Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur l’histoire du punk.
1. No Future – Histoire du punk (Caroline de Kergariou)
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La première synthèse globale sur le mouvement Punk, de la musique londonienne aux écoles d’art new-yorkaises et au graphisme parisien.
Plus personne aujourd’hui ne remet en cause l’importance de Mai 68 en tant que fracture sociale, culturelle et politique. Le mouvement punk, pris pour une énième agitation adolescente, incompréhensible car chantant la laideur, représente en réalité une fracture toute aussi profonde.
Bien masqué derrière son amour de la provocation, le punk est beaucoup plus sérieux qu’il n’y paraît : il constitue la réponse d’une génération à un monde usé, dont le modèle économique s’est fracassé sur le choc pétrolier de 1974. C’est la Blank Generation, la génération vide, celle qui a toujours connu la télévision, la prospérité et l’abondance, mais une abondance que l’on découvre quelque peu frelatée, à l’instar des colorants chimiques cancérigènes ou du » poulet aux hormones « .
Et si le mot punk évoque en tout premier lieu la musique, il nourrit d’autres formes artistiques, comme le graphisme, et se conjugue en art de vivre, esthétique, philosophie et politique. Des mots qui auraient paru pompeux aux adultes qui découvrirent en 1977 des jeunes gens hargneux aux vêtements lacérés et aux cheveux verts ou rouges hérissés sur la tête.
Quatre décennies plus tard, il est possible de revenir sur cette époque de manière dépassionnée et de suivre jusqu’à aujourd’hui les riches prolongements d’un mouvement fascinant.
À propos de l’auteur
Scénariste et auteur dramatique, Caroline de Kergariou est touchée par le mouvement punk dès 1977. Elle écrit pour les magazines Rock Hebdo, Rock’n roll musique et Rock en Stock durant les années 1970, les années punk, avant de travailler pour la télévision et la radio. En 2015, elle reçoit le Prix SACD Radio pour l’ensemble de son œuvre de fiction radiophonique.
2. Raw power – Une histoire du punk américain (Stan Cuesta)
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Le punk n’est pas une musique. Encore moins un look. C’est un état d’esprit. Mais où et quand est-il né ? On pense bien évidemment à la scène new-yorkaise des années 1970 qui gravitait autour du CBGB, ce club mythique où Television, Patti Smith, les Ramones et des dizaines d’autres ont fait leurs premiers pas.
Mais l’esprit punk, mélange de romantisme et de sauvagerie, d’amateurisme et de goût de l’expérimentation, est apparu bien avant, au cour de l’Amérique profonde, avec les groupes garage des sixties, voire même avec le rockabilly des années cinquante.
Ce livre raconte l’explosion de ce fabuleux bouillonnement créatif, en retraçant le parcours parfois météorique de grands précurseurs du genre, dont l’influence sur les générations futures sera inversement proportionnelle au succès rencontré à leur époque : Hasil Adkins, Sonics, Seeds, Velvet Underground, Stooges, MC5, Modern Lovers, New York Dolls, Suicide, ils sont tous là !
Sans oublier cette fameuse vague new-yorkaise qui donnera naissance à de grands groupes aux esthétiques très variées, comme Blondie ou Talking Heads, puis à la no wave, à la new wave et, en Californie, au mouvement hardcore, une autre idée du punk, plus violente et moins intellectuelle.
Au XXIe siècle, le punk est partout – du sommet des ventes avec Green Day aux plus petits clubs du monde entier – et est devenu l’influence incontournable de tout ce que le rock produit encore d’intéressant, des Strokes au White Stripes.
En proposant une vision originale de l’histoire foisonnante d’un des derniers mouvements majeurs de la musique populaire, ce livre réhabilite un genre trop souvent réduit à une caricature pour lui redonner la place qu’il mérite, celle d’une formidable aventure artistique.
À propos de l’auteur
Journaliste musical (Rock&Folk, Mojo, Rolling Stone), Stan Cuesta a écrit et traduit de nombreux livres sur la musique. Il est notamment l’auteur de Nirvana, une fin de siècle américaine et Jeff Buckley (Castor Astral), et le traducteur de Babylon’s Burning de Clinton Heylin, L’Autobiographie de John Cale (Au Diable Vauvert), New York 73/77 de Will Hermes et Dennis Hopper, Born To Be Wild de Tom Folsom (Rivages Rouge).
3. Please Kill Me – L’Histoire non censurée du punk par ses acteurs (Legs McNeil, Gillian McCain)
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Please Kill Me est le fruit (vénéneux) de centaines d’heures d’entretiens avec ceux qui ont animé l’un des mouvements culturels et musicaux les plus détonants de la fin du XXe siècle : le punk-rock américain.
Réalisé sous forme de montage nerveux, extrêmement vivant et souvent impitoyablement drôle ou tragique, ce livre dans lequel les voix se répondent rarement pour s’accorder nous offre une plongée incroyable dans la vie quotidienne pleine de bruit et de fureur, de drogues, de catastrophes, de sexe et de poésie (parfois) du Velvet Underground, des Stooges d’Iggy Pop, du mc5, des New York Dolls et des Heartbreakers de Johnny Thunders, de Patti Smith, de Television, des Ramones ou encore de Blondie.
