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Anne Dufourmantelle en 3 essais psychanalytiques – Notre sélection

Anne Dufourmantelle en 3 essais philosophiques – Notre sélection

Anne Dufourmantelle (1964-2017) est une philosophe, psychanalyste et romancière française. Née à Paris d’un père anglo-suisse et d’une mère française théologienne et analyste jungienne, elle passe une partie de sa jeunesse en Espagne et en Amérique centrale.

Diplômée de l’université Brown et docteure en philosophie de la Sorbonne (1994), elle mène une carrière diversifiée : enseignante à l’École d’architecture de Paris La Villette et à l’ENS, psychanalyste à Paris, chroniqueuse pour le journal Libération. Elle dirige également une collection d’essais chez Stock.

Son œuvre est marquée par des publications importantes, à commencer par « De l’hospitalité » (1997), co-écrit avec Jacques Derrida. Parmi ses ouvrages majeurs figurent « La femme et le sacrifice » (2007), « Éloge du risque » (2011) et « Puissance de la douceur » (2013). En 2015, elle s’illustre également dans la fiction avec son roman « L’Envers du feu ».

Anne Dufourmantelle décède tragiquement le 21 juillet 2017 à Ramatuelle, à l’âge de 53 ans, en tentant de sauver de la noyade l’enfant d’une amie sur la plage de Pampelonne. Elle est mère de trois enfants et compagne de l’écrivain Frédéric Boyer.

Voici notre sélection de ses essais majeurs.


1. Éloge du risque (2011)

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« Éloge du risque » bouscule nos certitudes sur la notion même de sécurité. Dans cet essai percutant, Anne Dufourmantelle démonte les mécanismes d’une société obsédée par le contrôle et la prévention. Des sondages aux caméras de surveillance, en passant par les évaluations psychiques des individus, tout semble désormais calculé pour minimiser la moindre prise de risque.

L’ouvrage se structure en cinquante méditations concises qui scrutent chacune une dimension différente du risque : la passion amoureuse, la désobéissance, la solitude, le rêve… À contre-courant des discours dominants, Anne Dufourmantelle suggère que nos tentatives d’éliminer le risque nous privent paradoxalement de ce qui fait la saveur et le sens de l’existence.

Le livre prend une dimension particulièrement poignante depuis la disparition tragique de son auteure en juillet 2017. Anne Dufourmantelle est morte en tentant de sauver deux enfants de la noyade sur une plage de Méditerranée, symbole du message central de son œuvre : le risque n’est pas l’opposé de la vie, mais sa condition même d’existence. Les idées développées dans l’essai résonnent aujourd’hui avec une force nouvelle, notamment dans le contexte de la crise sanitaire qui a exacerbé nos peurs collectives et notre rapport au danger.

Aux éditions RIVAGES ; 288 pages.


2. Puissance de la douceur (2013)

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Dans « Puissance de la douceur », Anne Dufourmantelle propose une réflexion sur la douceur comme force de transformation et de résistance. Pour cette philosophe et psychanalyste, la douceur n’a rien de mièvre ni de faible – elle constitue au contraire une puissance vitale, indispensable à la vie. L’essai démontre comment la douceur opère dès nos premiers instants, du contact maternel aux soins essentiels, jusqu’à devenir une arme de résistance face à la violence du monde.

À travers une série de courts chapitres, Anne Dufourmantelle révèle les multiples dimensions de la douceur : celle qui permet la croissance de l’enfant, celle qui nourrit les liens amoureux, celle qui forge les rapports humains. La douceur y apparaît comme une force subversive face à un monde obsédé par la performance et la compétition. L’autrice puise dans la littérature, convoquant Tolstoï, Dostoïevski, Hugo, pour mettre en lumière cette puissance souvent invisible.

Ce livre court mais dense a marqué les esprits lors de sa parution en 2013, puis a connu une résonance particulière après la mort héroïque de son autrice en 2017. Les réflexions d’Anne Dufourmantelle s’appuient sur sa double expérience de philosophe et de psychanalyste, mêlant références à la littérature classique et observations cliniques. La réédition en poche en 2022 témoigne de l’actualité persistante de cette méditation sur une qualité trop souvent méprisée, pourtant essentielle à notre humanité.

Aux éditions RIVAGES ; 128 pages.


3. En cas d’amour – Psychopathologie de la vie amoureuse (2012)

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Au cinquième étage d’un immeuble parisien sans ascenseur, une psychanalyste écoute ses patients lui confier leurs tourments amoureux. Jour après jour, ils déposent dans son cabinet leurs histoires d’amours contrariées, de passions dévorantes, de trahisons douloureuses. Anne Dufourmantelle recueille ces témoignages intimes qui dessinent une cartographie des souffrances amoureuses contemporaines : peur de l’abandon, morsure de la jalousie, désir de vengeance, quête effrénée de reconnaissance.

Tout commence quand une patiente lui pose cette question déstabilisante : « En cas d’amour, que faire ? » Cette interrogation devient le fil rouge de l’ouvrage, qui enchaîne vingt-huit récits cliniques comme autant de variations sur le thème de l’amour et ses blessures. Dans ce qu’elle appelle « la chambre des secrets », hommes et femmes confient leurs espoirs déçus, leurs obsessions, leurs fantasmes. La psychanalyste s’interroge particulièrement sur ce qui pousse certains à répéter inlassablement les mêmes schémas destructeurs.

Ce livre de 2009 se démarque des essais psychanalytiques classiques par son approche narrative et sa dimension philosophique. Anne Dufourmantelle y démontre comment l’amour constitue l’axe central autour duquel gravite toute existence humaine.

Aux éditions RIVAGES ; 208 pages.

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