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Les meilleurs romans d'Amélie Nothomb – Notre sélection

Amélie Nothomb en 15 romans – Notre sélection

Amélie Nothomb est une écrivaine belge née Fabienne Claire Nothomb le 9 juillet 1966 à Etterbeek. Issue d’une famille influente, elle passe son enfance en Asie, principalement au Japon où elle apprend la langue. De retour en Belgique à 17 ans, elle étudie la philologie romane à l’Université libre de Bruxelles.

Son premier roman, « Hygiène de l’assassin » (1992), marque le début d’une carrière littéraire prolifique. Elle reçoit le Grand Prix de l’Académie française en 1999 pour « Stupeur et tremblements » et le prix Renaudot en 2021 pour « Premier sang ».

Membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis 2015, elle publie un roman par an. Ses ouvrages, traduits dans une quarantaine de langues, rencontrent un succès international. Installée à Bruxelles, elle maintient un lien étroit avec ses lecteurs à travers de nombreuses rencontres.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Hygiène de l’assassin (1992)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

En 1990, le monde littéraire s’embrase à l’annonce de la mort prochaine de Prétextat Tach. Ce prix Nobel de littérature, génie misanthrope de 83 ans rongé par un cancer rare, consent à recevoir cinq journalistes pour ses ultimes entretiens. Les quatre premiers visiteurs subissent les foudres d’un homme monstrueux : obèse, cruel et d’une arrogance sans bornes, il les écrase de son mépris et les chasse de son antre à coups d’invectives.

Tout bascule avec l’arrivée de Nina, la cinquième journaliste. Cette jeune femme de trente ans, qui a lu l’intégralité de son œuvre, parvient à tenir tête au vieil homme et à renverser le rapport de force. S’engage alors un duel verbal sans merci où Nina tente de faire avouer à l’écrivain le terrible secret qui se cache derrière son roman inachevé, « Hygiène de l’assassin ».

Premier roman d’Amélie Nothomb publié en 1992, ce huis clos en forme de joute oratoire frappe par sa construction presque entièrement dialoguée. Les répliques fusent comme des balles, chargées d’érudition et d’une méchanceté jubilatoire. De ce face-à-face entre deux esprits brillants jaillit une réflexion acide sur la littérature, la lecture et la perte de l’innocence.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 224 pages.


2. Stupeur et tremblements (1999)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Au début des années 90, Amélie, une jeune Belge qui a passé son enfance au Japon, décroche un contrat d’un an comme interprète dans la prestigieuse firme Yumimoto, géant nippon de l’import-export. Son rêve de renouer avec ce pays qui l’a tant marquée vire rapidement au cauchemar bureaucratique. Malgré sa maîtrise de la langue et sa connaissance de la culture nippone, elle accumule les impairs face à des codes d’entreprise d’une rigidité absolue.

Sous l’autorité de sa supérieure directe, Mlle Fubuki Mori, elle subit une inexorable descente dans la hiérarchie de l’entreprise. D’une mission de traduction, elle passe à la comptabilité, puis à la distribution du courrier, pour finir « dame pipi » aux toilettes du 44e étage. Pourtant, fidèle à l’esprit japonais, elle s’accroche à son poste et refuse de démissionner malgré les humiliations quotidiennes.

Cette satire musclée du monde de l’entreprise japonaise mêle l’absurde à une observation acérée des rapports de force. Le texte jongle entre cynisme et autodérision, situations kafkaïennes et comédie pure. Cette histoire largement autobiographique a connu un succès retentissant, couronné par le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999, avant d’être adaptée au cinéma par Alain Corneau avec Sylvie Testud dans le rôle principal.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 186 pages.


3. Cosmétique de l’ennemi (2001)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans un hall d’aéroport, Jérôme Angust attend son vol pour Barcelone, retardé pour une durée indéterminée. Cet homme d’affaires tue le temps en lisant, mais un inconnu vient perturber sa tranquillité. Malgré son refus explicite d’engager la conversation, il ne peut se débarrasser de cet étrange personnage qui dit s’appeler Textor Texel.

L’homme s’acharne. Il suit Jérôme quand celui-ci change de place, l’assaille de paroles, lui raconte sa vie. Ses confessions prennent un tour macabre : il évoque des meurtres, des viols, avant de révéler qu’il connaît des secrets sur le passé de Jérôme. Le piège se referme peu à peu sur sa proie.

