentiels sur l’avenir de l’humanité.

Le talent de Nicolas Beuglet s’exprime dans sa capacité à métamorphoser une enquête criminelle apparemment classique – un meurtre dans un monastère isolé – en une réflexion vertigineuse sur l’intelligence humaine et les origines de l’univers. Son héroïne Grace Campbell incarne cette dualité : derrière la façade d’une inspectrice mise au placard pour une erreur professionnelle se dissimule une femme complexe, dont les secrets demeurent en partie inexplorés à la fin du roman. Cette porte blindée dans son appartement, métaphore de ses démons intérieurs, ajoute une épaisseur psychologique au personnage et maintient le lecteur en haleine pour les prochains volets de la série.

La force de l’ouvrage réside dans l’imbrication entre fiction et réalité. Les théories scientifiques évoquées, notamment sur la régression de l’intelligence en Occident et l’influence des technologies numériques sur nos capacités cognitives, s’appuient sur des recherches universitaires avérées. Cette volonté d’ancrer le récit dans des faits établis confère au propos une dimension prophétique particulièrement dérangeante. Le passage progressif d’une ambiance rappelant « Le nom de la rose » à des considérations dignes de « 2001, l’odyssée de l’espace » témoigne de l’ambition du projet.

Les ventes de Nicolas Beuglet ont atteint le million d’exemplaires en seulement trois romans, un succès qui se confirme avec « Le dernier message ». La critique salue unanimement cette nouvelle direction prise par l’auteur. Bruno Corty du Figaro Littéraire souligne l’audace du parti pris narratif, tandis que Le Parisien Week-End loue la manière dont Beuglet « joue avec nos nerfs et notre QI ». Nice Matin évoque « un thriller redoutable sur notre monde trop connecté ». La Dépêche du Midi place l’auteur dans la lignée de Jean-Christophe Grangé et souligne l’importance des faits historiques et scientifiques qui enrichissent ses intrigues.

Aux éditions POCKET ; 416 pages.


5. Inspectrice Grace Campbell – Le passager sans visage (2021)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

L’inspectrice Grace Campbell découvre un matin une mystérieuse enveloppe sur son paillasson. Le message qu’elle contient la replonge brutalement dans son passé : enfant, elle avait été enlevée et séquestrée avant de réussir à s’échapper grâce à l’aide d’un jeune garçon. Depuis, une pièce secrète de son appartement de Glasgow renferme les souvenirs de ce traumatisme qu’elle n’a jamais osé affronter.

Poussée par ce message anonyme, Grace décide de rouvrir l’enquête sur son rapt. Ses investigations la mènent d’Écosse jusqu’en Allemagne, sur les traces du célèbre conte du joueur de flûte d’Hamelin. Elle met bientôt au jour un vaste réseau international de pédocriminalité, protégé par une puissante organisation baptisée Olympe. Pour faire tomber les responsables, Grace devra s’associer à Gabriel, un homme qu’elle considérait jusqu’ici comme son pire ennemi.

Autour du livre

Deuxième volet d’une trilogie qui s’inscrit dans la continuité du « Dernier message », « Le passager sans visage » marque le retour de l’inspectrice écossaise Grace Campbell. La genèse du roman prend racine dans les souvenirs d’enfance de Nicolas Beuglet, particulièrement marqué par le conte du joueur de flûte de Hamelin. Ce conte se distingue, selon lui, par l’absence d’éléments magiques ou fantastiques, contrairement aux autres récits traditionnels. Cette particularité, couplée à la découverte de registres médiévaux attestant la disparition de cent trente enfants à Hamelin, a servi de fondement à cette nouvelle intrigue.

Pour construire son récit, Nicolas Beuglet s’appuie sur le scandale du projet Kentler, une affaire pédocriminelle qui a secoué l’Allemagne. Pendant plus de trente ans, les services sociaux de Berlin ont sciemment placé des enfants abandonnés chez des pédophiles. Cette révélation tardive, peu médiatisée, nourrit la trame narrative et soulève des questions sur les zones d’ombre de notre société contemporaine.

