Vous avez tourné la dernière page de « Hunger Games » et l’arène vous manque déjà ? Du personnage de Katniss Everdeen à la révolte des districts, Suzanne Collins a su concilier suspense, émotions fortes et critique sociale. Si vous cherchez à retrouver cette intensité – sous la forme de compétitions mortelles, de sociétés oppressives ou d’héroïnes prêtes à tout pour survivre – voici une sélection de lectures qui vous procureront à nouveau des montées d’adrénaline, et peut-être même des nuits blanches.
1. Le dernier combat de Loretta Thurwar (Nana Kwame Adjei-Brenyah, 2023)
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Dans « Le dernier combat de Loretta Thurwar », Nana Kwame Adjei-Brenyah imagine un futur proche où les prisons américaines, privatisées, exploitent un programme baptisé DPAC : « Divertissement pénal d’action criminelle ». Les détenus les plus dangereux peuvent y gagner leur liberté en survivant trois années à des combats à mort retransmis comme un sport national. Loretta Thurwar, combattante redoutée armée d’un marteau légendaire, est à quelques victoires d’une libération inédite. Aux côtés de sa compagne Hamara Staxxx, elle affronte non seulement ses adversaires mais aussi les manipulations d’une production avide de spectacle et de profits.
Comme chez Suzanne Collins, le récit se déroule dans une arène où la survie dépend de la force, de l’intelligence et de la capacité à déjouer un système qui transforme la mort en divertissement. Ici aussi, le public, fasciné par la violence, ferme les yeux sur la souffrance réelle des participants. On retrouve la tension des affrontements, l’adrénaline des duels, et surtout cette critique d’un pouvoir qui manipule les règles pour maintenir son contrôle.
Loretta, à l’instar de Katniss, est une figure charismatique et complexe : héroïne pour les spectateurs, menace pour les organisateurs, elle incarne la résistance dans un univers où la morale est brouillée. Là où « Hunger Games » dénonçait la brutalité d’un régime totalitaire, « Le dernier combat de Loretta Thurwar » met en lumière un capitalisme cynique, le racisme systémique, la marchandisation des corps. L’intrigue alterne scènes d’action brutales et moments intimes, ce qui renforce l’attachement aux personnages et souligne que, même dans l’arène, l’amour et la solidarité peuvent défier la logique du spectacle.
Aux éditions ALBIN MICHEL ; 464 pages.
2. Le Serpent et le Descendant de la Nuit (Carissa Broadbent, 2022)
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« Le Serpent et le Descendant de la Nuit » suit Oraya, une humaine adoptée par Vincent, roi vampire des Descendants de la Nuit. Dans un monde où elle reste une proie, elle décide de participer au Kejari, tournoi sanglant organisé par la déesse de la Mort. L’enjeu est immense : le vainqueur obtient un vœu. Oraya affronte des adversaires redoutables venus des trois Maisons vampiriques et, pour survivre, accepte de s’allier à Raihn, un guerrier charismatique et dangereux. Cette alliance forcée met à l’épreuve ses convictions, sa loyauté et ses émotions, tandis qu’autour d’elle se tissent intrigues politiques, trahisons et secrets.
Ce roman peut séduire un lecteur qui a aimé « Hunger Games » par son format de compétition impitoyable où chaque épreuve rapproche autant de la victoire que de la mort. Comme Katniss, Oraya se bat dans un environnement hostile, où l’intelligence, la stratégie et la méfiance sont vitales. L’ambiance tendue, les alliances fragiles et les retournements soudains rappellent le suspense permanent des arènes de Suzanne Collins. Mais ici, la tension est amplifiée par l’univers vampirique sombre, les luttes de pouvoir entre Maisons, et la promesse d’un vœu qui pourrait changer le destin.
