Steve Berry est un auteur américain de thrillers historiques, né le 2 septembre 1955 en Géorgie (États-Unis). Après des études de droit à l’université de Mercer à Macon, il exerce comme avocat pendant une trentaine d’années et occupe des fonctions dans la magistrature pendant 14 ans.
C’est en 1990 qu’il commence à écrire, remportant le prix « Georgia State Bar fiction writing contest » en 2000 et 2001. Son premier roman, « Le Musée perdu » (The Amber Room), publié en 2003, connaît un franc succès. Il est surtout connu pour sa série mettant en scène le personnage de Cotton Malone, débutée en 2006, qui mêle brillamment enquêtes policières, histoire et ésotérisme.
Membre fondateur de l’International Thriller Writers, une association regroupant plus de 2600 auteurs de romans policiers, il en a été co-président pendant trois ans. Marié et père d’une fille, Steve Berry vit actuellement dans le comté de Camden, en Géorgie.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Le Musée perdu (2003)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
En 1716, le roi de Prusse offre au tsar de Russie une œuvre monumentale : la Chambre d’ambre, surnommée « la huitième merveille du monde ». Cette pièce exceptionnelle, composée de panneaux d’ambre sur 55m², orne pendant deux siècles le palais de Catherine près de Saint-Pétersbourg. En 1941, l’armée nazie la démonte et la transporte à Königsberg. Quatre ans plus tard, elle disparaît sans laisser de trace.
À Atlanta, Rachel Cutler mène une vie tranquille de juge jusqu’au jour où son père, survivant du camp de Mauthausen, est retrouvé mort dans des conditions suspectes. Elle découvre qu’il enquêtait sur la disparition de la Chambre d’ambre et décide de reprendre le flambeau. Avec son ex-mari Paul, elle s’engage dans une périlleuse enquête à travers l’Europe, poursuivie par des collectionneurs impitoyables et leurs tueurs à gages qui convoitent ce trésor disparu.
Autour du livre
Premier roman de Steve Berry, « Le Musée perdu » suit un parcours éditorial atypique. D’abord refusé par plusieurs maisons d’édition en 1996, il ne trouve son public qu’en 2003, une fois l’auteur devenu célèbre. En France, il faut attendre 2006 pour découvrir cette œuvre qui contient déjà tous les ingrédients qui feront le succès de la série Cotton Malone.
L’histoire s’articule autour d’un fait historique méconnu : le pillage systématique des œuvres d’art pendant la Seconde Guerre mondiale. Berry mêle avec adresse la réalité historique et la fiction. Dans une note finale éclairante, il précise d’ailleurs la frontière entre les faits avérés et les éléments imaginés pour les besoins de l’intrigue.
Si les personnages principaux manquent parfois de profondeur – Rachel Cutler agace par sa naïveté et ses revirements de position – la rivalité féroce entre les acquéreurs d’art Christian Knoll et Suzanne Danzer apporte une dimension plus complexe au récit. Ces deux antagonistes, mélange de cruauté et de sensualité, se révèlent plus charismatiques que les protagonistes.
Le rythme accuse quelques faiblesses dans la première partie, où les explications sur le contexte historique ralentissent l’action. Mais la tension monte progressivement jusqu’à une conclusion mouvementée, même si certains lecteurs devineront la localisation de la Chambre d’ambre bien avant le dénouement.
Dan Brown, qui qualifie « Le Musée perdu » de « brillant et ingénieux », et Harlan Coben, qui salue la capacité de Berry à tisser des liens entre histoire et présent, ont contribué au succès du livre. L’ouvrage a donné envie à de nombreux lecteurs de se documenter sur ce mystère historique qui, aujourd’hui encore, n’a pas livré tous ses secrets.
Aux éditions POCKET ; 512 pages.
