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Que lire après « Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens ? – Notre sélection

Que lire après « Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens ? – Notre sélection

Vous avez refermé « Là où chantent les écrevisses » le cœur serré, encore habité(e) par l’atmosphère des marais et par la voix singulière de Kya ? Si vous cherchez à retrouver cette même alchimie entre nature, émotion et destin hors du commun, voici quelques idées de lecture susceptibles de résonner en vous.


1. Normal People (Sally Rooney, 2018)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

« Normal People » suit Connell et Marianne, deux jeunes originaires d’une petite ville irlandaise. Lui, sportif populaire, issu d’un milieu modeste ; elle, brillante mais isolée, héritière d’une famille aisée dysfonctionnelle. Liés d’abord en secret au lycée, ils se retrouvent à l’université de Dublin, où leurs rôles s’inversent : Marianne s’épanouit, Connell perd ses repères. Entre rapprochements et éloignements, leur lien persiste, traversé par des blessures intimes, des différences sociales nettes et des difficultés à se dire les choses.

Ce roman pourrait vous séduire par la finesse avec laquelle il observe la construction de deux personnalités hors normes, façonnées par un environnement parfois hostile. Comme Kya dans le roman de Delia Owens, Marianne doit composer avec la solitude, le jugement des autres et un cadre familial qui la fragilise. Connell, lui, porte aussi le poids des attentes sociales et des silences.

La force de « Normal People » réside dans son regard lucide sur les barrières invisibles — qu’elles soient affectives ou sociales — et sur la manière dont elles influencent les relations. On y retrouve la même intensité émotionnelle que dans l’histoire de Kya : l’impression que les sentiments sont liés à la survie, que l’amour et l’amitié sont des refuges précaires, mais nécessaires. Sally Rooney capte ces nuances avec un style direct, dépouillé, qui confère au récit une proximité qui rend palpable chaque hésitation, chaque élan, chaque maladresse.

Aux éditions POINTS ; 288 pages.


2. My absolute darling (Gabriel Tallent, 2017)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

À quatorze ans, Turtle vit isolée sur la côte nord de la Californie, sous la coupe d’un père survivaliste, violent et incestueux. Elle connaît la forêt, la mer et les armes mieux que les bancs de l’école. Sa rencontre avec Jacob, un lycéen au tempérament léger, éveille en elle la possibilité d’une vie différente. Ce lien fragile devient le point de départ d’une lutte intérieure et physique pour s’extraire de l’emprise paternelle, au risque de tout perdre, y compris sa sécurité et sa liberté.

« My absolute darling » peut intéresser celles et ceux qui ont aimé « Là où chantent les écrevisses » par la force de son héroïne et la puissance du lien entre nature et survie. Comme Kya, Turtle grandit dans un décor sauvage, où chaque plante, chaque animal et chaque recoin de la côte semblent liés à son destin. Le roman puise une grande partie de sa tension dans cette relation intime avec le paysage, tout en y ajoutant une intensité dramatique plus sombre.

On retrouve aussi cette solitude originelle, l’apprentissage d’une autonomie forcée et la lente découverte que d’autres vies sont possibles. Là où Kya observe et apprend pour comprendre le monde, Turtle se bat pour s’en arracher, mais toutes deux avancent sur le même fil ténu entre vulnérabilité et force.

Aux éditions GALLMEISTER ; 480 pages.


3. Les enfants du fleuve (Lisa Wingate, 2017)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Les enfants du fleuve », Lisa Wingate s’appuie sur des faits réels pour raconter deux histoires liées par un même secret. En 1939, Rill Foss, douze ans, vit avec ses parents et ses quatre frère et sœurs sur une péniche amarrée au bord du Mississippi. Une nuit, alors que ses parents sont absents, les enfants sont enlevés et envoyés dans un orphelinat dirigé par la Société des foyers d’accueil du Tennessee, organisation au cœur d’un vaste trafic d’enfants pauvres destinés à l’adoption par des familles aisées. Des décennies plus tard, en Caroline du Sud, Avery Stafford, jeune avocate issue d’une famille influente, rencontre dans une maison de retraite une vieille dame dont les propos intrigants l’incitent à enquêter sur sa propre histoire familiale.

Ce livre devrait parler à celles et ceux qui ont apprécié « Là où chantent les écrevisses » par sa manière de faire naître un attachement profond pour un personnage en marge, lié à un territoire et à une famille qu’il cherche à protéger. Comme chez Delia Owens, l’environnement — ici le fleuve et la vie au fil de l’eau — façonne les êtres et nourrit un sentiment d’appartenance indélébile.

