Né en 1914 à Saint Louis, Missouri, William Burroughs est le petit-fils de l’inventeur de la machine à calculer du même nom. Après avoir été «l’homme de tous les métiers», il commença d’écrire à l’âge de trente-cinq ans. Héroïnomane, homosexuel, amateur d’armes à feu, il fut l’écrivain le plus original de la «Beat Generation». Il est mort en 1997 à Lawrence, Kansas.
1. Le festin nu
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Auteur emblématique de la Beat Generation, William Burroughs a marqué de son empreinte sulfureuse la littérature américaine des années soixante. Le manuscrit du Festin nu est un tel fatras de notes éparpillées qu’aucun éditeur n’accepte de le publier, d’autant que le contenu est d’une obscénité rare et qu’il heurte à peu près tous les principes de bienséance.
Ce n’est qu’avec l’aide de Jack Kerouac et d’Allen Ginsberg que Burroughs parviendra à en tirer une matière présentable… c’est-à-dire correctement tapée à la machine, car pour ce qui est de la clarté du propos, comme le répétait Burroughs pour expliquer sa démarche, « les mots savent où ils doivent être mieux que vous. Ils n’aiment pas être gardés en cage ».
L’ouvrage relève donc à bien des égards du surréalisme, tout en relatant les errances et autres visions d’un esprit sous l’emprise de maintes substances hallucinogènes. Tenter d’en faire la synthèse serait une entreprise vouée à l’échec. On entre dans Le Festin nu comme on pénètre en un laboratoire, sans a priori quant à la finalité de l’expérience qui s’y déroule. Burroughs s’y adonne à un dérèglement systématique des sens, débouchant sur une nouvelle sémantique.
2. Junky
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« On devient drogué parce qu’on n’a pas de fortes motivations dans une autre direction. La came l’emporte par défaut. J’ai essayé par curiosité. Je me piquais comme ça, quand je touchais. Je me suis retrouvé accroché. La plupart des drogués à qui j’ai parlé m’ont fait part d’une expérience semblable. Ils ne s’étaient pas mis à employer des drogues pour une raison dont ils pussent se souvenir. Ils se piquaient comme ça, jusqu’à ce qu’ils accrochent. On ne décide pas d’être drogué. Un matin, on se réveille malade et on est drogué. »
Premier ouvrage de Burroughs, Junky décrit la réalité crue d’un héroïnomane en errance, doué du regard terriblement lucide de l’écrivain. De New York à Mexico, William Lee, double romanesque de l’auteur, fait l’expérience de la came, de la privation, de la prison et de la fuite ; il apprend « l’équation de la came », qui n’est ni une jouissance ni un plaisir, mais un mode de vie. Un livre qui fit scandale lors de sa première publication, et qui laisse présager l’œuvre à venir.
3. Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines
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Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la Marchande, gravite toute une constellation d’amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville, font le va-et-vient entre les appartements des uns et des autres et se retrouvent lors d’improbables soirées. Parmi eux, Philip, un gamin de dix-sept ans à la beauté insolente, et Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, qui est éperdument amoureux de lui.
Partout où va Phil, Al, jamais découragé par l’indifférence et les refus du garçon, le suit comme son ombre. Pour lui échapper et par goût de l’aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s’embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d’ici là. Mais le départ tant attendu est plusieurs fois reporté…
Le premier roman de William Burroughs et de Jack Kerouac raconte une histoire vraie. En 1944, écrivains alors inconnus, ils furent tous deux arrêté à la suite d’un meurtre : un de leurs amis en avait poignardé un autre puis était venu leur demander conseil, et aucun d’eux n’avait prévenu la police.
Dans ces personnages encore indéterminés, animés du vague désir d’écrire ou de s’embarquer, dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on reconnaît la matrice des œuvres de deux grands auteurs de la Beat Generation.
4. La machine molle – Le Tiquet qui explosa – Nova express
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» De même que. Jérôme Bosch représentait les détails les plus effroyables et les plus diaboliques avec une infinie délicatesse et un humour à la Puck qui nous évoquent les châteaux de l’horreur dont l’Enfer est peuplé, de même Burroughs nous laisse avec la vision intime, détaillée de ce que pourrait être l’Enfer, un Enfer qui peut-être nous attend, produit final et apogée de la révolution. Au bout de la médecine est la drogue, au bout de la vie est la mort, au bout de l’homme est peut-être l’Enfer qui nous vient des vanités de l’esprit.
La galerie de monstres, génies à demi fous, infirmes, charlatans, criminels, pervers et bêtes en putréfaction de l’œuvre de William S. Burroughs déploie, comme nulle part ailleurs, la panoplie moderne des vanités de l’esprit humain, des excès malfaisants qui apparaissent quand l’idée de puissance personnelle ou intellectuelle est placée au-dessus des compassions de la chair. »
5. Les garçons sauvages
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» Avec Les Garçons sauvages, nous sommes en 1988 […], et les adolescents guérilleros, rompus à toutes les armes du sexe et de la drogue, vont dévaster la terre.
Des meutes de garçons-insectes, garçons-planeurs, garçons-patins à roulettes, garçons-frondes, garçons-lézards vont saccager le monde. Ne sont-ils pas la seule riposte à ces États policiers qui maintiennent « une façade démocratique derrière laquelle à haute voix les gouvernants disent que les drogués et les invertis ou ceux qui s’opposent à la machine de contrôle sont les criminels » ? Et aussi l’auto-châtiment de ces États ? On ne résume pas un livre comme celui-ci.
On le lit, on y va voir, et on en revient pantelant. «