2. Le Complot Romanov (2004)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
La Russie des années 1990 chancelle. Pour sortir de la crise, une solution radicale s’impose : rétablir la monarchie. Miles Lord, un avocat afro-américain passionné par l’histoire russe, rejoint la Commission tsariste chargée d’examiner les prétendants au trône. Sa tâche consiste à valider les documents prouvant la légitimité de Stefan Baklanov, candidat soutenu par de puissants intérêts américains et russes.
En fouillant les archives secrètes du gouvernement, Lord tombe sur deux documents explosifs : une mystérieuse prophétie de Raspoutine et une note manuscrite de Lénine évoquant la possible survie de certains Romanov lors du massacre d’Ekaterinbourg. Ces découvertes le conduisent sur la piste d’Anastasia et Alexis, les plus jeunes enfants du tsar Nicolas II, prétendument assassinés avec leur famille en juillet 1918. Accompagné d’Akilina, une artiste russe intrépide, il s’engage dans une quête périlleuse pour démasquer les imposteurs et retrouver les véritables héritiers du trône.
Autour du livre
Publié en 2004, « Le Complot Romanov » s’inscrit dans un moment historique particulier : les corps d’Alexis et de sa sœur n’avaient pas encore été retrouvés, ce qui alimentait encore de nombreuses théories sur leur possible survie. Berry s’empare de cette zone d’ombre pour construire une intrigue où la mafia russe, les services secrets et les oligarques s’affrontent dans l’ombre du pouvoir.
Cette histoire s’appuie sur une hypothèse séduisante : et si la Russie cherchait à rétablir le tsarisme ? Cette prémisse permet à Berry d’interroger la nostalgie d’une partie du peuple russe pour la période tsariste, tout en examinant les mécanismes du pouvoir et de la corruption dans la Russie post-soviétique.
La Russie contemporaine dépeinte dans le livre se révèle sombre et violente, rongée par la corruption et la présence quasi omniprésente de la mafia. À travers le personnage de Miles Lord, un avocat noir américain, Berry aborde aussi frontalement la question du racisme en Russie, et ce bien avant l’émergence du mouvement Black Lives Matter. Cette thématique sociale s’entrelace avec les enjeux politiques et historiques.
Les passages consacrés à la famille impériale, notamment la scène du massacre à la villa Ipatiev, se distinguent par leur intensité émotionnelle. Ces moments, décrits avec précision et sensibilité, constituent les points culminants du livre. Dan Brown lui-même salue ce thriller qu’il qualifie de « séduisant ».
Steve Berry alterne les époques avec fluidité, mêlant la Russie tsariste à celle des années 1990. Les chapitres courts et l’alternance des points de vue créent une tension qui s’accélère vers la fin. Dans la dernière partie, l’auteur explicite ses sources et sépare clairement les éléments historiques avérés de la fiction, une démarche qui souligne sa rigueur documentaire.
Aux éditions POCKET ; 544 pages.
3. Le Troisième Secret (2005)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Vatican, 2005. Le pape Clément XV multiplie les visites nocturnes aux archives secrètes, préoccupé par un message vieux de près d’un siècle : le troisième secret de Fatima. Cette révélation de la Vierge Marie à trois jeunes bergers portugais en 1917 menacerait les fondements mêmes de l’Église catholique.
Colin Michener, secrétaire particulier du pape, se voit confier une mission cruciale : retrouver en Roumanie le Père Tibor, traducteur du message original. Dans son sillage, Katerina, une journaliste avec qui il a partagé une liaison interdite douze ans plus tôt, le suit sur ordre du cardinal Valendrea. Ce dernier, candidat ultra-conservateur à la succession papale, orchestre une machination meurtrière pour garder le secret enfoui. Dans les couloirs du Saint-Siège, la quête de vérité se transforme en lutte pour la survie.
