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Michel David en 5 sagas historiques – Notre sélection

Michel David en 5 sagas québécoises – Notre sélection

Michel David (1944-2010) est un linguiste et écrivain québécois qui a marqué la littérature de sa province par ses romans historiques et ses ouvrages pédagogiques. Né à Montréal dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, il fait des études classiques avant d’obtenir une maîtrise en linguistique à l’Université de Montréal.

Pendant 33 ans, il enseigne le français dans les écoles d’Anjou et de Saint-Léonard. À sa retraite en 1999, il se consacre entièrement à l’écriture avec une discipline remarquable : huit heures par jour, ses matinées aux manuels scolaires et ses après-midi aux romans.

Son œuvre est impressionnante : une centaine de manuels scolaires et outils pédagogiques, mais surtout sept sagas historiques de quatre tomes chacune, totalisant plus de 10 000 pages. Ses romans, qui dépeignent la vie quotidienne au Québec à différentes époques, connaissent un succès extraordinaire avec plus de 800 000 exemplaires vendus. Chaque tome s’écoule à environ 30 000 exemplaires, un chiffre remarquable pour le marché québécois où un livre est considéré comme un best-seller à partir de 4 000 exemplaires.

Installé à Sainte-Brigitte-des-Saults près de Drummondville pour sa retraite, Michel David décède d’un cancer le 4 août 2010, à l’âge de 65 ans, laissant derrière lui plusieurs ouvrages inédits qui seront publiés à titre posthume.

Voici notre sélection de ses sagas québécoises majeures.


1. La poussière du temps (4 tomes, 2005-2006)

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Dans le Montréal des années 1940, Jeanne quitte sa campagne natale après avoir rencontré Maurice Dionne lors d’une convalescence à l’hôpital. Séduite par cet homme doux et attentionné pendant leurs fiançailles, elle l’épouse avec l’espoir d’une vie heureuse en ville. Mais dès le lendemain du mariage, le masque tombe : Maurice se révèle être un homme colérique, autoritaire et d’une avarice maladive.

Entre 1941 et 1952, le couple s’installe dans un modeste appartement du quartier populaire de Notre-Dame. Jeanne enchaîne les grossesses, donne naissance à cinq enfants en huit ans. Face à la pingrerie de son mari et aux difficultés économiques de l’après-guerre, elle doit redoubler d’ingéniosité pour nourrir et habiller sa famille. Elle trouve quelques travaux de couture pour arrondir les fins de mois, tout en composant avec un époux qui rechigne à la moindre dépense.

Premier volet d’une saga en quatre tomes, ce roman brosse le portrait d’une société québécoise en pleine mutation. L’exode rural, l’arrivée des premiers électroménagers, les traditions qui s’effritent : tout un pan de la vie montréalaise des années 1940 prend forme à travers le quotidien de la famille Dionne. Le parler québécois qui émaille les dialogues insuffle une authenticité singulière à ce récit inspiré de témoignages d’habitants du quartier à cette époque.

Aux éditions KENNES ; 464 pages.


2. À l’ombre du clocher (4 tomes, 2006-2008)

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le village de Saint-Jacques-de-la-Rive panse ses plaies après l’épidémie de grippe espagnole. Dans cette bourgade québécoise où le curé règne en maître, deux familles s’opposent farouchement : les Veilleux et les Tremblay. Leur querelle, dont l’origine s’est perdue dans le temps, empoisonne la vie communautaire et force chacun à choisir son camp.

Pourtant, une nouvelle génération émerge, indifférente aux griefs de leurs aînés. Les jeunes Veilleux et Tremblay tissent des liens qui transcendent la haine de leurs pères. Dans ce contexte tendu, Germain Fournier, un célibataire peu favorisé par la nature, succombe aux charmes calculés de Gabrielle Paré, une orpheline déterminée à s’assurer un avenir confortable.

La vie s’écoule entre les murs du magasin général et sous les voûtes de l’église, au fil des moissons et des célébrations religieuses. La politique locale s’anime autour du projet d’un pont fédéral, cristallisant les tensions entre conservateurs et libéraux.

Ce premier tome de la saga « À l’ombre du clocher » de Michel David révèle la complexité des rapports sociaux dans le Québec d’entre-deux-guerres. Le parler québécois et les descriptions minutieuses du quotidien des cultivateurs témoignent d’une société en mutation : les jeunes femmes se coupent les cheveux au carré tandis que les lampes à huile éclairent encore les veillées familiales, entre conservatisme religieux et premiers souffles d’émancipation.