L’intérêt réside aussi dans la dimension relationnelle. La méfiance initiale entre Oraya et Raihn, leur évolution vers une alliance fragile, rappellent les dynamiques de confiance forcée qu’on retrouve dans « Hunger Games », notamment entre tributs ennemis. La relation ambiguë avec Vincent, père adoptif aussi protecteur qu’inquiétant, ajoute une profondeur émotionnelle qui dépasse le cadre du tournoi. Enfin, la narration mêle action et moments plus intimes, donnant au récit un rythme soutenu qui maintient l’envie de tourner les pages jusqu’à la dernière révélation.
Aux éditions BOOKMARK ; 654 pages.
3. Atlas Six (Olivie Blake, 2020)
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Dans « Atlas Six » d’Olivie Blake, six magiciens triés sur le volet sont conviés à rejoindre la mystérieuse Société des Alexandriens. Cette organisation, héritière de la bibliothèque d’Alexandrie, détient un savoir immense mêlant magie et sciences. Les candidats disposent d’une année pour prouver leur valeur, sachant qu’à la fin, l’un d’entre eux sera éliminé. Entre apprentissage, alliances fragiles et rivalités ouvertes, chacun avance avec ses propres ambitions… et ses secrets.
Si vous avez adoré « Hunger Games », vous pourriez être séduit par la tension constante qui traverse « Atlas Six ». Comme dans l’arène de Suzanne Collins, la compétition y est impitoyable : les protagonistes ne peuvent faire confiance à personne, tout en devant cohabiter avec leurs rivaux. Là où « Hunger Games » mise sur l’action et la survie physique, « Atlas Six » joue davantage sur la survie intellectuelle et stratégique, avec un terrain de jeu fait de manipulations, de dilemmes moraux et de psychologie affûtée.
On retrouve le plaisir d’observer un groupe hétéroclite se jauger, nouer des alliances temporaires et tester ses limites face à un système qui ne dit jamais toute la vérité. Ce cocktail de compétition, de mystère et de personnages moralement ambigus en fait un excellent choix pour prolonger l’expérience sous une forme plus introspective, un poil plus cérébrale.
Aux éditions MICHEL LAFON ; 592 pages.
4. Les Guerrières au sang doré (Namina Forna, 2020)
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Dans « Les Guerrières au sang doré » de Namina Forna, Déka, 16 ans, vit dans un royaume où un rituel impose aux jeunes filles de prouver leur “pureté” par la couleur de leur sang : rouge pour être acceptée, doré pour être considérée comme une démone. Le sien est doré. Condamnée et emprisonnée, elle reçoit la visite d’une femme qui lui offre un choix : rester et subir son sort, ou rejoindre l’armée impériale aux côtés d’autres filles comme elle, quasi immortelles et chargées de combattre des créatures qui menacent l’Empire. En quittant son village, Déka découvre un monde plus vaste, plein de dangers, de secrets et de mensonges.
On retrouve ici une héroïne jeune, confrontée dès le départ à un système brutal qui dicte la place de chacun. Comme Katniss, Déka doit survivre dans un environnement où la violence est la règle et où la loyauté se construit dans l’épreuve. Les combats ne sont pas seulement physiques : il s’agit aussi de comprendre qui sont les véritables ennemis, de remettre en question ce qu’on vous a appris depuis toujours et de trouver sa propre voie.
L’histoire met en avant la solidarité entre combattantes, un esprit de “famille choisie” qui rappelle les alliances inattendues dans l’arène. L’action, les retournements de situation et les thèmes de résistance face à l’oppression font des « Guerrières au sang doré » une lecture qui prolonge l’énergie et les enjeux qui ont rendu « Hunger Games » si populaire.
Aux éditions PAL ; 432 pages.
