Laurent Guillaume naît le 11 mai 1967 à Mont-Saint-Martin en Meurthe-et-Moselle. Après une enfance dans la région genevoise, il poursuit des études de droit qui le mènent à l’école supérieure des officiers de paix, dont il sort lieutenant de police en 1993.
Sa carrière dans la police débute comme commandant d’une unité mobile de sécurité dans le Val de Marne, spécialisée dans l’anti-criminalité et les violences urbaines. Cette expérience lui inspire son premier roman « Mako » (2009). Il devient ensuite chef de groupe aux stupéfiants avant de partir au Mali en 2007 comme conseiller du directeur général de la police locale. De retour en France en 2011, il rejoint la brigade financière d’Annecy.
En 2012, Guillaume quitte la police pour se consacrer à l’écriture et au conseil international en lutte contre le crime organisé, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Il collabore avec Olivier Marchal pour plusieurs projets télévisuels, notamment le téléfilm « Borderline » et la série « Section Zéro » pour Canal Plus.
Son œuvre, nourrie par son expérience professionnelle, lui vaut plusieurs distinctions, dont le Prix des lecteurs 2015 du festival Sang d’encre et le prix du bureau des lecteurs Folio/RTL en 2022. En 2024, il publie « Saïgon », premier tome de la trilogie « Les Dames de guerre ».
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Les Dames de guerre – Saïgon (roman historique, 2024)
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Résumé
En septembre 1953, Robert Kovacs, célèbre reporter de guerre pour Life Magazine, trouve la mort en Indochine française lors d’une mission avec un commando. À la stupéfaction générale, c’est Elizabeth Cole, photographe des pages mondaines new-yorkaises, qui obtient sa succession. Après avoir découvert une mystérieuse pellicule dissimulée dans la veste de Kovacs, elle est persuadée que sa mort n’est pas accidentelle.
À son arrivée à Saïgon, elle fait la connaissance de Graham Fowler, son contact britannique, qui la renseigne sur cette ville grouillante d’espions et de trafiquants. Son enquête la mène des quartiers animés de Saïgon jusqu’aux hauts plateaux du Laos, où elle côtoie le mystérieux capitaine Bremond et découvre peu à peu les dessous de l’opération X, un trafic d’opium orchestré par l’armée française.
Autour du livre
Premier volet d’une trilogie, ce roman s’inspire largement de faits historiques avérés, notamment l’opération X, qui permettait de financer la guerre contre le Vietminh grâce au trafic d’opium. Les personnages, bien qu’imaginaires, sont construits à partir de figures historiques : Robert Kovacs emprunte beaucoup au photographe Robert Capa, tandis qu’Elizabeth Cole s’inspire de Lee Miller.
Cette saga sera prochainement adaptée par Éric Rochant, le producteur du « Bureau des Légendes ». Les droits ont déjà été acquis et le projet est en développement. Laurent Guillaume, ancien capitaine de police devenu consultant international en lutte contre le crime organisé, apporte à son récit une solide expertise sur les mécanismes du trafic et de l’espionnage. Le deuxième tome, « Tycoon », est attendu pour 2025. Il devrait mettre en scène Olive Yang, personnage esquissé dans ce premier volume.
Aux éditions 10/18 ; 528 pages.
2. Un coin de ciel brûlait (thriller, 2021)
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Résumé
En 1992 en Sierra Leone, Neal Yeboah, 12 ans, mène une existence paisible jusqu’au jour où des rebelles du RUF (Revolutionary United Front) l’arrachent à sa famille et l’enrôlent de force comme enfant-soldat. Sous la férule d’un vieux sergent, ce garçon qui aimait tant lire se transforme en redoutable machine de guerre, participant aux pires exactions dans un pays déchiré par les luttes pour le contrôle des zones diamantifères.
Trente ans plus tard à Genève, la journaliste Tanya Rigal enquête sur une série de meurtres commis au pic à glace. L’homme qu’elle devait rencontrer pour une interview a été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel. Le tueur, loin de dissimuler son identité, semble même lui adresser un message à travers les caméras de surveillance.