On y retrouve aussi un mélange de dureté et de tendresse : les blessures infligées par la perte et l’isolement, mais aussi la force des liens fraternels et la volonté de survivre. Enfin, l’alternance entre passé et présent, tout comme la lente mise au jour d’un secret, entretient le suspense et donne une résonance émotionnelle qui perdure après la lecture.

Aux éditions POCKET ; 560 pages.


4. Eleanor Oliphant va très bien (Gail Honeyman, 2017)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Eleanor Oliphant va très bien », Gail Honeyman met en scène une trentenaire solitaire, à l’existence réglée au millimètre : travail en comptabilité, repas pris seule, soirées avec une bouteille de vodka et échanges hebdomadaires avec une mère toxique. Sa vie prend un tournant inattendu lorsqu’elle développe une obsession pour un chanteur de rock et croise le chemin de Raymond, un collègue au style négligé mais au cœur bienveillant. Peu à peu, à travers ces rencontres, Eleanor se confronte à ses blessures enfouies et remet en question la carapace qui la tient à distance des autres.

Ce roman est intéressant pour sa façon de faire cohabiter humour et émotion forte autour d’un personnage marginal que l’on apprend à connaître dans ses forces comme dans ses fragilités. Comme Kya dans le roman de Delia Owens, Eleanor est marquée par une enfance difficile et un isolement social profond, mais elle évolue grâce à quelques liens humains sincères qui éclairent peu à peu sa vie. On y retrouve cette tension entre dureté et tendresse, entre le poids d’un passé douloureux et la possibilité d’une renaissance, servie par une voix narrative singulière et attachante qui rend son histoire à la fois drôle, émouvante et profondément humaine.

Aux éditions 10/18 ; 456 pages.


5. L’empreinte de toute chose (Elizabeth Gilbert, 2013)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « L’empreinte de toute chose », Elizabeth Gilbert raconte la vie d’Alma Whittaker, née en 1800 dans une famille aisée de Philadelphie. Fille d’un père botaniste au sens des affaires redoutable et d’une mère érudite, Alma grandit dans un univers de savoir et de curiosité scientifique. Peu sensible aux convenances, elle se consacre à l’étude des mousses, domaine qui la mènera à formuler des idées proches de celles de Darwin. Sa vie traverse tout un siècle, des serres de White Acre aux paysages de Tahiti, entre découvertes, rencontres et désillusions.

Ce roman peut séduire les lecteurs de « Là où chantent les écrevisses » par la force tranquille de son héroïne et la place centrale donnée à la nature. Comme Kya, Alma entretient un lien intime avec son environnement, en tire des leçons et y forge sa vision du monde. On retrouve aussi un regard attentif sur les relations humaines, parfois marquées par l’incompréhension ou la solitude, mais toujours éclairées par une volonté de comprendre.

L’écriture conjugue précision documentaire et souffle romanesque. Un récit ample où science, paysages lointains et destin féminin s’entremêlent. C’est un livre qui, comme celui de Delia Owens, laisse longtemps en tête le portrait d’une femme libre dans un cadre naturel indissociable de son identité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 816 pages.


6. Le théorème du homard (Graeme Simsion, 2013)

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Dans « Le théorème du homard », Don Tillman, brillant professeur de génétique à Melbourne, mène sa vie comme une équation parfaitement calibrée. Incapable de comprendre les codes sociaux, il lance un « Projet épouse » basé sur un questionnaire scientifique destiné à trouver la partenaire idéale. Rosie Jarman, étudiante et serveuse au tempérament imprévisible, ne correspond en rien à ses critères. Pourtant, lorsque Rosie lui demande de l’aider à retrouver son père biologique, Don accepte, sans deviner que cette collaboration bouleversera toute son organisation.

Ce livre est remarquable par la façon dont il aborde la rencontre entre deux êtres que tout oppose, mais qui apprennent à se connaître en s’aventurant hors de leurs zones de confort. Comme dans « Là où chantent les écrevisses », on y retrouve un personnage principal marginal, en décalage avec le reste du monde, qui capte l’attention du lecteur par sa manière singulière de penser et de ressentir. L’histoire joue sur l’humour, mais laisse aussi affleurer une émotion sincère autour de l’acceptation de l’autre et de la remise en question de ses certitudes. C’est une comédie tendre qui, derrière ses situations cocasses, parle de solitude, de liens inattendus et de l’impact qu’une rencontre peut avoir sur une vie réglée au millimètre.