Grace Campbell, personnage central, gagne en profondeur et en complexité. Les lecteurs découvrent enfin ce qui se dissimule derrière la mystérieuse porte blindée de son appartement, élément intriguant laissé en suspens dans le précédent opus. Son passé traumatique ressurgit et la confronte à une enquête personnelle qui la mène de l’Écosse jusqu’aux confins de la Forêt-Noire.

Julie Malaure du Point souligne la capacité de Nicolas Beuglet à créer un « univers singulier et angoissant ». Isabelle Lesniak des Échos met en avant « les explications historiques passionnantes » apportées au conte des frères Grimm. Bernard Lehut de RTL évoque « un des meilleurs thrillers du moment ». François Lestavel de Paris Match note l’évolution du personnage de Grace, « de plus en plus attachante au fur et à mesure que ses failles se révèlent ».

Aux éditions POCKET ; 384 pages.


6. Inspectrice Grace Campbell – L’archipel des oubliés (2022)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans les terres glacées d’Écosse, deux inspectrices unissent leurs forces contre un ennemi redoutable. Grace Campbell, méthodique et réfléchie, fait équipe avec l’impulsive Sarah Geringën pour déjouer les plans d’Olympe, une organisation tentaculaire dirigée par le mystérieux « homme sans visage ». Après avoir réussi à abrutir les populations et à les terroriser, ce dernier s’apprête à lancer la phase finale de son projet destructeur.

Leur seule piste les mène vers un manoir perdu dans les brumes d’Écosse. Derrière ses volets clos vit une étrange veuve, en apparence inoffensive. Cette rencontre propulse les deux enquêtrices dans une course effrénée du Loch Ness jusqu’à la Norvège, puis vers un archipel secret qui pourrait bien constituer le dernier rempart face au chaos programmé par Olympe.

Autour du livre

Dans ce sixième opus publié chez XO Éditions, Nicolas Beuglet réussit un tour de force en réunissant pour la première fois ses deux héroïnes emblématiques : Sarah Geringën et Grace Campbell. Cette rencontre, loin d’être fortuite, constitue l’aboutissement d’un projet mûrement réfléchi depuis la conception du « Dernier message ». Les deux inspectrices, que tout oppose tant dans leur méthode que dans leur tempérament, se complètent avec une étonnante efficacité. L’une, norvégienne au caractère impulsif et physique, l’autre, écossaise plus empathique et posée, forment un duo dont la complémentarité sert admirablement la narration.

Les paysages écossais et norvégiens ne servent pas de simple toile de fond mais participent activement à l’atmosphère du récit. L’île de Hirta, située dans l’archipel de Saint-Kilda, occupe une place centrale dans l’intrigue. Ce lieu chargé d’histoire, balayé par des vents violents qui rendent impossible tout accès aérien, abrite les vestiges d’une communauté ayant vécu en autarcie pendant des siècles, mêlant druidisme et valeurs de liberté.

La narration s’articule autour de thématiques sociétales contemporaines, notamment les dérives potentielles des nouvelles technologies. Sans tomber dans un discours moralisateur, Beuglet questionne notre rapport à la dématérialisation et au numérique. Les travaux de Thomas Edison sur le nécrophone, destiné à capter les ondes des âmes, s’intègrent dans cette réflexion plus large sur les limites de la science et de la technologie.

La dimension politique et sociale prend parfois le pas sur l’aspect thriller, ce qui divise les lecteurs. Certains apprécient cette mise en perspective des enjeux contemporains, tandis que d’autres regrettent un message parfois appuyé sur les dangers du tout-numérique et la perte progressive des libertés individuelles. Cette dualité entre divertissement et réflexion sociétale constitue la signature de Nicolas Beuglet.

