Trouvez facilement votre prochaine lecture

Raymond Radiguet en 2 romans – Notre sélection

Raymond Radiguet naît le 18 juin 1903 à Saint-Maur-des-Fossés. Son père est illustrateur. Après une scolarité au lycée Charlemagne qu’il abandonne en 1914, il se plonge dans la lecture des classiques et découvre sa vocation d’écrivain. À 14 ans, il vit une liaison avec Alice Saunier, une institutrice de neuf ans son aînée, qui lui inspirera plus tard son roman « Le Diable au corps » (1923).

À 15 ans, il se lance dans le journalisme et fait son entrée dans les cercles artistiques de Montparnasse où il côtoie peintres et poètes. La rencontre décisive survient en juin 1919 lorsqu’il fait la connaissance de Jean Cocteau, qui devient son mentor et ami. Ils fondent ensemble la revue Le Coq en 1920.

Malgré une vie privée tumultueuse, Radiguet s’impose une discipline d’écriture rigoureuse. Il termine « Le Diable au corps » en 1921, qui connaît un succès retentissant lors de sa publication en 1923. Il écrit ensuite « Le Bal du comte d’Orgel », mais ne verra pas sa publication. Le 12 décembre 1923, à seulement 20 ans, il meurt de la fièvre typhoïde à Paris.

Talent fulgurant de la littérature française, Radiguet laisse une œuvre remarquable composée de deux romans majeurs, de poèmes et de textes divers, qui témoignent d’une maturité étonnante pour son jeune âge. Il repose aujourd’hui au cimetière du Père-Lachaise.

Voici notre sélection de ses romans majeurs.


1. Le Diable au corps (1923)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

En 1914, alors que la France entre en guerre, François n’a que douze ans. Trop jeune pour être mobilisé, il vit ces années de conflit comme « quatre ans de grandes vacances ». À quinze ans, il rencontre Marthe, une jeune femme de dix-huit ans qui s’apprête à épouser Jacques, un soldat parti au front. Entre les deux adolescents naît une passion dévorante, favorisée par l’absence du fiancé et l’indulgence des parents de François.

Leur liaison se développe dans une petite ville au bord de la Marne, sous le regard réprobateur des voisins. François, manipulateur et possessif, tyrannise Marthe qui lui voue pourtant un amour absolu. L’adolescent dicte même à sa maîtresse les lettres tendres qu’elle envoie à son fiancé. La situation se complique quand Marthe tombe enceinte. Elle meurt en couches, laissant un enfant que Jacques croit être le sien.

Autour du livre

Ce premier roman de Raymond Radiguet, publié en 1923, provoque un scandale retentissant. L’auteur n’a que vingt ans et s’inspire de sa propre liaison avec Alice Saunier, une femme plus âgée rencontrée à quatorze ans. Le livre choque doublement : par son sujet – l’adultère d’une femme de soldat – et par sa campagne publicitaire orchestrée par Bernard Grasset, fait inédit pour un ouvrage littéraire. La mort de Radiguet quelques mois après la publication contribue à forger le mythe. Le roman connaît plusieurs adaptations cinématographiques, notamment celle de Claude Autant-Lara en 1947 avec Gérard Philipe, qui suscite à son tour la controverse.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 185 pages.


2. Le Bal du comte d’Orgel (1924)

Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac

Résumé

Dans le Paris des années 1920, le jeune François de Séryeuse fait la connaissance du comte Anne d’Orgel et de son épouse Mahaut lors d’une soirée au cirque Medrano. Le comte, aristocrate mondain superficiel, se lie rapidement d’amitié avec François qu’il invite régulièrement dans son hôtel particulier de la rue de l’Université. François tombe éperdument amoureux de Mahaut dès leur première rencontre, mais refuse d’abord de s’avouer ses sentiments par loyauté envers le comte qu’il apprécie sincèrement.

La situation se complexifie lorsque Mahaut, qui aime pourtant tendrement son mari, commence à éprouver des sentiments pour François. Ne sachant comment gérer cette émotion nouvelle, elle se confie à Madame de Séryeuse, la mère de François. Celle-ci, peu habile, révèle à son fils les sentiments de Mahaut. François poursuit néanmoins sa relation amicale avec le comte, au grand désarroi de la jeune femme qui finit par avouer son amour à son mari. Le comte, dans son insouciance, ne prend pas au sérieux sa confession.

Autour du livre

Ce deuxième et dernier roman de Raymond Radiguet, publié de manière posthume en 1924, s’inscrit explicitement dans la lignée de « La Princesse de Clèves » de Madame de Lafayette. L’œuvre a été méticuleusement retravaillée par Jean Cocteau et Joseph Kessel après la mort de l’auteur, survenue à l’âge de vingt ans. La version finale ne fait qu’une grosse centaine de pages, contre quatre cents dans sa première mouture.

Les critiques de l’époque ont parfois attribué le mérite du roman à Cocteau, tant il semblait improbable qu’un si jeune auteur puisse produire une analyse aussi fine des mécanismes psychologiques. L’œuvre se distingue notamment par un subtil jeu onomastique : le mari et l’amant portent des prénoms féminins ou féminisés (Anne, Séryeuse) tandis que l’héroïne arbore un prénom aux sonorités masculines (Mahaut), particularité que certains interprètent comme une référence voilée à la relation entre Radiguet et Cocteau.

Aux éditions LE LIVRE DE POCHE ; 190 pages.

error: Contenu protégé