James Ellroy, de son vrai nom Lee Earle Ellroy, nait le 4 mars 1948 à Los Angeles. Son enfance est marquée par un événement tragique : l’assassinat de sa mère Geneva Hilliker en 1958, alors qu’il n’a que dix ans. Ce crime, jamais élucidé, influencera profondément son œuvre.
Après une jeunesse tumultueuse marquée par la délinquance, l’alcool et la drogue, il connaît un tournant en 1975 suite à des problèmes de santé qui le poussent à se reprendre en main. Il commence alors à écrire et publie son premier roman, « Brown’s Requiem », en 1981.
La consécration arrive avec « Le Dahlia Noir » (1987), premier volet de son célèbre « Quatuor de Los Angeles », suivi par « Le Grand Nulle Part », « L.A. Confidential » et « White Jazz ». Ces romans, qui dépeignent la face sombre de Los Angeles des années 1940-1950, établissent sa réputation d’auteur majeur du roman noir.
Son style se caractérise par une écriture crue et directe, souvent télégraphique, qui dépeint sans concession la violence et la corruption de la société américaine. Outre ses romans, Ellroy a écrit des scénarios pour le cinéma et plusieurs de ses œuvres ont été adaptées à l’écran, notamment « L.A. Confidential » en 1997.
Se décrivant comme « conservateur » et « réactionnaire », Ellroy vit aujourd’hui de nouveau à Los Angeles après avoir longtemps fui sa ville natale. Il continue d’écrire et a notamment entamé une nouvelle tétralogie de Los Angeles avec « Perfidia » (2014) et « La Tempête qui vient » (2019).
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. L.A. Quartet – Le Dahlia noir (1987)
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Los Angeles, 1947. Deux anciens boxeurs devenus policiers, Dwight « Bucky » Bleichert et Lee Blanchard, mènent l’enquête sur le meurtre d’Elizabeth Short, une jeune femme de 22 ans dont le corps mutilé a été retrouvé sur un terrain vague. Le cadavre, sectionné en deux au niveau de la taille et vidé de son sang, porte les traces de tortures effroyables. La presse la surnomme le « Dahlia noir » en référence à sa garde-robe sombre.
L’investigation se transforme en obsession pour les deux enquêteurs, particulièrement pour Bleichert qui décortique la vie de la victime et s’enfonce dans les bas-fonds d’une ville gangrenée par la corruption. Entre les bordels clandestins et les studios d’Hollywood, il retrace le parcours d’une jeune femme venue comme tant d’autres conquérir Los Angeles, mais qui n’y a trouvé que déchéance et mort violente. Cette enquête va bouleverser leurs vies et révéler les failles de leur amitié.
Le récit s’inspire d’un fait divers réel jamais élucidé qui a marqué l’Amérique d’après-guerre. James Ellroy y insuffle une dimension personnelle : sa propre mère fut assassinée dans des circonstances similaires. Cette double obsession irrigue chaque page d’une rage contenue qui fait la puissance du livre. Les dialogues claquent, les personnages se débattent avec leurs démons et Los Angeles se dévoile dans toute sa noirceur, entre glamour factice et violence endémique.
Aux éditions RIVAGES ; 560 pages.
2. L.A. Quartet – Le Grand Nulle Part (1988)
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Los Angeles, nuit du nouvel an 1950. Le cadavre mutilé d’un homosexuel est découvert dans un champ. Danny Upshaw, jeune inspecteur adjoint du bureau du shérif, prend l’enquête en main. D’autres meurtres similaires suivent, tous marqués par une violence sexuelle extrême et des morsures énigmatiques.
En parallèle, le lieutenant Mal Considine et l’ex-flic Buzz Meeks se retrouvent impliqués dans une mission politique : traquer l’influence communiste à Hollywood. Le procureur Ellis Loew veut démanteler un syndicat de machinistes qu’il accuse d’être un repaire de « Rouges ». Cette chasse aux sorcières masque en réalité une lutte de pouvoir entre les studios, la mafia et les autorités. Les destins de ces trois hommes vont s’entremêler dans une spirale de violence.
