Bret Easton Ellis, né le 7 mars 1964 à Los Angeles, est un écrivain américain. C’est l’un des auteurs principaux du mouvement Génération X et on le classe parfois parmi les romanciers d’anticipation sociale. Il se considère comme un moraliste, bien que certains voient en lui un nihiliste.
1. American Psycho
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» Je suis créatif, je suis jeune, […] extrêmement motivé et extrêmement performant. Autrement dit, je suis foncièrement indispensable a la société « . Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump.
Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, de il rythme ses soirées-cocktails pauses cocaïne. À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu…
2. Moins que zéro
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La révélation des années quatre-vingt assurément. Le premier livre du sulfureux Ellis, qui n’a alors que vingt ans, est un choc. À sa sortie pourtant, « Moins que zéro » est modérément accueilli par les critiques américains. Il connaît en revanche un énorme succès en France.
L’histoire, un puzzle dont on ne cesse de replacer les morceaux, est celle de personnages interchangeables, jeunes gens dorés sur tranche, désœuvrés et la tête enfarinée. L’un s’ennuie à mourir dans son loft de deux cents mètres carrés, l’autre cherche désespérément un endroit ou passer la soirée et tout ce joli monde de dix-huit ans à peine se téléphone et se retrouve dans les lieux les plus chics de Los Angeles.
Pour méditer, bien entendu, sur les dernières fringues à la mode ou le meilleur plan dope de la ville. Et les parents dans tout ça ? Ils sont trop occupés et stressés par leurs boulots, leurs maîtresses ou leurs psychiatres pour voir ce que devient leur charmante progéniture. Au bout du compte, on a l’impression d’un immense vide, d’une vie qui n’a plus aucun sens.
Et là où l’on était d’abord agacé, on finit par être ému, puis révolté. Car, c’est toute la force d’Ellis de nous faire comprendre que ce monde roule un peu trop souvent sur la jante.
3. Lunar Park
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Le héros du livre est Bret Easton Ellis qui narre, en guise d’introduction au roman, l’histoire de son fulgurant succès littéraire, de sa famille, de sa vie, de la drogue et de la débauche. Le roman débute au moment où l’écrivain se rachète une conduite en épousant l’actrice Jayne Dennis (dans la réalité Ellis n’aurait jamais été marié) et en s’installant dans une banlieue riche de la côte est américaine avec sa femme et son fils (reconnu après de multiples procès).
Où la fiction prend-elle exactement le pas sur la réalité ? La maison s’avère hantée et Ellis y croisera les personnages qu’il a créés, tel le fantôme de son père, Patrick Bateman, ou même une peluche vivante qui n’hésitera pas à l’attaquer. Tous étant des manifestations de ses démons intérieurs liés à l’écriture.
Parallèlement à cela, Lunar Park est également un roman sur l’enfance et la paternité aujourd’hui aux États-Unis ; on y croise d’innombrables parents et enfants plus paumés les uns que les autres. Une sensation saisissante d’angoisse, d’étouffement et de paranoïa plane sur le récit ; une angoisse que les parents essaient de traiter en injectant à leurs enfants du Ritalin et autres anxiolytiques en vogue aux É.-U. Ce qui manifestement ne suffit pas puisqu’une intrigue secondaire du roman, concerne des disparitions d’enfants (le fameux « Disparaître ici », leitmotiv de Moins que zéro ?).
Dans ce roman, Ellis suggère l’idée que son père lui aurait inspiré le personnage de Patrick Bateman, le tueur en série du roman le plus controversé de l’auteur, American Psycho.
Le roman explore les relations avec un fils, et notamment ce qu’un homme peut comprendre de son propre père quand il le devient à son tour.
4. Les lois de l’attraction
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Le roman le moins connu de B.E. Ellis est peut-être le meilleur – sinon le plus hypnotique. La précision stylistique plus aboutie que dans Moins que zéro se love dans une méthode narrative mûrie : faire se fondre les personnages dans la chimère de ce qu’ils veulent se croire.
Croisant les existences fantomatiques d’étudiants pendant l’année universitaire 1985/86, Ellis en étale cliniquement les aventures, frustrations et errances, les peignant en poissons avariés s’incrustant dans du papier journal, un journal intime collectif schizoïde et momifié. Il n’est que drague morne, drogue triste et sexe froid, parsemant l’évolution de ces pantins (parfois rencontrés dans Moins que zéro) dans le néant dévorant de leur vie.
Nous descendons quelques bières, on fume de l’herbe, on discute, mais je ne saque pas l’histoire de la mort de son copain, pas davantage la musique de Duran Duran ni ses regards torves, si bien que nous continuer de parler et que je me sens de plus en plus raide.
Chronique hébétée sous forme de succession de monologues intérieurs et démonstration d’écriture, Les Lois de l’attraction captive, amuse et terrifie. Parfait vaccin contre toute nostalgie pour les années 80, c’est le pendant partouze-valium de l’autre grand roman d’Ellis, American Psycho, centré lui sur un seul personnage pour mieux en sonder les abysses.
5. Glamorama
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L’ennemi numéro un des partisans du « politiquement correct » a encore frappé. Après avoir révélé, dans « American Psycho », la face obscure des « yuppies », Bret Easton Ellis noue ensemble la dictature de l’apparence et la brutalité aveugle du terrorisme dans « Glamorama ».
De New York à Paris, le narrateur, Victor Ward, ne sait plus distinguer la réalité de sa mise en scène. Son oscillation entre le monde glacé du « star-système » et ses divers représentants, et le monde politique des intrigues et des complots l’entraîne dans une dérive (très) sanglante.
Manipulé de toutes parts, Victor souffre. Son identité et sa santé mentale connaissent quelques dérèglements. Ses seuls repères restent les noms de marques et les personnages connus, et la prolifération de dialogues idiots ou absurdes, contaminés par les pubs télé, masque la profondeur de son malaise. Victime et coupable, Victor est à l’image de ce qu’il montre, ambigu et flou.
Roman de l’excès, « Glamorama » parachève avec brio le travail de sape des illusions entrepris par Bret Easton Ellis.