L’accueil critique s’avère largement positif. Bernard Lehut de RTL salue « l’un des géants du thriller français ». Julie Malaure du Point évoque « La Bombe Beuglet », tandis que Frédérick Rapilly de Télé 7 jours souligne « une atmosphère venimeuse » particulièrement réussie. Sébastien Dubos de Midi magazine met en avant « l’adéquation entre de très puissants éléments de suspense, une bonne dose de violence, et des faits réels vérifiés ».

Aux éditions POCKET ; 400 pages.


7. L’ultime avertissement (2024)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans un manoir perdu au cœur des Appalaches enneigées, Felicia, brillante experte en art, pense venir expertiser trois objets exceptionnels de la collection Castelmore. Mais dès son arrivée, elle apprend la véritable raison de sa venue : quatre collectionneurs ont disparu sans laisser de traces. Pour résoudre cette énigme, elle devra collaborer avec Armand, un ancien inspecteur de police devenu prêtre, dont le passé mystérieux intrigue autant qu’il inquiète.

Aux côtés d’Armand, Felicia se lance sur les traces des disparus. Le duo improbable sillonne le monde, des États-Unis à l’Afrique du Sud en passant par l’Autriche, poursuivi par de redoutables adversaires. Au fil de leur investigation, ils mettent au jour un secret stupéfiant qui pourrait bouleverser l’avenir de l’humanité.

Autour du livre

Après deux ans d’absence, Nicolas Beuglet signe son retour avec « L’ultime avertissement », un récit qui s’inscrit dans la continuité de ses précédents ouvrages tout en prenant une direction inattendue. Cette pause réflexive lui a permis de s’immerger dans des domaines aussi divers que les capsules temporelles et la recherche de civilisations extraterrestres, deux thématiques qui nourrissent l’intrigue de ce nouveau titre.

Le choix d’un duo atypique constitue l’une des singularités majeures de cet opus. En confiant l’enquête à Felicia Duplessis, experte en art, et Armand Borderive, ancien policier devenu prêtre, l’écrivain s’éloigne des sentiers battus du thriller traditionnel. Cette association improbable engendre une dynamique particulière : la jeune femme, passionnée et volubile, se heurte dans un premier temps au machisme latent de son partenaire, avant que leurs différences ne se muent en complémentarité. Le romancier confie d’ailleurs n’avoir pas anticipé l’évolution de leur relation, laissant ses personnages tracer leur propre chemin au fil des pages.

Cette nouvelle intrigue s’enracine dans la réalité scientifique contemporaine. Les capsules temporelles, dont 1 485 spécimens sont officiellement recensés sur Terre, constituent l’un des piliers du récit. Ces conteneurs, destinés aux générations futures, portent en eux une réflexion sur la transmission du savoir à très long terme. L’exemple le plus saisissant reste la « crypte de la civilisation », scellée en 1940 et programmée pour une ouverture en l’an 8113. En parallèle, les considérations astrophysiques sur la possible existence d’autres formes de vie intelligente dans l’univers insufflent une dimension supplémentaire au propos.

La construction du récit reflète les contraintes imposées par le profil inhabituel des protagonistes. Privés des ressources policières traditionnelles, Felicia et Armand doivent redoubler d’ingéniosité pour progresser dans leur enquête. Cette limitation génère une tension permanente, accentuée par des déplacements qui les conduisent des sommets enneigés des Appalaches jusqu’aux étendues brûlantes de la savane sud-africaine.

Bernard Babkine, dans Madame Figaro, compare le dynamisme de l’intrigue à celui d’un James Bond. Le Parisien met en avant la capacité du romancier à ancrer ses fictions les plus audacieuses dans des faits rigoureusement exacts. Version Femina salue l’originalité du tandem d’enquêteurs, tandis que Les Dernières Nouvelles d’Alsace insistent sur la dimension prophétique du propos. Marie France évoque notamment la présence d’un personnage inspiré d’Elon Musk, qui ajoute une touche actuelle à l’ensemble.

Aux éditions XO ; 301 pages.

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