Lorraine Fouchet est une écrivaine, scénariste et médecin urgentiste française née le 22 octobre 1956 à Neuilly-sur-Seine. Issue d’une famille marquée par la Résistance, elle est la fille unique de Christian Fouchet, ancien ministre du général de Gaulle, et descend par sa mère du fondateur de la Maison de champagne Mercier.
Suite au décès brutal de son père alors qu’elle n’a que 17 ans, elle abandonne ses études de droit pour se tourner vers la médecine. Pendant quinze ans, elle exerce comme médecin urgentiste au SAMU de Paris, à Europ Assistance et à SOS Médecins Paris, tout en étant médecin des Théâtres de Paris.
Elle se consacre ensuite à l’écriture et publie son premier roman en 1990. Son œuvre, principalement publiée chez Héloïse d’Ormesson ces dernières années, lui a valu de nombreuses distinctions, dont le prix des Maisons de la presse 2003 et le prix Bretagne 2016. Ses romans, ancrés entre la Bretagne et Paris, évoquent notamment les thèmes de la famille, des secrets et de l’espoir.
Partageant sa vie entre les Yvelines et l’île de Groix dans le Morbihan, elle continue d’enrichir son œuvre littéraire tout en s’impliquant dans le monde culturel, notamment en présidant divers jurys littéraires.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Entre ciel et Lou (2016)
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Quand Lou meurt à 56 ans d’une maladie dégénérative, elle laisse son mari Jo seul sur l’île de Groix, leur petit coin de paradis breton. Mais la défunte n’a pas dit son dernier mot : son testament révèle une mystérieuse trahison de Jo et lui confie la mission de rendre leurs enfants heureux. Pour ce cardiologue à la retraite qui a toujours privilégié sa carrière aux dépens de sa famille, le défi paraît insurmontable.
Sarah et Cyrian, ses deux enfants, semblent à première vue mener des vies réussies. Pourtant, en grattant sous la surface, Jo découvre leurs fêlures : la maladie rare qui handicape sa fille, les relations tendues de son fils avec sa femme Albane, les non-dits qui minent leurs relations. Épaulé par la communauté soudée des groisillons et ses deux petites-filles Pomme et Charlotte, Jo va déployer des trésors d’ingéniosité pour recoller les morceaux d’une famille éclatée.
Ce roman choral donne tour à tour la parole à chaque membre de la famille, y compris à Lou qui veille sur les siens « de là où on va après ». Les embruns bretons et la culture insulaire imprègnent chaque page, tandis que l’humour vient contrebalancer la gravité des thèmes abordés. Couronné par le Prix Ouest et le Prix Bretagne 2016, « Entre ciel et Lou » conjugue avec justesse les tons et les émotions, sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
2. Tout ce que tu vas vivre (2019)
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À quinze ans, Dom perd brutalement son père d’une crise cardiaque. Cette nuit-là, une inconnue aux cheveux blonds prévient les secours puis disparaît sans laisser de traces. L’adolescent se retrouve seul dans son appartement parisien : sa mère Claire, médecin humanitaire, a quitté le domicile familial cinq ans plus tôt pour s’installer en Patagonie.
La mort de son père fait ressurgir des secrets enfouis. Une lettre venue d’Argentine mentionne l’existence d’une sœur dont Dom ignorait tout. Obsédé par ce mystère et par l’identité de la femme qui était avec son père lors de son dernier souffle, le jeune homme quitte l’île bretonne de Groix où il a trouvé refuge. Son périple le mène jusqu’au Cap Horn, sur les traces de sa mère…
Ce roman s’inspire d’une expérience vécue par Lorraine Fouchet durant sa carrière de médecin urgentiste. Les chapitres alternent entre la voix de Dom et celle de « l’inconnue aux cheveux blonds », dans un suspense qui tient en haleine jusqu’à la révélation finale. La Bretagne et la Patagonie servent d’écrin à cette histoire de secrets de famille où la tendresse l’emporte sur le drame.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 352 pages.