5. Inheritance Games (Jennifer Lynn Barnes, 2020)
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Dans « Inheritance Games » de Jennifer Lynn Barnes, Avery Grambs, lycéenne fauchée et discrète, voit sa vie bouleversée lorsqu’elle hérite de la fortune colossale de Tobias Hawthorne, un milliardaire qu’elle n’a jamais rencontré. Pour toucher cet héritage, elle doit vivre un an dans le manoir de la famille Hawthorne, aux côtés des héritiers évincés, dont les quatre petits-fils du défunt. Entre passages secrets, messages codés, rivalités et alliances fragiles, Avery se retrouve au cœur d’un jeu d’énigmes complexe, où la question essentielle reste : pourquoi elle ?
Ce roman pourrait bien vous séduire par son sens constant de la tension et des rapports de force. Comme Katniss, Avery est propulsée dans un univers qu’elle ne maîtrise pas, où chaque geste peut se retourner contre elle et où la méfiance devient un réflexe de survie. Les Hawthorne ne s’affrontent pas dans une arène, mais leur maison est elle-même un terrain de jeu stratégique, truffé de pièges et de secrets.
Dans les deux histoires, la protagoniste doit garder l’esprit clair, décrypter des signaux souvent ambigus et s’adapter à un environnement hostile pour garder l’avantage. L’alternance de moments de confrontation et d’instants plus calmes, où l’héroïne réfléchit à ses prochaines manœuvres, rappelle aussi le rythme haletant de la trilogie de Suzanne Collins. Ici, au lieu d’arcs et de flèches, ce sont les mots, les indices et les alliances temporaires qui deviennent les armes les plus efficaces.
Aux éditions POCKET JEUNESSE ; 449 pages.
6. L’année de grâce (Kim Liggett, 2019)
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Dans « L’année de grâce » de Kim Liggett, toutes les filles de seize ans sont envoyées pour douze mois dans un lieu isolé, censé leur faire perdre une « magie » jugée dangereuse par les hommes. Tierney, l’héroïne, part avec une trentaine d’autres adolescentes, livrées à elles-mêmes dans un environnement hostile, sous la menace des braconniers et des rivalités internes. Celles qui survivent reviennent brisées, tenues au silence sur ce qu’elles ont vécu. Mais Tierney, indépendante et déterminée, rêve d’un autre avenir que celui qu’on lui impose.
Ce roman plaira aux fans de « Hunger Games » par son cadre oppressant, ses règles implacables et ses épreuves de survie. Comme Katniss, Tierney se retrouve dans un système qui contrôle chaque aspect de sa vie et qui transforme la peur en outil de pouvoir. L’affrontement ne se joue pas seulement contre un danger extérieur : il naît aussi au sein du groupe, entre alliances fragiles et trahisons.
L’intrigue entrelace tension permanente, critique sociale et parcours initiatique, tout en portant un message de résistance et de solidarité. On y retrouve ce mélange de danger physique et de lutte pour préserver son intégrité morale, qui rend la lecture haletante et donne envie de tourner les pages sans s’arrêter.
Aux éditions GALLIMARD JEUNESSE ; 480 pages.
7. Children of Blood and Bone (Tomi Adeyemi, 2018)
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Dans « Children of Blood and Bone », Zélie vit dans un royaume où la magie a été éradiquée par un roi tyrannique, condamnant son peuple, les maji, à l’oppression et à la misère. Elle découvre qu’un ancien artefact peut restaurer ces pouvoirs perdus et se lance dans une mission dangereuse pour libérer les siens. Aux côtés de son frère Tzain et de la princesse Amari, en fuite contre son propre père, Zélie affronte soldats, trahisons et dilemmes, tout en portant l’espoir de tout un peuple.
Si vous avez aimé « Hunger Games », vous retrouverez ici une héroïne prête à risquer sa vie pour renverser un système injuste, dans un monde où la peur et la répression dictent la loi. À l’instar de Katniss, Zélie doit apprendre à naviguer entre méfiance et alliances fragiles, tout en restant fidèle à sa cause. Les deux récits mettent en avant une lutte menée par des adolescents face à un pouvoir brutal, où les choix individuels ont un impact sur la survie collective.