Aux éditions POCKET ; 416 pages.


7. Une vie entre deux océans (M. L. Stedman, 2012)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Sur l’île reculée de Janus, Tom Sherbourne, ancien soldat de la Première Guerre mondiale, vit avec sa femme Isabel dans la solitude rythmée par la lumière du phare. Après plusieurs fausses couches, leur espoir de fonder une famille s’effondre, jusqu’au jour où une embarcation s’échoue sur leur rivage avec, à son bord, un homme mort et un bébé bien vivant. Isabel y voit un signe du ciel et convainc Tom de garder l’enfant, un choix qui transforme leur vie mais fait naître un lourd conflit entre bonheur intime et vérité à affronter.

Ce roman de M. L. Stedman a beaucoup à offrir à ceux qui ont aimé « Là où chantent les écrevisses ». Comme Delia Owens, l’autrice ancre son récit dans un décor naturel fort, presque un personnage en soi : l’île battue par les vents, la mer tantôt paisible, tantôt déchaînée, devient le miroir des émotions des protagonistes. On y retrouve aussi cette solitude qui façonne les êtres, les amène à se définir hors des regards extérieurs.

Les dilemmes moraux sont au cœur de l’intrigue : amour filial contre vérité, liens du sang contre liens du cœur, fidélité à l’autre contre intégrité personnelle. À travers Tom et Isabel, on oscille entre compréhension et jugement, et se retrouve confronté à la question lancinante : qu’aurais-je fait à leur place ? Enfin, la finesse psychologique et la capacité à susciter une profonde empathie pour des personnages aux choix discutables rappellent la force émotionnelle du roman de Delia Owens.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 528 pages.


8. Dans le silence du vent (Louise Erdrich, 2012)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Dans le silence du vent », Louise Erdrich donne la parole à Joe, treize ans, dont l’existence bascule le jour où sa mère est violemment agressée et violée. Dans la réserve indienne du Dakota du Nord où il vit, les lois tribales et celles de l’État s’entrecroisent au point d’empêcher toute poursuite contre l’agresseur, un homme blanc. Confronté à l’impuissance de son père, pourtant juge tribal, Joe décide de mener sa propre enquête avec ses trois amis, tout en affrontant la douleur familiale et la fin brutale de son innocence.

Celles et ceux qui ont adoré « Là où chantent les écrevisses » retrouveront ici un récit porté par une voix jeune, sensible et déterminée, qui grandit dans un environnement à la fois hostile et profondément lié à la nature et aux traditions. Comme le roman de Delia Owens, « Dans le silence du vent » conjugue intrigue intime et contexte social fort, en liant une histoire personnelle à des enjeux plus larges — ici, l’injustice systémique faite aux communautés amérindiennes.

On y retrouve aussi cette capacité à tisser des instants de douceur et d’amitié au cœur d’un drame, à décrire un territoire et ses légendes comme une force qui façonne les êtres. Un livre qui frappe par la sincérité de son narrateur, l’intensité émotionnelle de ses scènes et la justesse de son regard sur la perte, la loyauté et la quête de justice.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 504 pages.


9. Anatomie de la stupeur (Ann Patchett, 2011)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Anatomie de la stupeur », le Dr Marina Singh, chercheuse dans un laboratoire pharmaceutique du Minnesota, part au Brésil à la recherche de son ancien mentor, Annick Swenson. Cette scientifique vit recluse au cœur de l’Amazonie, où elle mène des recherches sur un médicament capable de prolonger la fertilité féminine. Anders Eckman, collègue de Marina envoyé sur place, est mort avant de pouvoir localiser Swenson. Entre la moiteur de Manaus, l’hostilité de la jungle et la rencontre avec une équipe coupée du monde, Marina affronte la froideur de Swenson et se retrouve face à des questions troublantes sur la science, l’éthique et ses propres choix de vie.

Ce roman séduit par la façon dont il mêle tension narrative et puissance d’évocation. Comme dans « Là où chantent les écrevisses », on y retrouve une héroïne confrontée à un environnement sauvage qui façonne son parcours intérieur. L’Amazonie y est décrite avec une intensité sensorielle qui rend presque palpable son humidité, ses insectes, ses dangers, mais aussi sa beauté.