Entre l’Afrique des années 90 et l’Europe d’aujourd’hui, ces deux histoires s’entrelacent dans une mécanique implacable où la vengeance se conjugue au présent. De Freetown à Washington en passant par Paris et Nice, le passé ressurgit dans une traînée de sang.
Autour du livre
Avec « Un coin de ciel brûlait », Laurent Guillaume s’appuie sur son expertise du terrain africain pour dresser un tableau saisissant des guerres civiles qui ont ensanglanté le continent. À travers le parcours de Neal, il dépeint la terrible réalité des enfants-soldats, transformés en tueurs par des chefs de guerre avides de pouvoir et de richesses. La violence n’est jamais gratuite mais sert à éclairer les zones d’ombre d’un commerce mondial aux ramifications tentaculaires. Les scènes de guerre civile, d’une précision documentaire glaçante, s’inscrivent dans une réflexion plus large sur la responsabilité des pays occidentaux dans l’exploitation des ressources africaines. Le roman a reçu un accueil critique unanime pour sa capacité à conjuguer efficacité narrative et épaisseur géopolitique.
Aux éditions FOLIO ; 464 pages.
3. Là où vivent les loups (polar, 2018)
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Résumé
Dans une petite ville des Alpes françaises, un inspecteur de l’IGPN arrive pour un banal contrôle administratif. Priam Monet, commandant à la police des polices, traîne ses cent cinquante kilos et sa misanthropie légendaire dans les rues de Thyanne, pressé d’en finir avec cette mission qui l’éloigne de son Paris natal. Mais le corps d’un homme retrouvé au pied d’une falaise change la donne. Si tous pensent à un migrant victime d’une chute accidentelle, Monet flaire autre chose. Épaulé par Claire Mougel, une policière du cru, il découvre que la victime est un ex-militaire en cavale. Son enquête le conduit à affronter la loi du silence qui règne dans cette vallée sous l’emprise d’un industriel tout-puissant.
Autour du livre
Avec « Là où vivent les loups », Laurent Guillaume nous propose une immersion dans une France rurale contemporaine et révèle les tensions qui traversent les territoires isolés : déclin industriel, migration clandestine, féodalités modernes. Le roman tire sa force de son ancrage dans un univers montagnard âpre et authentique, que Laurent Guillaume connaît intimement pour avoir exercé comme policier à Annecy.
Le personnage de Priam Monet insuffle au récit une dimension inattendue. Son physique hors norme et son caractère exécrable jusqu’à la caricature en font un anti-héros mémorable dont les réparties acerbes ponctuent l’enquête. Sous ses dehors revêches se dessine pourtant un homme blessé par les moqueries et le rejet. Ce polar atypique, qui mêle humour grinçant et critique sociale, a séduit les lecteurs au point que beaucoup espèrent retrouver ce personnage dans de nouvelles enquêtes.
Aux éditions FOLIO ; 368 pages.
4. Mako (polar, 2009)
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Résumé
Paris, la nuit. Le major Makovski, dit Mako, patrouille avec son équipe de la BAC. Cette soirée ordinaire bascule lorsqu’ils interceptent un viol en flagrant délit dans une école maternelle. La victime, Lily, une jeune étudiante d’Europe de l’Est, refuse de porter plainte. Son agresseur, le Kosovar Vloran Vidic, est relâché sous contrôle judiciaire, ce qui déclenche l’ire de Mako.
Obsédé par cette affaire qui fait écho à ses propres démons, le policier se lance dans la traque de Vidic, au mépris des procédures et de sa hiérarchie. Son enquête le mène sur la piste d’un vaste réseau mêlant prostitution et trafic de drogue, dirigé par des criminels d’Europe de l’Est qui bénéficient d’étranges protections.
