Trouvez facilement votre prochaine lecture
Les meilleurs romans de Viveca Sten – Notre sélection

Viveca Sten en 12 polars nordiques – Notre sélection

Viveca Sten, née le 18 juin 1959 à Stockholm, est une romancière et juriste suédoise qui connaît un grand succès international. Issue d’une famille d’avocats, elle fait d’abord carrière dans le domaine juridique après avoir obtenu un diplôme en droit de l’Université de Stockholm et un MBA de l’École d’économie de Stockholm. Elle occupe notamment des postes de responsable juridique pour plusieurs grandes entreprises, dont Scandinavian Airlines System et PostNord.

Son entrée en littérature se fait d’abord par la rédaction de manuels juridiques, mais c’est en 2008 qu’elle publie son premier roman policier, « I de lugnaste vatten » (La Reine de la Baltique). L’histoire se déroule sur l’île de Sandhamn, dans l’archipel de Stockholm, où sa famille possède une maison depuis 1917 et où elle passe ses étés depuis l’enfance. Ce premier roman connaît un tel succès qu’elle devient romancière à temps plein fin 2011.

Ses romans policiers, qui mettent en scène l’inspecteur Thomas Andreasson et l’avocate Nora Linde, se sont vendus à plus de cinq millions d’exemplaires et sont traduits dans une quarantaine de pays. La série a été adaptée à la télévision sous le titre « Meurtres à Sandhamn » et a touché plus de 80 millions de téléspectateurs dans le monde. Viveca Sten a également écrit une série fantastique « L’Île des disparus » avec sa fille Camilla Sten, ainsi qu’une nouvelle série policière se déroulant à Åre.

Elle vit aujourd’hui à Djursholm, dans la banlieue de Stockholm, avec son mari Lennart Sten et leurs trois enfants, tout en continuant à passer huit semaines par an sur l’île de Sandhamn qui l’inspire tant.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Meurtres à Åre – Une écharpe dans la neige (2020)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans les montagnes du Jämtland en Suède, la station de ski d’Åre se prépare pour les fêtes de fin d’année 2019. Un matin, le corps d’une adolescente est retrouvé sur un télésiège, figé par un froid mortel. Non loin de là gît une écharpe, seule trace du drame qui s’est joué.

Hannah Ahlander n’avait pas prévu de revenir à Åre. Mais cette enquêtrice spécialisée dans les violences conjugales n’a plus le choix : mise à l’écart de la police de Stockholm pour avoir brisé la loi du silence autour d’un collègue violent, elle a aussi perdu son logement après une rupture brutale. Le chalet de sa sœur est désormais son refuge. Quand elle apprend la disparition d’Amanda, une lycéenne de 18 ans qui n’est jamais rentrée d’une soirée, son instinct d’enquêtrice reprend le dessus.

L’inspecteur Daniel Lindskog accepte son aide, conscient que son équipe manque d’effectifs. Entre ses nuits blanches auprès de son nouveau-né et cette enquête qui s’annonce complexe, il peine à garder le cap. Le duo devra affronter non seulement le froid extrême et l’obscurité des courtes journées d’hiver, mais aussi les non-dits d’une petite communauté qui cache bien ses secrets.

Autour du livre

La genèse de ce nouveau polar nordique trouve son origine dans les restrictions de déplacements liées à la pandémie de Covid-19 en 2020. Confinée dans les montagnes suédoises d’Åre, Viveca Sten décide d’y situer l’action de « Une écharpe dans la neige », premier tome d’une nouvelle saga qui marque une rupture avec sa célèbre série des « Meurtres à Sandhamn ».

Le décor glacial des montagnes du Jämtland devient un personnage à part entière, avec ses températures polaires qui peuvent tuer en quelques minutes. La station de ski d’Åre, ses chalets luxueux et ses paysages hivernaux constituent bien plus qu’un simple cadre : le froid extrême et l’obscurité qui règne dès 15h contribuent à créer une atmosphère oppressante qui imprègne toute l’intrigue.

Les deux protagonistes principaux incarnent une inversion intéressante des codes habituels du genre : Daniel Lindskog, inspecteur et jeune père tiraillé entre sa vie professionnelle et familiale, tandis qu’Hanna Ahlander représente la figure de la policière en rupture, mise au ban de sa hiérarchie pour avoir dénoncé les violences d’un collègue. Ce duo atypique permet d’aborder plusieurs thématiques sociétales contemporaines comme les violences faites aux femmes, l’exploitation des travailleurs immigrés ou encore les difficultés à concilier vie privée et professionnelle.

La construction du récit alterne les points de vue à travers des chapitres courts qui maintiennent le rythme. Si la mise en place des personnages occupe une part importante du début du roman, cette lenteur initiale laisse progressivement place à une montée en tension. Les ramifications de l’enquête principale se multiplient, tissant peu à peu un réseau complexe de secrets bien gardés dans cette petite communauté montagnarde.

