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8 livres de référence sur le nationalisme corse, des événements d'Aléria aux années de plomb

8 livres de référence sur le nationalisme corse, des événements d’Aléria aux années de plomb

Le nationalisme corse est un mouvement politique qui prône l’autonomie ou l’indépendance de la Corse. Les « natios » entendent préserver et revitaliser la langue corse, ainsi que les us et coutumes insulaires.

Ils militent également en faveur d’une plus grande autonomie politique et économique de l’île, voire d’une indépendance totale à l’égard de la France. Le mouvement a connu des périodes d’intensité variable au cours de l’histoire moderne, avec de vifs épisodes de tension, mais aussi des tentatives de dialogue et de négociation.

Des événements d’Aléria aux « années de plomb », tour d’horizon des ouvrages de référence sur le sujet.

Voir aussi : livres sur le milieu corse


1. Une histoire du nationalisme corse (Hélène Constanty, Benjamin Adès)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Lors des élections territoriales en 2015, l’assemblée corse assiste pour la première fois à la victoire d’une liste nationaliste qui réunit plusieurs groupes autonomistes. Un coup de tonnerre qui ne relève en rien du hasard et qui réveille un sentiment profond d’identité corse qui s’est construit, souvent dans la violence, depuis bien longtemps.

La journaliste Hélène Constanty revient sur ces événements et raconte, sous forme d’un véritable documentaire, les principales étapes qui ont abouti à cette situation – dont l’assassinat du préfet Érignac en 1998 – sur fond de règlements de comptes et de dérives parfois mafieuses d’un mouvement incontrôlable et lui-même divisé, le FLNC.

Dessinateur, coloriste et metteur en scène de ce livre, Benjamin Adès signe, pour son premier album, pas moins de 208 pages sur lesquelles on découvre les nombreux protagonistes de cette histoire. Un véritable tour de force !

Éditions DARGAUD ; 216 pages.

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2. Journal de bord d’un nationaliste corse (Pierre Poggioli)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Ce livre est important, au moins pour deux raisons. Pour la première fois, un acteur essentiel du nationalisme corse, en nous introduisant à un conflit chaque jour plus tragique, nous permet de comprendre cette situation et ses dérives. Par ailleurs – et surtout – la volonté de l’auteur de tout raconter de cette lutte est une tentative, peut-être désespérée, de créer « un effet de souffle » pour que cessent les luttes fratricides et les enfermements actuels. C’est évidemment d’abord cela qui nous a incités à l’éditer.

L’auteur lui-même écrit : « Le mouvement corse ne représente plus une alternative pour le peuple corse. S’il veut la symboliser à nouveau, il lui faudra trouver la force et le courage politique de procéder à une introspection sans concession. » Ce journal d’un homme chaque jour en danger de mort veut être le déclic d’un apaisement.

Gabriel Xavier Culioli, dans sa préface, souligne quant à lui que si « ce journal accable d’abord celui qui s’y plonge car, transcendant la volonté de l’auteur, il dresse un bilan du nationalisme corse qui donne froid dans le dos, » c’est aussi un livre nécessaire car « si la barbarie mafieuse triomphe là, elle se déchaînera en France en contaminant d’abord la côte méditerranéenne. Puis elle montera vers le nord… »

Ce livre est de ceux dont la lecture crée un choc, un ébranlement violemment salutaire – sans doute avant qu’il ne soit trop tard.

Pierre Poggioli, responsable nationaliste de la première heure, ancien responsable FLNC, ancien élu à l’Assemblée de Corse (1984-1998) est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la situation politique contemporaine de l’île. Il est docteur en science politique comparée.

Éditions DE L’AUBE ; 315 pages.


3. Corse et FLNC : une page d’histoire – Tome 1 : Génération 70 (Pierre Poggioli)

Disponible sur Amazon

Depuis la révolte d’Aléria en 1975, la Corse a occupé la Une des médias, évoluant dans le fracas des bombes et les drames à répétition. L’auteur raconte, dans ce Tome 1, une page de l’histoire contemporaine de la Corse depuis ces années 70, une période rythmée par la clandestinité politique armée.

Abordant les débats qui ont pesé sur le mouvement corse depuis les années 70, il revient sur un certain nombre de concepts et thèmes récurrents au sein de la mouvance nationaliste, sans occulter ses zones d’ombre, et sur les questions induites, à la base des multiples scissions, dissidences ou recompositions survenues.