Ce huis clos psychologique de 120 pages ne laisse aucun répit. Les dialogues ciselés s’enchaînent dans une tension croissante, portés par un humour noir grinçant. La construction millimétrée mène un à twist qui remet en question l’ensemble du récit.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 120 pages.


4. Acide sulfurique (2005)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle. » Cette première phrase donne le ton d’Acide sulfurique, récit glaçant d’une télé-réalité d’un nouveau genre. Des hommes et des femmes sont enlevés en pleine rue pour devenir les prisonniers de « Concentration », une émission qui reconstitue l’univers concentrationnaire nazi. Privés de leur nom, réduits à des matricules, ils doivent survivre sous la surveillance de gardiens sadiques, les kapos, pendant que les caméras retransmettent leur calvaire en direct.

Parmi les prisonniers se trouve Pannonique, une étudiante en paléontologie qui porte le matricule CKZ 114. Sa beauté et sa dignité face aux épreuves attirent l’attention de Zdena, une kapo qui développe pour elle une obsession malsaine. Quand les producteurs décident de faire voter le public pour désigner les prochains condamnés à mort, l’audience explose. La résistance s’organise alors autour de Pannonique, qui refuse de perdre son humanité malgré l’horreur du système.

Paru en 2005, ce roman a déclenché une vive polémique par son audace à mêler deux réalités historiques : les camps nazis et la télé-réalité contemporaine. La violence du propos, servie par une écriture glaciale, dénonce les dérives du voyeurisme médiatique. Le texte frappe fort et ne laisse pas indemne, poussant jusqu’à l’absurde la logique du divertissement par la souffrance.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 224 pages.


5. Métaphysique des tubes (2000)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Au Japon, dans les années 1970, un bébé naît et ne manifeste aucun signe de vie sociale pendant deux ans et demi. Ses parents, diplomates belges, la surnomment « La Plante » tant son état végétatif inquiète. Cette petite fille qui ne pleure jamais, ne bouge pas et ne réagit à rien se considère pourtant comme Dieu, observant le monde avec une distance souveraine. Elle n’est qu’un tube digestif qui absorbe et rejette, jusqu’au jour où sa grand-mère lui fait découvrir le chocolat blanc.

Cette révélation gustative marque sa véritable naissance à deux ans et demi. La petite Amélie sort alors de sa léthargie et devient une enfant prodige qui apprend seule à parler le japonais et le français. Entre sa gouvernante japonaise qui la vénère, son frère qu’elle déteste cordialement et sa sœur qu’elle adore, elle développe une conscience aiguë du monde qui l’entoure. Ses observations s’arrêtent net à ses trois ans, quand survient une sombre affaire de carpes.

Le récit jongle avec brio entre fantaisie et philosophie. Les situations improbables se succèdent dans une langue affûtée qui transforme cette chronique de la petite enfance en réflexion sur la nature humaine. L’autodérision côtoie la métaphysique dans ce texte qui ne ressemble à aucun autre, où l’humour noir sert de fil conducteur à une méditation sur la conscience de soi.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


6. Ni d’Ève ni d’Adam (2007)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

En 1989, Amélie Nothomb a 21 ans. Elle retourne au Japon, pays de sa petite enfance qu’elle n’a pas revu depuis seize ans. Pour perfectionner son japonais, elle propose des cours particuliers de français et rencontre ainsi Rinri, un étudiant de bonne famille. Ce qui commence par de simples leçons de langue se transforme rapidement en une relation plus intime. Rinri initie Amélie aux traditions nippones, l’emmène gravir le mont Fuji et lui fait découvrir Tokyo à travers les yeux d’un jeune Japonais moderne.

Leur histoire marque un virage le jour où Rinri demande Amélie en mariage. Partagée entre son affection pour ce garçon attachant et son désir d’indépendance, la jeune femme se trouve confrontée à un dilemme. En parallèle, elle commence à travailler dans une grande entreprise japonaise, expérience qu’elle racontera plus tard dans « Stupeur et tremblements ».