Là où « Hunger Games » dénonce les dérives d’un régime qui divertit en détruisant, « Children of Blood and Bone » aborde la violence d’État, le racisme et la question du pouvoir, tout en ajoutant une dimension magique et mythologique inspirée de l’Afrique de l’Ouest. Le résultat est un récit haletant, où l’action et l’émotion se conjuguent à une réflexion sur la justice et le prix à payer pour la liberté.
Aux éditions NATHAN ; 560 pages.
8. Red Rising (Pierce Brown, 2014)
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Dans « Red Rising », on suit Darrow, un Rouge qui travaille dans les mines souterraines de Mars. Comme tous les siens, il croit œuvrer à la terraformation de la planète pour les générations futures. Mais après l’exécution de sa femme Eo, condamnée pour avoir défié l’ordre établi, Darrow découvre que tout n’est qu’un mensonge : Mars est déjà habitable et les Rouges ne sont que des esclaves. Recruté par un groupe révolutionnaire, il subit une transformation physique pour infiltrer les Ors, caste dominante, et intégrer leur prestigieux Institut. Il doit alors survivre dans un affrontement stratégique et brutal entre Maisons, où alliances et trahisons se succèdent, où chaque victoire se paie cher.
Si « Hunger Games » vous a percuté, « Red Rising » reprend certaines dynamiques qui pourraient vous séduire : une société oppressive qui repose sur une hiérarchie implacable, des épreuves grandeur nature où la survie dépend autant de l’intelligence que de la force, un héros propulsé malgré lui dans une lutte politique et physique. Comme Katniss, Darrow doit composer avec des alliés incertains, des ennemis imprévisibles et une exposition permanente au danger.
La différence, c’est l’ampleur de l’univers : l’intrigue se déroule sur Mars, avec un système de castes sophistiqué, un mélange de science-fiction et de références antiques, et une réflexion sur la loyauté, l’identité et le prix du pouvoir. Là où « Hunger Games » met en avant la révolte née dans l’arène, « Red Rising » pousse plus loin l’infiltration et la manipulation à grande échelle, donnant à l’histoire une tension constante et une dimension politique marquée.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE JEUNESSE ; 608 pages.
9. Divergente (Veronica Roth, 2011)
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Dans un Chicago du futur, la société est scindée en cinq factions, chacune fondée sur une valeur dominante. À seize ans, Béatrice Prior, issue des Altruistes, doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Son test d’aptitudes révèle un profil rare et dangereux : elle est divergente. Ce secret menace sa survie. Contre toute attente, elle rejoint les Audacieux, où l’attendent une formation impitoyable, des rivalités violentes, des amitiés fortes et la découverte d’un complot qui pourrait bouleverser l’équilibre fragile de la cité.
À l’instar de « Hunger Games », « Divergente » met en scène une héroïne jeune, lucide, déterminée, qui apprend à se battre dans un environnement hostile hiérarchisé. On y retrouve la tension d’un système oppressif qui broie les faibles, l’urgence de survivre et la nécessité de faire des choix difficiles. Si Katniss doit naviguer dans un jeu mortel orchestré par le pouvoir, Tris affronte un endoctrinement et des épreuves physiques et psychologiques destinées à éliminer les moins adaptés.
Les deux récits mêlent action soutenue, enjeux politiques et réflexions sur l’identité : comment rester soi-même quand tout pousse à rentrer dans le moule ? Si vous avez apprécié « Hunger Games », « Divergente » prolonge cette intensité dans un univers différent mais tout aussi impitoyable.
Aux éditions POCKET JEUNESSE ; 504 pages.
