Christian Van Duynslaeger, connu sous le nom de plume Christian Laborie, est un écrivain français né à Tourcoing (Nord) en 1948. Après des études d’histoire-géographie à Lille et quelques années d’enseignement dans le Nord-Pas-de-Calais, il s’installe dans les Cévennes en 1978, région qui deviendra sa terre d’adoption et d’inspiration.
Auteur à succès de romans régionalistes ancrés dans l’histoire, il se lance dans l’écriture en 1995. Ses œuvres, souvent des sagas familiales comme « L’Arbre à pain » (2003) ou « La saga des Rochefort » (2014-2018), lui ont valu plusieurs distinctions, dont le Cabri d’Or 2013 pour « Les rives blanches ».
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. La saga des Rochefort – Les Rochefort (2014)
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Dans les premières années du XXe siècle, deux familles nîmoises s’affrontent puis s’unissent autour d’un secret. Les Rochefort dominent l’industrie textile locale grâce à leur toile « denim », prisée jusqu’en Amérique par un certain Levi Strauss. Le patriarche, Anselme, dirige sa famille d’une main de fer et sacrifie le bonheur de ses enfants à son ambition.
Face à eux, les Rouvière mènent une existence paisible sur leurs terres cévenoles. Ils cultivent vignes, blé et oliviers avec un profond respect pour les valeurs traditionnelles. L’adoption d’un garçon trouvé sept ans plus tôt au couvent des sœurs de la Charité va tisser des liens inattendus entre les deux clans.
L’histoire se déroule sur trois décennies fertiles en bouleversements : Première Guerre mondiale, émancipation des femmes, krach boursier de 1929… À travers les destins croisés de ces personnages, Christian Laborie brosse le tableau d’une époque charnière où la modernité se heurte aux traditions. Les enfants se rebellent contre l’autorité paternelle tandis que les secrets de famille remontent inexorablement à la surface.
Aux éditions POCKET ; 672 pages.
2. La saga des Rochefort – L’Enfant rebelle (2015)
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En janvier 1898, deux bébés sont abandonnés à un jour d’intervalle à l’orphelinat des sœurs de la Charité de Nîmes. Le premier, Raphaël, est le fils d’Adèle, une jeune paysanne de 17 ans qui fuit sa famille d’adoption après avoir été violée par leur fils. Le second, Vincent, est déposé en secret par un homme dont on ignore l’identité.
Une erreur de la mère supérieure bouleverse le destin des deux enfants : ils sont échangés lors de leur adoption. L’un d’eux tombe aux mains de paysans qui le maltraitent et l’exploitent sans pitié. Son seul refuge : les montagnes cévenoles où il garde les moutons. Sa quête des origines le mènera sur des chemins inattendus.
Dans ce roman, Christian Laborie nous entraîne dans la société rurale au tournant du XXe siècle. Il y décrit les mutations sociales de l’époque, la Grande Guerre et ses ravages, l’industrie du textile et ses ouvriers exploités. Une fresque historique où se conjuguent secrets de famille, injustices et désir de vengeance.
Aux éditions POCKET ; 480 pages.
3. La saga des Rochefort – Le Goût du soleil (2016)
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1934. Emilio Alvarez quitte sa Catalogne natale et sa fiancée Maria pour fuir la misère. Ce jeune homme de dix-huit ans trouve refuge chez son oncle et sa tante dans le village de Montpezat. Sa connaissance de la vigne lui permet d’obtenir un poste d’ouvrier agricole au domaine des Grandes Terres.
Au fil des jours, il succombe au charme de Justine, la fille de son employeur. Les deux amants se voient en secret, mais leurs rendez-vous clandestins ne passent pas inaperçus. Les rumeurs enflent, jusqu’à atteindre les oreilles du père de la demoiselle. Face à la menace du renvoi d’Emilio, leur amour semble condamné.