Le livre connaît déjà une suite avec « Les ombres de la vallée », confirmant le succès de ce nouveau duo d’enquêteurs.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 576 pages.


2. Meurtres à Åre – Les ombres de la vallée (2021)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

L’hiver règne sur Åre, une prestigieuse station de ski suédoise. En ce mois de février 2020, un promeneur fait une découverte macabre : le corps de Johan Andersson gît dans la neige, le crâne défoncé. Cet ancien champion des pistes reconverti dans la plomberie semblait pourtant n’avoir aucun ennemi. Le duo d’enquêteurs Hanna Ahlander et Daniel Lindskog se lance sur les traces du meurtrier.

Non loin de là, dans un hameau isolé, la communauté évangélique « Lumière et vie » s’inquiète : Rebecka, l’épouse d’un de leurs pasteurs, s’est volatilisée. Cette disparition fait écho à des années de soumission et de violences conjugales dissimulées sous le vernis de la dévotion religieuse.

À mesure que l’enquête progresse dans le froid mordant du Jämtland, les inspecteurs découvrent des ramifications inattendues entre les deux affaires.

Autour du livre

Née de circonstances particulières – l’immobilisation de Viveca Sten à Åre pendant les restrictions de déplacement liées au Covid-19 – cette nouvelle série policière suédoise prend racine dans les paysages glacés du Jämtland, au pied du massif des Snasahögarna. La région, connue pour ses stations de ski prestigieuses qui accueillent régulièrement des championnats du monde, constitue le théâtre parfait pour mettre en scène les tensions sociales qui traversent la société suédoise contemporaine.

En toile de fond se dessine l’arrivée imminente de la pandémie de Covid-19, puisque l’action se déroule en février 2020. Cette menace encore lointaine – « Heureusement, c’est loin, la Chine… » – ajoute une dimension supplémentaire à l’atmosphère déjà pesante qui imprègne les lieux.

La structure narrative alterne entre deux temporalités : le présent de l’enquête et le passé de Rebecka, dont l’histoire démarre en 2012. Cette structure permet d’instaurer un rythme soutenu, porté par des chapitres courts qui maintiennent la tension. La mise en parallèle de ces deux récits crée un effet de miroir saisissant entre différentes formes d’oppression : celle exercée au sein d’un couple et celle imposée par une communauté religieuse rigoriste.

Les personnages principaux, Hanna Ahlander et Daniel Lindskog, forment un duo atypique qui rompt avec les codes habituels du genre : point de tension amoureuse entre eux, mais plutôt une complémentarité professionnelle teintée de respect mutuel. Leurs vies personnelles complexes – elle célibataire tentant de se reconstruire après une rupture, lui jeune père confronté aux défis de la parentalité – ajoutent une dimension réaliste à leurs personnages.

À travers cette intrigue policière, plusieurs thématiques sociétales importantes sont abordées : la condition des femmes dans certaines communautés religieuses, l’homophobie persistante au sein de la police, les violences conjugales, ou encore les préjugés sexistes qui perdurent dans le monde professionnel. Ces sujets s’intègrent naturellement dans le récit sans jamais tomber dans le didactisme.

« Les ombres de la vallée » s’inscrit dans la tradition des polars nordiques tout en s’en démarquant par une approche moins centrée sur la violence graphique. L’efficacité du récit repose davantage sur la tension psychologique et l’exploitation des dynamiques sociales que sur l’aspect purement criminel de l’affaire.

Ce deuxième volet de la série « Meurtres à Åre » peut se lire indépendamment du premier tome, « Une écharpe dans la neige », et sera suivi par « Chambre 505 ». Il confirme le renouveau du talent de Viveca Sten, déjà connue pour sa série « Meurtres à Sandhamn » qui a fait l’objet d’une adaptation télévisée.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 576 pages.


3. Meurtres à Åre – Chambre 505 (2022)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans une luxueuse station de ski suédoise, le corps de Charlotte Wretlind est découvert dans sa suite du Copperhill Mountain Lodge. Cette femme d’affaires stockholmoise venait d’élaborer un ambitieux projet : transformer un vieil hôtel désaffecté de Storlien en complexe touristique haut de gamme. Les inspecteurs Hanna Ahlander et Daniel Lindskog prennent en charge l’enquête.

Mais lorsqu’une femme de ménage témoin du meurtre est retrouvée étranglée, l’affaire prend une tournure encore plus sombre. Les suspects ne manquent pas : un investisseur inquiet, un conseiller municipal corrompu, un concurrent jaloux…

L’histoire oscille entre deux périodes : l’hiver 2021, théâtre du crime, et l’année 1973, qui suit les premiers pas d’une jeune femme du nom de Monica, alors serveuse dans l’hôtel aujourd’hui abandonné.

Autour du livre

Ce troisième opus de la série « Meurtres à Åre » de Viveca Sten s’inscrit dans un contexte particulier puisque sa genèse découle directement de la pandémie de Covid-19. La romancière a en effet conçu cette nouvelle série policière après s’être retrouvée confinée dans la station de ski d’Åre, ce qui confère une dimension singulière à l’atmosphère du récit.