Les dilemmes éthiques autour de la recherche scientifique, la confrontation entre monde occidental et sociétés isolées, ainsi que les relations humaines complexes donnent une profondeur comparable à celle du roman de Delia Owens. On y retrouve aussi ce mélange d’isolement, de quête de vérité et de lien inattendu avec un lieu qui transforme ceux qui s’y perdent.

Aux éditions BABEL ; 432 pages.


10. Room (Emma Donoghue, 2010)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Room », Jack, cinq ans, vit avec sa mère dans une pièce unique depuis sa naissance. Pour lui, ce lieu est le monde entier : chaque objet a un nom, les images à la télévision sont irréelles, l’extérieur n’existe pas. Sa mère, séquestrée depuis plusieurs années, a façonné pour lui un quotidien fait de jeux, de récits et de rituels. Mais lorsque Jack grandit, elle décide qu’il est temps de fuir, au risque de tout perdre. Commence alors pour eux la confrontation avec un « dehors » aussi déroutant qu’effrayant.

Ce livre est hors-norme par la force de son regard sur l’isolement et la manière dont un être s’adapte à un environnement qui le façonne. Comme Kya dans les marais, Jack vit en vase clos, construit ses repères loin des codes communs et perçoit le monde à travers une sensibilité singulière. L’attachement viscéral à un lieu, la confrontation brutale avec une réalité inconnue, la difficulté d’apprivoiser les autres : ces thématiques résonnent fortement entre les deux histoires. On y retrouve aussi une écriture capable de faire naître de la beauté dans des situations dures, en montrant comment l’amour – ici celui d’une mère pour son enfant – devient un moteur de survie et un ancrage face à l’adversité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 456 pages.


11. Mille soleils splendides (Khaled Hosseini, 2007)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Mille soleils splendides », Khaled Hosseini raconte l’histoire croisée de Mariam et Laila, deux Afghanes issues de milieux très différents mais contraintes de partager le même mari, Rachid, homme brutal autoritaire. Mariam, fille illégitime mariée de force à quinze ans, endure près de vingt ans d’humiliations. Laila, orpheline après un bombardement, est poussée à accepter cette union pour protéger l’enfant qu’elle attend. D’abord rivales, elles se rapprochent jusqu’à former un lien indéfectible, unies face aux violences domestiques et aux épreuves d’un pays en guerre, de l’occupation soviétique à la chute des talibans.

Derrière des contextes très différents, on retrouve dans ces pages la force d’un portrait féminin forgé dans l’adversité. Comme Kya dans le marais de Caroline du Nord, Mariam et Laila vivent en marge, dans un environnement hostile, et doivent s’appuyer sur leur ingéniosité, leur courage et leur attachement aux rares liens humains qui leur restent. Hosseini met en avant la résilience, l’amitié et l’instinct de survie, tout en donnant à voir un territoire dans toute sa beauté et sa dureté. La lecture procure ce même mélange d’émotion et de tension, avec des personnages féminins qui marquent durablement la mémoire.

Aux éditions 10/18 ; 416 pages.


12. La voleuse de livres (Markus Zusak, 2005)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

En Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, Liesel Meminger est confiée à une famille d’accueil après la mort de son frère. Elle apprend à lire grâce à son père adoptif, Hans, et développe une passion pour les livres, qu’elle dérobe parfois. Autour d’elle gravitent Rudy, son meilleur ami, et Max, un boxeur juif caché dans le sous-sol pour échapper aux nazis. C’est la Mort elle-même qui raconte cette histoire, mêlant humour noir, tendresse et lucidité, alors que la guerre resserre son étau.

On côtoie là aussi une héroïne marquée par la solitude et la perte, qui s’accroche à ce qui la fait tenir : les mots et les liens humains. Comme Kya dans les marais, Liesel se construit en marge, apprend à survivre dans un environnement hostile et trouve dans ses amitiés une force vitale. La nature y est moins présente, mais le récit partage la même sensibilité pour les petits gestes qui sauvent, pour la solidarité inattendue, pour ces rencontres qui façonnent un destin. « La voleuse de livres » parle aussi du pouvoir des histoires : celles qu’on lit pour apaiser la peur, celles qu’on écrit pour ne pas oublier, et celles qu’on emporte avec soi quand tout le reste a disparu.

Aux éditions POCKET ; 640 pages.