Du « Fronte Paesanu Corsu di Liberazione », (FPCL), apparu en 1973, au FLNC créé le 5 mai 1976, en passant par « Ghjustizia Paolina », cette clandestinité s’est enracinée depuis les années 70 dans la vie politique de l’île.

Marginale à ses débuts, puis tentaculaire et omniprésente, elle s’est imposée comme la partenaire-clef dans les diverses « négociations » menées depuis par les gouvernements successifs dans l’île. Mythifiée ou vilipendée, elle est devenue au fil des années un élément majeur du paysage politique insulaire.

Entre témoignage et essai politique, l’auteur retrace dans ce Tome 1, l’itinéraire de cette clandestinité depuis les années 70, du temps où le nationalisme corse, balbutiant puis en phase ascendante, était lié au FLNC alors uni, jusqu’au début des années 90, où le mouvement nationaliste allait se perdre dans des divisions suicidaires, désespérant nombre de militants…

Derrière les faux-semblants et les clichés d’un néo-folklore, l’auteur entrouvre la porte de certaines coulisses où s’est écrite l’Histoire contemporaine corse, une histoire étroitement liée à cette clandestinité qui a profondément marqué les quatre dernières décennies de l’île.

Autoédition ; 433 pages.


4. Corse et FLNC : une page d’histoire – Tome 2 : Clap de fin ? (Pierre Poggioli)

Disponible sur Amazon

Avec les évènements des dernières décennies, le mouvement nationaliste dans son ensemble a montré qu’il entendait défendre les Corses et imposer la reconnaissance de leurs droits imprescriptibles et inaliénables sur leur terre, l’île de Corse. Au fil des années, sa lutte s’est imposée, devenant une réalité incontournable…

Dans ce combat, au-delà des fautes, des erreurs, des dérives et des impasses, dont la terrible guerre inter-nationaliste des années 90 où elle se fourvoiera, la clandestinité corse a joué un rôle majeur.

Le Tome 1 a été consacré aux rappels de l’itinéraire de cette clandestinité balbutiante, puis en phase ascendante, initié depuis les années 60-70, jusqu’au début des années 90. Dans ce Tome 2, l’auteur poursuit l’histoire de cette clandestinité corse, après ces années 90 mortifères, revenant sur ces tragiques évènements, et ceux qui en ont découlés depuis : l’assassinat du préfet Érignac, la Réconciliation du Fiumorbu, le Processus de Matignon, le Référendum de 2003, pour en arriver à la décision du FLNC de « Démilitarisation » du 24 juin 2014.

Durant ces quatre décennies de bruit et de fureur, la Corse, aura connu trois Statuts. Le 15 décembre 2015, les Nationalistes, devenus majoritaires dans l’union, ont été portés aux responsabilités lors des élections Territoriales. En juin 2017, ils ont obtenu trois Députés aux élections Législatives. En décembre 2017, ils ont acquis la majorité absolue aux élections Territoriales à l’Assemblée de Corse. Depuis le 1er janvier 2018, (Loi NOTRe), la Collectivité Territoriale de Corse, (CTC), est devenue Collectivité unique, (CdC), avec la fusion des anciens Conseils départementaux et de la Collectivité territoriale de Corse, mise en place en 1991, avec le Statut Joxe.

Pourtant l’Etat et le Gouvernement actuel poursuivent une politique de déni des dernières évolutions et des nouvelles réalités politiques de l’île – fin des anciens clans historiques, arrêt de la lutte armée par le FLNC, accession des Nationalistes aux responsabilités –, refusant la prise en compte de la Question corse et toute réelle négociation sur un règlement politique du Problème corse.

Autoédition ; 541 pages.


5. Front de Libération Nationale de la Corse – De l’ombre à la lumière (Jean-Pierre Santini)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

On ne sait pas assez, sur le continent, la place que joue la politique dans la vie des Corses. Elle est pour eux la clef de voûte de leurs rapports avec leur famille, ainsi que le ciment de leurs relations avec la communauté. Elle alimente leurs discussions interminables avec des interlocuteurs dont les opinions sont souvent interchangeables selon leurs relations avec leurs relations avec le gouvernement en place, quel qu’il soit.