Aux éditions KENNES ; 576 pages.


3. Chère Laurette (4 tomes, 2008-2009)

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Montréal, années 1930. La crise économique frappe de plein fouet le quartier ouvrier de Saint-Vincent-de-Paul. Laurette Brûlé, dix-sept ans, se bat pour maintenir sa famille à flot malgré la misère ambiante. Cette jeune femme au caractère bien trempé ne renonce pas pour autant à ses rêves d’émancipation.

Le destin la rattrape quand elle épouse Gérard Morin. Les maternités successives, les difficultés financières et une belle-mère acariâtre mettent sa détermination à l’épreuve. Mais Laurette refuse de se plier aux conventions : elle mène sa vie de famille comme elle l’entend, bravant les critiques. L’histoire s’étend jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, où un événement dramatique vient clore ce premier tome.

Cette saga familiale, qui s’étale sur quatre volumes, brosse le portrait d’une société québécoise en pleine transformation. L’usage du parler populaire montréalais dans les dialogues insuffle une dimension sociale au récit, tandis que les événements historiques s’entremêlent naturellement avec le quotidien des personnages. Michel David signe ici le premier volet d’une fresque qui fait écho aux mutations profondes du Québec d’avant la Révolution tranquille.

Aux éditions KENNES ; 576 pages.


4. Un bonheur si fragile (4 tomes, 2009-2010)

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Au printemps 1901, dans un village du Québec, Corinne Joyal attend le retour de Laurent Boisvert, parti travailler sur les chantiers forestiers pour l’hiver. À dix-huit ans, elle rêve d’épouser ce séduisant jeune homme, ignorant les avertissements de sa mère Lucienne qui se méfie du clan Boisvert. Le mariage a lieu, mais le réveil est brutal : Laurent se révèle être un mari irresponsable et alcoolique.

Installée dans le village de son époux, Corinne fait face à l’hostilité de sa belle-famille, menée par Gonzague Boisvert, un patriarche cupide en conflit permanent avec le curé de la paroisse. Quand Laurent repart aux chantiers, la jeune femme refuse de se laisser abattre. Elle trouve un poste d’institutrice, accueille un orphelin sous son toit et noue des amitiés précieuses, notamment avec Juliette, sa belle-sœur, et Jocelyn, son obligeant voisin.

Ce premier tome d’une tétralogie à succès au Québec nous immerge dans la vie rurale canadienne-française. Les dialogues en québécois d’époque, les descriptions des travaux agricoles et des traditions donnent au récit une authenticité remarquable. La couverture, signée par les illustrateurs Loisel et Tripp, évoque leur célèbre bande dessinée « Magasin général » qui se déroule dans un univers similaire.

Aux éditions KENNES ; 528 pages.


5. Au bord de la rivière (4 tomes, 2011-2012)

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Dans le Québec de 1870, la rivalité entre Baptiste Beauchemin et Samuel Ellis cristallise les tensions entre Canadiens français et Irlandais sur les bords de la rivière Nicolet. Beauchemin, pionnier orgueilleux installé depuis vingt-cinq ans, rêve d’obtenir la reconnaissance de ses pairs. Face à lui, Ellis défend avec acharnement les intérêts de la communauté irlandaise. Un projet de chapelle met le feu aux poudres : chacun la veut sur ses terres.

La vie s’organise autour de ces deux clans. Les saisons rythment leur quotidien fait de défrichage, de travaux des champs et de messes dominicales. Entre les deux camps, les alliances se font et se défont au gré des besoins, notamment quand les crues printanières menacent le seul pont de la région.

Du rang Saint-Jean au rang Sainte-Ursule, la vie s’écoule entre querelles de voisinage et moments de solidarité. Les commères colportent les nouvelles, le curé tente d’apaiser les esprits, et chaque famille lutte pour améliorer son sort.

Premier volet d’une tétralogie qui a marqué la littérature québécoise, ce récit restitue l’atmosphère des colonies agricoles du XIXe siècle. Le patois local parsème les dialogues, dans une langue savoureuse qui a contribué au succès de l’œuvre.

Aux éditions KENNES ; 528 pages.

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