Jim Fergus est un écrivain américain né le 23 mars 1950 à Chicago. Né d’une mère française et d’un père américain, il développe très tôt une passion pour la culture Cheyenne lors de voyages dans l’Ouest américain avec son père. Orphelin à 16 ans, il s’installe dans le Colorado pour poursuivre ses études.
Après une période en Floride où il enseigne le tennis, il retourne dans le Colorado en 1980 et s’établit dans la petite ville de Rand pour se consacrer à l’écriture. Il débute sa carrière comme journaliste avant de publier son premier livre « Espaces sauvages » en 1992.
Son premier roman « Mille femmes blanches » (1998) connaît un grand succès. Il raconte l’histoire de femmes blanches livrées aux Indiens par le gouvernement américain. Cette œuvre deviendra le premier volet d’une saga. Fergus évoque également son histoire familiale dans « Marie-Blanche » (2011), un roman inspiré de sa mère et sa grand-mère françaises.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. Mille femmes blanches (1998)
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En 1874, le chef cheyenne Little Wolf se rend à Washington pour proposer un marché singulier au président Grant : échanger mille femmes blanches contre mille chevaux. Ce projet, officiellement rejeté, se met pourtant secrètement en place. Le gouvernement y voit l’opportunité d’accélérer l’intégration des Indiens à la société américaine, tout en se débarrassant de femmes jugées indésirables – prostituées, criminelles ou internées.
May Dodd fait partie du premier contingent. Cette jeune femme de bonne famille, enfermée en asile psychiatrique pour avoir eu deux enfants hors mariage, accepte de participer à l’échange pour retrouver sa liberté. À travers ses carnets intimes, elle raconte son quotidien dans la tribu cheyenne, son mariage avec Little Wolf, ses amitiés avec d’autres « épouses blanches » aux destins extraordinaires. Elle découvre un peuple fier dont le mode de vie est menacé par l’avidité des colons et la duplicité du gouvernement.
Pour son premier roman, Jim Fergus s’est inspiré d’une rencontre réelle entre Little Wolf et Grant, dont la teneur exacte reste inconnue, pour créer cette fiction historique. Le livre a connu un succès inattendu en France, où il s’est vendu deux fois plus qu’aux États-Unis. Une partie des droits d’auteur a été reversée à une école indienne du Montana.
Aux éditions POCKET ; 512 pages.
2. Mille femmes blanches – La Vengeance des mères (2016)
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1875, Nebraska. Le gouvernement américain envoie des femmes blanches, la plupart recrutées de force dans les prisons et les asiles, pour épouser des guerriers cheyennes. Cette initiative découle d’un accord entre le président Grant et le chef Little Wolf : mille chevaux contre mille femmes. Mais l’armée trahit sa parole et extermine la tribu. Seules quelques femmes en réchappent.
Parmi les survivantes, les sœurs Margaret et Susan Kelly ont perdu leurs enfants dans ce massacre. Recueillies par la tribu de Sitting Bull, elles jurent de faire payer l’armée américaine. L’arrivée de sept nouvelles femmes blanches, dont l’indomptable Molly McGill, bouleverse leur quotidien. Ces femmes aux parcours tumultueux s’unissent dans un même combat : leur survie face à un ennemi déterminé à les éliminer.
Cette suite de « Mille femmes blanches », parue 18 ans après le premier tome, se distingue par son angle féministe et sa narration à deux voix à travers les journaux intimes de Margaret Kelly et Molly McGill. Jim Fergus s’est inspiré d’une photo d’époque représentant Pretty Nose, une guerrière arapaho qui s’est battue contre le général Custer, pour créer l’un des personnages du roman.
Aux éditions POCKET ; 512 pages.
3. Mille femmes blanches – Les Amazones (2019)
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Dans ce troisième volet de la saga « Mille femmes blanches », l’histoire se déroule en 1876, après la bataille de Little Big Horn. Le récit s’appuie sur les journaux intimes de deux femmes : May Dodd et Molly McGill. Ces femmes font partie d’un programme controversé initié en 1875 par le président Grant, qui a accepté d’échanger mille femmes blanches contre mille chevaux pour les marier à des guerriers cheyennes. Sorties de force des prisons et des asiles, elles devaient favoriser l’intégration des Indiens dans la société américaine.