Les grands espaces enneigés de la station d’Åre servent d’écrin à une intrigue qui joue sur la dualité entre le luxe apparent des établissements hôteliers et la noirceur des drames qui s’y déroulent. Le Copperhill Mountain Lodge, avec ses « 112 chambres accessibles depuis des coursives sur six niveaux qui donnent toutes sur un atrium de cathédrale », incarne cette tension entre magnificence et crime. La température polaire et le manque de luminosité participent à créer une atmosphère oppressante qui sied parfaitement au genre du polar nordique.

L’architecture narrative alterne entre deux temporalités – 2021 et 1973 – permettant d’établir un pont entre passé et présent tout en maintenant le suspense. Cette construction en miroir met en lumière des thématiques sociétales contemporaines comme les violences faites aux femmes, l’homophobie ou encore le harcèlement sur les réseaux sociaux. Viveca Sten aborde notamment la question du mépris de certaines classes sociales envers le personnel hôtelier, ainsi que la condition féminine dans un milieu professionnel encore largement dominé par les hommes.

Les deux protagonistes, Hanna Ahlander et Daniel Lindskog, forment un duo d’enquêteurs dont la complexité psychologique se dévoile progressivement. Leurs failles personnelles – le traumatisme d’un viol pour elle, des relations familiales conflictuelles pour lui – enrichissent la dimension humaine du récit sans pour autant ralentir la progression de l’enquête. La tension romantique latente entre les deux personnages ajoute une couche supplémentaire à leur dynamique professionnelle.

Si certains critiques regrettent un rythme parfois lent et des longueurs dans le développement psychologique des personnages, la plupart s’accordent sur l’efficacité de la dernière partie du roman, notamment lors d’une prise d’otages qui précipite le dénouement. L’absence d’ancrage territorial fort – contrairement à la série « Meurtres à Sandhamn » de la même autrice – est également pointée comme une possible faiblesse, les enquêteurs étant rattachés à deux endroits différents.

Aux éditions ALBIN MICHEL ; 496 pages.


4. Meurtres à Sandhamn – La Reine de la Baltique (2008)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Sur l’île de Sandhamn, dans l’archipel de Stockholm, la découverte d’un corps empêtré dans un filet de pêche vient perturber la quiétude estivale. L’inspecteur Thomas Andreasson, natif de l’île et marqué par la mort récente de sa fille, prend en charge l’enquête. À ses côtés, son amie d’enfance Nora Linde, juriste dans une banque et mère de deux enfants, l’aide à démêler les fils de cette affaire.

La situation se complique quand la cousine de la première victime est retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel. Un troisième cadavre s’ajoute bientôt à la liste. Dans cette petite communauté où tout le monde se connaît, les secrets remontent à la surface comme des épaves. Entre les allées et venues des touristes, les régates et les brioches à la cannelle, Thomas et Nora tentent de comprendre ce qui lie ces mystérieux décès.

Autour du livre

Publié en 2008 sous le titre original « I de lugnaste vatten » puis traduit en français en 2013, « La Reine de la Baltique » marque les débuts littéraires de Viveca Sten, une juriste suédoise qui s’impose rapidement comme l’une des nouvelles figures du polar nordique. Cette première enquête du duo Andreasson-Linde connaît un succès retentissant avec plus d’un million de lecteurs.

Son originalité réside dans son cadre atypique : l’île de Sandhamn, perle de l’archipel de Stockholm, lieu de villégiature prisé où se côtoient résidents permanents et touristes fortunés. Ce microcosme insulaire, avec ses traditions et son rythme propre, devient un personnage à part entière. La tension entre préservation du mode de vie local et pression immobilière croissante s’inscrit en toile de fond de l’intrigue criminelle.

Les deux protagonistes principaux se distinguent par leur complexité psychologique. Thomas Andreasson, policier meurtri par la mort de sa fille et son divorce, trouve refuge dans le travail. Nora Linde, juriste brillante et mère de famille, s’interroge sur ses choix de vie face à un mari peu enclin aux compromis. Leur amitié d’enfance apporte une dimension émotionnelle qui transcende le simple cadre policier.

Le roman s’inscrit dans la veine des polars nordiques tout en s’en démarquant : point de noirceur excessive ni de critique sociale acerbe, mais plutôt une approche nuancée où les drames personnels et les secrets de famille prennent le pas sur la violence pure. Cette singularité n’empêche pas Viveca Sten de maintenir le suspense jusqu’à son dénouement.

Le succès de « La Reine de la Baltique » a donné naissance à une série télévisée, « Meurtres à Sandhamn », diffusée notamment sur Arte. L’adaptation, bien que fidèle à la trame principale, prend quelques libertés avec les relations entre les personnages : la dimension romantique entre Thomas et Nora y est accentuée, tandis que certains aspects comme l’affection de la stagiaire pour l’inspecteur sont gommés.

