Né en 1973 à Marseille, Pierre Raufast partage sa vie entre deux passions : l’écriture et la cybersécurité. Diplômé de l’École des Mines de Nancy, il exerce son métier d’ingénieur à Clermont-Ferrand, où il vit avec sa famille.
En 2014, il fait une entrée remarquée en littérature avec « La fractale des raviolis », qui lui vaut plusieurs distinctions dont le Prix Talents Cultura. Les succès s’enchaînent avec « La variante chilienne » (2015), « La baleine thébaïde » (2017) et « Habemus piratam » (2018), romans dans lesquels il développe son goût pour les structures narratives originales.
En 2023, il se lance dans un nouveau genre avec « La trilogie baryonique », une série de science-fiction publiée aux Forges de Vulcain. Le dernier tome paraît en 2024.
Voici notre sélection de ses romans majeurs.
1. La variante chilienne (2015)
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Résumé
Dans la vallée reculée de Chantebrie, un gîte accueille deux hôtes particuliers : Pascal, professeur de littérature, et Margaux, son élève de 17 ans. La jeune fille se cache après avoir éborgné un agresseur, tandis que son mentor tente de l’aider à surmonter ce traumatisme. Dans ce hameau presque désert, ils font la connaissance de leur unique voisin, Florin, un homme solitaire à l’étrange particularité : privé d’émotions depuis un accident survenu dans sa jeunesse, il ne peut conserver aucun souvenir sans l’associer à un caillou qu’il range précieusement dans des bocaux étiquetés par année.
Au fil des soirées arrosées de bon vin, entre deux bouffées de pipe, Florin puise dans ses milliers de cailloux pour partager avec ses nouveaux amis les moments marquants de son existence. De ce village noyé sous une pluie interminable à cette partie de cartes qui s’éternise trois jours, en passant par une mystérieuse piscine transformée en potager, chaque pierre révèle une histoire plus surprenante que la précédente.
Autour du livre
À travers ces récits qui s’emboîtent comme des poupées russes, Pierre Raufast brode une réflexion sensible sur la mémoire et le poids des souvenirs. Le contraste entre Florin, qui peut trier ses souvenirs, et Margaux, hantée par son passé, offre une méditation sur notre capacité à nous libérer – ou non – de ce qui nous constitue.
L’originalité du roman réside dans sa narration ingénieuse, où chaque anecdote en appelle une autre sans jamais perdre le fil conducteur. Les histoires jonglent entre réalisme et fantaisie, mêlant des personnages historiques comme Jorge Luis Borges ou Jeanne d’Arc à des situations rocambolesques qui confinent parfois à l’absurde.
Aux éditions FOLIO ; 240 pages.
2. La trilogie baryonique (2023-2024)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
An 2173. Dans un futur marqué par les séquelles du réchauffement climatique, l’humanité mise sur l’antimatière pour relancer son développement technologique. Des binômes parcourent l’espace à bord de vaisseaux Orca via des trous de ver qui leur permettent d’accéder aux confins de l’univers. L’Orca-7131, piloté par Sara et sa coéquipière Slow, connaît une défaillance critique qui laisse un trou noir béant près de Mars, lequel menace potentiellement la Terre.
L’Agence spatiale souhaite dépêcher un vaisseau de secours, malgré les objections de certains dirigeants qui préféreraient abandonner l’équipage à son sort. Sur Terre, la situation se complique avec les tensions entre l’Agence de recherche antimatière et l’Institut de stratigraphie, deux organisations aux objectifs divergents. Pendant ce temps, la famille de Sara, notamment sa fille Mia, vit difficilement cette nouvelle épreuve qui s’ajoute aux longues absences de l’astronaute.
Autour du livre
Ce premier tome de « La trilogie baryonique » s’inscrit dans la tradition de la hard science-fiction tout en restant accessible aux néophytes. Les concepts scientifiques complexes – trous noirs, antimatière, physique quantique – sont présentés de manière limpide, sans sacrifier la rigueur scientifique.
La société imaginée pose des questions pertinentes sur notre rapport à la technologie, notamment à travers les « Sofias », des intelligences artificielles servant de confidents et de conseillers aux humains. Ces thématiques résonnent particulièrement avec les débats actuels sur l’IA et son impact sur nos vies.
Aux éditions POCKET ; 336 pages.
3. Habemus piratam (2018)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Dans la paisible vallée de Chantebrie, l’abbé Francis passe ses vendredis à écouter les menues confessions de ses paroissiennes. Sa lassitude prend fin le jour où un homme énigmatique s’installe dans son confessionnal, annonçant qu’il sera bientôt assassiné. Ce pénitent hors norme s’avère être un redoutable pirate informatique.
Semaine après semaine, le hacker lui dévoile ses exploits : vol de La Joconde, piratage d’un manuscrit inédit, sabotage du réseau électrique de Toulouse… Intrigué, le prêtre commence à vérifier ces prétendues histoires sur internet, laissant des traces numériques qui risquent d’attirer l’attention. En parallèle, le meurtre d’une octogénaire du village fait ressurgir une vieille histoire de culotte égarée vieille de cinquante ans.
Autour du livre
La force de ce quatrième roman de Pierre Raufast réside dans l’alliance improbable entre deux univers : celui, traditionnel, d’une petite paroisse de campagne et celui, technologique, du piratage informatique et du darknet. Cette confrontation génère des situations cocasses tout en soulevant des questions sérieuses sur notre vulnérabilité numérique. Un glossaire « volontairement simplifié » permet aux néophytes de suivre les péripéties sans se perdre dans le jargon technique.