Autour du livre
« Le Troisième Secret » marque une rupture dans la bibliographie de Steve Berry : contrairement à ses autres œuvres qui mettent en scène Cotton Malone, ce thriller religieux s’inscrit dans un contexte différent. Sa parution en 2005 intervient dans le sillage du « Da Vinci Code » de Dan Brown, dont l’ombre plane inévitablement sur cette intrigue vaticane. Les similitudes s’arrêtent pourtant là. Berry s’éloigne des mécanismes traditionnels du genre en privilégiant les dimensions politiques et théologiques aux courses-poursuites effrénées.
La documentation méticuleuse transparaît dans la description des rouages de la curie romaine, des négociations feutrées qui précèdent l’élection d’un pape et du conflit larvé entre conservateurs et progressistes. L’histoire s’appuie sur des faits authentiques – les apparitions de Fatima et la révélation tardive du troisième secret en 2000 – pour construire une fiction qui interroge les fondements de l’Église catholique.
La thématique du célibat des prêtres traverse l’ensemble du récit, incarnée par le personnage tourmenté de Colin Michener. Les questions spirituelles et les luttes intestines s’entremêlent étroitement : la quête de pouvoir l’emporte souvent sur les valeurs chrétiennes, transformant certains princes de l’Église en véritables figures mafieuses. Le cardinal Valendrea incarne parfaitement cette dérive, son personnage oscillant entre ambition démesurée et cynisme absolu.
Si le rythme peut parfois sembler lent, notamment dans la première moitié du livre, la complexité des enjeux compense largement ce défaut. Berry évite les polémiques gratuites et fait preuve d’une rigueur historique appréciable, même si la révélation finale du secret peut décevoir par son aspect relativement convenu. La dimension féministe du message supposé de la Vierge Marie surprend et déstabilise, créant un contraste saisissant avec l’image traditionnelle des apparitions mariales.
Aux éditions POCKET ; 480 pages.
4. Le Temple de Jérusalem (2012)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Tom Sagan, ancien journaliste d’investigation couronné du prix Pulitzer, vit reclus en Floride depuis qu’un scandale a brisé sa carrière. Sur le point de se suicider, il reçoit la visite d’un mystérieux individu qui prétend détenir sa fille Alle en otage. Pour la sauver, Tom doit accepter une étrange requête : faire exhumer le corps de son père Abiram.
Cette mission le propulse au cœur d’une quête vertigineuse entre la Floride, Vienne, Prague et la Jamaïque. Tom découvre peu à peu que son père, un lévite juif, détenait le secret d’un trésor inestimable : les reliques du Temple de Jérusalem, dérobées lors du sac de la ville par les Romains en 70 après J.-C. Ces objets sacrés auraient été confiés à Christophe Colomb qui les aurait dissimulés lors de son dernier voyage aux Caraïbes en 1504.
La course au trésor se complique quand Tom réalise que sa fille Alle n’est pas vraiment prisonnière mais complice de Simon, un homme sans scrupules prêt à tout pour mettre la main sur les reliques. S’ajoute à l’équation Béné Rowe, puissant baron jamaïcain à la tête d’un réseau criminel, qui poursuit ses propres objectifs.
Autour du livre
Publié en 2012 aux États-Unis et traduit en français l’année suivante, « Le Temple de Jérusalem » s’écarte des sentiers battus de Steve Berry en abandonnant son héros fétiche Cotton Malone. Seule Stéphanie Nelle, de l’unité Magellan, fait une brève apparition, comme un clin d’œil aux fidèles lecteurs.
La documentation historique constitue l’un des atouts majeurs du livre. L’hypothèse des origines juives de Christophe Colomb, bien que surprenante, repose sur plusieurs éléments tangibles : le financement de son expédition par des commerçants juifs, l’absence de prêtre à bord mais la présence d’un traducteur d’hébreu, Luis de Torres, et la protection qu’il accorda aux Juifs lors de son gouvernement en Jamaïque. Dans un souci de transparence, Berry consacre les dernières pages à démêler la réalité historique de la fiction, une pratique qui le distingue de ses pairs.