Le magazine Lire a classé ce premier opus parmi les dix meilleurs polars de l’année, consacrant ainsi l’émergence d’une nouvelle voix dans le paysage littéraire scandinave. Viveca Sten poursuit depuis la série au rythme d’un roman par an, confirmant le potentiel de ce duo d’enquêteurs ancré dans l’archipel suédois.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 480 pages.


5. Meurtres à Sandhamn – Du sang sur la Baltique (2009)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

L’été s’annonce meurtrier sur l’île de Sandhamn. Au moment où retentit le coup de feu marquant le départ de la plus grande régate de Suède, Oscar Juliander, un brillant avocat d’affaires promis à la présidence du prestigieux club nautique royal, est assassiné sur son voilier d’une balle en plein cœur.

L’inspecteur Thomas Andreasson hérite d’une affaire délicate. La victime collectionnait les ennemis autant que les conquêtes féminines. Entre une femme trompée, des maîtresses éconduites et des rivaux jaloux, les suspects ne manquent pas dans ce microcosme bourgeois. Pour y voir plus clair dans ce labyrinthe d’intérêts et de rancœurs, Thomas sollicite l’aide de Nora Linde, son amie juriste.

Autour du livre

Second volet de la série mettant en scène l’inspecteur Thomas Andreasson, « Du sang sur la Baltique » s’inscrit dans la lignée des polars nordiques tout en s’en démarquant par son atmosphère moins sombre. L’intrigue se déroule dans le microcosme très select du Royal Swedish Yachting Society, un club nautique prestigieux où les apparences prévalent sur tout le reste.

La particularité de ce roman réside dans sa façon d’entrelacer l’enquête criminelle avec les tourments personnels des protagonistes. Thomas Andreasson questionne sa relation avec Carina, une femme de vingt-cinq ans, tandis que Nora Linde affronte une crise conjugale autour de la vente d’une villa dont elle a hérité. Ces histoires personnelles ne servent pas uniquement de toile de fond mais constituent des éléments essentiels de la narration.

Le livre a fait l’objet d’une adaptation télévisée diffusée sur Arte, avec Alexandra Rapaport dans le rôle de Nora et Jakob Cedergren dans celui de Thomas. Cette transposition à l’écran témoigne de l’efficacité narrative du récit qui alterne habilement entre chapitres courts et incursions dans l’esprit du meurtrier.

L’originalité du polar tient notamment à son cadre maritime et à sa description précise du monde de la voile, un milieu rarement exploité dans le genre policier. Le meurtre spectaculaire qui ouvre le récit – un tir précis sur un bateau en mouvement au milieu d’une flotte de voiliers – pose d’emblée un défi technique qui complexifie l’enquête.

Le succès du livre s’explique aussi par sa capacité à dépeindre la société suédoise contemporaine à travers le prisme de sa haute bourgeoisie. Les thématiques de l’argent sale, des paradis fiscaux et des apparences sociales s’entremêlent pour former une critique sociale.

Si certains critiques rapprochent Viveca Sten de Camilla Läckberg, « Du sang sur la Baltique » se distingue par un traitement moins sentimental des relations entre les personnages et une approche plus technique des aspects juridiques et financiers de l’enquête, reflet de l’expérience professionnelle de l’autrice dans le domaine juridique.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 432 pages.


6. Meurtres à Sandhamn – Les Nuits de la Saint-Jean (2010)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Novembre 2006. L’île suédoise de Sandhamn s’apprête à affronter un hiver glacial quand Lina Rosén, 18 ans, s’évanouit dans la nuit après une soirée chez une amie. Les recherches restent vaines. Trois mois plus tard, alors que la police a classé l’affaire, les fils de Nora Linde découvrent par hasard un bras humain enterré dans la forêt enneigée.

Pour l’inspecteur Thomas Andreasson, cette découverte relance brutalement l’enquête. Avec l’aide de Nora, son amie d’enfance, il tente de percer les secrets bien gardés des habitants. Dans ce huis clos insulaire balayé par les vents de la Baltique, personne ne parle facilement.

En alternance avec l’enquête se dévoile l’histoire de Thorwald, un garçon né au début du XXe siècle, victime d’un père tyrannique obsédé par la religion. Les deux récits, séparés par près d’un siècle, vont peu à peu révéler leurs liens et éclairer d’une lumière crue les racines du meurtre de Lina Rosén.

Autour du livre

Publié en 2010 sous le titre original « I grunden utan skuld », « Les Nuits de la Saint-Jean » paraît en France en 2015. L’île de Sandhamn, véritable personnage du récit, se dévoile cette fois sous son visage hivernal, loin de l’effervescence touristique estivale. Cette petite communauté de cent vingt habitants permanents, qui accueille pourtant cent mille visiteurs chaque année, devient le théâtre d’une intrigue où le poids du passé resurgit dans le présent. Le choix de situer l’action en hiver permet de mettre en relief l’austérité et la rudesse du climat, éléments qui participent à l’atmosphère oppressante du récit.

