Katherine Pancol est une romancière et journaliste française née le 22 octobre 1954 à Casablanca, au Maroc. Fille d’un ingénieur et d’une institutrice, elle arrive en France à l’âge de 5 ans. Brillante élève, elle obtient son baccalauréat à 16 ans avant de poursuivre des études de lettres à Nanterre.
Sa carrière débute comme professeure de français et latin à Lausanne en 1974, avant de devenir journaliste pour Paris Match et Cosmopolitan. Son premier roman, « Moi d’abord » (1979), connaît un succès immédiat avec 300 000 exemplaires vendus. Elle part alors vivre huit ans à New York, où elle suit des cours d’écriture à l’université Columbia.
C’est avec « Les yeux jaunes des crocodiles » (2006) qu’elle connaît un succès retentissant. Ce roman, traduit en 31 langues et vendu à près de deux millions d’exemplaires, reçoit le prix Maison de la Presse. Il sera suivi de deux autres tomes formant une trilogie à succès. Katherine Pancol fait aujourd’hui partie des auteurs français les plus populaires, même si son œuvre divise parfois la critique.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. La mariée portait des bottes jaunes (2023)
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Dans le Sud-Ouest de la France, au cœur des vignobles bordelais, deux enfants se retrouvent abandonnés devant les grilles d’un château. India et Louis, dix et huit ans, ignorent tout de cette demeure familiale où leur mère Muriel a grandi avant de s’enfuir à dix-huit ans. Leur grand-mère Aliénor règne en maîtresse absolue sur le domaine de Berléac, tandis que leur oncle Ambroise tente de maintenir la prospérité du vignoble face aux convoitises des domaines voisins.
Tandis que Muriel parcourt la France à la recherche de Lewis, son premier mari mystérieusement disparu, ses enfants chamboulent les traditions centenaires du château. La candeur d’India qui dialogue avec les arbres et l’intelligence fulgurante du petit Louis percent à jour les non-dits, les rivalités et les blessures anciennes qui minent cette famille de vignerons depuis des générations. Des alliances se nouent et se dénouent autour du contrôle du domaine, sur fond de vengeances et de coups bas.
Cette fresque familiale de 750 pages emprunte aux codes du théâtre avec ses résumés en ouverture de chapitre. L’intrigue file à toute allure entre les rangs de vigne, portée par des dialogues incisifs et des personnages hauts en couleur. Le petit Louis vole la vedette avec ses réflexions philosophiques qui désarçonnent les adultes, tandis que les secrets de famille éclatent comme les bulles d’un crémant bordelais.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 768 pages.
2. Trilogie Joséphine – Les yeux jaunes des crocodiles (2006)
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Paris, début des années 2000. Joséphine, historienne médiéviste au CNRS, mère de deux filles, se retrouve abandonnée par son mari parti rejoindre sa maîtresse au Kenya pour créer un parc de crocodiles. Endettée et fragilisée, elle doit jongler entre son maigre salaire de chercheuse, une adolescente ingérable et une mère qui ne cache pas sa préférence pour sa sœur aînée Iris.
Le sort de Joséphine bascule le jour où sa sœur Iris, une parisienne mondaine oisive, lui propose un marché : écrire en secret un roman historique qu’Iris signera de son nom en échange d’une confortable rémunération. Cette supercherie va peu à peu transformer la timide Joséphine, qui va enfin s’affirmer dans sa vie professionnelle et personnelle.
La simplicité apparente du récit dissimule une mécanique narrative sophistiquée où s’entremêlent les destins d’une galerie de personnages tous plus excentriques les uns que les autres. Les dialogues ciselés et l’humour grinçant font mouche, tandis que la description du milieu bourgeois parisien révèle ses mesquineries et ses non-dits. Premier volet d’une trilogie à succès, ce roman s’est écoulé à plus de deux millions d’exemplaires.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 672 pages.
3. Trilogie Joséphine – La valse lente des tortues (2008)
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Dans ce deuxième volet de la trilogie, Joséphine Cortès s’installe avec sa fille Zoé dans un appartement cossu du 16e arrondissement parisien. Le succès de son roman médiéval, initialement signé par sa sœur Iris, lui a apporté une aisance financière inattendue. Tandis que sa fille aînée Hortense poursuit des études de stylisme à Londres, Joséphine tente de s’adapter à son nouveau cadre de vie luxueux, tout en entretenant une relation discrète avec Luca.
La tranquillité apparente du quartier vole en éclats quand une série de meurtres sanglants frappe plusieurs femmes. Joséphine échappe de justesse à une agression et reçoit des lettres troublantes, prétendument envoyées par Antoine, son ex-mari censé avoir été dévoré par un crocodile au Kenya. Entre les avances de son beau-frère Philippe, l’étrange comportement de son voisin, et sa sœur Iris internée en psychiatrie, Joséphine se retrouve au cœur d’une spirale inquiétante.
