Antonio Lobo Antunes est né en 1942 à Lisbonne, dans le quartier de Benfica. D’une famille de médecins, il s’oriente d’abord vers la psychiatrie, et sa formation médicale lui vaudra de faire deux ans de service militaire en Angola, de 1971 à 1973. Figure majeure de la littérature portugaise, il a publié de très nombreux romans et reçu le prix Camões pour l’ensemble de son œuvre.
1. Le cul de Judas
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A Lisbonne, une nuit, dans un bar un homme parle à une femme. Ils boivent et l’homme raconte un cauchemar horrible et destructeur : son séjour comme médecin en Angola, au fond de ce » cul de Judas « , trou pourri, cerné par une guerre sale et oubliée du monde. Un humour terrible sous-tend cet immense monologue qui parle aussi d’un autre front : les relations de cet homme avec les femmes.
2. La splendeur du Portugal
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A travers les monologues alternés d’une mère et de ses trois enfants, derniers rejetons déchus d’une riche lignée de colons portugais en Angola, ce roman dresse le sombre bilan d’un processus historique d’avilissement d’une catégorie d’êtres humains.
Au fil d’évocations tragiques et de scènes bouffonnes, entrelaçant l’atmosphère d’un pays déchiré par la guerre et celle des temps de la prospérité coloniale, ces personnages dévoilent les arcanes de leurs vies antérieures, là où le vent de leur identité se désagrège.
Minés par la folie à force de vivre à contre-destin, ils resteront écartelés entre leur attachement ombilical à l’Afrique de leur enfance et la honte d’admettre que cette Afrique de rêve recouvrait un effroyable cauchemar.
3. Dormir accompagné
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«En contrepoint de ses œuvres de fiction, António Lobo Antunes, dans Livre de chroniques, ne cesse de laisser penser ses sens. Il bouscule une fois encore nos idées reçues sur l’écriture, fouille les labyrinthes de la mémoire, architecture ses obsessions : la guerre – celle des sexes, celle des Etats, celle des groupes sociaux, toutes celles qui donnent envie de « regarder, avec une émotion croissante, une gravure poussiéreuse dans le grenier qui montre une jubilante multitude de pauvres autour de la guillotine où l’on coupe la tête de rois » -, la cruauté, la désespérance. « Peut-être qu’il fait toujours nuit quand on a grandi ? »
Le Livre de chroniques refermé, comme chaque page écrite par António Lobo Antunes depuis Le Cul de Judas, incite le lecteur à pénétrer dans cette nuit afin de mieux entendre la sienne.», Le Passe-Muraille Des scènes de l’enfance de A. Lobo Antunes ressuscitées dans leurs moments de grâce ou de terreur. Des fables sur des couples abîmés, fracturés, en mal d’amour, des évocations poignantes de tête-à-tête avec des patients qu’il soignait dans un hôpital psychiatrique. Des monologues de veuve, d’assassin, de colonel à la retraite, de collectionneur de papillons, de boxeur, de bègue…
4. Mémoire d’éléphant
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A Lisbonne, au fil d’une journée de naufrage et de révolte morale, un jeune psychiatre exorcise ses démons: la blessure d’un amour trop intense pour ne pas être sans espoir, la hantise de ses souvenirs de guerre en Angola, sa conscience exacerbée de mener une existence vide et de servir une institution dont il condamne le rationalisme forcené.
A travers cette confession d’un homme en quête de lui-même, – et pour écriture, retrouvant sa vertu rédemptrice, devient moyen passionné de s’intéresser aux autres, de multiplier sa vie – souffle déjà l’inspiration des grandes sagas à venir d’Antonio Lobo Antunes, tant par le regard à la fois tendre et irrévérencieux jeté sur les personnages, que par la fantaisie d’un style qui donne au récit l’attrait d’un conte de fées maléfique.
5. Le manuel des inquisiteurs
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En quinze ans, Antonio Lobo Antunes est devenu l’un des emblèmes du Portugal de l’après-salazarisme. A cinquante-trois ans, il fait partie de la génération qui, avec Lidia Jorge, José Cardoso Pires et José Saramago, a renouvelé depuis vingt ans les lettres portugaises, jusque-là hantées par le fantôme de Fernando Pessoa et dominées par la figure rebelle mais en définitive traditionaliste de Miguel Torga.
C’est peut-être lui qui symbolise le mieux le va-et-vient entre le passé et le présent, entre le Portugal de la dictature et celui de la démocratie, avec au milieu cette fracture béante qu’a constitué la guerre coloniale en Afrique, en Angola en particulier. Antonio Lobo Antunes y a servi vingt-sept mois, entre 1971 et 1973, comme jeune médecin militaire. Sa principale occupation : l’amputation des blessés, le plus souvent à la scie de charpentier. De cette sale guerre, il aurait pu revenir infirme ou putschiste : il en revint héros et écrivain.
Dans le Manuel des Inquisiteurs, le fou qui hurle ses souvenirs dans une clinique pour vieillards, un vase de nuit glissé entre ses jambes de squelette, ce fou fut un homme puissant et redouté. Un ministre. Ou tout comme. Un de ceux qui gouvernent, en secret. Un de ceux qui tuent, sans payer, pour le crime. (…)
Il écrivait des discours, inaugurait des orphelinats, faisait sauter des têtes, saluait des princes anglais en visite officielle, s’achetait pour quelques mensualités une jeune fille pétrifiée de peur qu’il déguisait en épouse de notable, renversait sur la table de l’office les servantes muettes sans même prendre la peine d’ôter son chapeau de la tête, et buvait le thé en compagnie de Salazar et d’un amiral à la poitrine blindée de médailles, tout en distribuant ses conseils sur le gouvernement du monde.
Mais son pouvoir fut bref. Car rien ne dure dans l’univers d’Antonio Lobo Antunes, ni l’amour, ni la beauté, ni le pouvoir. Tous les puissants devraient s’en souvenir.