La narration alterne entre deux époques : le présent de l’enquête et le début du XXe siècle, période où la Suède comptait parmi les pays les plus pauvres d’Europe. Cette dualité temporelle permet d’aborder des problématiques sociétales : la violence familiale, le poids du fanatisme religieux, la dépression post-partum, ou encore la condition des femmes dans la société suédoise contemporaine, décrite comme plus conservatrice que son image ne le laisse supposer.

Si certains critiques établissent des parallèles avec les polars de Camilla Läckberg, notamment dans la construction narrative et le traitement des relations familiales, « Les Nuits de la Saint-Jean » se distingue par un rythme plus soutenu et une atmosphère particulièrement glaciale. La dimension psychologique des personnages prend une place prépondérante, au point que l’enquête policière semble parfois reléguée au second plan au profit de l’exploration des tourments intimes des protagonistes.

Le succès commercial du roman en Suède, où Viveca Sten est présentée comme « la numéro 1 des ventes », témoigne de l’engouement du public pour cette série. La romancière s’inspire notamment de faits réels pour construire la trame historique de son récit, ce qui renforce l’authenticité de sa description de la vie insulaire au début du XXe siècle. « Les Nuits de la Saint-Jean » a fait l’objet d’une adaptation télévisée sur la chaîne Arte, dans le cadre de la série « Meurtres à Sandhamn ». Les critiques soulignent toutefois que la version originale se révèle plus sombre et complexe que son adaptation télévisuelle, notamment dans son traitement de la temporalité et des thématiques sociales.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 432 pages.


7. Meurtres à Sandhamn – Les secrets de l’île (2011)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Par une froide journée de septembre, un étudiant en psychologie est retrouvé pendu dans son studio à Nacka, près de Stockholm. Si tout laisse penser à un suicide, sa mère refuse d’y croire et supplie l’inspecteur Thomas Andreasson d’ouvrir une enquête. L’ordinateur portable du jeune homme, dont il ne se séparait jamais, a mystérieusement disparu.

Les investigations mènent Thomas vers l’île de Korsö, au large de Sandhamn, où une base militaire formait dans les années 70 une unité d’élite : les chasseurs côtiers. L’étudiant s’intéressait à cette période pour son mémoire de psychologie. Quand d’autres hommes liés à cette unité sont retrouvés morts à leur tour, Thomas comprend qu’un tueur cherche à faire taire des témoins.

Autour du livre

Quatrième volet d’une série à succès, « Les secrets de l’île » déploie une trame narrative qui alterne entre l’enquête contemporaine et les extraits d’un journal intime datant des années 1970. Cette construction en miroir permet de faire émerger progressivement les secrets enfouis d’une unité militaire d’élite, les chasseurs-côtiers, dont les méthodes d’entraînement s’avèrent particulièrement brutales.

Les témoignages du passé créent une atmosphère oppressante, mêlant humiliations et violences gratuites infligées aux jeunes recrues. Cette dimension historique s’appuie sur des faits réels, comme le précise Viveca Sten dans une note à la fin de l’ouvrage. L’île de Korsö, théâtre des événements passés, a effectivement servi de base militaire jusqu’à une période récente, puisque des exercices militaires s’y sont encore déroulés en mai 2023.

Les personnages principaux, Thomas Andreasson et Nora Linde, poursuivent leur évolution personnelle en parallèle de l’intrigue criminelle. Si Nora occupe une place plus en retrait dans cette enquête, son parcours de femme nouvellement divorcée et ses débuts de relation avec son locataire Jonas ajoutent une dimension humaine au récit. Thomas, quant à lui, se remet progressivement de ses blessures antérieures tout en faisant face à une nouvelle paternité.

La particularité de ce quatrième opus réside dans son ancrage dans le milieu militaire suédois, qui tranche avec les intrigues précédentes. Cette incursion dans un univers méconnu de l’armée scandinave révèle un aspect inattendu de ce pays souvent perçu comme pacifique. Le corps d’élite des Kustjägarna (chasseurs-côtiers) existe toujours aujourd’hui, même si leur base principale se situe désormais à Karlskrona, Berga et Muskö.

Si certains critiques regrettent une structure narrative devenue prévisible au fil des opus, d’autres apprécient cette mécanique bien huilée qui permet de maintenir le suspense jusqu’aux dernières pages. La dimension historique et militaire de l’intrigue apporte un renouvellement bienvenu à la série, tout en conservant l’atmosphère caractéristique de l’archipel de Stockholm qui fait le charme de ces romans.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 512 pages.


8. Meurtres à Sandhamn – Au cœur de l’été (2012)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

La nuit de la Saint-Jean transforme l’île paisible de Sandhamn en théâtre de débauche pour la jeunesse dorée de Stockholm. Dans les yachts de luxe amarrés au port comme sur les plages, l’alcool et la drogue circulent sans retenue. Cette année-là, Wilma, l’adolescente de 14 ans que Nora Linde élève avec son nouveau compagnon Jonas, disparaît pendant les festivités.