Les situations cocasses s’enchaînent, nourries par les malentendus culturels : une fondue suisse au fromage en plastique, une conférence improvisée sur les bières belges, une nuit blanche sur le mont Fuji. L’autodérision d’Amélie se mêle à une tendresse sincère pour le Japon et ses habitants. Ce récit autobiographique, qui lui valut le Prix de Flore 2007, fut adapté au cinéma en 2014 sous le titre « Tokyo Fiancée ».

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


7. Mercure (1998)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

En 1923, sur l’île de Mortes-Frontières au large de Cherbourg, une étrange demeure abrite le capitaine Omer Loncours, 77 ans, et sa jeune protégée Hazel, 23 ans. Le vieillard a recueilli la jeune femme cinq ans plus tôt, après un bombardement qui aurait horriblement défiguré son visage. Pour lui épargner la vue de son reflet, il a banni de la maison tout objet réfléchissant : miroirs, vitres, argenterie. En échange de son hospitalité, Hazel se plie aux exigences charnelles de son bienfaiteur.

L’arrivée de Françoise Chavaigne, une infirmière envoyée pour soigner la jeune femme, va bouleverser cet équilibre malsain. Rapidement, elle perçoit l’emprise du capitaine sur sa patiente et découvre un terrible secret : Hazel n’a jamais été défigurée. Le vieillard a orchestré cette machination pour la garder sous sa coupe, comme il l’avait déjà fait avec une autre femme par le passé.

Les joutes verbales entre les trois protagonistes tissent une toile de plus en plus serrée jusqu’à un dénouement inattendu – ou plutôt deux, puisque le roman propose deux fins alternatives. Cette particularité souligne l’ambiguïté morale qui imprègne ce récit sur la perversion de l’amour et la manipulation. Les thèmes du reflet et de l’identité s’entremêlent dans ce huis clos vénéneux qui constitue l’un des romans les plus noirs de Nothomb.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 190 pages.


8. Antéchrista (2003)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans l’univers feutré d’une université bruxelloise, Blanche traverse ses journées comme une ombre. À seize ans, cette jeune fille solitaire est mal dans sa peau. Elle n’a jamais su tisser de véritables liens avec ses camarades. Sa rencontre avec Christa chamboule tout : belle, brillante et admirée de tous, cette nouvelle étudiante lui offre son amitié. Blanche lui propose de l’héberger pour lui éviter quatre heures quotidiennes de train.

Mais sous ses airs de jeune fille parfaite, Christa cache une personnalité toxique. En quelques semaines, elle prend possession de l’espace vital de Blanche : sa chambre, ses parents qui la préfèrent désormais à leur propre fille, et jusqu’à son identité. Dans l’intimité, elle ne cesse d’humilier son hôte, tout en se présentant aux yeux du monde comme sa bienfaitrice. Son emprise pousse Blanche dans ses derniers retranchements.

Paru en 2003, ce court roman d’Amélie Nothomb dissèque avec une précision d’horloger les mécanismes de l’emprise psychologique, sans verser dans le pathos ni dans la caricature. Cette histoire d’une amitié dévastatrice pulse au rythme d’une écriture acérée qui ne laisse aucun répit au lecteur. Les cent soixante pages se dévorent d’une traite, portées par des dialogues incisifs et une tension qui monte crescendo jusqu’au dénouement.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


9. Les prénoms épicènes (2018)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans un bar parisien des années 1970, Claude rencontre Dominique. Il la demande en mariage presque immédiatement, pressé d’avoir un enfant. De leur union naît une petite fille qu’ils baptisent Épicène, à l’image de leurs propres prénoms qui peuvent être aussi bien masculins que féminins. Mais l’histoire de famille heureuse se transforme bientôt en cauchemar : Claude manifeste un rejet viscéral envers sa fille.

L’enfant grandit entre l’amour fusionnel de sa mère et l’indifférence glaciale de son père. Brillante et solitaire, Épicène comprend très tôt qu’elle est détestée. Elle développe à son tour une aversion profonde pour ce père qui brise systématiquement ses amitiés et refuse de s’intéresser à elle. Le jour où Dominique découvre enfin la vérité sur son mari et ses motivations, elle décide de fuir avec sa fille. Mais la vengeance n’a pas dit son dernier mot.

