Edith Wharton (1862-1937) est une écrivaine américaine majeure née à New York dans une famille de la haute société. Autrice prolifique de romans, nouvelles, poèmes et essais, elle est la première femme à recevoir le prix Pulitzer de la fiction en 1921 pour « Le temps de l’innocence ».
Après une enfance partagée entre l’Europe et les États-Unis, elle s’installe définitivement en France en 1907, où elle poursuit sa carrière littéraire, en fréquentant régulièrement les cercles intellectuels parisiens. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « Chez les heureux du monde » (1905) et « Ethan Frome » (1911).
Elle s’éteint en 1937 dans sa propriété de Saint-Brice-sous-Forêt, en France, laissant derrière elle une œuvre considérable qui dépeint les mœurs de la société américaine de son époque.
Voici notre sélection de ses meilleurs romans.
1. Ethan Frome (1911)
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Starkfield, village du Massachusetts, fin du XIXe. Ethan Frome y survit comme il peut, entre une épouse tyrannique et souffreteuse, Zeena, et une scierie au bord de la faillite. Son salut a un nom : Mattie, la jeune cousine de Zeena, embauchée comme aide à domicile. Gracieuse, enjouée, elle illumine le quotidien d’Ethan. Bientôt, un amour inavouable naît entre eux.
Mais ce semblant de bonheur apparent déplaît à Zeena qui, dévorée de jalousie, manigance pour éloigner Mattie. La tension est à son comble. Ethan, déchiré, se retrouve face à un dilemme insoluble. Fuir avec Mattie ou sacrifier cet amour naissant et rester prisonnier de cette vie conjugale étouffante ?
Chef-d’œuvre d’Edith Wharton, ce bref roman émeut par l’intensité des émotions dépeintes. Le destin tragique de ses héros, écrasés par le poids des conventions, résonne longtemps après la dernière page. Une œuvre inoubliable, servie par une écriture d’une grande finesse psychologique.
Aux éditions P.O.L ; 224 pages.
2. Chez les heureux du monde (1905)
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États-Unis, 1900. Orpheline de bonne famille mais sans le sou, Lily Bart doit impérativement faire un mariage rentable. À presque 30 ans, la pression monte. Dans l’univers aussi opulent qu’étouffant de la bourgeoisie new-yorkaise, les occasions ne manquent pas pour cette jeune femme à la beauté éblouissante.
Pourtant, quelque chose coince. Une conscience aiguë des conventions, une quête d’absolu mal définie, poussent Lily à saboter ses chances. Partagée entre Lawrence Selden, un homme intègre qui éveille ses sentiments, et la tentation du luxe, elle commet impair sur impair. Bientôt, les langues se délient. Sa réputation vacille.
Dans « Chez les heureux du monde », Edith Wharton dépeint une lente descente aux enfers. Avec une précision chirurgicale, elle dissèque les rouages d’une société impitoyable. Une mécanique bien huilée qui broie les âmes et les destins. Un grand roman sur la liberté, les illusions perdues et le poids des conventions.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 448 pages.
3. Le temps de l’innocence (1920)
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Fin du XIXe siècle, New York. Newland Archer a tout pour être heureux : il est jeune, riche, bien né et sur le point d’épouser la douce May Welland. Leur mariage semble une évidence. Mais l’arrivée de la comtesse Ellen Olenska, cousine de May à l’aura trouble, remet tout en question.
Dans ce roman, Edith Wharton portraiture avec brio une société figée dans ses traditions. Archer se retrouve écartelé entre les attentes de son milieu et la passion naissante qu’il éprouve pour l’anticonformiste Ellen. Il devra trancher : se plier aux conventions et honorer son engagement auprès de May ou succomber à ses sentiments au risque d’être rejeté.
Par ce choix cornélien, l’autrice dénonce la rigidité et les travers de la bourgeoisie new-yorkaise de l’époque. Une œuvre brillante, récompensée du prestigieux prix Pulitzer en 1921.
Aux éditions FLAMMARION ; 320 pages.
4. Les Boucanières (1938)
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Amérique, années 1870. Nan, Conchita, Lizzy, Jinny et Mabel, cinq jeunes filles de la bourgeoisie, se morfondent, tenues à l’écart des cercles fermés de l’aristocratie new-yorkaise. Qu’à cela ne tienne ! Flanquées de Miss Testvalley, leur fine mouche de gouvernante, les voilà qui mettent le cap sur l’Angleterre, terre promise des ambitieuses en quête de titres.