L’arrivée d’un grand reporter, Sébastien Rochefort, offre une échappatoire à Emilio. Il lui propose de l’accompagner comme interprète pour couvrir le conflit qui menace l’Espagne. Emilio se trouve alors tiraillé entre sa terre d’adoption et son pays natal, entre Justine et Maria, sa fiancée restée au pays. Son choix le précipitera dans la tourmente de la guerre civile espagnole, où il devra affronter la violence des camps et la mort de ses proches.
La force du roman réside dans sa dimension historique. L’auteur s’est remarquablement documenté sur la Retirada et le sort tragique des réfugiés espagnols dans les camps français. Il parvient à restituer avec justesse l’atmosphère pesante de cette période, les déchirements des exilés entre leur terre d’accueil et leur pays d’origine.
Aux éditions POCKET ; 544 pages.
4. La saga des Rochefort – La Promesse à Élise (2017)
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Saint-Jean-du-Gard, 1956. À dix-neuf ans, Adèle débarque dans ce village des Cévennes pour son premier poste d’institutrice. Elle remarque vite une de ses élèves : Élise, dix ans, une enfant studieuse mais murée dans le silence. La fillette n’a pas de père et vit en marge avec sa mère Lucie, que les habitants du village observent d’un œil soupçonneux.
L’institutrice gagne peu à peu la confiance d’Élise, qui lui remet un cahier où elle a consigné ses souvenirs. Le texte fait frémir : bébé, elle fut déposée chez des fermiers qui la maltraitèrent pendant sept ans. Ce n’est qu’ensuite qu’elle retrouva sa mère. Mais un autre secret se dessine en filigrane, lié à sa naissance pendant la guerre.
Car Lucie aussi porte un fardeau : celui d’avoir aimé un soldat allemand en 1945, alors qu’elle était résistante. Pour tenir sa promesse et rendre la parole à Élise, Adèle devra remonter cette piste jusqu’en Allemagne, au cœur d’une Europe coupée en deux par le Rideau de fer.
« La Promesse à Élise » conjugue plusieurs dimensions. C’est d’abord un récit sur le poids des secrets de famille, incarné par le mutisme d’une enfant traumatisée. C’est aussi une histoire sur la résilience et le pouvoir réparateur de la vérité, portée par trois femmes : Adèle l’institutrice idéaliste, Élise l’enfant blessée, et Lucie la mère courage.
Le roman s’inscrit dans une réflexion plus large sur les séquelles de la Seconde Guerre mondiale. En situant son action en 1956, Christian Laborie montre comment les blessures du conflit continuent d’affecter la société française : méfiance envers les étrangers, jugements moraux sur les relations avec l’ennemi, traumatismes non cicatrisés. L’histoire d’amour entre une résistante et un soldat allemand sert à nuancer la vision manichéenne de cette période.
Aux éditions POCKET ; 544 pages.
5. La saga des Rochefort – L’Héritier du secret (2018)
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Dans les années 1930, la famille Rochefort poursuit son ascension dans l’industrie textile cévenole. Jean-Christophe, le patriarche, a su préserver l’entreprise familiale malgré la crise de 1929. Son fils Pierre s’envole pour l’Amérique où il espère imposer sa marque face au géant Levi Strauss. Pendant ce temps, Thibaud, son frère, part en Allemagne retrouver une branche méconnue des Rochefort et assiste, impuissant, à la montée du nazisme.
À Paris, leur sœur Alix croise le chemin d’Alexandre Muller, un galeriste réputé qui souffre d’amnésie depuis la Première Guerre mondiale. Elle l’aide à reconstituer son passé, fragment par fragment. Les bribes de souvenirs qui refont surface laissent entrevoir un lien troublant avec la famille Rochefort. Alors que l’Europe s’enfonce dans la tourmente et que la guerre menace, tous convergent vers Anduze, leur refuge cévenol.
Dans « L’héritier du secret », qui clôt « La saga des Rochefort », l’amnésie d’Alexandre Muller constitue l’énigme centrale, tandis que les parcours de Pierre aux États-Unis et de Thibaud en Allemagne donnent un éclairage sur les bouleversements de l’époque.