Deuxième volet du « Quatuor de Los Angeles », « Le Grand Nulle Part » broie du noir avec une puissance rare. Cette fresque hallucinée du Los Angeles d’après-guerre pulse au rythme du jazz et des sirènes de police. Le délire anticommuniste sert de toile de fond à une descente aux enfers collective.
Aux éditions RIVAGES ; 720 pages.
3. L.A. Quartet – L.A. Confidential (1990)
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Los Angeles, années 1950. Une nuit de Noël, des policiers ivres tabassent sauvagement des prisonniers mexicains dans leurs cellules. Edmund Exley, un jeune flic ambitieux, dénonce ses collègues. Cette trahison lui vaut une promotion et la haine tenace de deux hommes : Bud White, un policier brutal hanté par le meurtre de sa mère, et Jack Vincennes, un flic médiatique qui monnaye ses informations à la presse à scandales.
Leurs chemins se croisent lorsque six individus sont massacrés dans un café : « Le Hibou de Nuit ». L’enquête révèle un vaste réseau criminel mêlant prostitution, pornographie et trafic d’héroïne. Entre 1951 et 1958, les trois policiers que tout oppose devront collaborer pour démêler une toile d’araignée sanglante qui s’étend jusqu’aux plus hautes sphères de la ville.
Troisième volet du « Quatuor de Los Angeles » après « Le Dahlia noir » et « Le Grand Nulle part », ce roman de James Ellroy paru en 1990 a inspiré le film éponyme de Curtis Hanson en 1997. Les dialogues acérés et les phrases sèches comme des coups de feu donnent vie à une ville corrompue jusqu’à l’os. La description implacable des bas-fonds et la psychologie tourmentée des personnages en font un sommet du roman noir moderne.
Aux éditions RIVAGES ; 752 pages.
4. L.A. Quartet – White Jazz (1992)
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Los Angeles, 1958. Dave Klein cumule les fonctions d’avocat véreux et de lieutenant au LAPD. Entre un tueur de clochards, le cambriolage d’une boutique de fourrures de luxe et une affaire louche chez J.C. Kafesjian, un trafiquant protégé par la brigade des stups, Dave Klein se retrouve au cœur d’une guerre sourde qui le dépasse.
Dans l’ombre, deux figures du LAPD – Ed Exley et Dudley Smith – règlent leurs comptes tandis que la ville s’apprête à élire son nouveau conseil municipal. Dave Klein, lui-même compromis avec le gangster Mickey Cohen et le milliardaire Howard Hughes, s’enfonce dans une spirale infernale. Les cadavres s’accumulent, les trahisons se multiplient. Le lieutenant devra choisir son camp alors que la machine politique broie tout sur son passage.
Quatrième opus du « Quatuor de Los Angeles », ce polar noir comme l’encre marque l’apogée d’une écriture radicale. Les phrases hachées, télégraphiques, créent une partition syncopée qui colle à la peau de cette ville gangrenée par le vice. L’éditeur a supprimé 450 pages du manuscrit initial, poussant James Ellroy à découper sa prose jusqu’à l’os pour livrer cette symphonie urbaine brûlante.
Aux éditions RIVAGES ; 592 pages.
5. Underworld USA – American Tabloïd (1995)
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Premier volet de la trilogie « Underworld USA », « American Tabloïd » démarre le 22 novembre 1958 et s’achève cinq ans plus tard, jour pour jour, avec l’assassinat de JFK à Dallas. L’histoire suit trois hommes aux destins entremêlés : Pete Bondurant, un colosse québécois, ancien policier, qui exécute les basses œuvres d’Howard Hughes tout en montant des opérations d’extorsion ; Kemper Boyd, un agent du FBI infiltré auprès des Kennedy ; et Ward Littell, un autre agent fédéral, plus idéaliste, qui voue une haine obsessionnelle au crime organisé.