Le récit mêle plusieurs strates temporelles et géographiques : le sac de Jérusalem en 70, le dernier périple de Colomb en 1504, l’histoire des Marrons – ces esclaves jamaïcains qui conquirent leur liberté – et l’époque contemporaine. Cette architecture narrative suscite des réactions contrastées chez les critiques : certains saluent l’ambition du projet quand d’autres déplorent un certain éparpillement.
En dépit de l’enthousiasme du Washington Post qui le présente comme « le meilleur Berry », ce thriller divise la critique. Si la documentation impressionne unanimement, plusieurs voix regrettent un rythme parfois alangui et des personnages moins ciselés que dans la série Cotton Malone. « Le Temple de Jérusalem » se démarque néanmoins par son traitement original de la relation père-fille et son approche nuancée des questions identitaires et religieuses, notamment à travers le prisme du judaïsme.
Aux éditions POCKET ; 640 pages.
5. Nick Lee – Le Complot Vatican (2022)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Nick Lee, agent de l’UNESCO chargé de la protection des œuvres d’art, se rend à Gand en 2022 pour retrouver Kelsey, son ex-fiancée. Devenue religieuse et restauratrice d’art, elle travaille sur un panneau du monumental retable « L’Adoration de l’Agneau mystique » de Jan van Eyck. Mais une mystérieuse nonne met le feu à l’atelier et s’enfuit avec l’ordinateur contenant les photos haute définition de l’œuvre. Cette attaque lance Nick sur la piste d’une énigme vieille de plusieurs siècles.
L’enquête le conduit jusqu’aux sœurs-servantes de Saint-Michel, un ordre secret poursuivi par l’Église depuis 1209 et la croisade contre les Cathares. Ces religieuses, surnommées les « Vautours », protègent des reliques datant des premiers temps du christianisme. Du Sud-Ouest de la France aux Pyrénées, en passant par le Vatican, Nick déchiffre peu à peu les indices cachés dans le chef-d’œuvre de van Eyck et découvre un secret susceptible d’ébranler les fondements mêmes de la foi catholique.
Autour du livre
« Le Complot Vatican » marque un virage dans la bibliographie de Steve Berry : le maître du thriller historique s’éloigne de son héros fétiche Cotton Malone pour créer un nouveau personnage, Nick Lee. Plus réfléchi et moins porté sur l’action que son prédécesseur, cet agent de l’UNESCO offre un regard neuf sur les mystères religieux et historiques.
L’originalité du livre réside dans son entremêlement de trois périodes historiques distinctes : la croisade contre les Cathares au XIIIe siècle, l’Espagne musulmane du XVe siècle et l’époque contemporaine. Cette construction permet d’éclairer progressivement les secrets des sœurs-servantes de Saint-Michel, surnommées les « Vautours ». Berry s’appuie sur des événements historiques avérés, comme le vol mystérieux du panneau des « Juges intègres » en 1934, pour tisser sa trame.
Les critiques saluent particulièrement la minutie du travail documentaire. Dans une postface de dix pages, Berry prend soin de séparer la réalité historique de la fiction, une démarche de transparence appréciée par ses lecteurs. Les descriptions précises des lieux, de Gand aux Pyrénées en passant par Toulouse et Carcassonne, témoignent d’une connaissance intime des endroits évoqués.
Néanmoins, certains critiques relèvent des inexactitudes géographiques et historiques : un aéroport inexistant à Gand, des erreurs d’altitude concernant le château de Montségur, ou encore la mention anachronique d’un évêque « 600 ans avant JC ». Ces approximations, bien que mineures, peuvent irriter les connaisseurs des lieux et de l’histoire.
La comparaison avec François-Henri Soulié, auteur de la trilogie « Angelus », « Magnificat » et « Requiem », s’impose pour les amateurs du genre. Si Berry excelle dans l’art d’entrelacer histoire et fiction, sa propension à multiplier les thèmes – catharisme, Jeanne d’Arc, scandales de l’Église – peut parfois diluer l’intensité dramatique de l’intrigue.