Les cent soixante pages se lisent d’une traite, portées par une écriture minimaliste qui va à l’essentiel. L’atmosphère de ce conte noir sur la manipulation amoureuse et la violence psychologique frappe par sa cruauté. La métaphore du cœlacanthe, ce poisson capable de s’éteindre pendant des années dans un environnement hostile, illustre parfaitement la stratégie de survie adoptée par la protagoniste.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


10. Biographie de la faim (2004)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans « Biographie de la faim », Amélie Nothomb retrace ses premières années de vie, de 3 à 22 ans, à travers le prisme de la faim sous toutes ses formes. Fille de diplomate belge, elle grandit d’abord au Japon où elle mène une existence heureuse entre sa gouvernante adorée et sa sœur Juliette. Mais cette période idyllique s’interrompt brutalement quand son père est muté en Chine maoïste, puis à New York et au Bangladesh – autant de déracinements qui façonnent sa personnalité singulière.

Cette enfance nomade s’articule autour d’une quête perpétuelle : celle de combler un vide existentiel qui la tenaille. Du sucre dont elle se gave en cachette aux litres d’eau qu’elle ingurgite compulsivement, en passant par l’alcool qu’elle découvre très jeune, la petite Amélie cherche à assouvir une faim qui dépasse largement le simple besoin physiologique. Cette boulimie de sensations et d’expériences finit par basculer dans son contraire à l’adolescence : l’anorexie.

Le texte frappe par sa tonalité à la fois légère et grave, où l’humour côtoie la souffrance sans jamais verser dans le pathos. Les souvenirs s’enchaînent, des plus drôles aux plus tragiques en quelques lignes à peine. Cette autobiographie atypique brille surtout par sa manière d’entrelacer l’intime et l’universel : à travers le parcours d’une enfant hors norme se dessine une réflexion plus large sur le désir et le manque qui habitent chaque être humain.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


11. Les Catilinaires (1995)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Émile et Juliette Hazel, sexagénaires fraîchement retraités, s’installent dans une maison isolée au fond des bois. Ce couple fusionnel, uni depuis l’enfance, aspire à une existence paisible loin du tumulte de la ville. Leur seul voisin, le docteur Palamède Bernardin, vient se présenter un après-midi. Cette première visite de courtoisie marque le début d’un cauchemar sans fin.

Car Palamède revient. Chaque jour à seize heures précises, il s’installe dans leur salon et y reste deux heures durant, mutique, se contentant de répondre par monosyllabes aux tentatives de conversation. Par politesse, le couple n’ose le mettre dehors. La présence de cet intrus taciturne devient peu à peu insupportable. La rencontre avec son épouse obèse, qu’il maintient recluse, ne font qu’épaissir le mystère autour de ce personnage inquiétant.

« Les Catilinaires », paru en 1995, est le troisième roman d’Amélie Nothomb. Cette comédie noire transpose dans un cadre contemporain la lutte contre l’envahisseur, thème des célèbres discours de Cicéron dont elle tire son titre. L’humour grinçant qui infuse les pages n’empêche pas une réflexion sur les limites de la bienséance et la capacité de chacun à basculer dans l’inhumanité.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 160 pages.


12. Riquet à la houppe (2016)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Dans le Paris d’aujourd’hui, un petit garçon prénommé Déodat vient au monde avec une laideur si prononcée qu’elle sidère son entourage. Ses parents, qui l’ont eu sur le tard, l’entourent d’amour malgré les regards horrifiés des autres. L’enfant se réfugie dans les études et excelle à l’école, où il supporte stoïquement les brimades de ses camarades. Son intelligence exceptionnelle et sa passion dévorante pour l’ornithologie le conduisent vers une brillante carrière de chercheur.

En parallèle, une petite fille prénommée Trémière naît avec une beauté irréelle qui effraie presque autant. Délaissée par ses jeunes parents, elle grandit auprès de sa grand-mère excentrique dans un univers truffé de bijoux précieux. Son mutisme et son tempérament contemplatif la font passer pour idiote. Sa beauté extraordinaire la propulse mannequin pour une grande maison de joaillerie. Ces deux êtres que tout oppose finissent par se croiser lors d’une émission de télévision.

Cette réinterprétation du conte de Perrault décortique avec malice les préjugés sur la beauté et l’intelligence. Les personnages aux noms extravagants évoluent dans un Paris teinté d’étrangeté où les passions – ornithologie pour lui, joaillerie pour elle – servent de remparts contre la cruauté ordinaire. La langue ciselée marie l’humour à une réflexion sur notre société du paraître.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.


