George Orwell (1903-1950), né Eric Arthur Blair à Motihari en Inde britannique, est un écrivain et journaliste britannique majeur du XXe siècle. Après des études à Eton et un service militaire en Birmanie qui lui fait rejeter l’impérialisme, il se consacre à l’écriture.
Son expérience de la pauvreté à Londres et Paris inspire son premier succès « Dans la dèche à Paris et à Londres » (1933). Son engagement dans la guerre civile espagnole contre Franco et son observation du stalinisme nourrissent ses œuvres les plus célèbres : « La ferme des animaux » (1945) et « 1984 » (1949), critiques visionnaires des totalitarismes.
Marié successivement à Eileen O’Shaughnessy puis à Sonia Brownell, il meurt de tuberculose à Londres en 1950, laissant un héritage littéraire et politique considérable.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. 1984 (1949)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Londres, 1984. Sous l’œil omniscient de Big Brother, Winston, fonctionnaire du Parti, rectifie l’Histoire pour servir la propagande. Télécrans, Police de la Pensée, novlangue… tout concourt à formater les esprits. La moindre déviance est écrasée.
Un jour, Winston franchit l’interdit. Il écrit un journal, tient des propos subversifs. Sa liaison avec Julia décuple sa soif de liberté. Mais leur insoumission les condamne.
Pris dans le piège d’un Parti qui contrôle tout, même les cœurs, Winston lutte pour sauvegarder son humanité. Une quête éperdue, aux frontières de la folie. L’individu a-t-il une chance face au rouleau compresseur totalitaire ?
Aux éditions FOLIO ; 400 pages.
2. La ferme des animaux (1945)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Angleterre, début du XXème siècle. Dans une ferme, les animaux, maltraités par leur maître Mr Jones, se révoltent et le chassent. Sous l’impulsion des cochons, ils instaurent un nouveau système appelé l’Animalisme, fondé sur l’égalité et le travail collectif. Mais très vite, les cochons s’arrogent le pouvoir et établissent une dictature brutale, incarnée par le tyrannique Napoléon.
À travers le prisme d’une simple ferme, Orwell livre une fable grinçante sur la dérive totalitaire des révolutions. Avec un style incisif, il montre comment les idéaux sont trahis, l’histoire réécrite, les opposants éliminés. Un récit puissant qui reste d’une brûlante actualité.
Aux éditions FOLIO ; 176 pages.
3. Une histoire birmane (1934)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Birmanie, années 1920. John Flory, Britannique expatrié, mène une vie morne dans la petite ville de Kyauktada. Depuis quinze ans, il travaille pour une compagnie forestière et fréquente le Club européen, cercle fermé où se réunissent une poignée de compatriotes désabusés. Seul l’alcool semble les animer, hormis leur mépris partagé pour les indigènes.
Flory, lui, apprécie ce pays et s’est lié d’amitié avec le docteur Veraswami, un Indien qui rêve d’intégrer le Club. Mais dans cette société coloniale sclérosée et corrompue, leur relation suscite l’hostilité, attisée par les manigances d’un magistrat birman. L’arrivée d’Elizabeth, une jeune Anglaise, bouleverse le quotidien de Flory. Il espère trouver en elle une âme sœur, mais ses illusions seront vite balayées.
Roman largement autobiographique, « Une histoire birmane » est une radiographie impitoyable de l’impérialisme britannique à son crépuscule. Orwell y décortique avec brio les travers d’un système qui sème les graines de sa propre destruction.
Aux éditions BELLES LETTRES ; 338 pages.
4. Une fille de pasteur (1935)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Nous sommes dans l’Angleterre provinciale des années 30. Dorothy, 28 ans, fille d’un pasteur sans le sou et tyrannique, passe ses journées à tenter de sauver la paroisse de la faillite. Courses, ménage, messes… Un sacerdoce qui finit par avoir raison de sa santé.
Un matin, Dorothy se réveille amnésique dans les rues de Londres. C’est le début d’un périple qui va la mener des champs aux taudis de la capitale, d’une école sordide aux bancs glacés des clochards. Confrontée à la faim, au froid, à l’indifférence, Dorothy affronte sa nouvelle vie comme elle peut. Quand la mémoire lui revient enfin, sa foi, elle, a disparu…
Orwell signe ici un roman inclassable, entre critique sociale et interrogation sur le sens de la vie. Peu connu, ce texte n’en est pas moins saisissant.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
5. Un peu d’air frais (1939)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Publié en 1939, « Un peu d’air frais » nous entraîne dans le sillage de George Bowling, quinquagénaire désenchanté tiraillé entre la nostalgie de sa jeunesse et le poids d’un présent insatisfaisant. Représentant bedonnant d’une compagnie d’assurances, il étouffe dans son existence médiocre, coincé entre une femme revêche et des enfants irritants.
L’acquisition d’un dentier rutilant est le déclic qui le pousse à s’offrir une semaine de vacances en solitaire dans sa bourgade d’origine, où il n’a plus mis les pieds depuis vingt ans. À travers ce retour aux sources, Orwell décortique avec acuité les transformations d’une société en pleine évolution, où les petits commerces agonisent face à la concurrence impitoyable des grandes surfaces. En toile de fond se profile l’ombre grandissante d’un nouveau conflit planétaire, que Bowling anticipe avec une clairvoyance glaçante.
Teinté d’une ironie mordante, ce roman dresse un tableau de l’Angleterre de l’entre-deux-guerres, entre chronique sociale incisive et portrait touchant d’un antihéros en quête d’échappatoire.
Aux éditions BELLES LETTRES ; 276 pages.
6. Et vive l’aspidistra ! (1936)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Londres, années 1930. Gordon Comstock, trentenaire éduqué issu d’une famille jadis aisée, a choisi de renoncer à une vie dictée par l’argent. Poète en herbe, il a quitté un emploi prometteur dans la publicité pour travailler dans une librairie minable. Son maigre salaire lui permet à peine de survivre dans une chambre sordide.
Obsédé par sa lutte contre le « dieu Argent », Gordon s’enfonce dans la misère, au risque de perdre son âme. Sa pauvreté affecte sa relation avec Rosemary, une jeune femme éprise de lui, et Ravelston, son ami fortuné tiraillé entre ses idéaux socialistes et son aisance financière.
Avec ce roman glaçant, Orwell ausculte une société gangrenée par le culte de l’argent. Une œuvre prémonitoire qui annonce les pages les plus noires de « 1984 ».
Aux éditions IVREA ; 337 pages.