Edith Wharton signe avec « Les Boucanières », ultime roman publié de façon posthume, une fresque brillante et caustique qui épingle les travers de la société victorienne finissante. Elle y orchestre la rencontre explosive entre ces flamboyantes Américaines, pétries d’idéaux démocratiques et de soif de liberté, et la gentry britannique corsetée, accrochée à son cadre suranné.
Émancipation, affirmation de soi, mariages arrangés, jeux de pouvoir et d’argent : à travers le parcours de ces héroïnes attachantes, cette comédie de mœurs au scalpel explore avec virtuosité les turpitudes d’un monde en pleine mutation.
Aux éditions POINTS ; 528 pages.
5. Les beaux mariages (1913)
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Ondine Spragg a soif de conquêtes. Sublime jeune femme fraîchement débarquée à New York avec ses parents, elle n’a qu’une idée en tête : devenir la reine de la haute société. Nous sommes au début du XXe siècle et dans ce microcosme régi par les codes, la belle arriviste compte bien tirer son épingle du jeu.
Mariages arrangés, divorces retentissants, dépenses extravagantes… Aucun obstacle ne résiste à la volonté de fer d’Ondine, prête à toutes les manipulations pour assouvir ses ambitions. Car sous ses airs d’ingénue se cache un esprit affûté, avide de pouvoir et de reconnaissance.
Avec un humour grinçant, Edith Wharton épingle les travers de la bourgeoisie américaine de l’époque. Snobisme, argent roi, vacuité des relations… Une comédie humaine féroce qui renvoie une image peu flatteuse de cette caste obnubilée par le paraître. Un classique intemporel qui n’a rien perdu de sa modernité ni de sa force.
Aux éditions LES BELLES LETTRES ; 576 pages.
6. Été (1917)
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Été 1917 dans un village reculé de Nouvelle-Angleterre. Charity Royall y mène une vie morne, partagée entre un emploi de bibliothécaire qui l’assomme et la présence écrasante de son tuteur, l’avocat Royall. Cette jeune orpheline, recueillie enfant dans la Montagne – un lieu de pauvreté extrême – rêve d’une existence plus exaltante.
Sa rencontre avec Lucius Harney, un architecte cultivé, change tout. Entre eux naît une passion ardente qui s’épanouit au rythme de balades champêtres et de moments volés. Mais leur liaison se heurte aux ragots et au poids des conventions dans cette communauté étriquée.
Edith Wharton brosse le portrait sensible d’une héroïne fière et vulnérable, avide de liberté dans une société puritaine. Ce bref roman, considéré comme l’un des plus beaux de l’auteure, aborde sans fard le désir féminin et les conséquences d’un amour hors des normes. Une œuvre audacieuse qui fit scandale à sa parution.
Aux éditions 10/18 ; 240 pages.
7. Les New-Yorkaises (1927)
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Nous sommes à New York dans les années folles. Edith Wharton dissèque la haute société à travers le portrait au vitriol de Pauline Manford, une riche oisive dont les journées s’égrènent dans une ronde étourdissante d’engagements, de thés mondains, de conférences et de rendez-vous avec la fine fleur des guérisseurs en vogue. Sa vie est une fuite en avant.
Nona, sa fille, se débat dans les affres d’un amour impossible. Révoltée, elle promène un regard désabusé sur ce monde futile. Lita, la belle-fille frivole de Pauline, étouffe dans son mariage avec Jim, le fils issu du premier lit. Elle aspire à une existence plus trépidante. Entre tentation de l’adultère et velléités de divorce, son inconséquence trouble les eaux dormantes de la respectabilité familiale.
Pauline panique à l’idée du scandale. Puritanisme et cynisme s’affrontent. La mécanique de l’ordre social se fissure. Jusqu’à l’explosion. Un huis clos grinçant, une comédie de mœurs mordante.
Aux éditions J’AI LU ; 320 pages.
8. La Splendeur des Lansing (1922)
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Susy Branch et Nick Lansing, couple new-yorkais brillant mais sans le sou, gravitent avec aisance dans les cercles huppés du début du XXe siècle. Pour soutenir leur mode de vie, ils s’appuient sur la prodigalité de leurs relations fortunées, non sans contreparties ambiguës.
Lassés de ces compromissions, ils s’engagent dans un arrangement aussi pragmatique qu’audacieux : s’unir pour un an, jouir des cadeaux somptueux de mariage, puis se séparer afin de trouver chacun un conjoint nanti. Mais cette alliance intéressée se fissure peu à peu, confrontée aux tourments de la conscience et aux élans du cœur.
Avec ce roman incisif, Edith Wharton croque sans complaisance l’hypocrisie et la futilité des élites oisives. Un récit ciselé qui sonde le poids du conformisme et les conditions d’une vie libre.
Aux éditions J’AI LU ; 316 pages.