Mais la politique en Corse est aussi le domaine réservé d’un petit nombre de fortes individualités qui, depuis vingt-cinq années, édifient chacune une stratégie quant aux relations qu’elles voudraient établir avec Paris. Les unes ont pour objet le maintien du statu quo. D’autres suggèrent plusieurs formes d’autonomie, de souveraineté ou même d’indépendance. Certains sont des chefs de commandos qui affirment leur conviction par la violence. D’autres, au contraire, croient en la vertu des échanges pacifiques des idées et des programmes.

L’ouvrage de Jean-Pierre Santini les analyse toutes d’autant plus méthodiquement que l’auteur est un militant profondément attaché depuis l’âge de vingt ans à ses convictions. Engagé au Front régionaliste corse en 1970, il fonde ensuite en 1974 le Partitu Corsu per u socialismu avec lequel il participera à la création du Front de Libération nationale de la Corse. Très vite, le mouvement connaît une succession de conflits internes qui le conduiront à se diviser en deux puis trois « canaux » dont J.P. Santini conte les mésaventures durant ces vingt dernières années.

En restant en dehors de la mêlée, il est devenu un observateur attentif de la politique en Corse. De ce fait, son livre est une contribution majeure à la connaissance actuelle des forces politiques corses en action, non seulement dans leurs objectifs annoncés mais aussi dans leurs conflits internes. Il met ainsi en lumière l’importance que prennent les essais d’unification en cours des mouvements nationalistes dans l’avenir immédiat de la Corse.

Éditions L’HARMATTAN ; 288 pages.


6. Quasi quarant’anni da luntanu – La violence revient (Paul Cardellì)

Disponible sur Amazon

En cet été 2022, où le gouvernement français entame un dialogue avec les élus autonomistes de l’Assemblée de Corse, le devenir politique de l’île traverse une période de tous les dangers.

La situation sur place ressemble trait pour trait à celle du milieu des années 80. Trente années de plomb, dans tous les sens du terme, y avaient alors succédé. À l’époque, cette conjoncture découlait de vingt années de lente évolution de la revendication d’abord régionaliste, puis autonomiste et indépendantiste pour finir.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux peuvent en un rien de temps faire basculer l’île dans une violence incontrôlable, comme l’ont montré les événements survenus après le meurtre en prison du militant nationaliste Yvan Colonna en mars 2022.

Cette analyse constitue une lecture incontournable pour qui veut comprendre les enjeux des mois et années à venir en se fondant sur l’expérience passée.

Autoédition ; 132 pages.


7. Natio – Du FLNC au grand banditisme (Michel Ucciani)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Pour la première fois, un ancien « Natio », membre d’un des commandos les plus actifs du FLNC de la fin des années 1970 à la fin des années 1990 revient sur son histoire.

Jeune militant engagé dans la lutte nationaliste après les évènements d’Aléria en 1976 et la naissance du FLNC, Michel Ucciani va peu à peu glisser vers la délinquance. Les attentats et l’action clandestine lui donnent le goût de l’action, le recours à l’impôt révolutionnaire et autres rackets en font un gangster et un braqueur de haut vol.

Cette évolution de la lutte politique et des idéaux de la jeunesse au grand banditisme, pour la première fois racontée de l’intérieur, nous fait comprendre les dérives du nationalisme corse.

Éditions LA MANUFACTURE DE LIVRES ; 408 pages.


8. Ma robe pour armure (Pascal-Pierre Garbarini)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Avocat. Militant. Corse.

Ces trois mots résument l’entrée de Pascal-Pierre Garbarini dans le monde judiciaire. Avocat du FLNC au cœur des années de plomb, il en a côtoyé les grandes figures, a pris la défense de ses soldats et a participé aux négociations secrètes avec les pouvoirs successifs. Élevé à la dure par un grand-père policier, il a notamment défendu Yvan Colonna, condamné pour l’assassinat du préfet Érignac au terme de trois procès retentissants.

Confronté aux pires barbouzeries, il a vu mourir des hommes dont il était très proche et a failli payer son engagement au prix fort. Sans rien renier de son passé, Me Garbarini a tourné une page. Il n’est plus un avocat militant, mais reste un pénaliste passionné. Affaires financières complexes, criminalité organisée, femmes meurtrières : son expérience protéiforme en fait l’un des ténors les plus singuliers du moment. Avec humanité, lucidité et humour, il nous livre aujourd’hui le formidable récit de son parcours.

Éditions HARPERCOLLINS ; 272 pages.

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