10. Delirium (Lauren Oliver, 2011)
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Dans « Delirium » de Lauren Oliver, Lena vit dans un futur où l’amour est considéré comme une maladie mortelle, « l’amor deliria nervosa ». À dix-huit ans, chaque citoyen subit le Protocole, une opération qui supprime toute capacité à aimer. Depuis toujours, Lena attend ce moment, persuadée qu’il la protégera de la souffrance. Mais sa rencontre avec Alex, un jeune homme qui remet en cause tout ce qu’elle croit savoir, ébranle ses certitudes et l’amène à voir son monde autrement.
Comme « Hunger Games », « Delirium » met en scène une héroïne d’abord soumise aux règles d’un régime autoritaire, qui évolue jusqu’à contester ce système. Chez Katniss comme chez Lena, le chemin vers la rébellion passe par l’expérience intime : un lien fort, porteur de risque, mais aussi d’espoir. Si « Hunger Games » interroge le contrôle par la peur et la violence, « Delirium » questionne celui exercé par l’effacement des émotions.
Dans les deux univers, la société impose un cadre strict, surveille et sanctionne, mais l’héroïne finit par franchir la ligne rouge. Cette tension entre sécurité imposée et liberté conquise, entre obéissance et choix personnel, donnera au lecteur de « Hunger Games » la même dose de suspense, de sentiments forts et de confrontation avec un pouvoir qui prétend savoir ce qui est “mieux” pour ses citoyens.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE JEUNESSE ; 480 pages.
11. Legend (Marie Lu, 2011)
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Dans « Legend » de Marie Lu, la République vit sous un régime autoritaire où la réussite à un examen décisif détermine l’avenir de chaque enfant. June, brillante élève issue de l’élite, se prépare à servir l’armée avec loyauté. Day, lui, vient des quartiers pauvres et est devenu le criminel le plus recherché, menant des actions contre le gouvernement pour protéger les siens. Tout bascule lorsque le frère de June est assassiné et que Day est accusé du meurtre. Elle se lance alors dans une traque acharnée, sans imaginer que cette chasse la conduira à remettre en cause tout ce qu’elle croit savoir.
Ce roman plaira aux fans de « Hunger Games » par sa tension constante, ses héros jeunes mais déterminés, et son univers où un pouvoir central exerce un contrôle étouffant sur la population. Comme Katniss, June commence persuadée de servir une cause juste, mais les épreuves et les révélations fissurent peu à peu sa confiance envers le système. Day, à l’instar de certains alliés de Katniss, agit dans l’ombre, guidé par un fort sens de la justice, et devient un partenaire inattendu.
L’alternance des points de vue, l’action rythmée et la confrontation entre deux visions du monde donnent à « Legend » une intensité qui rappelle l’urgence et le danger omniprésents dans « Hunger Games », tout en offrant une dynamique à deux voix qui renforce l’attachement aux personnages.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE JEUNESSE ; 384 pages.
12. Promise (Ally Condie, 2010)
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Dans « Promise » d’Ally Condie, Cassia vit dans une société où les Officiels décident de tout : l’emploi, la nourriture, le partenaire de vie, jusqu’à la date de la mort. Le jour de son banquet de Couplage, elle découvre avec soulagement que son Promis est son meilleur ami, Xander. Mais un incident fait apparaître, sur sa carte de données, le visage de Ky, un autre garçon qu’elle connaît à peine. Officiellement, il s’agit d’une erreur. Pourtant, cette rencontre inattendue éveille en Cassia des doutes sur le système qu’elle croyait parfait et la pousse à remettre en question les règles imposées.
Ce roman devrait vous intéresser par son univers dystopique où un pouvoir central contrôle chaque aspect de la vie. Comme Katniss, Cassia commence en citoyenne obéissante avant de voir se fissurer ses certitudes. Là où « Hunger Games » plonge vite dans l’action et la survie, « Promise » adopte un rythme plus feutré : la tension naît des choix intimes et des désirs qui se heurtent aux interdits.
