Herbert George Wells (1866-1946) est l’un des pionniers de la science-fiction. Né dans une famille modeste à Bromley, il connaît une jeunesse difficile. Il travaille d’abord comme apprenti drapier avant de devenir enseignant. Grâce à une bourse, il étudie la biologie à Londres, une formation qui influencera profondément son œuvre.
Après des débuts comme auteur de manuels scientifiques, il se fait connaître en 1895 avec « La machine à explorer le temps », suivi d’autres classiques de la science-fiction comme « L’homme invisible » (1897) et « La guerre des mondes » (1898). Prolifique, il écrit également des romans sociaux et politiques.
Intellectuel engagé, Wells développe une conscience politique socialiste qui le pousse à rencontrer des figures majeures comme Lénine, Staline et Roosevelt. Marié deux fois, d’abord à sa cousine Isabel puis à Amy Catherine Robbins, il meurt à Londres en 1946.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. La guerre des mondes (1898)
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Publié en 1898, « La guerre des mondes » de H. G. Wells marque la naissance d’un thème qui deviendra central dans la science-fiction : l’invasion extraterrestre.
En cette fin de XIXe siècle, des phénomènes étranges sont observés sur Mars. Bientôt, des cylindres métalliques s’abattent sur la paisible campagne anglaise du Surrey. Un narrateur, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, observe avec stupeur ces événements qui vont bouleverser sa vie et celle de l’humanité toute entière.
De ces mystérieux vaisseaux émergent des créatures martiennes aux corps tentaculaires, qui se déplacent dans d’effrayantes machines à trois pattes. Leur technologie surpasse largement celle des hommes : leur rayon ardent pulvérise instantanément leurs cibles, tandis qu’une fumée noire asphyxie les survivants. Le narrateur, séparé de son épouse, tente de survivre dans un pays où la civilisation s’effondre brutalement.
H. G. Wells dépeint une société britannique désemparée face à des envahisseurs qui la considèrent comme négligeable. Les rôles s’inversent : l’empire sur lequel « le soleil ne se couche jamais » devient la proie d’êtres supérieurs, dans une mordante allégorie du colonialisme.
Aux éditions FOLIO ; 320 pages.
2. La machine à explorer le temps (1895)
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Dans le Londres victorien de la fin du XIXe siècle, un brillant scientifique convie régulièrement des amis chez lui pour discuter de ses découvertes. Un soir, il leur présente sa dernière invention : une machine capable de se déplacer dans le temps. Face au scepticisme de ses convives, il leur donne rendez-vous la semaine suivante.
Le jour dit, il arrive en retard au dîner, les vêtements en lambeaux, épuisé et affamé. Entre deux bouchées, il leur raconte alors son incroyable périple jusqu’en l’an 802 701. Dans ce futur lointain, l’humanité s’est scindée en deux espèces distinctes : les Éloïs, créatures graciles et enfantines qui mènent une existence insouciante à la surface, et les Morlocks, êtres blafards et cruels qui habitent les souterrains. Cette apparente utopie cache une terrible réalité que l’inventeur va peu à peu dévoiler.
Premier roman de H. G. Wells publié en 1895, « La machine à explorer le temps » pose les jalons de la science-fiction moderne. À travers cette fable futuriste teintée d’horreur, l’auteur livre une critique acerbe de la société victorienne et de ses inégalités sociales.
Aux éditions FOLIO ; 176 pages.
3. L’île du docteur Moreau (1896)
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En 1896, H. G. Wells signe avec « L’Île du docteur Moreau » l’un des premiers chefs-d’œuvre de la science-fiction. Le récit s’ouvre sur le sauvetage d’Edward Prendick, naufragé dans le Pacifique. Un mystérieux navire le recueille, à bord duquel se trouve Montgomery, l’assistant d’un certain docteur Moreau. Ces derniers acceptent à contrecœur de l’héberger sur leur île reculée.
Dans ce lieu sinistre, Prendick perçoit des signes troublants : des hurlements déchirants s’échappent d’un laboratoire, des silhouettes difformes rôdent dans la jungle. Il comprend bientôt que Moreau mène des expériences scientifiques sur des animaux pour leur donner forme humaine. Ces créatures hybrides, soumises à des règles strictes censées réprimer leurs instincts bestiaux, forment une société primitive sous la férule de leur créateur. Mais sous leur apparence quasi-humaine subsiste une nature sauvage prête à resurgir.
Dans ce huis clos oppressant, H. G. Wells interroge les limites de la science et la frontière ténue entre humanité et bestialité. Une réflexion puissante sur l’hybris scientifique et les dangers d’une recherche dénuée d’éthique.
Aux éditions FOLIO ; 212 pages.
4. L’homme invisible (1897)
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Publié en 1897, « L’homme invisible » de H. G. Wells débute dans une petite auberge du village d’Iping, dans le Sussex. Par une froide journée de février, un mystérieux étranger y fait son apparition. L’homme, entièrement dissimulé sous des bandages et des vêtements épais, intrigue les habitants. Irascible et solitaire, il passe ses journées enfermé dans sa chambre à conduire d’étranges expériences.
Cet homme n’est autre que Griffin, un brillant physicien qui a découvert le moyen de se rendre invisible. Son invention, qui devait lui apporter pouvoir et liberté, s’est transformée en malédiction. Constamment nu pour demeurer invisible, il souffre du froid et de la faim. Rapidement, il se met à voler pour survivre. Quand son secret est révélé, il doit fuir le village.
Griffin trouve alors refuge chez un ancien condisciple, le docteur Kemp, à qui il raconte son histoire : ses recherches sur la réfraction de la lumière, ses premiers essais sur un chat, puis sur lui-même. Mais la solitude et le rejet ont altéré son esprit. Le scientifique sombre dans la mégalomanie et la violence. Il projette d’instaurer un « règne de la terreur » grâce à son invisibilité. Une chasse à l’homme s’engage alors, un face-à-face entre la société et ce savant fou devenu menaçant.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 253 pages.