Né le 21 décembre 1975 à Montpellier dans une famille de militaires, Romain Puértolas a connu une vie professionnelle particulièrement éclectique avant de devenir écrivain.
Tour à tour DJ, professeur de langues, steward, magicien et lieutenant de police, il connaît le succès littéraire en 2013 avec son roman « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », vendu à un million d’exemplaires dans 50 pays.
Il quitte ensuite la police pour se consacrer à l’écriture et publie plusieurs romans, dont notamment « La police des fleurs, des arbres et des forêts » (2019) et plus récemment « Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès » (2024).
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. La police des fleurs, des arbres et des forêts (2019)
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En juillet 1961, une affaire sordide secoue un paisible petit village : le corps de Joël, 16 ans, est découvert démembré dans l’usine de confiture. Les morceaux sont emballés dans des sacs des Galeries Lafayette. Un jeune officier de police quitte la ville pour mener l’enquête, secondé par le garde-champêtre qui se présente comme agent de « la police des fleurs, des arbres et des forêts ».
Le policier se heurte aux mœurs rurales qui contrarient ses méthodes : l’autopsie a été réalisée par le médecin-vétérinaire et l’enterrement a eu lieu avant son arrivée. Privé de téléphone par un orage, il correspond avec sa hiérarchie par lettres. Les suspects ne manquent pas : le tuteur de la victime, la voisine qui accuse ce dernier de violences, une fleuriste au comportement étrange et le maire qui dirige l’usine où le crime s’est déroulé.
« La police des fleurs, des arbres et des forêts » conjugue polar rural et humour noir avec une habileté remarquable. Romain Puertolas y mêle le burlesque et le macabre à travers des personnages hauts en couleur, notamment un garde-champêtre truculent et un officier de police qui incarne le décalage entre ville et campagne.
Le texte brille par sa construction épistolaire inventive : les échanges de lettres entre l’enquêteur et sa hiérarchie créent un rythme singulier et donnent au récit une saveur d’époque. L’auteur joue cartes sur table dès le prologue en promettant un retournement final spectaculaire – un choix risqué qui transforme la lecture en jeu de piste.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 320 pages.
2. Sous le parapluie d’Adélaïde (2020)
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Dans une petite ville de province française des années 1920, Rose Rivière meurt étranglée sur la place principale le 25 décembre, au milieu de cinq cents personnes venues assister au spectacle de Noël. Aucun témoin ne se manifeste, mais une photo prise par un journaliste local montre deux mains noires autour du cou de la victime. La police arrête aussitôt Michel Pandanjila, un facteur d’origine camerounaise, le seul homme noir de la ville.
Une jeune avocate de vingt ans, Martine Moinard, est désignée pour défendre Michel. Persuadée de son innocence et troublée par son charme, elle mène sa propre enquête. Elle découvre peu à peu le passé tourmenté de Rose, une femme mariée malheureuse, et cherche à identifier un mystérieux témoin qui se trouvait sous le parapluie d’une certaine Adélaïde le jour du meurtre.
Ce deuxième opus d’une série policière atypique initiée avec « La police des fleurs, des arbres et des forêts » confirme le talent de Romain Puértolas pour dérouter ses lecteurs. Dans une langue élégante teintée d’humour, il construit une intrigue originale qui se joue des apparences. Le roman tire sa force de son habile mélange des genres : enquête criminelle classique, histoire d’amour et chronique sociale de la France de l’entre-deux-guerres.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 320 pages.
3. Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès (2024)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
En 2011, Xavier Dupont de Ligonnès assassine sa femme, ses quatre enfants et leurs deux chiens avant de disparaître sans laisser de traces. Treize ans plus tard, Romain Puértolas, ancien capitaine de police devenu écrivain, se retrouve devant la cour d’assises de Toulouse. Le motif ? Il aurait tué son voisin de 94 coups de couteau à beurre, persuadé qu’il s’agissait de l’homme le plus recherché de France.
