Léon Tolstoï (1828-1910), né à Iasnaïa Poliana dans une famille de la haute noblesse russe, est l’un des écrivains les plus influents de la littérature mondiale.
Après une jeunesse marquée par la lecture des philosophes des Lumières et une expérience militaire qui inspirera ses premières œuvres, il s’impose comme un maître du roman avec « La Guerre et la Paix » (1867) et « Anna Karénine » (1873).
Au-delà de sa carrière littéraire, Tolstoï se distingue comme penseur chrétien pacifiste et pédagogue dévoué à l’éducation des paysans. Ses écrits sur la non-violence influenceront plus tard Gandhi et Martin Luther King Jr. Il meurt le 7 novembre 1910 à Astapovo, laissant derrière lui un héritage littéraire et philosophique considérable.
Voici notre sélection de ses meilleurs romans.
1. Anna Karénine (1873)
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Léon Tolstoï nous livre avec « Anna Karénine » un monument de la littérature russe. L’intrigue se déroule dans les années 1870, au sein de la noblesse de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Anna, l’épouse d’un éminent fonctionnaire, voit sa vie basculer lorsqu’elle s’éprend du séduisant officier Vronski. Cette liaison scandaleuse défie les conventions rigides de la société tsariste.
Le récit suit les tourments d’Anna, écartelée entre sa passion et ses devoirs d’épouse et de mère. Désireuse de vivre pleinement cette passion dévorante, Anna brave les convenances de son époque. Son choix aura des conséquences dramatiques, tant pour elle que pour son entourage.
Tolstoï brosse un tableau saisissant de la condition féminine à travers une héroïne déchirée entre devoir et désir. Un chef-d’œuvre intemporel sur l’amour, la liberté et le poids des normes sociales.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 1024 pages.
2. La Guerre et la Paix (1867)
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En 1805, la Russie est sous la menace des armées napoléoniennes. Dans les salons de Moscou, le comte Pierre Bézoukhov, un jeune homme un peu gauche, fait son entrée dans le grand monde. Bâtard d’un riche seigneur, il en devient l’héritier convoité. Son ami le prince André Bolkonsky, un homme brillant, décide de s’engager pour défendre son pays. Les chemins des deux hommes ne cesseront de se croiser, des champs de bataille aux palais de Saint-Pétersbourg.
À travers eux et une galerie de personnages mémorables, Tolstoï réalise une fresque monumentale de la Russie et de ses bouleversements. Scènes de guerre, portraits satiriques de la haute société et analyses lucides des consciences s’entrelacent pour former un chef-d’œuvre d’une rare puissance. En interrogeant le sens de l’existence, la quête du bonheur et le poids de l’histoire, « La Guerre et la Paix » marque à jamais le lecteur par sa profonde humanité.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 992 pages.
3. Résurrection (1899)
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Russie, fin du XIXe siècle. Le prince Nekhlioudov, aristocrate oisif, est juré dans un procès. Il n’en croit pas ses yeux : la femme accusée de meurtre, n’est autre que Katioucha, l’innocente orpheline qu’il a séduite et lâchement abandonnée dix ans plus tôt. De cette trahison a découlé pour elle une vie de misère et de prostitution.
Rongé de remords, le prince décide de sauver de la déchéance celle qu’il a précipitée dans le malheur. Il fera tout pour alléger son sort et obtenir sa libération. Mais la jeune femme, brisée et méfiante, se laissera-t-elle attendrir ?
À travers l’histoire de cette rédemption impossible, Tolstoï dresse un portrait sans concession de la société russe de son époque. Justice arbitraire, conditions de détention effroyables, corruption à tous les niveaux : les classes populaires, seules porteuses d’une forme d’innocence, sont broyées par un système inique.
Aux éditions FOLIO ; 643 pages.
4. La Mort d’Ivan Ilitch (1886)
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Ivan Ilitch, haut fonctionnaire dans la Russie de la fin du XIXe siècle, coule des jours paisibles. Marié, père de famille, il gravit les échelons et mène grand train. L’avenir semble tout tracé.