Aux éditions POCKET ; 608 pages.
6. Cotton Malone – L’Héritage des Templiers (2006)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
En 2006, Cotton Malone mène une existence paisible comme libraire à Copenhague après une carrière d’agent pour le département de la Justice américaine. Sa vie bascule le jour où son ancienne patronne Stéphanie Nelle le contacte : elle possède le journal intime de son défunt mari Lars, qui contient des révélations sur le légendaire trésor des Templiers. À peine ont-ils le temps d’échanger que des hommes armés tentent de s’emparer du document.
Ce larcin les lance dans une course effrénée à travers l’Europe, sur les traces d’un mystère vieux de sept siècles. En 1307, Jacques de Molay, dernier grand maître des Templiers, avait emporté dans sa tombe le secret d’un trésor que Philippe le Bel convoitait ardemment. Les indices mènent Malone et Stéphanie jusqu’à Rennes-le-Château, où l’énigmatique abbé Saunière aurait peut-être découvert une partie de la vérité au XIXe siècle.
Mais ils ne sont pas seuls sur la piste : Raymond de Rochefort, chef d’une branche survivante des Templiers, est prêt à tout pour mettre la main sur ce legs qui pourrait ébranler les fondements mêmes de la chrétienté.
Autour du livre
« L’Héritage des Templiers » est un thriller ésotérique qui surpasse « Da Vinci Code » en termes de précision historique et de documentation. Il convient de souligner la rigueur avec laquelle Steve Berry sépare les faits avérés de la fiction dans ses notes de fin d’ouvrage, un choix éditorial qui le démarque de Dan Brown.
La trame entrelace des périodes historiques distinctes : la création de l’ordre des Templiers en 1118, l’arrestation de Jacques de Molay en 1307 et l’intrigue contemporaine en 2006. Cette structure narrative permet d’éclairer sous différents angles le mystère central du trésor des Templiers. Le choix de Rennes-le-Château comme épicentre de l’énigme s’inscrit dans une longue tradition littéraire, mais Berry renouvelle l’approche en proposant une hypothèse inédite sur la nature même du trésor.
Premier tome d’une série qui compte aujourd’hui une vingtaine de volumes, ce livre pose les bases du personnage de Cotton Malone, un protagoniste qui se démarque des héros habituels du genre. Son statut d’ancien agent reconverti en libraire lui confère une double dimension : l’érudition du spécialiste des livres anciens se combine à l’expertise de l’homme de terrain. Cette dualité évite l’écueil du héros omniscient typique des thrillers ésotériques.
Le succès international ne s’est pas fait attendre : plus de deux millions de lecteurs ont plébiscité « L’Héritage des Templiers » à travers le monde. Les critiques saluent notamment la manière dont Berry articule la dimension historique avec l’action contemporaine, sans jamais sacrifier la vraisemblance au sensationnalisme. Les passages consacrés à l’abbé Saunière et aux secrets de Rennes-le-Château témoignent d’un travail de recherche approfondi, tout en servant efficacement la progression dramatique.
Les notes explicatives qui concluent l’ouvrage constituent une innovation éditoriale significative : Berry y démêle méthodiquement le vrai du faux, permettant au lecteur de prolonger l’expérience de lecture par une réflexion sur les fondements historiques du récit.
Aux éditions POCKET ; 640 pages.
7. Cotton Malone – L’Énigme Alexandrie (2007)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Tout commence par l’explosion d’une librairie à Copenhague. Cotton Malone, son propriétaire, un ancien agent du département de la Justice américain, découvre que son fils a été enlevé. Pour le récupérer, il dispose de trois jours pour mettre la main sur un certain George Haddad, expert de l’Ancien Testament qui détiendrait la clé d’un secret vieux de plus de 2000 ans.