3. Face à la mer immense (2021)
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Prune, romancière à succès, n’a plus remis les pieds sur l’île de Groix depuis dix-huit ans. Un drame l’en a éloignée, la poussant à fuir ce bout de terre qui lui rappelle trop de souvenirs douloureux. Mais voilà qu’elle reçoit une invitation inattendue : un couple souhaite sa présence à leur mariage sur l’île. Fleur et Merlin, les futurs mariés, se sont rencontrés grâce à l’un de ses livres et veulent offrir à chaque invité un exemplaire dédicacé.
Une tempête s’abat sur l’île le jour des noces, contraignant les invités à prolonger leur séjour. Dans ce huis clos improvisé se côtoient des personnages hauts en couleur : un grand-père malicieux qui feint la confusion pour mieux manipuler son entourage, une mère rigide mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, un frère qui cache son homosexualité, un ex-mari qui débarque à l’improviste, et tant d’autres. Les heures passent, les masques tombent, les secrets enfouis depuis des années remontent à la surface.
Ce roman tire son origine d’une histoire vraie : un couple a réellement demandé à Lorraine Fouchet de dédicacer cinquante exemplaires d’un de ses livres pour leur mariage. Cette intrigue se mêle à des thèmes chers à l’autrice – le pardon, la résilience, les non-dits familiaux – dans une narration qui alterne les points de vue des personnages. L’ambiance bretonne imprègne chaque page, portée par des expressions locales savoureuses et le souffle du grand large.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 336 pages.
4. L’écriture est une île (2024)
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Sur l’île bretonne de Groix, Alix, une romancière, s’apprête à animer son premier atelier d’écriture. Cette femme solitaire, qui n’existe qu’à travers ses livres, va accompagner pendant une semaine six apprentis écrivains aux profils contrastés : Daniel, un veuf octogénaire qui écrit chaque jour à son épouse disparue ; Arzur, un jeune homme en colère ; Luchino, un séduisant Italien rongé par l’angoisse ; Cassandra, une trentenaire confrontée à sa surdité naissante ; Léon, un comédien corse en quête d’inspiration ; et Joanna, venue d’Angleterre avec sa mère Mary.
Au fil des exercices d’écriture proposés par Alix, les participants se dévoilent peu à peu. Les mots libèrent leurs souvenirs enfouis, leurs blessures secrètes, leurs espoirs inavoués. Entre les séances de travail et les moments de partage, des liens se tissent dans ce groupe hétéroclite. La magie de l’île opère tandis que chacun trouve dans l’écriture un moyen d’affronter son passé et d’envisager l’avenir différemment.
Les personnages sonnent juste, avec leurs failles et leurs aspirations. Le cadre de l’île de Groix, où vit l’autrice une partie de l’année, insuffle au récit une atmosphère particulière entre terre et mer. Les conseils d’écriture distillés au fil des pages s’entremêlent naturellement à l’intrigue, sans jamais l’alourdir. Un roman choral où l’écriture devient un refuge pour panser les plaies et réinventer sa vie.
Aux éditions HÉLOÏSE D’ORMESSON ; 288 pages.
5. À l’adresse du bonheur (2022)
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En lisant le journal, Pierre Saint-Jarme découvre que « Ker Joie », la maison familiale vendue dix ans plus tôt sur l’île de Groix, est de nouveau sur le marché. Ce médecin quinquagénaire, marqué par la pandémie de Covid-19, rêve de racheter cette demeure chargée de souvenirs. Mais un acheteur irlandais le devance. Qu’à cela ne tienne : il décide de la louer le temps d’un week-end pour y organiser l’anniversaire surprise des 80 ans de sa mère Adeline.
