Cet article vous présente une sélection de 5 des meilleurs livres « absurde ».
1. Éternels instants (Edgar Kosma)
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Roman sur l’inacceptable condition humaine, Éternels Instants retrace le parcours de trois générations de Eugen : la rencontre des grands-parents de Cédric, pendant la Seconde Guerre mondiale ; le destin tragique de Bernard Eugen, père de Cédric ; et la quête insatiable de sens dans laquelle se lance ce dernier.
Tiraillés entre le hasard le plus absurde et la prédestination la plus mathématique, les personnages d’Éternels Instants défilent, inoubliables, dans une cascade aux détours imprévisibles et drôles.
Entre la virtuosité stylistique d’écrivains contemporains comme Jean Échenoz, Jean-Philippe Toussaint ou Georges Perec et la cocasserie des récits de vie sans queue ni tête de Diderot ou de Sterne, ce premier roman d’Edgar Kosma est purement jouissif.
À propos de l’auteur
Edgar Kosma est un écrivain belge francophone, né le 15 janvier 1979 à Namur, sous le nom de Benoit Dupont. En 2018, il change officiellement son prénom en Edgar, pour devenir Edgar Dupont à la ville, un nom plus proche de son pseudonyme.
2. L’automne à Pékin (Boris Vian)
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À dire vrai il n’est pas question de Pékin, et d’automne guère plus – mais seulement d’un homme qui, ayant raté son autobus, se retrouve à construire des voies de chemin de fer en plein désert. Ils seront d’ailleurs plusieurs, bientôt, à s’en mêler : archéologue, médecin, abbé…, chacun venu là pour des raisons qui restent à élucider mais avec une vision des choses bien précise, des rêves et des désirs bien singuliers.
Flirtant avec l’absurde de façon aussi drôle que poignante, cette histoire de Boris Vian paru une première fois en 1947 puis une deuxième en 1956 n’a pourtant jamais connu le succès du vivant de l’auteur. Mais la postérité lui a rendu justice de manière éclatante, ce que vient encore confirmer son adaptation en bande dessinée.
À propos de l’auteur
Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d’Avray et mort le 23 juin 1959 à Paris, est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz et directeur artistique français.
3. Une malle pleine de gens (Antonio Tabucchi)
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Antonio Tabucchi est aujourd’hui l’une des figures les plus importantes et incontestées de la littérature italienne. Depuis Piazza d’Italia, en 1975, jusqu’à Il se fait tard, de plus en plus tard, l’écrivain professeur de littérature comparée à l’université de Sienne s’est imposé avec une œuvre située au carrefour de plusieurs cultures : Lisbonne, Macao, Les Açores, tout comme naturellement l’Italie, forment les pôles de sa géographie personnelle.
Au cœur de ce laboratoire intime, le Portugal, et plus précisément Fernando Pessoa qui occupe une place à part, privilégiée et dont le toscan de naissance a traduit l’essentiel de l’œuvre. Traduit et étudié, commenté. Cette Malle pleine de gens rassemble justement plusieurs textes, plusieurs essais brefs sur Fernando Pessoa.
Tabucchi lui-même touché par les domaines de l’absurde, les contradictions de notre existence, ne pouvait qu’être séduit par l’écrivain portugais. Il rappelle donc ici l’univers de Pessoa, ses jeux littéraires, ses vraies fausses fictions, ses imposteurs créés par lui-même, sa poésie subtile, dolente et tragique de l’homme moderne, ses abus du paradoxe, son ironie, ses objets de raillerie, mais aussi un Pessoa esthéticien, philosophe, politique, critique littéraire…
Autant d’éléments constituant une personnalité insaisissable. Et surtout, des éléments qui donnent des pistes, sans jamais fournir une image définitive du poète portugais. C’est là toute l’intelligence de Tabucchi ; il ne rentre pas de front dans son « modèle », il tourne autour pour mieux l’approcher.
À propos de l’auteur
Antonio Tabucchi, né le 24 septembre 1943 à Vecchiano, mort le 25 mars 2012 à Lisbonne, est un écrivain italien, traducteur et passeur de l’œuvre de Fernando Pessoa en italien. Il a été professeur de langue et littérature portugaise à l’université de Sienne.
4. L’étranger (Albert Camus)
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Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin.
Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l’universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n’être sur la terre qu’en sursis, d’une mort qui, quoi qu’il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu’indifférent à tout après ça ?
Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’œuvre de Camus.
De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 ne cessera de s’interroger sur le sens de l’existence. Sa violente disparition en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération.
À propos de l’auteur
Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi, près de Bône, en Algérie, et mort accidentellement le 4 janvier 1960 à Villeblevin, dans l’Yonne en France, est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, journaliste, essayiste et nouvelliste français.
5. Le procès (Franz Kafka)
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Le jour de son arrestation, K. ouvre la porte de sa chambre pour s’informer de son petit-déjeuner et amorce ainsi une dynamique du questionnement qui s’appuie, tout au long du roman, sur cette métaphore de la porte.
Accusé d’une faute qu’il ignore par des juges qu’il ne voit jamais et conformément à des lois que personne ne peut lui enseigner, il va pousser un nombre ahurissant de portes pour tenter de démêler la situation.
À mesure que le procès prend de l’ampleur dans sa vie, chaque porte ouverte constitue une fermeture plus aliénante sur le monde de la procédure judiciaire, véritable source d’enfermement et de claustrophobie. L’instruction suit son cours sur environ un an durant lequel l’absence d’événements est vue uniquement à travers les yeux de K.
Sa lucidité, dérisoire et inutile jusqu’à la fin, contrairement à celle du héros de La Métamorphose, n’apporte aucun soulagement. Le Procès, pièce charnière dans l’œuvre de ce génie de l’absurde, renonce au ressort du surnaturel pour évoquer l’angoisse de l’obsession.
À propos de l’auteur
Franz Kafka est un écrivain pragois de langue allemande et de religion juive, né le 3 juillet 1883 à Prague et mort le 3 juin 1924 à Kierling. Il est considéré comme l’un des écrivains majeurs du XXᵉ siècle.