Katherine Pancol conjugue les codes du thriller psychologique à ceux de la chronique sociale. Les personnages secondaires sortent des sentiers battus : une concierge qui change la couleur de ses cheveux selon son humeur, un bébé surdoué aux origines mystérieuses, une mère machiavélique qui pratique le vaudou. Cette fusion des genres transforme ce qui aurait pu n’être qu’un simple roman sentimental en une œuvre surprenante qui maintient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 768 pages.
4. Trilogie Joséphine – Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi (2010)
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Dans ce troisième volet d’une trilogie à succès, Joséphine Cortès peine à retrouver son équilibre après la mort de sa sœur Iris. Cette historienne et écrivaine parisienne hésite à poursuivre sa relation avec Philippe, son beau-frère, tandis que ses filles tracent leur propre chemin : Zoé découvre l’amour pendant qu’Hortense, ambitieuse et douée, tente de percer dans la mode à Londres.
Le hasard met sur la route de Joséphine un mystérieux carnet trouvé dans une poubelle, relatant l’histoire d’un jeune homme épris de l’acteur Cary Grant dans le Paris des années 60. Cette découverte réveille son désir d’écrire, alors qu’autour d’elle gravitent des personnages aux destins entremêlés : Shirley, sa meilleure amie au passé trouble, Gary, un pianiste qui fait chavirer le cœur d’Hortense, et Junior, un enfant surdoué de trois ans aux dons surprenants.
Les 960 pages déploient une mosaïque de vies ordinaires teintées d’improbable, où les situations les plus banales côtoient l’extraordinaire. La narration oscille entre moments de pure comédie et passages plus graves, même si la conclusion survient peut-être trop brusquement après tant de détours et de rebondissements.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 960 pages.
5. Trilogie Muchachas (2014)
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Dans ce premier tome d’une nouvelle série, Katherine Pancol entrelace les destins de plusieurs femmes au début des années 2010. Stella, ferrailleuse bourguignonne à la carrure imposante, élève seule son fils Tom dans une ferme de l’Yonne. Son quotidien rude est hanté par les violences qu’elle a subies adolescente de la part de Ray, son beau-père, un pompier respecté qui terrorise toujours sa mère Léonie par ses coups et sa cruauté. Entre ses chiens qu’elle adore et son amoureux Adrian, un sans-papiers en cavale, Stella tente de se reconstruire.
L’histoire bascule quand Léonie, hospitalisée après une nouvelle agression, découvre dans un roman le récit de son passé. Cette lecture va révéler à Stella que son véritable père n’est autre que Lucien, le héros du livre, et que l’autrice Joséphine Cortès est sa demi-sœur. Mais cette vérité explosive risque d’avoir des conséquences dramatiques : un de ses chiens est retrouvé mort, première menace d’une série noire qui s’annonce.
Ce roman marque un tournant dans l’œuvre de Pancol en mêlant l’univers parisien de sa précédente trilogie à une France rurale plus sombre. Les thèmes des violences conjugales et de l’inceste sont abordés sans pathos, portés par une construction en puzzle qui dose habilement les révélations. Une scène de violence conjugale dont l’autrice a été témoin dans un café parisien a déclenché l’écriture de cette histoire qui ne ressemble à aucune autre.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 480 pages.
6. Trois baisers (2017)
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« Trois baisers » clôt la double trilogie de Joséphine Cortès et des Muchachas avec un ultime tome qui réunit tous les protagonistes de la saga. Au cœur du récit, deux femmes que tout oppose : Hortense, jeune styliste ambitieuse qui s’apprête à présenter sa première collection, et sa tante Stella qui peine à se défaire des traumatismes infligés par son beau-père. Alors qu’Hortense impose sa griffe dans le monde de la mode, Stella voit son couple menacé par les ambitions d’Adrian.
L’intrigue serpente entre ces deux pôles, multipliant les allers-retours entre la haute couture parisienne et la ferraille de Saint-Chaland. Tom, le fils de Stella, s’éprend d’une mystérieuse élève dont le passé fait écho à celui de sa mère. Pendant ce temps, Junior, un garçon de sept ans aux pouvoirs surprenants, lit dans les pensées et manipule son entourage, tandis que Zoé tente de maintenir l’équilibre familial.
Ces 860 pages sans chapitres déroulent leur mélodie comme une sonate de Ravel, alternant passages légers et moments dramatiques. Les scènes s’enchaînent dans un tourbillon où se croisent une quarantaine de personnages, dans une atmosphère bouillonnante qui évoque les grands feuilletons familiaux.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 864 pages.