13. Les cygnes sauvages (Jung Chang, 1991)

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« Les cygnes sauvages » raconte le destin de trois femmes liées par le sang et par un siècle de bouleversements en Chine. La grand-mère de Jung Chang, née en 1909, connaît la Chine féodale, les pieds bandés, le mariage arrangé et la vie de concubine avant de s’enfuir. Sa fille, Bao Qin, s’engage très jeune aux côtés des communistes, épouse un haut cadre du Parti et croit dur comme fer à un avenir meilleur. L’autrice elle-même grandit dans ce milieu privilégié, avant que la Révolution culturelle ne brise cet équilibre : parents persécutés, envoi à la campagne, petits boulots manuels, puis, enfin, une ouverture vers l’Angleterre.

Ce livre est intéressant par sa manière de lier intimement l’histoire individuelle à un contexte plus vaste. On y retrouve la force de personnages féminins qui se dressent contre des contraintes écrasantes, qu’elles soient sociales, politiques ou familiales. Comme Kya dans le roman de Delia Owens, Jung Chang et les femmes de sa lignée affrontent l’isolement, la perte, et un environnement parfois hostile, mais conservent un instinct de survie et une volonté farouche de tracer leur chemin.

« Les cygnes sauvages » déploie aussi cette immersion dans un territoire et une époque précis, où la nature, les traditions et les soubresauts collectifs façonnent les destins individuels. C’est un récit qui, tout en décrivant des drames d’ampleur historique, conserve la proximité et l’émotion d’une histoire de famille.

Aux éditions POCKET ; 640 pages.


14. La couleur pourpre (Alice Walker, 1982)

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Dans « La couleur pourpre », Alice Walker raconte l’histoire de Celie, jeune femme noire dans la Géorgie des années 1930. Mariée de force à un homme violent après avoir subi des abus de son beau-père, elle vit dans l’isolement et la soumission. Ses seules confidences passent par des lettres adressées à Dieu, puis à sa sœur Nettie, missionnaire en Afrique, dont elle ignore longtemps qu’elles lui sont cachées. Au fil des années, grâce à la force de femmes comme la charismatique Shug Avery ou l’inébranlable Sofia, Celie découvre l’amour, le respect d’elle-même et une forme d’indépendance.

Ce roman devrait séduire celles et ceux qui ont adoré « Là où chantent les écrevisses » par la puissance de son portrait féminin face à l’adversité. Comme Kya, l’héroïne de Delia Owens, Celie grandit dans un environnement hostile où solitude et exclusion façonnent son regard sur le monde. On retrouve la même intensité dans la relation aux paysages — ici la campagne du Sud profond — et dans l’importance des liens rares mais décisifs qui permettent de tenir debout.

Les deux récits partagent aussi cette progression intime : d’une existence subie vers une affirmation de soi, avec en toile de fond les blessures sociales d’une époque. « La couleur pourpre » mêle dureté et espoir, et montre comment, même dans les contextes les plus oppressifs, la solidarité et la dignité peuvent tracer un chemin vers la liberté.

Aux éditions ROBERT LAFFONT ; 384 pages.


15. Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (Harper Lee, 1960)

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Dans l’Alabama des années 1930, la petite ville de Maycomb vit au rythme lent du Sud rural. Scout Finch, huit ans, raconte son quotidien auprès de son frère Jem et de leur père Atticus, avocat respecté. L’été, ils partagent jeux et curiosité avec leur ami Dill, notamment autour de Boo Radley, un voisin mystérieux qui ne sort jamais de chez lui. L’insouciance bascule quand Atticus est chargé de défendre Tom Robinson, un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche. Le procès et ses conséquences révèlent aux enfants la dureté des préjugés et l’injustice qui gangrènent leur communauté.

Si vous avez aimé « Là où chantent les écrevisses », « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » peut vous séduire par la même alliance entre une histoire d’enfance et des thèmes graves. Les deux romans mettent au centre un personnage jeune qui grandit dans un environnement marqué par l’isolement et les jugements de la société. Comme Kya, Scout apprend à voir le monde tel qu’il est, à comprendre les failles des adultes et à composer avec un climat d’exclusion.

On retrouve aussi cette tension entre nature humaine et injustice institutionnelle, avec en arrière-plan un attachement fort au lieu où se déroule l’histoire. Ici, le décor n’est pas celui des marais mais celui d’une petite ville du Sud ségrégationniste, aussi indissociable du récit. Enfin, Harper Lee campe des personnages dont la dignité et le courage face à l’hostilité rappellent la résilience qui vous a peut-être touché chez Delia Owens.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 320 pages.

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