Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres sur le génocide arménien.
1. La Turquie et le fantôme arménien – Sur les traces du génocide (Laure Marchand)
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Le premier génocide du XXe siècle reste impuni. La Turquie continue de nier les massacres de centaines de milliers d’Arméniens ottomans pendant la Première Guerre mondiale et s’efforce d’effacer les traces de ce crime.
Présents en Turquie depuis bientôt une décennie, deux journalistes, Laure Marchand et Guillaume Perrier, ont mené une vaste enquête de terrain – une première – sur la mémoire du génocide dans la Turquie d’aujourd’hui.
Ils ont retrouvé des survivants, des Arméniens convertis à l’islam pour être épargnés, des descendants de Justes turcs qui ont sauvé des Arméniens, des témoignages enfouis dans le silence, des traditions et des églises qui ont survécu à un siècle de déni et d’hostilité.
D’Istanbul à la frontière irakienne, de la mer Noire à la Méditerranée, les deux auteurs ont rassemblé les preuves bien vivantes et si nombreuses du génocide.
A deux ans du centenaire des massacres, ces récits, ces reportages et ces rencontres dessinent le portrait d’un pays malade de son négationnisme, hanté par ce passé qui ne passe pas. Même si des Turcs se battent courageusement contre l’idéologie officielle, à l’instar de Taner Akçam, qui préface ce livre.
Enfin, La Turquie et le Fantôme arménien apportera également des éléments au débat en cours en France sur la pénalisation de la négation du génocide arménien : la loi votée en janvier 2012 a été invalidée par le Conseil constitutionnel et le président François Hollande a promis un nouveau texte.
À propos de l’auteur
Laure Marchand et Guillaume Perrier sont tous les deux correspondants en Turquie, elle pour Le Figaro, et lui pour le journal Le Monde.
De l’ouverture des négociations d’adhésion â l’UE, en 2004, à aujourd’hui, ils ont suivi pas à pas les transformations que connaît la Turquie, notamment sur « la question arménienne’,’ l’une des plus sensibles.
2. Le génocide des Arméniens (Annette Becker, Hamit Bozarslan, Vincent Duclert)
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Le génocide des Arméniens. Un siècle de recherche (1915-2015) est publié à l’occasion de la tenue à Paris, du 25 au 28 mars 2015, du colloque international « Le génocide des Arméniens de l’Empire ottoman dans la Grande Guerre. 1915-2015 : cent ans de recherche ».
Il réunit les contributions scientifiques présentées à la Sorbonne, au Mémorial de la Shoah, à l’École des hautes études en sciences sociales et à la Bibliothèque nationale de France. Ce colloque introduit par le président de la République est organisé par le Conseil scientifique international pour l’étude du génocide des Arméniens (CSI), avec le soutien de la Mission du centenaire 2015 et de nombreuses institutions savantes.
Un siècle après le déclenchement à Constantinople, le 24 avril 1915, de l’extermination des Arméniens ottomans par l’État unioniste, la recherche internationale démontre par cette publication l’étendue de la connaissance scientifique sur le premier génocide contemporain.
Cet ouvrage s’inscrit dans le mouvement des études sur les génocides, en plein développement en France comme dans le monde. Le centenaire de 1915 marque un tournant dans la résonance publique des savoirs scientifiques les plus élevés et l’affirmation d’une conscience internationale de prévention des génocides.
À propos de l’auteur
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3. La France face au génocide des Arméniens (Vincent Duclert)
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En 1915, un événement – l’extermination des Arméniens ottomans – fait basculer le monde dans l’ère des tyrannies et des crimes de masse.
Le traité de Lausanne signé avec la Turquie, huit ans plus tard, scelle la disparition de l’Arménie plurimillénaire, à l’exception de la Petite République des régions russes, soumise à la terreur stalinienne.
Parmi les Alliés, la France porte une lourde responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle et l’abandon des survivants.
Critiques d’une telle politique impériale, des savants, des écrivains, des intellectuels, des parlementaires et diplomates français, des hommes de foi, rejoints par leurs homologues belges et suisses, choisissent de défendre un devoir d’humanité.
Dès la fin du XIXe siècle, ils s’engagent contre l’injustice des grands massacres qui se répètent dans l’Empire ottoman. À la suite de Séverine, Jaurès ou Anatole France, une majorité de dreyfusards se mobilisent. La solidarité devient une cause morale et politique majeure, débouchant sur la formation d’un large « parti arménophile ».
Dans cette étude passionnante, Vincent Duclert révèle l’histoire française de ce génocide tombé dans l’oubli. Il faudra attendre le 29 janvier 2001 pour que le Parlement, retrouvant la mémoire de ses engagements pour les Arméniens, adopte une loi de reconnaissance, tandis qu’intellectuels et historiens réinvestissent le champ de la connaissance du premier génocide.
À propos de l’auteur
Historien à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (CESPRA), Vincent Duclertest venu à l’étude du génocide des Arméniens par l’affaire Dreyfus, Jean Jaurès et la recherche sur les engagements démocratiques dont il est l’un des spécialistes.
4. Comprendre le génocide des Arméniens – De 1915 à nos jours (Hamit Bozarslan, Vincent Duclert, Raymond H. Kévorkian)
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1915. Les Arméniens, parfaitement intégrés à l’Empire ottoman, sont systématiquement exterminés par les radicaux du gouvernement unioniste. Bilan : 1,5 million de victimes arméniennes, sujets ottomans, persans et russes.
Au printemps 1915, la population arménienne ottomane est victime d’un génocide – arrestations massives, déportations et massacres – planifié et exécuté par le parti au pouvoir à Istanbul, le Comité Union et Progrès.
Longtemps contesté, le génocide des Arméniens ne fait plus aucun doute mais Ankara continue d’exercer des pressions pour empêcher sa reconnaissance officielle par les Etats-Unis et certains Etats de l’Union européenne.
Cent ans après, trois historiens ont uni leur force pour concevoir la première synthèse sur l’extermination d’un peuple qui fait entrer l’humanité dans l’âge des génocides.
À propos de l’auteur
Hamit Bozarslan, historien et politologue, enseigne à l’EHESS et est l’auteur d’une Histoire de la Turquie (Texto, 2015).
Vincent Duclert, historien et chercheur au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron, enseigne à l’EHESS.
Raymond H. Kévorkian, historien, est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire moderne et contemporaine de l’Arménie.
5. Un acte honteux – Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque (Taner Akçam)
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«Un acte honteux» : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes).
Pourtant, aujourd’hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.
L’exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d’une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.
Akçam montre de manière irréfutable – puisque ce sont les documents ottomans qui parlent – que, loin de n’être qu’une conséquence aussi fâcheuse qu’involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l’époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de «Jeunes-Turcs».
Ce n’est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l’Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d’aisance.
Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l’échec à traduire en justice les responsables.
Sans provocation ni militantisme, à l’heure où se pose la question de l’adhésion à l’Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l’histoire de leur pays.
À propos de l’auteur
Altuğ Taner Akçam est un sociologue, historien et auteur turc né le 23 octobre 1953 à Ölçek. Il est professeur au Centre pour l’étude de l’Holocauste et des génocides de l’Université du Minnesota.
Il est un des premiers universitaires turcs à reconnaître ouvertement le génocide arménien par l’Empire ottoman en 1915.