On y retrouve le thème du courage – celui d’oser penser par soi-même dans un monde qui étouffe l’individualité – ainsi qu’une histoire de sentiments contrariés qui devient le moteur d’une prise de conscience. Pour celles et ceux qui ont aimé observer l’évolution psychologique de Katniss face à un régime oppressif, suivre Cassia dans ses premiers pas vers la désobéissance offre un écho différent mais tout aussi engageant.
Aux éditions GALLIMARD JEUNESSE ; 448 pages.
13. Le Labyrinthe (James Dashner, 2009)
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Dans « Le Labyrinthe » de James Dashner, Thomas se réveille dans un lieu inconnu, entouré d’adolescents qui, comme lui, ont perdu tout souvenir de leur vie passée. Ils vivent au cœur d’un espace clos, le Bloc, encerclé par de hauts murs qui s’ouvrent chaque jour sur un immense labyrinthe peuplé de créatures mortelles, les Griffeurs. Chaque nuit, les couloirs changent de configuration, rendant toute fuite presque impossible. Thomas se découvre une volonté farouche de rejoindre les Coureurs, ceux qui cartographient les lieux dans l’espoir de trouver une sortie, et comprend vite que son arrivée, ainsi que celle de Teresa — la première fille jamais envoyée là —, marque le début de bouleversements majeurs.
« Le Labyrinthe » présente plusieurs points communs avec « Hunger Games » qui devraient vous parler. On retrouve une tension constante, un danger omniprésent, une lutte pour la survie dans un environnement contrôlé par des forces mystérieuses. Comme Katniss, Thomas évolue dans un système imposé, conçu pour tester ses limites physiques et mentales. Les deux récits partagent aussi une atmosphère d’incertitude : les héros ignorent la vérité sur le monde extérieur et doivent composer avec des règles imposées par des entités opaques aux intentions troubles.
Là où « Hunger Games » met en scène un combat direct sous l’œil du public, « Le Labyrinthe » construit un huis clos plus énigmatique, où le labyrinthe devient un adversaire aussi impitoyable qu’imprévisible. Cette alliance de mystère, de stratégie et d’alliances fragiles en fait une suite de lecture naturelle pour celles et ceux qui aspirent à retrouver l’intensité et la tension d’un défi de survie pensé pour pousser ses protagonistes à bout.
Aux éditions POCKET JEUNESSE ; 464 pages.
14. Uglies (Scott Westerfeld, 2005)
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Dans « Uglies » de Scott Westerfeld, Tally vit dans une société du futur où, à 16 ans, chaque adolescent doit subir une opération chirurgicale pour devenir un « Pretty » : beau, conforme, toujours heureux. Ceux qui ne l’ont pas encore subie sont des « Uglies », relégués à Uglyville, loin de la vie luxueuse et insouciante des Pretties. À la veille de son anniversaire, Tally rencontre Shay, une fille de son âge qui refuse cette transformation et lui parle de la Fumée, une communauté de rebelles vivant à l’écart. Un chantage des autorités pousse Tally à infiltrer ce lieu. Ce qu’elle y découvre remet en cause tout ce qu’elle croyait savoir, et l’oblige à choisir entre sa place dans la société et sa liberté.
Ce bouquin compte lui aussi des parallèles forts avec « Hunger Games ». Comme Katniss, Tally commence son histoire sans esprit de rébellion : elle veut juste suivre la voie tracée pour elle. Mais le contact avec ceux qui vivent en marge du système effrite ses certitudes. L’univers de « Uglies » présente un pouvoir central qui contrôle la population par la manipulation — ici non pas par la peur et la faim, mais par la chirurgie et le conditionnement mental. On retrouve aussi la tension entre zones sécurisées et territoires interdits, entre confort imposé et survie en liberté. Les rebelles de la Fumée rappellent le District 13 : isolés, organisés, porteurs d’un autre modèle de vie.