La tribu Saint-Jarme se réunit donc dans cette bâtisse bretonne : Pierre et sa femme Clarisse, sa sœur Servane et son mari François, les trois cousins de la nouvelle génération. Seul manque à l’appel Paul, parti un jour sac sur le dos pour un périple dont il n’est jamais revenu. Entre retrouvailles joyeuses et vieux secrets qui refont surface, ce retour aux sources fait ressurgir un drame survenu trente-sept ans plus tôt. Une personne tapie dans l’ombre, rongée par la rancœur, guette l’occasion de se venger.
Les embruns de Groix imprègnent chaque page de ce récit lumineux qui allie avec brio légèreté et gravité. Les chapitres courts donnent un rythme alerte à cette chronique familiale qui évoque aussi bien les séquelles de la crise sanitaire que la transmission des traditions culinaires bretonnes. La gastronomie locale y tient d’ailleurs une place importante, avec des recettes authentiques glissées en fin d’ouvrage.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 336 pages.
6. Jamais là par hasard (2023)
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Dans les étendues glacées de Laponie, trois destins s’entrecroisent. Ambroise, Flore et Arwen ne se connaissent pas mais se retrouvent réunis pour un séjour de trois jours à Rovaniemi. Le premier est un journaliste culturel fraîchement licencié, la deuxième une traductrice qui peine à se remettre de son divorce, la troisième une jeune étudiante qui vient de vaincre un cancer. À leur arrivée dans un chalet finlandais, ils découvrent qu’un certain Niels, fantôme de leur passé, est à l’origine de ces invitations.
Entre les rennes et les paysages enneigés, les trois invités découvrent peu à peu la raison de leur présence. Les chapitres courts alternent les points de vue et les temporalités, avec un lot de révélations qui forcera chacun à reconsidérer ses choix passés.
Dans ce décor où dansent les aurores boréales, les thématiques de prédilection de l’autrice – la médecine, les secrets de famille, le pardon – prennent une nouvelle dimension, loin de sa Bretagne habituelle. Comme souvent, Lorraine Fouchet marie légèreté et gravité, multipliant les références à ses précédents ouvrages sans jamais perdre le fil de cette histoire qui questionne ce qui compte vraiment dans une existence.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 288 pages.
7. Poste restante à Locmaria (2018)
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À Rome, Chiara Ferrari, 25 ans, grandit dans l’ombre d’un père mort avant sa naissance, dont les photos tapissent les murs de la maison familiale. Sa mère Livia, figée dans son deuil, n’a jamais su lui témoigner la moindre tendresse. Lors d’une soirée d’anniversaire, sa marraine Viola fait voler en éclats ses certitudes : son véritable père serait peut-être un marin de l’île de Groix, rencontré par sa mère peu après son veuvage.
Sans hésiter, Chiara s’envole pour l’île de Groix en Bretagne. Pour mener son enquête discrètement, elle y devient factrice et sillonne les routes de l’île à vélo. Sur place, elle rencontre Gabin, un écrivain corse qui prête sa plume à des auteurs célèbres, ainsi qu’Urielle, une Parisienne épuisée revenue sur son île natale, ou encore Perig, un correspondant de presse hanté par la disparition en mer de son fils. Mais elle découvre surtout que deux frères correspondent au profil de son possible géniteur.
Le récit tisse deux fils narrateurs : celui de Chiara et celui plus mystérieux de Charles, dont le destin semble lié au sien. Les boîtes aux lettres de l’île prennent aussi la parole pour livrer leurs secrets, tandis que le dialecte breton parsème le roman de sa poésie rugueuse. Cette quête d’identité se transforme peu à peu en une réflexion sur la véritable nature des liens qui unissent parents et enfants.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
8. Les couleurs de la vie (2017)
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À vingt-six ans, Kim reçoit un coup de massue : sa grand-mère, qui l’a élevée seule sur l’île de Groix, a décidé de mourir en Suisse par euthanasie. Pour comprendre ce geste qui la bouleverse, cette jeune libraire rousse décide de prendre ses distances avec son île et son compagnon Clovis. Elle trouve un poste de dame de compagnie à Antibes, auprès de Gilonne, une ex-actrice excentrique qui perd peu à peu la boule.