Expert en sécurité informatique, Raufast s’appuie sur son expérience professionnelle pour imaginer des scénarios de piratage aussi ingénieux que réalistes – certains se sont d’ailleurs concrétisés depuis la première parution du roman en 2018, comme le souligne la postface de l’édition 2022.
Aux éditions AUX FORGES DE VULCAIN ; 240 pages.
4. La fractale des raviolis (2014)
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Résumé
« Je comprends qu’on puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié […] Par inadvertance, ça non. » Cette excuse pathétique de Marc à son épouse, après qu’elle l’a surpris avec sa maîtresse, sera celle de trop. Après dix ans d’infidélités, elle mijote sa vengeance : des raviolis maison assaisonnés à la digitale pourpre, une plante toxique. Mais le destin s’en mêle quand leur voisine leur confie son fils en urgence, juste avant le repas fatal. Ce contretemps déclenche chez la narratrice une cascade de souvenirs, chacun ouvrant la porte à un nouveau récit.
Autour du livre
Premier roman de Pierre Raufast, ingénieur de l’École des Mines de Nancy, « La fractale des raviolis » tire son titre du concept mathématique des fractales – ces figures géométriques dont chaque élément reproduit la structure de l’ensemble. Le récit adopte cette même logique en enchâssant les histoires les unes dans les autres, à la manière de poupées russes. Chaque fin de chapitre amorce une nouvelle intrigue, créant un tourbillon d’histoires qui s’emboîtent : un enfant capable de voir les infrarouges, un arnaqueur de cimetières, une épidémie de peste à Marseille en 1720, une invasion de rats-taupes…
Ces récits apparemment disparates finissent par former un tout cohérent, avant de revenir au point de départ – les fameux raviolis empoisonnés. Cette mécanique sophistiquée trouve son origine dans l’expérience de l’auteur comme conteur d’histoires pour ses filles. « J’ai retrouvé en rédigeant ce livre le plaisir de raconter mes petites histoires devant deux paires d’yeux qui brillent dès la première phrase : ‘Il était une fois…' », confie Raufast dans l’autoportrait qui clôt l’ouvrage.
Aux éditions FOLIO ; 240 pages.
5. La baleine thébaïde (2017)
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Résumé
Un jeune diplômé de l’ESSEC cherche à échapper à son destin tout tracé dans la finance. Richeville, solitaire et idéaliste, saisit l’opportunité d’une expédition scientifique en Alaska. Sa mission à bord de l’Hirundo : participer à la traque de la mystérieuse « baleine 52 », un cétacé dont le chant à une fréquence unique (52 hertz) l’empêche de communiquer avec ses congénères. Mais les intentions du Samaritano Institute, qui finance l’expédition, s’avèrent rapidement troubles. Aux côtés du capitaine Eduardo, de Marc le Français et de Dimitri le hacker russe, Richeville se trouve embarqué dans une aventure qui dépasse largement le cadre d’une simple étude zoologique.
Autour du livre
Ce troisième roman de Pierre Raufast, paru en 2017, conjugue réalité scientifique et fiction débridée. La « baleine 52 » existe bel et bien : repérée en 1989, elle intrigue les chercheurs par son chant atypique qui la condamne à la solitude. Cette particularité sert de point de départ à une réflexion plus large sur l’isolement dans notre société contemporaine.
L’originalité du récit tient à sa structure en quatre parties, chacune s’articulant autour de la solitude d’un personnage différent. Les voix narratives se succèdent et dévoilent progressivement les dessous d’une intrigue qui embrasse manipulations génétiques douteuses, piratage informatique et start-up californiennes. Les lecteurs fidèles y décèleront des clins d’œil aux précédents romans de l’auteur, « La fractale des raviolis » et « La variante chilienne ».
Aux éditions FOLIO ; 240 pages.
6. Les Embrouillaminis (2021)
Disponible sur Amazon Disponible à la Fnac
Résumé
Lorenzo, fils d’un professeur d’histoire-géographie et d’une enseignante d’espagnol, habite dans une banlieue pavillonnaire. À sept ans, il observe avec curiosité l’arrivée de nouveaux voisins dans la maison adjacente. Ce moment marque le début d’une série de bifurcations où chaque choix dessine un destin différent.
Selon qu’il pleuve ou fasse beau ce jour-là, selon qu’il choisisse une école d’ingénieur ou de commerce, selon qu’il parte au Mexique ou reste dans la vallée de Chantebrie, la vie de Lorenzo emprunte des chemins radicalement opposés : une carrière d’effaroucheur d’oiseaux dans un aéroport mexicain, une histoire d’amour avec la mystérieuse Marie, ou encore une descente dans la criminalité.
Autour du livre
Ce sixième roman de Pierre Raufast réinvente le concept du « livre dont vous êtes le héros » en l’appliquant à la littérature contemporaine. À chaque fin de chapitre, le lecteur oriente le destin de Lorenzo, créant ainsi sa propre version de l’histoire parmi plus d’un millier de combinaisons possibles.
Cette architecture sophistiquée sert un questionnement sur le libre arbitre et la destinée. Les différentes lignes temporelles se rejoignent parfois, comme pour suggérer que certains événements sont inscrits dans le marbre, indépendamment de nos choix. Des « chapitres secrets » parsèment le récit, accessibles uniquement aux lecteurs qui s’écartent délibérément du chemin tracé.
Aux éditions AUX FORGES DE VULCAIN ; 350 pages.
