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Stieg Larsson en 3 thrillers – Notre sélection

Stieg Larsson en 3 thrillers – Notre sélection

Stieg Larsson naît le 15 août 1954 à Skelleftehamn, en Suède. Fils d’Erland et Vivianne Larsson, il passe ses premières années chez ses grands-parents maternels dans la commune de Norsjö. À l’âge de neuf ans, il rejoint ses parents à Umeå. Passionné d’écriture dès son plus jeune âge, il reçoit une machine à écrire pour ses douze ans et se plonge dans la science-fiction.

Après son service militaire en 1974, il travaille d’abord comme graphiste à l’agence de presse Tidningarnas Telegrambyrå, puis devient journaliste. Son engagement contre l’extrême-droite et le racisme le conduit à créer en 1995 le magazine Expo, dont il devient le rédacteur en chef. Son activisme lui vaut de nombreuses menaces de mort.

En parallèle de son journalisme d’investigation, Larsson écrit une trilogie policière, « Millénium », qu’il termine peu avant sa mort. Le 9 novembre 2004, il succombe à une crise cardiaque à Stockholm, à l’âge de 50 ans. Les trois romans sont publiés à titre posthume entre 2005 et 2007 et connaissent un succès international fulgurant. La série se vend à plus de 80 millions d’exemplaires dans le monde et est adaptée au cinéma en Suède puis aux États-Unis.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (Millénium #1, 2005)

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Résumé

En Suède, le journaliste économique Mikael Blomkvist voit sa carrière s’effondrer après une condamnation pour diffamation. Il vient d’accuser sans preuves suffisantes le puissant industriel Hans-Erik Wennerström de malversations financières. C’est durant cette période difficile que Henrik Vanger, ancien PDG d’un empire industriel suédois, lui propose une mission singulière : élucider la disparition de sa nièce Harriet, survenue en 1966 sur l’île familiale d’Hedeby. Depuis quarante ans, un mystérieux correspondant tourmente Henrik en lui envoyant chaque année pour son anniversaire une fleur séchée sous cadre – un rituel qu’observait autrefois sa nièce disparue.

Pour mener l’enquête, Blomkvist s’installe sur l’île d’Hedeby, fief de la famille Vanger. Il y découvre une dynastie industrielle rongée par les secrets, la haine et les non-dits. Ses investigations le conduisent à s’associer avec Lisbeth Salander, une jeune femme de 24 ans au passé trouble. Prodige de l’informatique, elle est toutefois considérée comme socialement inadaptée par les institutions. Elle se révèle cependant d’une aide précieuse grâce à ses talents de hackeuse et son intelligence hors norme. Le duo va progressivement mettre au jour une sordide histoire de meurtres en série, où se mêlent nazisme, corruption financière et violences systématiques envers les femmes.

Autour du livre

La trilogie « Millénium » naît d’un drame personnel : à quinze ans, Stieg Larsson assiste impuissant au viol collectif d’une jeune fille prénommée Lisbeth. Ne s’étant jamais pardonné son inaction, il crée des années plus tard le personnage de Lisbeth Salander, une jeune femme rebelle qui refuse de subir les violences masculines. D’autres sources inspirent l’écrivain, comme le meurtre non élucidé de Catrine da Costa en juin 1984 ou les enquêtes qu’il mène en tant que journaliste sur les mouvements d’extrême-droite suédois.

Sous ses allures de polar nordique, « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » dévoile les zones d’ombre de la société suédoise. L’île d’Hedeby, microcosme isolé où règne la puissante famille Vanger, sert de cadre à une critique acerbe du monde des affaires, des compromissions avec le nazisme et de la violence systémique envers les femmes. Chaque chapitre s’ouvre d’ailleurs sur une statistique glaçante concernant les agressions subies par les Suédoises.

Le duo formé par Blomkvist et Salander bouscule les codes du genre policier. Lui incarne le journaliste intègre, aux méthodes classiques d’investigation. Elle est l’électron libre, asociale et marginale, qui pirate les systèmes informatiques pour faire éclater la vérité. Leur complémentarité insuffle une dynamique singulière au récit, entre enquête traditionnelle et thriller technologique.