Si « Hunger Games » interroge la violence et la propagande, « Uglies » met l’accent sur le culte de l’apparence, la normalisation forcée et la perte d’individualité. Dans les deux cas, le lecteur suit une héroïne confrontée à des choix impossibles, à la trahison, à l’amitié, à l’éveil politique. Cette alliance d’aventure, de réflexion et de critique sociale confère à « Uglies » une intensité émotionnelle et thématique qui parlera aux amateurs de la série de Suzanne Collins.
Aux éditions POCKET JEUNESSE ; 448 pages.
15. Moi qui n’ai pas connu les hommes (Jacqueline Harpman, 1995)
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Dans « Moi qui n’ai pas connu les hommes » de Jacqueline Harpman, quarante femmes vivent enfermées dans une cage souterraine, surveillées par des gardiens qui ne leur adressent jamais la parole. La plus jeune, surnommée « la petite », n’a aucun souvenir du monde extérieur. Un jour, une alarme retentit, les gardiens disparaissent et les prisonnières se retrouvent libres… pour découvrir une terre déserte, silencieuse, où rien n’explique leur enfermement ni la disparition des autres humains. Leur marche à travers ce vide ne leur apporte ni réponses ni repères, seulement le constat de l’absurde.
On retrouve dans cette histoire une jeune héroïne confrontée dès le départ à un monde clos et brutal, où la survie passe par l’observation, l’apprentissage et la résistance intérieure. Comme Katniss, « la petite » se distingue par sa détermination à comprendre et à agir, même lorsque l’environnement est hostile et que les règles semblent arbitraires.
Mais là où « Hunger Games » déroule un combat contre un système visible, Harpman installe un mystère total : pas d’ennemi clairement identifié, pas de “jeux” à gagner, seulement la confrontation à un univers vide et incompréhensible. C’est ce décalage qui rend la lecture percutante : on passe d’une dystopie spectaculaire à un récit plus nu, qui questionne la liberté, le sens de la vie et la force qu’il faut pour avancer quand il n’y a ni but ni explication.
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 191 pages.
16. Marche ou crève (Stephen King, 1979)
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Dans « Marche ou crève », Stephen King imagine la Longue Marche, une compétition annuelle dans une Amérique totalitaire. Cent adolescents volontaires partent de la frontière canadienne pour marcher vers le sud, surveillés par des soldats. Il n’y a qu’une règle : ne jamais descendre en dessous de 6,5 km/h, sous peine d’avertissements. Trois avertissements, et le concurrent est exécuté. La marche ne s’arrête jamais, ni la nuit, ni pour manger ou dormir. Le dernier en vie remporte une somme colossale et le droit de voir exaucé n’importe quel souhait. Ray Garraty, 16 ans, devient le témoin privilégié de cette épreuve où la camaraderie et l’entraide côtoient la peur et la folie.
Ce grand classique repose sur le même principe d’une compétition mortelle organisée par un régime oppressif, où la jeunesse sert de divertissement à une foule avide de spectacle. Comme dans l’arène de Suzanne Collins, la victoire passe par la survie, mais aussi par la résistance mentale face à l’épuisement et à la pression constante. La tension ne tient pas seulement aux éliminations brutales, mais aussi aux relations qui se tissent entre les participants — alliances fragiles, moments de solidarité, rivalités féroces — et à l’introspection que suscite la proximité de la mort. Stephen King pousse plus loin la dimension physique : ici, tout se joue dans la répétition mécanique du mouvement, l’usure progressive des corps et des esprits, jusqu’à un dénouement où il ne reste plus rien d’héroïque, seulement la persistance à avancer.
Là où « Hunger Games » conjugue action et stratégie, « Marche ou crève » installe une lenteur oppressante, qui permet de sonder les personnages et de révéler ce que la peur, la douleur et l’espoir font émerger de plus cru chez l’humain. Dans les deux cas, le lecteur retrouve cette confrontation entre spectacle sanglant et humanité vacillante, qui laisse en tête la même question : que reste-t-il de soi lorsqu’il faut survivre sous les yeux de tous ?
Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 384 pages.