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Les 5 meilleurs livres de Sénèque

Les 5 meilleurs livres de Sénèque

Sénèque, né à Corduba, dans le sud de l’Espagne, entre l’an 4 av. J.-C. et l’an 1 apr. J.-C., mort le 12 avril 65 apr. J.-C., est un philosophe de l’école stoïcienne, un dramaturge et un homme d’État romain du Iᵉʳ siècle.


1. Lettres à Lucilius

Lettres à Lucilius Sénèque

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C’est durant les quelques mois précédant son suicide, en 65, que Sénèque rédige sa correspondance à Lucilius, son vieil ami, sous la forme d’un recueil de méditations stoïciennes.

Quoique amis de longue date, Lucilius est plus jeune que Sénèque, il est donc bien à sa place dans son rôle de disciple. Ainsi, dans ses lettres, Sénèque s’adresse avant tout à un homme : il s’y épanche, s’y découvre, s’y livre en toute sincérité comme il se doit avec son meilleur ami.

Dans ce chef-d’œuvre de la littérature philosophique, Sénèque nous parte avant tout de nous, de nos forces et de nos faiblesses, trop humaines forcément.


2. Médée

Médée Sénèque

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Cela pourrait être la trame d’une comédie bourgeoise ou d’un mélodrame : mère de famille passionnément amoureuse d’un mari à qui elle a tout sacrifié Jason, Médée se voit abandonnée au profit d’une femme plus jeune. Désespérée, furieuse, elle cherche à se venger. Grâce à l’extraordinaire personnalité de son héroïne, la pièce de Sénèque est une tragédie d’une noirceur absolue. Dotée d’un potentiel maléfique hors du commun, Médée mettra toute son énergie dans l’accomplissement de l’acte le plus atroce qu’elle puisse imaginer : le meurtre de ses deux fils.

Sénèque ne fait pas seulement de ce personnage de magicienne infanticide l’archétype du monstre : Médée est aussi une justicière punissant l’homme qui a transgressé les frontières fixées par les dieux.


3. De la brièveté de la vie

De la brièveté de la vie Sénèque

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Cet écrit de Sénèque est une lettre écrite à son ami Paulinus, dans laquelle il développe ses réflexions sur ce qui, aux yeux de beaucoup, est vécu comme une sorte d’injustice ou de déception : que la vie soit trop courte.

Loin s’en faut, proclame le grand philosophe. La vie est, au contraire, a priori plutôt généreuse. Seule l’attitude des individus peut conduire à ce que leur vie leur paraisse passer plus vite qu’il ne l’est.

Ainsi, si tant de personnes n’étaient pas si accaparées par la poursuite de mille futilités ou vagabondages, occupées à courir après des ambitions sociales un peu vaines ou une oisiveté souvent critiquable, ou encore une avarice insatiable, si l’on ne dépensait pas inutilement son temps au service d’autres sans que cela soit toujours bien nécessaire et dans une sorte de « servitude volontaire », on tirerait bien plus avantage de ce que la vie nous offre, goûtant chaque instant comme s’il était le dernier (au lieu que d’autres, au bord de la mort, plein d’amertume se laissent surprendre par elle, n’ayant pas pensé qu’elle viendrait les surprendre si tôt et n’ayant pas le sentiment d’avoir pu profiter pleinement de ce qu’ils s’étaient préparé pour plus tard).

Face à ces multiples attitudes, tirant parti de son expérience et de ses observations (et non d’une quelconque doctrine parfaitement théorique), Sénèque en tire des leçons, toutes orientées vers le bénéfice de la vie et la sérénité devant l’acceptation de la mort.

Finalement, c’est dans la curiosité, la recherche de la connaissance et l’ouverture de son esprit que l’on trouve les vertus nécessaires au plein accomplissement de sa vie, et non dans l’avarice, l’ambition, le manque de moralité (l’empereur Caligula semble particulièrement visé, mais peut-être aussi Néron). C’est la différence entre ceux qui vivent pleinement la vie et ceux qui ne font qu’occuper le temps, ne laissant place qu’à de trop rares instants de vie véritable.