Le récit alterne entre trois temporalités : une fiction burlesque où l’auteur se met lui-même en scène au cours d’un procès, son enquête personnelle sur l’affaire criminelle qui l’obsède depuis des années, et la reconstitution imaginaire de la cavale de Dupont de Ligonnès. De pistes négligées en hypothèses farfelues, Puértolas déroule les possibilités qui auraient permis au fugitif d’échapper aux recherches pendant plus d’une décennie.
« Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès » dynamite les codes du polar en osant mêler l’humour le plus déjanté à l’une des affaires criminelles les plus sordides de l’histoire récente. Le récit se conclut par un retournement magistral qui oblige à reconsidérer l’ensemble de l’histoire sous un nouvel angle. En questionnant avec malice les zones d’ombre de l’enquête officielle, Puértolas livre un roman inclassable qui fait mouche.
Aux éditions ALBIN MICHEL ; 288 pages.
4. Les Ravissantes (2022)
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Mars 1976. La petite ville de Saint-Sauveur en Arizona bascule dans l’angoisse. En quelques jours, trois adolescents s’évaporent mystérieusement, sans mobile apparent ni demande de rançon. Le shérif Liam Golden multiplie les pistes, mais l’enquête piétine et la population s’impatiente.
Les soupçons se tournent rapidement vers une communauté de marginaux récemment installée dans la région. Leur leader, Emilio Ortega, affirme être la réincarnation de Jésus-Christ et prédit un déluge imminent. Les mères des disparus, déterminées à retrouver leurs enfants, prennent les choses en main et déclenchent une véritable chasse aux sorcières. L’apparition d’inexplicables lumières dans le ciel nocturne ne fait qu’amplifier la psychose collective.
Dans ce roman à mi-chemin entre le polar et le thriller psychologique, Romain Puértolas s’éloigne de son registre habituel teinté d’humour pour livrer une intrigue plus sombre. Il recrée avec justesse l’atmosphère de l’Amérique des années 70, entre paranoïa collective et montée des mouvements sectaires.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 480 pages.
5. La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel (2015)
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Une factrice parisienne de 35 ans, Providence Dupois, s’apprête à aller chercher sa fille adoptive au Maroc quand un volcan islandais entre en éruption. Tous les vols sont annulés, mais l’urgence est absolue : Zahera, sept ans, lutte contre la mucoviscidose dans un hôpital de Marrakech. Providence refuse de rester clouée au sol. Elle va donc apprendre à voler par elle-même, quitte à défier les lois de la gravité.
Le récit de cette quête improbable nous parvient par la voix de Léo Machin, contrôleur aérien à Roissy, qui raconte à son coiffeur comment Providence s’y est prise. Elle a d’abord croisé la route d’un étrange marabout sénégalais grimé en Chinois, puis d’une communauté de moines tibétains pratiquant la pétanque avec des tomates. Entre deux séances d’apprentissage de vol et des rencontres surréalistes avec des célébrités dans les nuages, les péripéties se succèdent jusqu’à un coup de théâtre surprise.
Ce deuxième roman de Romain Puértolas reprend la recette qui a fait le succès du « Fakir » : un mélange d’absurde et de gravité, d’humour décalé et d’émotion pure. Sous ses allures de conte moderne loufoque, le texte dissimule une réflexion sur l’amour maternel et le pouvoir de l’imagination face à la maladie.
Aux éditions LE DILETTANTE ; 256 pages.
6. Re-vive l’Empereur ! (2015)
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En 2015, un chalutier norvégien remonte dans ses filets une prise extraordinaire : le corps parfaitement conservé de Napoléon Bonaparte, prisonnier des eaux glacées de la mer du Nord. Une fois décongelé, l’empereur reprend vie et découvre avec stupéfaction la France moderne. Le Coca-Cola light apaise ses aigreurs d’estomac, les smartphones l’intriguent, l’omniprésence des anglicismes dans la langue française le consterne. Il troque rapidement son uniforme contre un jean slim et un t-shirt Shakira, et s’installe dans un Formule 1 pour observer ce nouveau monde.