Avec gouaille, une verve redoutable ou un humour pince-sans-rire, les acteurs ressuscitent pour nous les anecdotes les plus délirantes des différentes époques de leur vie, à tel point qu on a l’impression de partager avec eux leurs galères, qu’on étouffe de rire à l’évocation des frasques d’Iggy Pop déchaîné ou d’un impayable Dee Dee Ramone.
L’enchaînement irrévérencieux des points de vue provoque des effets comiques souvent irrésistibles, puisqu’ici, comme l’indique le sous-titre, aucune censure n’a cours : les amitiés indéfectibles côtoient les antipathies persistantes et les amours explosives (Connie et Dee Dee, Sid et Nancy).
Personne ne semble pourtant avoir la moindre honte à dévoiler ce qui fut bien souvent un mode de vie extrême, moins centré, par rapport au punk anglais, sur l’image et dédié avant tout à une certaine forme d’innocence paradoxale, refusant aussi bien les idéaux peace and love éculés des années 60 que la culture de l’argent roi qui se profilait avec l’arrivée des années 80.
Mais cette innocence verse un lourd tribut à ses excès (overdoses, coups de couteau, prostitution) et manipule la dérision comme une arme de destruction massive.
À propos de l’auteur
Gillian McCain s’est occupée dans les années 70 du « Poetry Project » de St. Mark’s Church à New York, qui, entre autres, révéla Patti Smith. Elle vit à New York.
Legs McNeil est né et a grandi dans le Connecticut, où il est toujours interdit, de nos jours, de vendre de l’alcool après 8 heures du soir. Adolescent, il doit en conséquence partir à New York pour étancher sa soif. En 1975, à 18 ans, il fonde le mythique fanzine Punk. Dans les années 80, il travaille comme rédacteur en chef pour le magazine Spin. Il vit désormais seul à New York et boit du Pepsi.
4. Punk – Les 100 albums cultes (Christian Eudeline)
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No Future ! qu’ils disaient, pourtant cette année on fête leurs quarante ans. Les punks ont beau avoir coupé les ponts avec le passé en reniant leurs racines, » No Elvis, Beatles or The Rolling Stones » (The Clash), et se prédire une mort rapide, ils restent l’un des mouvements musicaux les plus importants du XXe siècle.
Précédant la première vague de groupes identifiés comme tels, Ramones, Sex Pistols, Clash, il est impossible de ne pas voir dans les Seeds, le Velvet Underground ou les Stooges des pionniers. Contrairement à ce qu’ils affirmaient, ils n’étaient pas une génération instantanée, les punks avaient une histoire. Et plutôt qu’une mode passagère, 1977 reste leur année ; leur héritage ne cessera d’être repris et revendiqué, malaxé et trituré.
Que ce soient les groupes hardcore de la Côte Ouest des États-Unis (Black Flag, Dead Kennedys, Descendents), les punk’s not dead de la deuxième vague (Cockney Rejects, Exploited, Crass), les furieux (Misfits, Cramps, Fugazi), les skateurs mohicans millionnaires du disque (Green Day, Offspring, NOFX) sans oublier les derniers héritiers (Anti-Flag, Vaccines, Libertines, Kills) tous ont forgé une histoire. Elle défile comme une évidence dans les pochettes et les paroles, les looks et les attitudes.
Le punk ne se limite donc pas à quelques groupes, une révolution façon prise de la Bastille, c’est d’abord un esprit. Leur volonté première est de se rebeller contre l’ordre établi, refuser le modèle imposé. Être punk montre une vraie force de caractère, raison pour laquelle, il est devenu adjectif abondamment utilisé.
Et puisqu’il y aura toujours un vent de fraîcheur s’opposant au conformisme ambiant, on peut sans sourciller affirmer que le No Future ! n’était qu’un pied de nez. Une antiphrase parfaite. Les punks ne sont pas près de disparaître.
À propos de l’auteur
Christian Eudeline est journaliste dans la presse écrite (VSD, Les Echos, Juke Box Magazine, Rock & Folk). Il a collaboré à quelques émissions télé (CDaujourdh’ui, Tracks) et même à une émission radio (Nova). Il a fait de sa passion pour la musique un métier et s’intéresse à tout ce qui peut être en rapport – des tatouages aux concours de sosies d’Elvis.
Il est l’auteur de plusieurs essais : Nos Années Punk (Denoël, 2002), Anti-Yéyé (Denoël, 2006), Le Rock Gothique (Fetjaine, 2008) et de nombreuses biographies : Jacques Dutronc (Parallèles, 1994), Little Bob (Denoël, 2010), Michel Polnareff (Fayard, 2013), Daniel Darc (Ring, 2014), Christophe (Fayard 2014), Alain Kan (Romart, 2015), Jean-Louis Aubert (Prisma, 2016).
5. Culture punk (Philippe Margotin)
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Philippe Margotin retrace toute l’histoire de la culture punk, des origines du mouvement, en évoquant les courants rock qui vont conduire au punk, jusqu’aux influences du punk lui-même sur d’autres culture, comme le gothique, le cold wave etc.
La mode punk, le cinéma punk, les clubs, les maisons de disques, et les groupes emblématiques. Un beau livre de 240 pages sur toute la culture punk !
À propos de l’auteur
Romancier, consultant et directeur de collections, Philippe Margotin a consacré des livres biographiques à Johnny Hallyday (2011), Amy Winehouse, U2 (2010), Alain Bashung, Radiohead (2009), Michel Polnareff, Sting et The Police, The Who (2007), les Rolling Stones, Muse (2006).