Dans l’Amérique de la fin des années 1950, ces trois anti-héros naviguent entre la mafia, le FBI de J. Edgar Hoover, la CIA et le clan Kennedy. Chacun joue sur plusieurs tableaux, trahit ses allégeances et poursuit ses propres intérêts. Du financement occulte de la campagne présidentielle de JFK aux préparatifs ratés de l’invasion de Cuba, en passant par la guerre que mène Bobby Kennedy contre Jimmy Hoffa et son puissant syndicat des camionneurs, leurs chemins se croisent au cœur des plus sombres machinations du pouvoir américain.
Cette fresque monumentale dynamite la légende dorée des années Kennedy. Les documents d’archives – écoutes téléphoniques, rapports confidentiels, articles de tabloïds – s’entremêlent à la fiction pour créer un cocktail explosif où la frontière entre réalité historique et invention romanesque devient indiscernable. Un coup de maître qui réinvente le roman noir politique.
Aux éditions RIVAGES ; 784 pages.
6. Underworld USA – American Death Trip (2001)
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En novembre 1963, Wayne Tedrow, jeune flic de Las Vegas, arrive à Dallas avec une mission secrète et 6000 dollars en poche. Il ignore qu’il va se retrouver au cœur du complot visant à dissimuler la vérité sur la mort de JFK. Son destin va croiser celui de Pete Bondurant, exécuteur des basses œuvres pour Howard Hughes, et de Ward Littell, avocat corrompu lié à la pègre.
Cette fresque noire suit les trois hommes pendant cinq ans, de 1963 à 1968, à travers une Amérique en pleine ébullition. Entre les luttes raciales du Sud profond, la violence du Ku Klux Klan, l’empire du jeu de Las Vegas et le trafic d’héroïne au Vietnam, leurs parcours s’entremêlent avec ceux des figures marquantes de l’époque : Bobby Kennedy, Martin Luther King, J. Edgar Hoover et les parrains de la Mafia.
Ce deuxième tome de la trilogie « Underworld USA » frappe par sa narration brute et viscérale. Les phrases courtes claquent comme des détonations, le style dépouillé à l’extrême épouse la violence d’une époque où s’affrontent tous les extrêmes. Entre faits historiques avérés et fiction pure, James Ellroy dissèque les rouages d’un pays gouverné par l’argent sale et les pulsions les plus sombres.
Aux éditions RIVAGES ; 960 pages.
7. Underworld USA – Underworld USA (2009)
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24 février 1964. Un braquage sanglant secoue Los Angeles. Quatre convoyeurs et trois braqueurs gisent sur le bitume. Le quatrième assaillant s’enfuit avec seize sacs de billets et quatorze mallettes remplies d’émeraudes. Cette attaque brutale sert de point de départ à « Underworld USA », dernier tome de la trilogie éponyme, qui se déroule principalement entre 1968 et 1972.
L’histoire suit trois hommes dont les destins s’entremêlent : Dwight Holly, l’homme de main de J. Edgar Hoover au FBI, Wayne Tedrow, un ex-policier reconverti dans le trafic d’héroïne, et Don Crutchfield, un jeune détective obsédé par les femmes. Tous trois se retrouvent mêlés aux grands événements qui secouent l’Amérique : les assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy, les émeutes raciales à Los Angeles, les manœuvres de la mafia pour implanter des casinos aux Caraïbes, et le déclin progressif du tout-puissant directeur du FBI.
Dans ce dernier volet de sa trilogie, James Ellroy déploie une fresque monumentale où se croisent gangsters, agents secrets, politiciens véreux et activistes radicaux. Son style télégraphique, fait de phrases courtes et percutantes, traduit la brutalité d’une époque où la frontière entre légalité et criminalité s’efface. Le tout agrémenté de documents d’archives, de rapports confidentiels et de journaux intimes.
Aux éditions RIVAGES ; 928 pages.
8. Trilogie Lloyd Hopkins – Lune sanglante (1984)
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Los Angeles, début des années 1980. Le sergent Lloyd Hopkins, flic brillant au mariage bancal, enquête sur une série de suicides suspects. Son instinct lui souffle que ces morts violentes dissimulent l’œuvre méthodique d’un tueur en série. Seul contre sa hiérarchie qui refuse de le croire, il remonte la piste d’une vingtaine de meurtres étalés sur deux décennies.