7. Un homme à distance (2002)
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Dans une petite librairie de Fécamp baptisée « Les Palmiers Sauvages », Kay Bartholdi reçoit un jour une commande particulière. Un Américain, Jonathan Shields, lui confie la mission de lui envoyer des livres pour alimenter l’écriture de son guide touristique. Entre la libraire normande de 32 ans et son client débute alors une correspondance professionnelle.
Les lettres s’enchaînent et le ton change. Kay et Jonathan partagent leur amour des mots à travers leurs auteurs fétiches. Ils évoquent Maupassant, Flaubert, Martin du Gard. Les confidences s’immiscent entre les discussions littéraires. Une complicité s’installe, puis des sentiments plus profonds émergent. Mais Kay, qui cache une ancienne douleur, hésite à laisser libre cours à cette attirance.
Ce roman publié en 2002 marque une parenthèse dans l’œuvre de Katherine Pancol. La forme épistolaire sert une intrigue où les livres jouent les entremetteurs. Les références littéraires abondent sans alourdir le récit. Le dénouement inattendu éclaire d’une lumière nouvelle cette correspondance amoureuse qui oscille entre prudence et abandon.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.
8. Vu de l’extérieur (1993)
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Doudou mène une existence en apparence idéale : un pavillon coquet, deux enfants, un mari attentionné. Derrière cette façade de bonheur domestique se cache pourtant une femme qui étouffe. Mariée trop jeune, elle n’a jamais vécu sa vie comme elle l’entendait. Son quotidien se résume aux tâches ménagères, à la préparation des repas, aux enfants.
Un jour, elle entend à la radio des nouvelles de Christian, son cousin, qui fut aussi son premier grand amour. Cette nouvelle agit comme un détonateur. Doudou décide de tout quitter : son mari André, ses enfants, sa maison. Elle prend la route avec Guillaume, un jeune motard rencontré pendant les vacances. Cette fuite précipitée marque le début d’une quête identitaire où elle devra affronter les fantômes de son passé.
Le roman alterne les points de vue, confronte les perceptions, brouille les pistes entre victimes et bourreaux. Les témoignages s’enchaînent, se contredisent parfois. Cette narration éclatée permet d’aborder frontalement des sujets difficiles – l’aliénation domestique, les violences familiales – tout en maintenant une distance qui laisse au lecteur la liberté de jugement.
Aux éditions POINTS ; 320 pages.
9. Scarlett, si possible (1985)
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À la fin des années 1960, trois jeunes filles quittent leur Pithiviers natal pour conquérir Paris. Juliette, la romantique qui enchaîne les déceptions amoureuses, Bénédicte, l’ambitieuse issue de la bourgeoisie qui rêve de devenir journaliste, et Martine, la féministe qui aspire à une carrière aux États-Unis. Ces néo-parisiennes découvrent la capitale en pleine effervescence post-Mai 68, entre études, premiers emplois et aventures sentimentales.
Leur désir d’indépendance se heurte rapidement à la dure réalité d’une société où les femmes doivent encore lutter pour s’imposer. Entre promotions canapé, relations toxiques et compromis douteux, les trois amies font l’apprentissage désenchanté de la vie adulte. En parallèle, une série de meurtres mystérieux vient perturber la quiétude de leur ville d’origine.
Publié en 1985, ce roman de Katherine Pancol dépeint les bouleversements sociaux d’une époque charnière. Les références aux événements marquants – la mort du Général de Gaulle, les premiers pas sur la Lune – s’entremêlent à une langue crue qui contraste avec l’image policée des années 60. Les destins croisés de ces trois personnages incarnent les espoirs et les désillusions d’une génération de femmes en quête d’émancipation.
Aux éditions POINTS ; 600 pages.
10. Eugène et moi (2020)
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Au milieu des années 70, deux jeunes femmes de vingt ans se croisent à l’aéroport d’Orly. Katherine, une blonde discrète, fuit une relation toxique et achète un billet pour Mexico sans réfléchir. Dans l’avion, elle rencontre Eugène, une rousse à la personnalité explosive qui sillonne le monde en solitaire. Fascinée par cette inconnue qui ne craint rien ni personne, Katherine décide de la suivre dans ses aventures mexicaines.
Entre parties de cartes dans les casinos d’Acapulco et séjours dans des haciendas reculées, les deux amies improvisées vivent des péripéties rocambolesques. Mais derrière son assurance et sa soif de liberté, Eugène cache une blessure profonde que Katherine finira par découvrir. Leurs routes se séparent à Paris avant de se recroiser par hasard à Saint-Tropez, consolidant une amitié née sous le soleil mexicain.
Les illustrations d’Anne Boudart insufflent une fraîcheur particulière à ce récit autobiographique imaginé sur Instagram pendant le confinement. Les dessins naïfs contrastent avec la gravité des thèmes – émancipation féminine, violence conjugale – tandis que l’écriture vive de Pancol fait défiler les scènes comme autant de polaroids colorés des seventies.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 176 pages.