Autour du livre
Ce premier roman de Laurent Guillaume, paru en 2009, puise sa matière dans les quinze années que l’auteur a passées comme lieutenant de police à la BAC. Son expérience confère au récit une dimension documentaire sur le fonctionnement interne des brigades nocturnes, ces « nuiteux », leurs rapports avec la justice et les compromissions parfois nécessaires avec le milieu criminel. La préface d’Olivier Marchal, lui-même ancien policier devenu réalisateur, souligne cette authenticité qui a séduit le jury du prix VSD du polar.
La force du roman réside aussi dans son personnage principal, figure archétypale du flic borderline qui cache une fêlure profonde. Mako incarne cette frontière ténue entre justice et vengeance, entre devoir et obsession.
Aux éditions LES NOUVEAUX AUTEURS ; 316 pages.
5. Black Cocaïne (polar, 2013)
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Résumé
Recherché par la police française, Souleymane « Solo » Camara a fui la métropole pour se réfugier au Mali, pays de son père. À Bamako, cet ancien des stups reconverti en détective privé tente d’oublier ses démons dans l’alcool. Son quotidien bascule lorsqu’une avocate parisienne lui demande d’intervenir pour sa sœur, emprisonnée pour trafic de cocaïne.
Mais à peine la jeune femme libérée, on retrouve son corps mutilé au bord du Niger. En creusant l’affaire, Solo met au jour un réseau tentaculaire impliquant narcotrafiquants sud-américains et hauts dignitaires maliens. Sa quête de vérité se transforme en vendetta personnelle quand ses proches sont à leur tour pris pour cible.
Autour du livre
Laurent Guillaume s’appuie sur sa propre expérience d’officier de police détaché au Mali dans le cadre d’une mission de coopération pour livrer un polar noir percutant. Il y dépeint sans concession un pays gangréné par la corruption, où tout s’achète et se vend, devenu plaque tournante du trafic de cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe.
À travers le personnage de Solo, ancien flic déchu tiraillé entre ses deux cultures, Laurent Guillaume interroge aussi la complexité des relations post-coloniales entre la France et l’Afrique. Les descriptions de Bamako, ville tentaculaire étouffée par la pollution et la pauvreté, contrastent avec la beauté brute du pays.
Aux éditions DENOËL ; 236 pages.
6. Doux comme la mort (thriller, 2012)
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Résumé
Trahi par ses commanditaires lors d’une mission d’élimination d’un chef djihadiste au Mali, le mercenaire Gabriel Milan, dit « Le Messager », purge une peine de prison à Bamako. L’annonce de la mort suspecte de son ami Damien le pousse à s’évader pour regagner la France.
Sur place, il découvre qu’il n’est qu’un pion dans une machination orchestrée par Julien Vittoz, ex-ministre de la Défense prêt à tout pour reconquérir le pouvoir. Sa quête de vérité croise celle de Marc Andrieu, un policier brisé parti à la recherche de sa fille Eva, entraînée dans un réseau de prostitution.
Dans les rues de Genève et les montagnes de Haute-Savoie, Le Messager affronte une coalition hostile : politiciens véreux, flics ripoux et bikers sans pitié. Ces adversaires vont découvrir à leurs dépens qu’on ne manipule pas impunément un tueur professionnel qui n’a plus rien à perdre.
Autour du livre
Laurent Guillaume puise dans son expérience d’ancien officier des stups et de coopérant au Mali pour tisser une intrigue crédible sur fond de géopolitique et de crime organisé. Sa connaissance intime du terrain insuffle au récit une authenticité rare, particulièrement dans les scènes se déroulant en Afrique de l’Ouest.
Le roman se démarque par son refus du manichéisme. Les personnages, même les plus violents, conservent une part d’humanité qui les rend attachants. Le Messager lui-même, malgré sa froideur apparente, fait preuve d’une sensibilité touchante. Cette complexité psychologique s’inscrit dans une réflexion plus large sur la corruption des élites et la fragilité des garde-fous censés protéger la société.
Aux éditions LA MANUFACTURE DE LIVRES ; 343 pages.