Au fil des pages, on découvre comment ces femmes, d’abord victimes, se sont progressivement ralliées à la cause indienne. Elles forment désormais une tribu clandestine de guerrières baptisées « Les Cœurs Vaillants », prêtes à tout pour défendre ce peuple face aux massacres perpétrés par l’armée américaine. L’histoire est aussi racontée à travers leurs descendants actuels : Molly Standing Bear et Jon Dodd, qui tentent de faire connaître ces témoignages.
Jim Fergus livre ici une fresque historique puissante sur le sort des Amérindiens. Son choix narratif – alterner les journaux intimes et le présent – permet d’éclairer la condition actuelle des femmes natives américaines, victimes de violences dans une proportion alarmante. L’auteur parvient à recréer avec justesse l’atmosphère des grandes plaines sauvages, les traditions cheyennes et la brutalité de cette période où deux civilisations s’affrontent.
Aux éditions POCKET ; 480 pages.
4. Mille femmes blanches – May et Chance (2022)
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1877. Rescapée du massacre de sa tribu cheyenne d’adoption, May Dodd reprend la route vers Chicago. Cette femme hors norme, issue de la haute société, avait fui l’asile psychiatrique où sa famille l’avait enfermée en participant à un programme d’échange entre le gouvernement américain et les tribus indiennes. Accompagnée de Chance Hadley, un cow-boy aux origines métissées devenu son compagnon, elle part à la recherche des enfants dont son père l’a privée des années plus tôt.
Le couple traverse les grandes plaines du Wyoming jusqu’à l’Illinois, dans une Amérique qui efface peu à peu toute trace de la présence indienne. Les rencontres se succèdent : marchands de chevaux bienveillants, colons hostiles aux « sauvages », policiers corrompus. Leur chemin croise ensuite celui de William Cody, dit Buffalo Bill, qui les intègre à sa troupe itinérante. Cette collaboration les conduira jusqu’en Europe, où ils découvriront peut-être une terre d’accueil plus clémente.
Ce quatrième tome de la saga « Mille femmes blanches » adopte un ton plus intimiste que les précédents. Jim Fergus y délaisse la fresque historique pour se concentrer sur la trajectoire de son héroïne. À travers son journal, May livre ses réflexions sur cette période charnière qui voit la fin d’un monde et l’émergence d’une nouvelle Amérique, construite sur les ruines des peuples natifs.
Aux éditions POCKET ; 352 pages.
5. Mille femmes blanches – Le Monde véritable (2024)
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En 1877, Molly McGill, une institutrice emprisonnée à Sing Sing pour le meurtre de son mari violent, se voit offrir une chance inattendue : participer à un programme secret du gouvernement américain. Elle rejoint ainsi mille autres femmes blanches destinées à épouser des guerriers cheyennes. Au contact de sa nouvelle tribu, elle découvre une culture fondée sur l’harmonie avec la nature et goûte à une liberté qu’elle n’avait jamais connue auparavant.
Mais ce bonheur ne dure pas. L’armée américaine massacre la tribu malgré les traités de paix. Face au choix impossible entre retourner dans une société qui l’a brisée ou survivre dans une réserve, Molly décide de suivre une vieille Cheyenne aveugle vers le « Monde véritable », un paradis mythologique amérindien. Elle y retrouve son époux Hawk, leurs filles et leur chien Falstaff dans une prairie édénique. Cette parenthèse enchantée est bientôt troublée par l’arrivée d’une mystérieuse prophétesse qui les alerte d’un danger imminent.
Jim Fergus signe ici un conte philosophique qui prolonge sa saga « Mille femmes blanches ». Le texte oscille entre chronique historique et récit mythologique. Les dessins d’Anne-Gaëlle Amiot ajoutent une dimension contemplative à ce manifeste écologique qui questionne notre relation au monde sauvage. Le livre rappelle avec force que la sagesse amérindienne garde toute sa pertinence face aux défis environnementaux actuels.
Aux éditions CHERCHE MIDI ; 160 pages.