En parallèle se dessine le portrait du tueur : Theodore Verplank. Adolescent sensible brutalement violé par deux camarades de classe en 1964, il s’est reconstruit comme photographe respectable. Mais la nuit venue, il traque des femmes, les assassine selon un rituel immuable, et envoie des cadeaux macabres à son amour de jeunesse, Kathleen, devenue libraire féministe.
Cette traque meurtrière constitue le premier volet de la « trilogie Lloyd Hopkins », publiée en 1984. Le récit alterne entre le point de vue du tueur et celui du policier, une innovation narrative pour l’époque. La violence crue des scènes contraste avec une écriture ciselée qui ne verse jamais dans le sensationnalisme. Les traumatismes d’enfance façonnent aussi bien le criminel que le justicier, deux hommes que tout oppose mais qu’une même obsession consume : la quête désespérée de pureté.
Aux éditions RIVAGES ; 368 pages.
9. Trilogie Lloyd Hopkins – À cause de la nuit (1984)
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Los Angeles, années 1980. Le sergent Lloyd Hopkins du LAPD enquête sur un triple meurtre dans une épicerie fine. Sa hiérarchie lui confie parallèlement une mission plus discrète : retrouver Jacob Herzog, un policier qui a mystérieusement disparu. Les deux affaires convergent rapidement vers un psychiatre manipulateur, le docteur John Havilland, surnommé « le Voyageur de la nuit ».
Havilland, marqué par un passé traumatique, utilise ses talents de thérapeute pour transformer ses patients en instruments de mort. Il manipule les plus fragiles, les pousse au meurtre et tire les ficelles dans l’ombre. Hopkins doit affronter cet adversaire redoutable qui a fait de lui sa cible. Entre-temps, le policier s’éprend de Linda, une call-girl de luxe qui consulte Havilland – un choix qui pourrait lui coûter cher.
La violence brute des scènes de crime contraste avec la sophistication psychologique du tueur. Cette deuxième enquête de Lloyd Hopkins, parue en 1984, marque une étape dans l’évolution d’Ellroy. Son style n’a pas encore la sécheresse qui fera sa marque, mais la noirceur caractéristique est déjà là : enfance brisée, manipulation mentale, sexe et folie s’entremêlent dans une ville corrompue jusqu’à l’os. Les névroses du héros font écho à celles du tueur dans un jeu de miroir vertigineux.
Aux éditions RIVAGES ; 400 pages.
10. Trilogie Lloyd Hopkins – La Colline aux suicidés (1986)
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Los Angeles, début des années 1980. Le sergent Lloyd Hopkins affronte sa hiérarchie qui souhaite le mettre à la retraite anticipée. Ses méthodes brutales, son instabilité psychologique et un faux témoignage dans une affaire précédente lui valent d’être soumis à une évaluation psychiatrique. Sa vie personnelle n’est guère plus reluisante : sa femme et ses filles sont parties vivre à San Francisco.
Un trio de criminels bouleverse le quotidien de la ville. À leur tête, Duane Rice, fraîchement libéré de prison, s’entoure des frères Garcia pour une série de braquages meurtriers. Sa motivation : retrouver Vandy, son ex petite amie, manipulée par un producteur de musique aux activités douteuses. Les hold-up s’enchaînent, de plus en plus violents. Hopkins se lance sur leurs traces pour une dernière enquête.
Ce dernier volet d’une trilogie initialement prévue en cinq volumes révèle un changement de ton : l’univers glauque d’Ellroy s’éloigne des tueurs en série pour un criminel plus terre-à-terre, plus humain. Los Angeles devient le personnage central de l’histoire, ville putride où se côtoient flics véreux, pornographie et violence urbaine. L’auteur abandonnera finalement son héros en pleine rédaction du quatrième tome, attiré par le projet qui l’obsède : « Le Dahlia noir ».
Aux éditions RIVAGES ; 400 pages.
11. Un tueur sur la route (1986)
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Au début des années 1980, la police arrête Martin Michael Plunkett pour quatre meurtres. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : pendant dix ans, ce tueur en série a parcouru les États-Unis, laissant derrière lui plusieurs dizaines de victimes. Depuis sa cellule de Sing Sing, il décide de raconter son histoire.