13. Robert des noms propres (2002)

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À 19 ans, Lucette est enceinte de huit mois. Elle tue son mari d’une balle dans la tempe pendant son sommeil. Une dispute sur le choix du prénom de leur futur enfant a mis le feu aux poudres. Elle accouche en prison d’une petite fille qu’elle prénomme Plectrude, puis se suicide dans sa cellule. L’enfant est recueillie par sa tante Clémence et son oncle Denis qui l’élèvent comme une princesse.

Plectrude grandit en marge du monde. À l’école, elle échoue dans toutes les matières malgré son intelligence hors norme. Sa passion ? La danse classique, qui devient vite une obsession. À treize ans, elle intègre l’école des petits rats de l’Opéra de Paris. Mais la discipline de fer et l’exigence de maigreur la font sombrer dans l’anorexie. Une grave blessure met fin à sa carrière de danseuse. C’est alors qu’elle découvre la vérité sur ses origines.

Le livre s’inspire de la vie de la chanteuse RoBERT, pour laquelle Amélie Nothomb a écrit sept chansons. Les thèmes de prédilection de l’autrice belge – l’enfance, la beauté, la mort – s’entremêlent dans ce récit dérangeant. Le récit pioche dans les codes du conte cruel pour livrer une réflexion acide sur la filiation et le déterminisme. Un jeu de miroirs final entre fiction et autobiographie déroute le lecteur.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 190 pages.


14. L’impossible retour (2024)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Au printemps 2023, une photographe remporte un prix : deux billets d’avion pour la destination de son choix. Elle choisit le Japon et persuade son amie Amélie Nothomb de l’accompagner. Pour l’écrivaine, qui a passé son enfance dans l’archipel avant de le quitter brutalement, ce retour s’annonce périlleux.

Durant dix jours, les deux femmes sillonnent le pays entre Kyoto et Tokyo. Si Pep découvre avec émerveillement les temples millénaires et la culture nippone, Amélie lutte contre ses émotions. Chaque lieu ravive un souvenir : ici une promenade avec son père aujourd’hui disparu, là un moment de grâce de son enfance. Elle qui parle couramment japonais se retrouve parfois démunie face à ce pays qu’elle aime tant mais où elle n’a jamais réussi à vivre.

Les pages les plus réussies naissent de la confrontation entre deux sensibilités : l’exubérance occidentale de Pep qui bouscule les codes nippons et la retenue d’Amélie qui tente de masquer son trouble. Le texte alterne moments d’hilarité – comme cette file d’attente interminable aux toilettes – et passages d’une rare intensité émotionnelle où perce une réflexion sur l’impossibilité de revivre le passé.

Aux éditions ALBIN MICHEL ; 162 pages.


15. Le livre des sœurs (2022)

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À Maubeuge, dans les années 1970, Nora et Florent s’aiment d’un amour absolu qui ne laisse place à rien d’autre. De leur passion naît Tristane, une petite fille surdouée qui comprend très vite qu’elle doit se faire oublier pour ne pas déranger ses parents. Elle grandit seule, apprend à lire et à écrire sans aide, et se réfugie dans le silence de son intelligence précoce. Sa mère la qualifie de « terne », des mots qui la marqueront à jamais.

La naissance de Laetitia, sa petite sœur, bouleverse son existence. Tristane n’a que cinq ans mais prend en charge ce bébé que ses parents lui « offrent ». Entre les deux sœurs se noue un lien d’une force inouïe. Tandis que Tristane excelle dans les études, Laetitia se passionne pour le rock. Avec leur cousine Cosette, elles forment même un groupe baptisé « Les Pneus ». Mais les blessures de l’enfance ne cicatrisent jamais totalement.

Ce trente-et-unième roman d’Amélie Nothomb puise dans sa propre expérience de la sororité – elle partage avec sa sœur Juliette un lien très fort. Le texte questionne la puissance des mots prononcés dans l’enfance et leur capacité à façonner une vie entière. Les thèmes de l’anorexie et du suicide s’immiscent dans ce conte moderne aux accents parfois surréalistes.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 192 pages.

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