C’était sans compter la maladie, qui s’abat sur lui sans crier gare. Le voilà cloué au lit, dépendant, confronté à sa propre déchéance physique. Ses proches se détournent, incapables d’affronter cette réalité dérangeante.
Seul face à lui-même, Ivan Ilitch se lance dans une profonde introspection. Les souvenirs affluent, les regrets aussi. Sa réussite n’était-elle qu’une facade ? Quel sens donner à son existence, lui qui n’a vécu que pour les apparences ?
Avec « La Mort d’Ivan Ilitch », Tolstoï nous livre le bouleversant portrait d’un homme qui, au seuil de la mort, doit apprendre à vivre.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 224 pages.
5. La Sonate à Kreutzer (1889)
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Russie, fin du XIXe siècle. Lors d’un trajet en train, un homme se confie à un autre passager. Il lui raconte les affres de sa vie conjugale, minée par la suspicion et les non-dits, jusqu’au drame qui l’a conduit à ôter la vie à sa femme, qu’il croyait infidèle.
Avec une acuité psychologique remarquable, Tolstoï nous entraîne dans les méandres d’un mariage qui se délite inexorablement. La musique, incarnée par la sonate de Beethoven, joue un rôle crucial dans cette descente aux enfers, en exacerbant les passions et les malentendus.
Au-delà de l’intrigue, « La Sonate à Kreutzer » questionne l’institution du mariage, la condition féminine et la perversion des sentiments. Tolstoï livre un texte coup de poing, miroir sans concession d’une société gangrenée par l’hypocrisie et les faux-semblants.
Aux éditions FOLIO ; 310 pages.
6. Le Diable (1911)
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Russie, fin du 19ème siècle. Eugène Irténiev, jeune propriétaire terrien, s’efforce de redresser le domaine familial criblé de dettes. Il noue une relation charnelle avec Stépanida, une paysanne mariée. Cependant, Eugène choisit de rompre pour épouser la douce et pure Lise, une jeune fille de son rang.
Le couple coule des jours heureux, jusqu’à ce que Stépanida réapparaisse. Irrésistiblement attiré par la flamboyante paysanne, Eugène se consume de désir. Torturé, il lutte pour demeurer fidèle à son épouse qu’il aime sincèrement. Obsédé par Stépanida, rongé par la culpabilité, Eugène sombre peu à peu dans un combat intérieur qui le mène au bord de la folie.
Dans cette nouvelle sombre et sensuelle, Tolstoï sonde la complexité de l’âme humaine et la puissance du désir. Il dépeint avec acuité la dualité entre amour spirituel et passion physique, ainsi que la tension entre inclination et devoir moral dans une société empreinte de religiosité.
Aux éditions FOLIO ; 96 pages.
7. Les Cosaques (1863)
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Olénine, jeune noble de Moscou, est rongé par l’ennui et les dettes. Il décide de tout quitter pour rejoindre l’armée russe dans le Caucase. Là, il découvre le quotidien des Cosaques, ce peuple fier et indépendant qui vit au rythme de la nature. Olénine est subjugué par la beauté des paysages montagneux, par la simplicité des mœurs, si éloignées des artifices de la société moscovite.
Peu à peu, il noue des liens avec les villageois. Le vieux chasseur Erochka devient son mentor, lui enseignant les secrets de la forêt. Loukachka, jeune et fougueux guerrier, l’initie aux techniques de combat. Mais c’est Marianna, une belle Cosaque, qui va bouleverser son existence. Olénine en tombe amoureux, lui qui n’avait jamais connu ce sentiment.
Tiraillé entre son amour pour Marianna et son amitié pour Loukachka, Olénine va devoir faire des choix. Parviendra-t-il à trouver sa place parmi les Cosaques ? Ou restera-t-il à jamais un étranger, prisonnier de ses origines ?
Avec « Les Cosaques », Tolstoï signe un roman initiatique d’une grande sensibilité, porté par une écriture lumineuse. Une œuvre qui révèle déjà l’immense talent de celui qui allait devenir l’un des plus grands romanciers russes.
Aux éditions FOLIO ; 320 pages.