Le lendemain, le cauchemar continue : un jeune homme de 16 ans, Victor, est retrouvé mort sur une plage reculée. L’inspecteur Thomas Andreasson hérite d’une enquête délicate. Les témoins, tous mineurs, passablement éméchés pendant la fête, livrent des versions contradictoires de la nuit fatale.

Autour du livre

Publié en 2012 en Suède sous le titre original « I stundens hetta », « Au cœur de l’été » est le cinquième volet des enquêtes menées par l’inspecteur Thomas Andreasson et son amie d’enfance Nora Linde sur l’île de Sandhamn.

L’origine du roman provient d’une expérience personnelle de Viveca Sten. En 2010, lors d’une nuit de la Saint-Jean, elle se trouve témoin d’une scène qui la marque profondément : des jeunes ivres titubent dans les rues tandis que la police s’efforce tant bien que mal de maintenir l’ordre. Cette vision, particulièrement choquante pour cette mère de trois adolescents, devient le point de départ de son récit.

Le livre aborde frontalement la problématique des excès de la jeunesse dorée suédoise, notamment lors des festivités traditionnelles. Sans tomber dans un moralisme pesant, Viveca Sten met en lumière les dérives d’une génération privilégiée où l’argent des parents compense trop souvent leur absence. La thématique sociale s’entremêle habilement avec l’intrigue policière, créant une tension palpable qui perdure jusqu’aux dernières pages.

« Au cœur de l’été » se distingue dans le paysage du polar nordique par son ancrage dans une réalité sociétale préoccupante, loin des tueurs en série et des crimes spectaculaires. Il s’inscrit dans une veine plus psychologique où la tension naît des non-dits et des secrets de famille plutôt que de rebondissements artificiels.

Sélectionné pour le Prix des Lecteurs 2018 du Livre de Poche dans la catégorie Polars/Thrillers, « Au cœur de l’été » démontre qu’un fait divers apparemment banal peut devenir le miroir troublant d’une société en mutation, où les repères traditionnels s’effacent au profit d’une liberté mal maîtrisée.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 512 pages.


9. Meurtres à Sandhamn – Retour sur l’île (2013)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans le froid mordant d’un hiver suédois, une journaliste est retrouvée morte sur l’île de Sandhamn. Jeannette Thiels, correspondante de guerre habituée aux zones de conflit, s’était réfugiée la veille de Noël dans un petit hôtel de l’archipel. L’inspecteur Thomas Andreasson et son équipe découvrent rapidement que la victime préparait un article sur le parti « Nouvelle Suède », une formation politique d’extrême droite en pleine ascension.

L’enquête s’oriente d’abord vers la leader du parti, l’impitoyable Pauline Palmér. Mais la vie privée de Jeannette révèle d’autres suspects potentiels, notamment son ex-mari avec qui elle se disputait la garde de leur fille Alice. Quand un témoin clé est assassiné, Thomas comprend que le meurtrier n’hésitera pas à frapper de nouveau.

Autour du livre

Sixième volet d’une série qui compte déjà plus d’une dizaine de tomes en Suède, « Retour sur l’île » marque une évolution notable dans les thématiques abordées par Viveca Sten. L’intrigue policière sert ici de prétexte pour dresser un portrait sans concession de la société suédoise contemporaine, loin de l’image idyllique souvent véhiculée.

La dimension politique occupe une place centrale à travers l’évocation du parti fictif « Nouvelle Suède » et de sa dirigeante charismatique Pauline Palmér. Cette trame permet à la romancière de traiter frontalement la montée de l’extrême-droite dans son pays, un phénomène qui trouve des échos dans toute l’Europe. Le personnage d’Aram, policier d’origine irakienne, incarne les défis de l’intégration et du racisme latent. Son histoire personnelle, marquée par l’exil et les traumatismes de guerre, apporte une profondeur supplémentaire à ces questionnements sociétaux.

La structure narrative alterne entre l’enquête principale et des intrigues secondaires qui enrichissent la psychologie des personnages récurrents. Le duo formé par Thomas Andreasson et Nora Linde évolue : si leur complicité reste intacte, leurs chemins se séparent davantage dans ce tome. Nora, moins impliquée dans l’investigation, se confronte à des problématiques professionnelles qui font écho à des sujets d’actualité comme le harcèlement au travail et l’éthique dans le monde bancaire.

L’île de Sandhamn, cadre habituel de la série, prend cette fois des allures plus hivernales. La neige, le froid mordant et la nuit qui tombe dès 15 heures créent une atmosphère oppressante qui sert le propos. L’adaptation télévisuelle de la série sur Arte sous le titre « Meurtres à Sandhamn » témoigne du succès de cette formule qui marie intrigue policière et critique sociale.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 576 pages.