Mais un mystère trouble rapidement la jeune femme : Côme, le fils attentionné de Gilonne qui l’a recrutée, serait en réalité mort deux ans plus tôt. Qui est donc cet homme qui se fait passer pour lui ? Et pourquoi Gilonne, malgré ses pertes de mémoire, joue-t-elle le jeu ? Kim se lance dans une enquête pour démêler les fils de cette histoire familiale, tout en essayant de comprendre ce qui pousse certains à vouloir quitter la vie quand d’autres s’y accrochent.
Ce roman jongle avec maestria entre drame et moments de grâce. Des touches d’originalité parsèment le texte, comme ces objets familiers qui prennent la parole pour raconter leur version des faits. La « confrérie des roux heureux », inventée par Gilonne, apporte une note fantaisiste à cette réflexion sur la vieillesse, la filiation et nos choix devant la mort.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
9. J’ai failli te manquer (2020)
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Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Lise épouse Axel Venoge, un séduisant écrivain. Mais un grain de sable vient perturber son bonheur : au lieu du fils tant désiré naît une petite fille, Cerise, qu’elle n’arrive pas à aimer. L’enfant grandit entre l’adoration de son père et le rejet à peine voilé de sa mère, jusqu’au drame : la mort subite d’Axel, qui laisse les deux femmes seules face à leur impossible relation.
Le jour de ses 17 ans, alors qu’elle prend le train pour Paris, Cerise surprend une conversation qui bouleverse son existence : elle serait une enfant adoptée. Cette révélation coïncide avec la disparition de son père et les mots terribles de Lise qui aurait préféré voir mourir sa fille plutôt que son mari. Malgré la douleur, Cerise ne rompt pas les ponts. Entre ses voyages en Namibie où elle trouve l’amour et son retour sur l’île de Groix, elle continue d’être présente pour sa mère, même quand celle-ci sombre peu à peu dans la maladie d’Alzheimer.
Ce roman à trois voix – Lise, Cerise et Axel qui s’exprime depuis l’au-delà – s’inspire de l’histoire personnelle de Lorraine Fouchet, qui a perdu son père à 17 ans. Les courts chapitres alternés créent une narration dynamique où la tendresse finit par l’emporter sur les non-dits familiaux. Une histoire de résilience qui montre comment l’amour peut parfois surgir là où on ne l’attendait plus.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
10. La mélodie des jours (2010)
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Lucie, 29 ans, élève seule sa fille Léa dans une petite ville du Vaucluse où elle tient une fromagerie. Sa vie bascule lors d’une visite de routine chez le gynécologue : on lui diagnostique un cancer du sein. Pour protéger sa fille de 11 ans, elle décide de taire sa maladie. Sans famille proche ni amis dans cette ville où elle vient d’emménager, elle se sent terriblement seule face à cette épreuve.
C’est sur le « Site des Voisins », un réseau social local, que Lucie trouve du réconfort. Sous le pseudonyme de « Mouette », elle se confie à des inconnus qui deviennent peu à peu ses soutiens les plus précieux. Parmi eux, le mystérieux Charlie lui envoie chaque jour des messages et des musiques qui l’aident à tenir bon. Entre les séances de radiothérapie et la gestion de sa boutique, Lucie tisse des liens avec ses voisins, notamment Malo, le chocolatier qui s’installe à côté de chez elle, et Alberte, une institutrice corse à la retraite.
L’idée de ce livre est venue à Lorraine Fouchet lorsqu’elle cherchait une lecture réconfortante pour une amie atteinte d’un cancer. La narration se construit en chapitres courts qui alternent les points de vue, mêlant habilement messages en ligne et scènes de vie. L’expérience de médecin de l’auteure transparaît dans la précision des descriptions, sans jamais verser dans le dramatique ni le misérabilisme.
Aux éditions J’AI LU ; 384 pages.