Accompagné de son ex-femme Pam, Malone se lance dans une course contre la montre qui le mène de Londres au Sinaï, sur les traces de la légendaire bibliothèque d’Alexandrie. Cette quête prend rapidement une dimension internationale : services secrets israéliens, dirigeants saoudiens et membres haut placés du gouvernement américain convoitent les secrets millénaires que renfermerait cette collection de plus de 700 000 manuscrits disparus. En jeu : des textes originaux qui pourraient remettre en question l’emplacement historique de la Terre promise et bouleverser l’équilibre géopolitique du Moyen-Orient.
Autour du livre
« L’Énigme Alexandrie » s’inscrit dans la lignée des thrillers ésotériques popularisés par Dan Brown, mais s’en démarque par son angle d’attaque original : l’utilisation de la légendaire bibliothèque d’Alexandrie comme pivot d’une intrigue géopolitique contemporaine. Cette deuxième aventure de Cotton Malone, qui a déjà séduit plus de deux millions de lecteurs à travers le monde, mêle questionnements religieux et enjeux diplomatiques explosifs au Moyen-Orient.
La narration alterne entre plusieurs points de vue et enchaîne des chapitres courts, créant une tension qui ne retombe jamais. Les scènes d’action se succèdent de Copenhague à la péninsule du Sinaï, en passant par Londres, Vienne et Lisbonne. Cette structure saccadée trouve son écho dans la complexité des relations entre les personnages, notamment dans le duo formé par Cotton et son ex-femme Pam, dont le passé commun émerge au fil des pages.
Le livre puise sa force dans l’hypothèse audacieuse d’une remise en question des fondements géographiques de l’Ancien Testament. En s’appuyant sur les travaux de Kamal Salibi, il suggère que la Bible aurait pu naître en Arabie et non en Palestine. Cette théorie alternative, associée au mystère de la plus grande collection de manuscrits de l’Antiquité, sert de carburant à une réflexion plus large sur la manipulation possible des textes sacrés au fil des siècles.
Les notes historiques placées en fin d’ouvrage permettent de distinguer clairement la fiction des faits avérés, une démarche qui renforce la crédibilité du récit tout en satisfaisant la curiosité du lecteur. Cette attention portée à la véracité historique n’empêche pas « L’Énigme Alexandrie » de développer des théories iconoclastes sur les origines d’Israël, donnant ainsi une résonance particulière à l’intrigue dans le contexte des tensions au Moyen-Orient.
Aux éditions POCKET ; 608 pages.
8. Cotton Malone – La Conspiration du Temple (2007)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Cotton Malone, ancien agent du ministère de la Justice américain reconverti en libraire à Copenhague, se retrouve mêlé à une intrigue aux ramifications vertigineuses. Tout commence lorsqu’il échappe de justesse à un attentat dans un musée danois. Cette tentative d’assassinat le propulse au cœur d’une course effrénée pour retrouver huit médaillons antiques, les décadrachmes de Poros, qui cacheraient le secret du tombeau perdu d’Alexandre le Grand.
La piste de ces artefacts le mène à une redoutable adversaire : Irina Zovastina. Cette ministre suprême d’une nouvelle Fédération d’Asie centrale rêve de marcher sur les traces d’Alexandre en conquérant l’Afghanistan et l’Iran. De Copenhague à Venise, puis jusqu’aux montagnes du Pamir, Malone devra déchiffrer une série d’énigmes millénaires menant au tombeau d’Alexandre. Sous la surface de cette chasse aux reliques se dissimule un complot d’envergure mondiale. Une mystérieuse organisation vénitienne tire les ficelles tandis qu’une menace bactériologique pèse sur des millions de vies.