10. Meurtres à Sandhamn – Dans l’ombre du Paradis (2014)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Sur l’île paradisiaque de Sandhamn, l’été s’annonce orageux. Carsten Larsson, un financier suédois expatrié à Londres, fait construire une luxueuse villa sur la plage. Son mépris des règles d’urbanisme et son arrogance irritent les habitants. Pour apaiser les tensions, il organise une somptueuse pendaison de crémaillère où il convie tout le voisinage. Mais dans la nuit qui suit la fête, un incendie ravage une dépendance. Les pompiers découvrent un corps calciné dans les décombres.

L’inspecteur Thomas Andreasson doit interrompre ses vacances pour mener l’enquête. Après vingt ans de service, il doute de sa vocation. Son amie d’enfance Nora Linde, qui travaille désormais à l’Agence de lutte contre la criminalité financière, l’aide à tirer cette affaire au clair.

Entre les rancœurs des insulaires, les activités douteuses de Carsten Larsson en Russie et les secrets de son entourage, les pistes sont nombreuses. Le duo devra faire preuve de perspicacité pour résoudre cette énigme où l’argent et le pouvoir jouent un rôle central.

Autour du livre

Dans ses remerciements, Viveca Sten confie sa difficulté à écrire ce septième volet des enquêtes de Sandhamn, un aveu qui transparaît dans la construction même de l’ouvrage. « Dans l’ombre du Paradis » se démarque en effet des précédents opus par son rythme atypique : l’intrigue policière ne démarre qu’après 150 pages, laissant une large place à l’établissement minutieux des dynamiques sociales et des tensions qui couvent sur l’île.

Cette structure inhabituelle permet de mettre en lumière les fractures qui divisent la communauté insulaire, notamment autour de l’arrivée de nouveaux résidents fortunés. Le personnage de Carsten Larsson incarne cette confrontation entre deux mondes : celui des traditions ancestrales de l’archipel et celui d’une finance internationale décomplexée. Sa villa démesurée devient le symbole d’une modernité agressive qui menace l’équilibre fragile de Sandhamn.

« Dans l’ombre du Paradis » s’inscrit dans une temporalité particulière puisqu’il effectue un bond de quatre ans par rapport au précédent tome, un choix narratif qui déstabilisera certains lecteurs mais permet de renouveler les enjeux personnels des protagonistes. Thomas Andreasson traverse ainsi une crise existentielle qui fait écho aux difficultés rencontrées par les forces de l’ordre : manque de moyens, réduction d’effectifs, sentiment d’impuissance face à une criminalité qui se régénère sans cesse.

La dimension sociale du récit s’affirme à travers le portrait sans concession du monde de la finance internationale et de ses ramifications russes. Les thématiques du pouvoir de l’argent et de la corruption morale s’entremêlent avec les problématiques environnementales et patrimoniales propres à l’archipel de Stockholm. Si certaines critiques pointent un essoufflement de la série, d’autres saluent au contraire cette évolution vers un roman plus social que policier, dans la grande tradition du polar nordique. La construction lente et méticuleuse de l’intrigue permet de dresser un portrait saisissant des mutations qui traversent la société suédoise contemporaine.

« Dans l’ombre du Paradis » a donné lieu à une adaptation télévisée diffusée sur Arte dans le cadre de la série « Meurtres à Sandhamn », confirmant l’attrait du public pour cet univers où le paradis apparent des vacances dissimule des zones d’ombre plus profondes qu’il n’y paraît. La qualité de cette adaptation est saluée par les lecteurs qui y retrouvent l’atmosphère si particulière des romans.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 576 pages.


11. Meurtres à Sandhamn – Au nom de la vérité (2015)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

En ce début d’été dans l’archipel de Stockholm, Benjamin Dufva, 11 ans, rejoint à contrecœur un camp de voile sur l’île de Lökholmen. Son père Christian l’y a inscrit pendant qu’il se prépare à témoigner dans un important procès pour escroquerie. L’enjeu est considérable : son ancien associé Niklas Winnerman aurait détourné 10 millions de couronnes de leur entreprise de construction.

La procureure Nora Linde mise tout sur ce procès. Son ami Thomas Andreasson, qui vient de réintégrer la police après une expérience ratée dans le privé, enquête de son côté sur des signalements inquiétants : un homme au passé trouble rôde près du camp de voile. Quand Benjamin, malmené par les autres enfants, disparaît une nuit, la tension monte d’un cran.

Les deux enquêtes convergent peu à peu. L’enlèvement de Benjamin vise-t-il à faire pression sur son père avant le procès ? Ou le garçon a-t-il été victime du rôdeur ?

Autour du livre

Ce huitième tome de la série de Viveca Sten marque une évolution significative dans sa construction narrative. Pour la première fois, l’autrice mêle deux intrigues distinctes qui se rejoignent habilement, fruit d’un projet initial de deux romans indépendants. Cette particularité structurelle insuffle un nouveau souffle à la saga.