Aux éditions POCKET ; 544 pages.
6. Dans les yeux d’Ana (2019)
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En avril 1945 naît Sarah Goldberg. Trente ans plus tard, cette diplomate installée en Suisse apprend qu’elle hérite d’une maison dans les Cévennes. Le testament émane d’une certaine Lucie Fontanes, dont elle n’a jamais entendu parler. Pourquoi cette inconnue lui lègue-t-elle sa demeure ? Sa mère Ana, morte six ans plus tôt, n’a jamais évoqué de liens avec cette région.
Dans la vieille bâtisse de Saint-Germain-de-Calberte, Sarah fait une découverte capitale : un cahier d’écolier dissimulé derrière une pierre. Ces pages, écrites par Ana, racontent l’histoire de ses grands-parents, intellectuels juifs contraints de quitter la Pologne à la fin des années 1920. Leur exil les mène d’abord à Berlin, puis à Paris, avant de trouver refuge dans les montagnes cévenoles.
Le récit suit en parallèle Sarah qui reconstitue le passé de sa famille et sa mère Ana, jeune fille confrontée aux rafles de 1943. Christian Laborie évoque avec sensibilité le rôle des villageois protestants qui ont protégé de nombreux réfugiés juifs pendant l’Occupation, au péril de leur vie.
Aux éditions POCKET ; 512 pages.
7. Les Enfants de Val Fleuri (2020)
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Philippe Ferrière règne sur deux manufactures de faïence et de céramique dans le Gard des années 1930. Héritier d’une longue lignée d’artisans, il place tous ses espoirs dans son fils aîné Damien. Ce dernier partage son enfance avec Marion Chassagne, fille des métayers du domaine de Val Fleuri. Leur amitié se mue en passion, mais Philippe s’oppose à cette union qui menace ses ambitions professionnelles.
La découverte d’une terre argileuse sur le domaine en 1933 permet à Philippe de lancer une production de vases horticoles qui assure la prospérité de l’entreprise. Pendant ce temps, Damien part se former à Limoges avant d’être envoyé sur le front. Il ne reviendra pas de la bataille de Dunkerque, laissant derrière lui Marion enceinte d’un autre homme.
Le récit suit l’évolution de ces deux familles jusqu’aux années 1970, entre secrets enfouis et révélations tardives. Christian Laborie restitue l’atmosphère d’une époque marquée par la guerre, les mutations sociales et la transmission d’un savoir-faire ancestral. Une fresque familiale où les questions de classe sociale et d’héritage façonnent le destin des personnages.
Aux éditions POCKET ; 544 pages.
8. Les Fiancés de l’été (2021)
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L’été 1936 baigne la Lozère de sa douceur. À Florac, Ariane Chaptal, 15 ans, file des jours heureux. Elle s’éprend de Raphaël Soubise, 17 ans. Leur amour grandit à l’ombre de l’usine de chaussures du père d’Ariane, où la jeune fille rêve de devenir styliste. En juillet 1939, ils se fiancent, le cœur empli de promesses.
L’Histoire en décide autrement. La guerre éclate, Raphaël rejoint la Résistance. Quand la Gestapo l’arrête et l’envoie à Buchenwald, Ariane accepte de devenir la maîtresse d’un officier allemand, espérant ainsi sauver son fiancé. Ce sacrifice la marquera au fer rouge.
Tondue à la Libération, elle fuit vers Paris. Sur la Butte Montmartre, elle survit comme femme de chambre et s’initie à la peinture. Le destin la pousse vers l’univers de la haute couture naissante, auprès de créateurs comme Christian Dior. Mais peut-on vraiment échapper à son passé ?
Christian Laborie signe un roman sensible sur le destin d’une femme prise dans la tourmente de l’Histoire. Sans pathos ni grands effets, il trace le portrait d’une héroïne ordinaire qui trouve en elle une force insoupçonnée.
Aux éditions POCKET ; 416 pages.