Autour du livre
Troisième volet des aventures de Cotton Malone, « La Conspiration du Temple » mélange avec adresse les ressorts du thriller historique et de l’intrigue géopolitique. Le titre français soulève toutefois une interrogation majeure : aucun temple n’apparaît dans l’histoire. Le titre original « The Venetian Betrayal » (« La Trahison vénitienne ») correspondrait bien mieux au contenu, la moitié de l’action se déroulant à Venise. Ce choix éditorial français, probablement dicté par des considérations commerciales, illustre une tendance à surfer sur la vague des thrillers ésotériques dans le sillage du « Da Vinci Code ».
La dimension historique s’appuie sur une documentation solide concernant Alexandre le Grand, comme le prouvent les notes détaillant les sources consultées en fin d’ouvrage. Berry distingue avec précision les éléments historiques attestés de ses inventions romanesques. Cette rigueur donne du crédit aux hypothèses développées sur le mystère entourant la disparition du corps d’Alexandre.
Le thriller prend un relief particulier avec son traitement des armes biologiques et du VIH. La présence d’un potentiel remède naturel contre le SIDA, dissimulé depuis l’Antiquité, fait écho aux théories du complot sur l’origine et le traitement de cette maladie. Cette dimension confère au livre une résonance troublante avec les débats contemporains sur les manipulations virales et les enjeux sanitaires mondiaux.
L’intrigue se construit comme une partie d’échecs à l’échelle internationale, où chaque personnage manipule les autres dans une succession de retournements. Cette mécanique narrative, servie par des chapitres courts et rythmés, maintient la tension jusqu’à l’apothéose finale. Le trio formé par Cotton Malone, Cassiopée Vitt et Henrik Thorvaldsen gagne en épaisseur psychologique au fil des pages, leur pudeur face aux drames intimes renforçant leur humanité.
Aux éditions POCKET ; 672 pages.
9. Cotton Malone – La Prophétie Charlemagne (2008)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Cotton Malone n’a jamais accepté la version officielle de la mort de son père, disparu en mer en 1971 aux commandes d’un sous-marin de l’US Navy. Trente-huit ans plus tard, cet ancien agent devenu libraire à Copenhague met la main sur un dossier classé secret défense qui révèle que l’accident s’est produit en Antarctique, et non dans l’Atlantique Nord comme l’affirmait la Marine.
Cette découverte le lance sur la piste d’un mystère millénaire. En l’an 1000, un étrange manuscrit couvert de symboles avait été découvert dans la tombe de Charlemagne. En 1935, les archéologues d’Heinrich Himmler trouvaient un document similaire dans la sépulture d’Einhard, un proche de l’empereur. Ces textes suggèrent l’existence d’une civilisation inconnue, technologiquement très avancée.
Les recherches du héros croisent celles de deux sœurs jumelles, héritières d’une riche famille allemande, dont le père était impliqué dans l’expédition fatale de 1971. Pendant ce temps, l’amiral Ramsey, qui vise de hautes fonctions au gouvernement américain, tente par tous les moyens d’étouffer l’affaire.
Autour du livre
« La Prophétie Charlemagne » s’inscrit dans la lignée des thrillers ésotérico-historiques tout en se démarquant du genre par son traitement original de la figure de l’empereur franc. Ce quatrième opus des aventures de Cotton Malone, vendu à plus de dix millions d’exemplaires dans le monde selon la présentation de l’éditeur, a reçu les éloges du New York Times qui estime qu’il « porte le genre à sa perfection ».
Sous ses allures de thriller d’action, le livre soulève des questions historiques peu abordées, notamment à travers les expéditions nazies au pôle Sud et au Tibet. Steve Berry manie avec adresse les différentes strates temporelles sans créer de confusion, comblant les vides historiques par une imagination fertile qui reste ancrée dans la réalité documentaire. Une postface méticuleuse distingue d’ailleurs les faits avérés des éléments fictifs – un choix éditorial salué par de nombreux lecteurs.