Les thématiques sociétales contemporaines constituent l’épine dorsale du récit. Le harcèlement entre enfants, la pression parentale, les troubles psychologiques des jeunes adultes et la dépendance au jeu s’entremêlent dans une trame qui met en lumière les failles de la société suédoise moderne. Un chiffre révélateur ponctue cette réflexion : « en Suède, un mariage sur deux se finit par un divorce ».

L’archipel de Stockholm, et plus particulièrement l’île de Lökholmen, s’impose comme un personnage à part entière. L’ambiance estivale caractéristique du Nord transparaît à travers « les journées qui s’étirent un maximum avec le soleil qui ne se couche quasiment plus, les maisons et leurs pontons où l’on se déplace en bateau, la chaleur et les plages et cette ambiance conviviale où tout le monde se connaît ».

L’évolution des personnages principaux, Thomas et Nora, suscite des réactions contrastées. Leur complicité d’antan s’effrite au fil des pages – « deux coups de fil rapide en plus de 600 pages » – reflétant peut-être les tensions qui traversent leurs vies privées respectives. La technique narrative adoptée s’avère en revanche particulièrement efficace : les lecteurs anticipent certains événements mais restent impuissants face à leur déroulement inéluctable, créant ainsi une tension croissante jusqu’au dénouement final. La brièveté des chapitres – parfois moins de deux pages – contribue à maintenir un rythme soutenu tout au long des six cents pages.

La série fait l’objet d’une adaptation télévisée sous le titre « Meurtres à Sandhamn », diffusée notamment sur Arte. « Au nom de la vérité » se démarque toutefois de son adaptation par une intrigue plus étoffée et des développements plus approfondis.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 608 pages.


12. Meurtres à Sandhamn – Sous protection (2018)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Stockholm, 2016. Andreis Kovac règne sur le trafic de drogue de la capitale. Cet homme redouté, réfugié de la guerre de Bosnie, nargue la justice qui ne parvient pas à le faire tomber. Seule la procureure Nora Linde persiste à vouloir l’inculper, au moins pour fraude fiscale.

Une opportunité se présente quand Mina, la jeune épouse de Kovac, fuit avec leur bébé après avoir été violemment battue. Placée dans un refuge secret de l’archipel de Stockholm, Mina pourrait enfin permettre de faire condamner son mari. Mais Kovac, fou de rage, remue ciel et terre pour retrouver sa femme et son fils. L’inspecteur Thomas Andreasson et Nora Linde doivent à tout prix protéger leur témoin clé.

Le récit alterne entre 2016 et des chapitres situés en 1992-1993, période où le jeune Andreis fuit la guerre de Bosnie avec sa famille.

Autour du livre

Ce neuvième volet de la série des enquêtes de Sandhamn marque une rupture significative avec les précédents opus. Le tandem Thomas Andreasson-Nora Linde inverse ses rôles habituels : la procureure Nora Linde occupe désormais le devant de la scène tandis que l’inspecteur Thomas Andreasson se trouve relégué au second plan, aux prises avec ses propres difficultés personnelles qui le rendent plus terne qu’à l’accoutumée.

La narration alterne entre le présent à Stockholm et des flashbacks en Bosnie, créant un effet de miroir saisissant entre deux temporalités : le printemps 2016 en Suède et les années 1992-1993 durant la guerre de Bosnie. Cette architecture permet d’éclairer les mécanismes de transmission de la violence, sans pour autant les justifier.

La singularité de « Sous protection » réside dans son parti pris d’aborder frontalement la thématique des violences conjugales, tout en s’éloignant des paysages idylliques de l’archipel de Sandhamn qui caractérisaient jusqu’alors la série. Les chapitres courts et la tension croissante confèrent au récit une dimension de thriller psychologique qui tranche avec le format plus classique du polar scandinave.

Ce nouveau volet s’inscrit dans une réflexion plus large sur la société suédoise contemporaine. Viveca Sten y met en lumière les failles d’un système judiciaire aux moyens limités, confronté à une recrudescence inquiétante de la criminalité. La question de l’intégration des réfugiés et les débats sur l’immigration massive dans ce pays traditionnellement paisible constituent la toile de fond sociologique du récit.

L’aspect documentaire sur la guerre de Bosnie-Herzégovine et le nettoyage ethnique des Bosniaques apporte une dimension historique qui ancre la fiction dans une réalité brutale. Ces passages, particulièrement glaçants, constituent pour beaucoup de lecteurs les moments les plus marquants du livre. La réception critique s’avère contrastée : si certains saluent l’audace de ce virage vers plus de noirceur et de maturité, d’autres regrettent l’abandon de l’atmosphère caractéristique des précédents volumes. Cette polarisation des avis témoigne de l’évolution significative de la série vers un registre plus sombre et plus engagé socialement.

Ce neuvième tome, considéré comme le plus mature et le plus abouti par certains critiques, marque potentiellement la conclusion de la saga, puisqu’aucun nouveau volume n’a été publié depuis 2018.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 640 pages.

error: Contenu protégé