Publié après la mort brutale de Stieg Larsson en 2004, « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » reçoit en 2006 le prestigieux Glass Key Award récompensant le meilleur polar scandinave. The Guardian le classe parmi les 100 meilleurs livres du XXIe siècle. La critique salue unanimement l’efficacité de l’intrigue et la profondeur de l’analyse sociale. The New York Times souligne « une vision profondément laide de la nature humaine », tandis que The Los Angeles Times loue « une fiction policière classique aux nombreuses touches modernes ».

Le succès du roman engendre deux adaptations cinématographiques majeures : une version suédoise en 2009 avec Michael Nyqvist et Noomi Rapace, puis un remake hollywoodien en 2011 réalisé par David Fincher avec Daniel Craig et Rooney Mara. Il est également adapté en bande dessinée par Sylvain Runberg et José Homs en 2013. Avec plus de 30 millions d’exemplaires vendus, « Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » incarne le renouveau du polar scandinave au début du XXIe siècle.

Aux éditions BABEL ; 704 pages.


2. La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette (Millénium #2, 2006)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Stockholm, 2003. Après une année passée aux Caraïbes, Lisbeth Salander retrouve sa vie d’enquêtrice informatique surdouée. Son ancien ami Mikael Blomkvist, qu’elle refuse désormais de voir, travaille sur une nouvelle affaire pour son journal Millénium : une vaste enquête sur un réseau de prostitution impliquant des personnalités suédoises de haut rang.

Alors que cette enquête menée avec le journaliste Dag Svensson et sa compagne Mia Bergman touche à sa fin, ces derniers sont retrouvés assassinés. Les empreintes de Lisbeth sont découvertes sur l’arme du crime. Peu après, son tuteur légal, l’avocat Bjurman, est retrouvé mort, tué avec la même arme.

Tandis que la police traque Lisbeth, dépeinte par les médias comme une tueuse psychopathe, Mikael Blomkvist reste persuadé de son innocence. Il découvre que ces meurtres sont liés à un mystérieux personnage, un certain Zala. Cette piste le mène au cœur d’une conspiration qui remonte aux services secrets suédois, mais aussi au passé trouble de Lisbeth. Pour survivre et prouver son innocence, la jeune femme devra affronter les fantômes de son enfance…

Autour du livre

« La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » est le deuxième volet de la trilogie « Millénium », écrite par le journaliste suédois Stieg Larsson et publiée à titre posthume en 2006. Le titre original en suédois, « Flickan som lekte med elden », signifie littéralement « La fille qui jouait avec le feu ». L’auteur avait achevé l’écriture des trois romans de la série avant son décès soudain d’une crise cardiaque en 2004, à l’âge de 50 ans, alors qu’il montait les sept étages menant à son bureau, l’ascenseur étant en panne.

Si le premier tome s’intéressait principalement à Mikael Blomkvist, ce deuxième opus met en lumière le passé trouble de Lisbeth Salander. Stieg Larsson dévoile progressivement les événements traumatiques qui ont façonné ce personnage hors-norme, notamment ses relations familiales complexes et son internement forcé en hôpital psychiatrique à l’âge de douze ans. Il s’amuse à la dépeindre comme une mathématicienne autodidacte, absorbée par le dernier théorème de Fermat qu’elle étudie dans un livre fictif intitulé « Dimensions in Mathematics ».

Le récit se construit autour de trois enquêtes parallèles : celle de Mikael Blomkvist, celle de l’agence de sécurité Milton Security dirigée par Dragan Armansky, et celle de la police menée par l’inspecteur Bublanski. Cette structure narrative permet d’offrir différents points de vue sur les événements et de maintenir un suspense constant. La thématique de la violence institutionnelle envers les femmes, déjà présente dans le premier tome, s’intensifie ici à travers une affaire de trafic de prostituées des pays de l’Est.

Salué par la critique internationale, le livre s’est imposé comme un best-seller dès sa sortie. The Bookseller Magazine souligne qu’il est devenu le premier et unique roman traduit à atteindre la première place du classement des ventes en format relié au Royaume-Uni. The Sunday Times, sous la plume de Joan Smith, le qualifie de « plus prenant et stupéfiant que le premier tome ». The Guardian, par la voix de Mark Lawson, met en avant « le personnage de Lisbeth Salander, une création fascinante dotée d’une psychologie complète et complexe ».