Dans les années 1970, Martin Michael Plunkett sillonne les routes des États-Unis au volant de sa « Mortmobile ». Ce tueur en série méthodique accumule les meurtres pendant une décennie, en changeant systématiquement de mode opératoire pour brouiller les pistes. Ses victimes ? Des auto-stoppeurs, des couples isolés, des voyageurs solitaires – tous choisis au hasard de ses pérégrinations à travers le pays.
Enfant surdoué marqué par un père malfrat et une mère alcoolique, Plunkett développe très tôt des tendances voyeuristes et des fantasmes violents. À l’adolescence, il s’identifie à « Super Saigneur », un personnage de comics assoiffé de sang. Après le meurtre de sa mère et un séjour en prison où il rencontre Charles Manson, il entame sa sinistre carrière criminelle qui le mènera jusqu’à sa rencontre avec Ross Anderson, un policier qui s’avère être lui aussi un tueur en série.
Publié en 1986 sous le titre original « Silent Terror », ce roman marque une rupture dans l’œuvre d’Ellroy. Pour la première fois, l’écrivain adopte le point de vue du criminel et alterne sa confession avec des articles de presse et des rapports de police. Cette immersion dans l’esprit d’un psychopathe a tellement convaincu que le livre est devenu un outil d’étude pour les profilers du FBI.
Aux éditions RIVAGES ; 352 pages.
12. Brown’s Requiem (1981)
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À Los Angeles, Fritz Brown a tout perdu : son badge du LAPD, sa dignité, son combat contre l’alcool. Désormais, il gagne sa vie en récupérant des voitures impayées, tout en maintenant une façade de détective privé pour des raisons fiscales.
Sa routine bascule quand un caddy de golf obèse le paie grassement pour surveiller sa sœur, une jeune violoncelliste qui partage sa vie avec un homme assez âgé pour être son père. L’enquête apparemment simple va rapidement déraper.
Premier roman de James Ellroy paru en 1981, « Brown’s Requiem » puise dans les expériences personnelles de l’auteur, lui-même ancien caddy et lecteur compulsif de polars durant ses années d’errance. Si l’écriture n’a pas encore la nervosité qui fera sa marque, on y trouve déjà ses obsessions : le Dahlia Noir (mentionné à deux reprises), la corruption systémique de Los Angeles, et ces personnages brisés en quête de salut moral. Plus accessible que ses œuvres ultérieures, ce polar noir constitue une parfaite initiation à l’univers d’Ellroy.
Aux éditions RIVAGES ; 400 pages.
13. Clandestin (1982)
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Los Angeles, 1951. Fred Underhill est un jeune policier de 26 ans dont l’ambition n’a d’égal que son talent pour le golf et sa réputation de séducteur. Aux côtés de son partenaire Walker « La Fêlure », un vétéran porté sur la bouteille et la poésie, il rêve d’une ascension fulgurante dans la police. Mais ses espoirs s’effondrent quand son coéquipier meurt sous ses yeux lors d’une intervention.
Le meurtre par strangulation d’une femme qu’il a brièvement fréquentée le lance sur une nouvelle enquête. Persuadé d’avoir découvert un lien avec un autre homicide, il s’engage dans une investigation non officielle. Sa route croise bientôt celle de Dudley Smith, un policier aux méthodes brutales. Mais son obstination le mène à une erreur fatale qui lui coûte sa place dans la police. Commence alors une quête de quatre années, durant lesquelles la recherche de vérité remplace peu à peu la soif de gloire.
Deuxième roman de James Ellroy, « Clandestin » préfigure les thèmes qui deviendront sa signature : la corruption, la violence, les démons qui hantent ses personnages. Le livre fait écho au drame personnel d’Ellroy, dont la mère fut assassinée durant son enfance – une blessure qu’il transpose à travers le personnage de Mike, un garçon de 12 ans orphelin de mère. Cette dimension autobiographique confère au récit son épaisseur particulière.
Aux éditions RIVAGES ; 560 pages.