Mais le retour de Napoléon coïncide avec les attentats contre Charlie Hebdo (rebaptisé « L’Hebdo des Charlots » dans le roman). Face à la menace djihadiste, l’empereur décide de reprendre du service. Il constitue une « Nouvelle Petite Grande Armée » pour le moins hétéroclite : des danseuses du Moulin Rouge, un balayeur municipal, un imam et même une descendante alcoolique. Avec cette troupe improbable, Napoléon part affronter le terrible chef de Daesh, celui qui se fait appeler « l’Ours de Mossoul ».
Avec « Re-vive l’Empereur ! », Romain Puértolas signe une comédie délirante qui joue avec maestria sur le décalage historique. Il parsème son récit d’anecdotes historiques sur Napoléon et aborde la question du terrorisme avec un humour décapant. Écrit après les attentats de janvier 2015, ce roman loufoque défend la tolérance et propose une solution pacifique, bien que totalement fantasque, au fanatisme religieux.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.
7. Tout un été sans Facebook (2017)
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Agatha Crispies, lieutenant de police afro-américaine, grande amatrice de donuts au chocolat, a été mutée par mesure disciplinaire à New York – une bourgade de 150 habitants perdue dans le Colorado. Dans ce village raciste où il ne se passe jamais rien, où internet ne passe pas et où pullulent les ronds-points, elle tue l’ennui en animant un club de lecture au commissariat. Son quotidien se résume à des infractions mineures, jusqu’au jour où un premier cadavre est découvert, transformé en steak haché par 150 coups d’aiguilles à tricoter.
D’autres meurtres tout aussi étranges suivent. Pour Agatha, c’est l’occasion rêvée de prouver sa valeur et d’obtenir sa mutation vers la vraie New York. Secondée par le shérif McDonald, elle mène l’enquête avec des méthodes peu orthodoxes, multiplie les déductions farfelues inspirées de ses lectures tout en semant des miettes de donuts sur les scènes de crime.
« Tout un été sans Facebook » déploie l’humour caractéristique de Romain Puértolas dans ce qu’il nomme lui-même un « poilar ». Derrière une série de crimes loufoques et une enquêtrice hors-normes qui sème des miettes de donuts sur les scènes de crime, l’auteur glisse une réflexion sur le racisme ordinaire en Amérique et questionne notre addiction aux réseaux sociaux.
Le roman brille par sa profusion de références littéraires – d’Agatha Christie à James Joyce – et son goût pour les situations absurdes. Puértolas y conjugue astucieusement comédie et polar, tout en livrant une déclaration d’amour à la lecture sous toutes ses formes. La fin, particulièrement réussie, réserve une surprise savoureuse à ceux qui ont la manie de lire la dernière page en premier.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 448 pages.
8. L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (2013)
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Dans un petit village du Rajasthan, Ajatashatru Lavash Patel joue les fakirs et abuse de la crédulité des habitants. Il les persuade de financer son aller-retour à Paris pour acheter chez Ikea un nouveau lit à clous high-tech. Le voilà qui débarque en France avec pour seule fortune un faux billet de 100 euros imprimé d’un seul côté. Après avoir berné un chauffeur de taxi, il se faufile dans le magasin suédois pour y passer la nuit.
La situation dérape quand il se retrouve prisonnier d’une armoire en kit expédiée vers l’Angleterre. S’ensuit une série de péripéties rocambolesques à travers l’Europe. De Londres à Barcelone en passant par Rome et la Libye, notre héros se cache tour à tour dans des malles, des soutes d’avion et même une montgolfière. Il croise la route de clandestins, d’une actrice célèbre et d’un chauffeur de taxi à bout de nerfs. Ces rencontres improbables vont peu à peu métamorphoser ce petit escroc sans relief.
Premier roman de Romain Puértolas paru en 2013, ce livre a connu un succès fulgurant grâce à son titre accrocheur et son humour décalé. L’auteur y mêle comédie farfelue et sujets graves comme l’immigration clandestine. Le texte fourmille de jeux de mots et de situations absurdes, parfois à la limite du burlesque. Cette fable moderne sur la rédemption d’un escroc a été adaptée au cinéma en 2018 avec Bérénice Bejo et Dhanush dans les rôles principaux.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 312 pages.