6. La Fille sauvage (2005)
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Dans les années 1930, les derniers Apaches libres subsistent encore dans les montagnes reculées du Mexique. C’est dans ce contexte qu’une étrange créature est capturée par Bill Flowers, un chasseur de pumas : une jeune Apache sauvage, rapidement surnommée « la Nina Bronca ». Tandis qu’elle dépérit dans sa cellule, exposée à la curiosité malsaine des badauds, Ned Giles, un photographe de 17 ans tout juste orphelin, immortalise son calvaire.
Le destin de la prisonnière bascule quand une expédition financée par de riches Américains se prépare à partir dans la Sierra Madre. Leur but : retrouver un enfant mexicain kidnappé par les Apaches trois ans plus tôt. Ned se joint au groupe hétéroclite composé d’une anthropologue, d’un aristocrate excentrique et de deux scouts indiens. Ensemble, ils élaborent un plan risqué : utiliser la Nina Bronca comme monnaie d’échange pour récupérer le petit garçon disparu.
L’histoire est racontée à travers les carnets de Ned, découverts soixante-sept ans plus tard. Jim Fergus mêle éléments historiques et fiction pour dépeindre la fin d’une époque, celle des derniers Apaches insoumis. Le roman se démarque par son refus du manichéisme : ni les Blancs ni les Apaches ne sont épargnés dans la description de leurs actes de barbarie, tandis qu’une histoire d’amour improbable vient adoucir la violence du récit.
Aux éditions POCKET ; 480 pages.
7. Marie-Blanche (2011)
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En 1995, Jim Fergus rend visite à sa grand-mère Renée, 96 ans, dans la région des Grands Lacs américains. Cette aristocrate française au caractère tyrannique a brisé la vie de sa fille Marie-Blanche, la mère de l’auteur. Pour comprendre ce qui a façonné cette femme redoutable, Fergus remonte le fil de son existence. Née en 1899 près de Senlis dans une famille noble désargentée, Renée grandit entre un père absent et une mère indifférente. Très jeune, elle noue une relation trouble avec son oncle Gabriel, un homme d’affaires fortuné qui possède des plantations en Égypte.
Le destin de Marie-Blanche s’entremêle à celui de sa mère. Née en 1920, Marie-Blanche subit les humiliations constantes de Renée qui la rabaisse et la dénigre. Ballottée entre la France, l’Angleterre et les États-Unis au gré des mariages successifs de sa mère, Marie-Blanche sombre peu à peu dans l’alcoolisme et la dépression. Son internement dans un asile psychiatrique à Lausanne en 1966 marque le point culminant de sa descente aux enfers.
Jim Fergus a mis dix ans pour écrire ce livre dont voici la troisième version, enrichie de documents familiaux inédits découverts récemment. Le texte évite les pièges du pathos et du jugement moral pour dresser le portrait de deux femmes prisonnières des codes de leur milieu. La construction en miroir des chapitres fait ressortir les mécanismes de reproduction des traumatismes familiaux dans ce milieu aristocratique sclérosé du XXe siècle.
Aux éditions POCKET ; 912 pages.
8. Chrysis (2013)
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Le roman débute en 1925 dans le quartier de Montparnasse. Gabrielle Jungbluth, dite Chrysis, 18 ans, défie les conventions de son milieu bourgeois en s’inscrivant à l’unique atelier de peinture des Beaux-Arts ouvert aux femmes. Cette jeune artiste audacieuse s’émancipe dans le Paris nocturne, fréquente les cafés d’artistes et repousse les limites de son art avec une liberté qui choque son père, colonel dans l’armée.
L’histoire se noue autour de sa rencontre avec Bogey Lambert, un ancien cow-boy du Colorado à la destinée singulière. Cet homme, qui a quitté son ranch en 1916 pour combattre en France avec son cheval, sort marqué de la guerre. Dans les bars de Montparnasse où il écrit ses souvenirs, il croise le regard de Chrysis. Leur passion commune pour la liberté les rapproche et leur liaison inspire à la jeune femme une toile scandaleuse.
L’originalité du livre tient à sa genèse : Jim Fergus l’a composé après avoir découvert le tableau « Orgie » de Chrysis chez un antiquaire niçois, dernière acquisition de son épouse avant sa mort. À partir de cette œuvre, il a reconstitué le parcours de l’artiste, en mêlant faits historiques et fiction pour conter le portrait d’une femme libre dans les Années folles.
Aux éditions POCKET ; 288 pages.