La narration, qui alterne entre trois intrigues parallèles entrecoupées de passages des manuscrits secrets, crée un effet cinématographique souligné par plusieurs critiques. Les chapitres courts accentuent le rythme, particulièrement dans le dernier tiers du livre où ils se font de plus en plus brefs pour intensifier la tension. Cette structure rappelle un découpage filmique et suggère une potentielle adaptation pour le grand écran.
« La Prophétie Charlemagne » se démarque également par son traitement nuancé des personnages antagonistes. Le tueur à gages Charlie Smith notamment, décrit comme « un artiste dans son domaine », apporte une profondeur inhabituelle au rôle du méchant. La relation entre les sœurs jumelles Oberhauser et leur mère ajoute une dimension psychologique qui dépasse le simple thriller historique.
L’aspect didactique se manifeste à travers des descriptions précises de lieux historiques, comme la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, et l’évocation documentée de l’institut de recherche allemand Ahnernerbe, co-fondé par Himmler. Ces éléments s’intègrent naturellement à l’intrigue sans alourdir la narration.
Aux éditions POCKET ; 704 pages.
10. Cotton Malone – Le Mystère Napoléon (2009)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Cotton Malone, ex-agent fédéral reconverti en libraire à Copenhague, se retrouve embarqué dans une sombre affaire de vendetta. Son ami, le milliardaire Henrik Thorvaldsen, traque sans relâche Graham Ashby, un marchand d’art véreux qu’il tient pour responsable de la mort de son fils.
Cette filature les conduit jusqu’à Paris sur les traces d’un mystérieux trésor de Napoléon. Le Club de Paris, une organisation occulte, cherche également à mettre la main sur ce butin. L’enquête révèle un complot visant à déstabiliser l’économie mondiale par le terrorisme financier. La situation se complique quand Stéphanie Nelle, l’ancienne supérieure de Malone, s’immisce dans l’affaire.
Autour du livre
« Le Mystère Napoléon » s’inscrit dans la continuité des précédents opus de Steve Berry tout en marquant une inflexion notable dans sa série Cotton Malone. Là où les intrigues antérieures privilégiaient la dimension ésotérique et les mystères historiques, cette nouvelle aventure accorde une place prépondérante aux enjeux financiers et au terrorisme économique contemporain.
Si Harlan Coben considère ce titre comme « le meilleur livre de Steve Berry », la réception critique s’avère plus mitigée. Plusieurs lecteurs déplorent l’effacement relatif de la trame historique napoléonienne derrière les péripéties d’action pure, jugées parfois excessives. Les scènes spectaculaires – comme le saut sur un avion en plein vol au-dessus de Paris – rappellent davantage l’univers de James Bond que celui du thriller historique.
Berry alterne les points de vue et déploie plusieurs fils narratifs qui convergent progressivement. Les recherches documentaires transparaissent notamment dans l’évocation méticuleuse des lieux emblématiques parisiens, de la basilique Saint-Denis au musée de Cluny. Néanmoins, certains critiques français relèvent des approximations dans le traitement de l’histoire nationale et une vision parfois stéréotypée de la France contemporaine.
Ce cinquième volet marque également une évolution significative dans le traitement des personnages récurrents. Les relations entre Cotton Malone, Stephanie Nelle et Henrik Thorvaldsen gagnent en profondeur émotionnelle, tandis que l’introduction de nouveaux protagonistes comme Sam Collins ouvre des perspectives narratives inédites. Le dénouement dramatique bouleverse d’ailleurs durablement l’équilibre entre ces personnages pour la suite de la série.
Cette inflexion vers un thriller plus politique et financier, moins ancré dans les arcanes de l’histoire, divise le lectorat habituel de Berry. Si certains saluent ce renouvellement, d’autres regrettent l’atmosphère plus ésotérique des précédents volumes. La version originale, intitulée « The Paris Vendetta », souligne d’ailleurs cette dimension vindicative qui structure le récit par-delà la simple chasse au trésor napoléonien.
Aux éditions POCKET ; 608 pages.