« La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » a été adapté au cinéma en 2009 par le réalisateur suédois Daniel Alfredson. Le film met en scène Noomi Rapace dans le rôle de Lisbeth Salander et Michael Nyqvist dans celui de Mikael Blomkvist. La particularité de cette adaptation est la présence du véritable boxeur Paolo Roberto qui interprète son propre rôle, son personnage étant directement inspiré de lui dans le roman. Une adaptation en bande dessinée a également vu le jour en 2014 aux éditions Dupuis, scindée en deux parties.

Aux éditions BABEL ; 800 pages.


3. La reine dans le palais des courants d’air (Millénium #3, 2007)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Suède, printemps 2004. Grièvement blessée par balle à la tête, Lisbeth Salander se trouve en soins intensifs à l’hôpital Sahlgrenska de Göteborg. À deux chambres d’elle repose son père, Alexander Zalachenko, qu’elle a frappé à coups de hache. Placée en isolement sous surveillance policière, elle fait face à de multiples chefs d’accusation.

Pendant ce temps, une unité secrète de la Säpo, les services de sécurité suédois, s’active dans l’ombre pour étouffer un scandale d’État. Cette section occulte, qui protège Zalachenko depuis des décennies, orchestre un complot pour faire interner Lisbeth définitivement.

Le journaliste Mikael Blomkvist, convaincu de son innocence, mobilise la rédaction du journal Millénium et confie la défense de Lisbeth à sa sœur avocate, Annika Giannini. S’engage alors une bataille judiciaire et médiatique pour dévoiler l’un des plus grands scandales de l’histoire des services secrets suédois. Qui l’emportera : la machine d’État ou la vérité ?

Autour du livre

Dernier volet de la trilogie « Millénium », « La reine dans le palais des courants d’air » a été publié de manière posthume en 2007, après le décès brutal de Stieg Larsson d’une crise cardiaque en 2004. Le romancier avait remis les manuscrits des trois tomes à son éditeur quelques jours seulement avant sa mort, sans avoir pu assister à leur publication ni à leur succès phénoménal. Il projetait initialement d’écrire une série de dix romans.

Ce troisième opus dresse un tableau saisissant des rouages du pouvoir en Suède, sa corruption institutionnelle et ses abus commis au nom de la raison d’État. À travers le personnage de Lisbeth Salander, Stieg Larsson poursuit sa critique musclée du traitement des femmes dans la société suédoise. Les insertions historiques sur les femmes guerrières à travers les âges, notamment les Amazones, font écho au combat de son héroïne contre un système patriarcal oppressif.

Le livre met en lumière les mécanismes de manipulation de l’opinion publique par les services secrets et les médias. La rédaction du magazine Millénium incarne la résistance journalistique face aux pressions politiques, dans une tradition qui rappelle les grandes enquêtes du Washington Post. Le parcours d’Erika Berger comme rédactrice en chef du Svenska Morgon-Posten illustre les obstacles auxquels se heurtent les femmes accédant à des postes à responsabilité.

La presse internationale a salué cette conclusion de la trilogie. The Guardian évoque « un roman mature pour lecteurs matures, qui cherchent mieux qu’une course-poursuite en voiture ». Pour The New York Times, la série est « totalement addictive » et le personnage de Lisbeth Salander « l’un des plus originaux apparus dans un thriller depuis longtemps ». The Los Angeles Times parle d’un « authentique phénomène », malgré quelques réserves sur la complexité de l’intrigue. Le roman a reçu le prestigieux Prix Glasnyckeln (Prix Clé de Verre) en 2008.

« La reine dans le palais des courants d’air » a été adapté au cinéma en 2009 par Daniel Alfredson, avec Michael Nyqvist et Noomi Rapace dans les rôles principaux. Une série télévisée suédoise en six épisodes, « Millénium », a également été produite en 2010 par Yellow Bird en collaboration avec plusieurs sociétés de production européennes.

Aux éditions BABEL ; 867 pages.

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