Ainsi, comme le note par exemple Sénèque, « combien ne sont-ils pas à se sentir accablés par leurs richesses ! Et tous ceux que l’éloquence et l’incitation quotidienne à démontrer leur talent amène à se ronger les sangs ! Tous ceux qui s’étiolent dans les voluptés continuelles ! Tous ceux qu’assiègent, sans leur laisser la moindre liberté, une multitude de protégés ! (…) ». C’est « l’incapacité d’être avec soi-même » qui, en fin de compte, empêche les gens de se réaliser.

Beaucoup d’idées justes me semblent contenues dans cette pensée de Sénèque (il y en a beaucoup d’autres, mais j’ai achevé cette lecture il y a deux semaines, sans prendre la moindre note ; je vous laisserai donc le soin de vous y reporter si vous êtes intéressé), et ils recèlent une grande part de liberté, qui m’est une idée si chère.

Cependant, la double critique que je ferais porte premièrement (même si je suis bien conscient de méconnaître la manière précise dont les citoyens ordinaires pouvaient vivre à cette époque) sur le manque de choix que l’on peut éprouver dans la plupart des situations face aux événements de la vie (notre situation personnelle et sociale est ce qu’elle est et se pose généralement en contrainte, qui fait que l’on ne peut forcément faire autrement que se mettre au service des autres et poursuivre quelques ambitions nécessaires au déroulement de notre carrière, celle qui nous permet d’acquérir l’alimentation et les biens nécessaires à sa vie et celle de ses proches en premier lieu ; mais aussi, on ne peut vivre tous repliés sur nous-mêmes sans tenir compte du rôle que nous avons vis-à-vis des autres.

Là s’arrête La Vertu d’égoïsme) ; et deuxièmement, prôner la curiosité et les plaisirs intellectuels, c’est là ne pas voir que ces plaisirs ne sont pas partagés par tous. On peut ne pas se sentir attiré du tout par cet état d’esprit, ou tout simplement ne pas l’avoir. On peut même être très heureux sans eux. Là encore, nous pouvons nous-mêmes nous renvoyer à nos propres observations.

Il n’en reste pas moins que sur l’essentiel, une réflexion de chacun sur les contraintes inutiles que l’on se pose peut-être trop souvent ou la recherche vaine de mille futilités artificielles, permettrait de jouir plus pleinement de la vie, en savourant chaque instant comme si, en effet, l’horizon temporel de celle-ci était très proche, ce que nous ignorons tout à fait.

Une pensée pleine de sagesse. A méditer pour rendre sa vie plus belle (encore).


4. De la constance du sage, suivi de « De la tranquilité de l’âme »

De la constance du sage suivi de “De la tranquilité de l’âme” Sénèque

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Pour aider son ami Sérénus en proie au doute et à l’ennui, Sénèque expose les principes fondamentaux du stoïcisme et les moyens de parvenir à la sérénité, la tranquillité de l’âme.

Mêlant habilement des exemples concrets à des analyses psychologiques d’une grande finesse, Sénèque nous guide sur le chemin du bonheur et de son austère grandeur.  » Sache cependant que, pour préserver quelque chose d’aussi fragile, aucun de ces moyens n’est assez puissant, si nous n’entourons de soins toujours attentifs et vigilants une âme toujours prête à trébucher.  » Un traité de savoir-vivre d’une étonnante modernité


5. La vie heureuse

La vie heureuse Sénèque

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Ceux qui lisent Sénèque s’apparentent à une franc-maçonnerie dont quelques membres se reconnaissent, en catimini, comme s’ils tâchaient de ne pas ébruiter l’affaire. Sénèque est providentiellement moderne. Sur l’inconstance des princes, l’inutilité de l’affairement, la vanité du spectacle politique, il a tout dit. A le fréquenter, on s’épargne bien des agacements et bien des déplaisirs.

On trouvera dans ce livre deux des plus célèbres traités du grand stoïcien, La Vie heureuse (de Vita beata) et La Brièveté de la vie (de Brevitate vitae).

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